Chapitre 3 : Mauvaise ou bonne nouvelle ?

- Tu sais c’est comme si je vivais un rêve, en fait je n’arrive pas à croire que finalement

je ne pars plus à Kin. Hier avec maman on faisait même déjà le programme du départ

de Ben. Non, mais j’ai comme l’impression que tu n’as pas idée de ce que je ressens,

toute ma famille est d’accord pour que je reste.

- Je suis très heureux pour toi Ushy !

- Pour moi ou pour nous ? je te signale qu’il s’agit de toi et moi aussi. D’ailleurs, si j’ai

tenu à rester c’était pour nous deux hein

- Oui je sais Wangu, mais je suis content de voir que tu n’auras pas à affronter les

membres de ta famille pour ça, je suis vraiment content que le seigneur ait touché les

cœurs car je sais combien l’avis de toute ta famille compte pour toi

- Non mais c’est ma saison quoi, je me sens trop favorisée par l’Eternel. Au fait hier j’ai

rencontré ta cousine Jessica, elle est trop gentille, elle m’a fait tout le topo sur les

démarches de mon inscription. Pour commencer, demain Ben et moi irons déjà faire

nos casiers judiciaires et certificats de nationalité car Jessica dit que j’en aurais besoin

pour mon inscription

…………………………………………………..

Une semaine depuis que gloria la grande sœur d’Ushindi avait fini par convaincre son mari et

leur mère pour que sa petite sœur reste à Lubumbashi, Ushy était aux anges maintenant que sa

maman était d’accord avec elle. Pour Ushy, la bénédiction de ses ainés avait une valeur très

sacrée, elle n’avait plus à lutter contre leur volonté et rien que cette idée lui procurait

beaucoup de joie. A la maison, ils étaient déjà en train de préparer le départ de son frère Ben

qui partait à Kin dans moins d’un mois.

Ce dimanche après le culte, Ushindi et Olivier s’étaient arrêté à la pâtisserie pour prendre des

glaces et passer un bon moment ensemble. Ils avaient devant eux pleins de projets et de rêves

en tant que couple mais aussi chacun individuellement. Leurs moments ensembles les

permettaient de parler encore et encore de tout ce qu’ils projetaient. Ushy ne pouvait pas

trainer longtemps aujourd’hui parce qu’elle avait une obligation à la maison cet après-midi.

Ils avaient passés près d’une heure avant de prendre congé l’un de l’autre.

Aujourd’hui, le coupe s’était séparé juste devant la pâtisserie, Olivier ne pouvait pas

raccompagner ushy parce qu’il avait aussi une course à faire avec sa mère juste après. Alors,

il avait pris le soin de s’assurer qu’Ushy trouve d’abord un taxi avant de prendre le sien.

- Je t’aime Wangu,

avait lancé Ushy avant que son taxi n’ait eu le temps de démarrer

- Je t’aime encore plus Wangu, je te ferais signe dès que je termine avec ma mère pour

que tu te connectes

- Ça marche !

Le taxi d’Ushy avait démarré, dans le taxi, Ushy avait son téléphone en main, elle consultait

son Messenger

« Ushy, dès que tu te connectes fais-moi signe, Martin veut te parler. Love you »

C’était là, le message de Sandra sa belle sœur, la femme à son grand frère ainé. C’est vrai que

depuis la furie de son admission à l’exetat, Ushy n’avait pas eu le temps de parler avec Martin

son grand frère. Car en plus de toute cette furie, Ushy était assez chargée entre ses

programmes à l’église et tous ces devoirs dans la gestion de la maison. C’était donc Ben son

frère qui parlait tout le temps avec Martin. Arrivée à la maison, elle aurait bien voulu faire

signe à Sandra pour parler avec son grand frère Martin, mais Ushy venait de se souvenir

qu’elle devait faire les tresses à la voisine de la parcelle d’en face. Ces tresses payantes

aidaient Ushy à subvenir à certains de ses petits besoins. --- Je vais relancer Sandra plus

tard pour parler avec Ya Martin--- se disait-elle.

Après avoir changé sa veste et sa robe contre une robe en pagne, Ushy s’était dirigée dans la

parcelle d’en face.

- Ken, maman Mamie est là ?

- Oui Ya Ushy

Avait répondu le petit garçon avant de crier après sa petite maman

- Mamaaaa maman Mamie eeeeh

- Ouiiiiii

- Ya Ushy est là, elle demande après toi

Maman mamie était dans la jeune quarantaine, toutes les femmes dans le quartier faisaient

confiance à Ushy pour leur coiffure, des plus petites aux plus grandes.

Ushy avait patienté quelques minutes avant que maman Mamie ne sorte enfin de la maison

- Shindi, Shindi comment vas-tu ? j’allais finir par croire que tu m’as oublié hein

- Je vais bien maman Mamie, en fait hier jetais sortie voir une amie pour les infos de

l’université voilà pourquoi je n’ai pas pu venir

- Ah d’accord, tu es un exemple à suivre pour les petites filles du quartier, je disais ça

même hier ici. Tu ne traines jamais dans la rue, soi tu es au lycée, soit à l’église ou

encore en train de t’occuper de la maison. Voilà le résultat d’une si bonne conduite

maintenant tu es diplômée

C’étaient donc avec ces éloges que la conversation avait prit son train. Au bout d’une heure,

Ushy avait tressé la moitié de la tête déjà, Ushy était non seulement douée mais aussi rapide.

Cette rapidité, elle l’avait acquiert avec le temps. Ushy était passionnée de coiffure depuis

l’âge de 8 ans, où elle coiffait ses poupées, puis toujours en bas âge, elle était passée des

poupées aux copines du quartier jusqu'à aujourd’hui où elle était devenue la réputée en tresses

de tout le quartier.

Le long des tresses, maman Mamie continuait à encourager Ushy dans la voie de ses études…

Au Congo, et surtout dans les quartiers comme ceux où vivaient Ushy, entrer dans la maison

du voisin était un acte familier, il arrivait même que les voisins se sentent comme chez eux

dans la maison de leurs voisins. C’était le cas pour les deux parcelles den face, celle où vivait

maman Mamie et celle où vivait Ushy. Ainsi donc Ben le grand frère d’Ushy se sentait libre

de venir crier là où Ushy faisait les tresses

- Eeeeeeeh maman Mamie eh ! maman Mamie là tu parles déjà à un sud-africain hein

mère !

- Sud-africain, qui Martin ?

- Oh je te parle de moi, toi tu me parle de Ya Martin !

Ben avait l’air très excité, il criait

- Ushy ! quand on vous dit que l’école ouvre les portes, vous aimez bouder voilà ! est-ce

que toi un jour tu savais que tu allais prendre un avion ?

Ushy etait perdue, elle ne comprenait pas où Ben voulait en venir, comme elle savait que son

frère aimait bien la taquiner, alors elle ne faisait aucun commentaire à ce que racontait Ben.

Maman Mamie par contre prenait Ben au sérieux, alors elle s’intéressait à ce qu’il racontait

- Attend Ben je ne comprends pas, ne me dis pas que vous voyagez ?

- Si si, figures toi qu’on voyage je viens à peine même de parler avec la femme de Ya

Martin, demain le grand frère nous envoie les sous pour les passeports, Ushy et moi on

va faire nos études en Afrique du Sud

Ushy savait avec l’habitude faire la différence entre quand Ben rigolait et quand il était

sérieux, et là elle savait qu’il ne rigolait pas, elle venait de lâcher la mèche qu’elle avait en

main pour réaliser ce que son frère disait. Entre maman Mamie qui était visiblement très

contente pour les deux enfants du quartier et Ben qui était excité, Ushindi ne savait pas

comment décrire le sentiment de colère qu’elle avait dans son cœur.

Elle ne savait d’ailleurs dire si c’était de la tristesse, de la colère ou de la déception. Mais ce

qui était sure, c’est qu’elle n’était pas heureuse d’apprendre cette nouvelle.

- Eh ma fille Ushy tu iras te faire de l’argent là-bas avec tes tresses, tu sais ma cousine

qui est là bas ne vit que de ça, elle a même ouvert sons salon de coiffure là-bas et donc

imagine ce que tu pourras gagner pendant que tu seras en train de partir a l’université

tu auras aussi déjà ta source de revenue. Parce que là-bas il faut avoir un petit boulot

qui te produit de l’argent même si tu vas à l’université tu vois non ?

Ushy avait tout simplement fait abstraction de ce que disait maman Mamie, au fond d’elle,

elle espérait que Ben soit en train de rigoler

- T’es sérieux Ben ? tu as vraiment parlé avec Ya Sandra ?

- Oui, oui j’ai même parlé avec Ya Martin aussi, en tout cas d’ici le mois prochain on va

partir en Afrique du Sud. En fait je sentais que le Seigneur nous réservait quelque

chose de grand avec notre admission, je le sentais

Ce que Ben percevait comme une bénédiction venant du Seigneur était comme un couteau en

plein cœur pour sa petite sœur Ushy. Elle avait dû jeûner pour que tout le monde soit d’accord

pour qu’elle reste à Lubumbashi, là elle se posait plein de question, donc Dieu n’avait-il pas

déjà organisé les choses de façon à ce qu’elle reste ici ? Comment allait-elle quitter Olivier ?

En plus, Ushy savait que si son frère décidait quelle parte en Afrique du Sud, ce n’était pas

sure qu’elle allait revenir de sitôt. D’ailleurs, son frère lui-même avait voyagé depuis plus de

12 ans sans faire un tour au pays. Tout se mélangeait dans la tête d’Ushy.

Pendant que Ben et maman Mamie parlaient de voyage et de l’étranger, Ushy faisait l’effort

de terminer la coiffure, elle était troublée par les dernières nouvelles.

Le soir, Ushy avait fini par avoir la confirmation de Ya Martin à propos du voyage, c’était

décidé, il allait faire appel à Ushy et Ben pour qu’ils aillent faire leurs études là-bas en

Afrique du Sud. Allongée dans son lit Ushy essayait de comprendre ce message que Dieu

voulait la renvoyer --- j’ai jeûné, j’ai prié pour que ce soit possible que je reste ici avec

Olivier, Seigneur pourquoi as-tu décidé de toucher Ya Martin ?---

Ushy était restée près d’une trentaine de minutes à se poser des questions, elle savait de tout

son cœur qu’elle aimait Olivier mais le cours des évènements l’amenait à se demander si sa

relation avec Olivier était bel et bien la volonté de Dieu. Au même moment sa mère avait fait

son apparition devant la porte de sa chambre qui était grandement ouverte

- Ushy ça va ?

- Oui maman ça va et toi ?

- ça va aussi

Maman Lydie s’était assise au chevet du lit de sa fille, qui elle, s’était redressée pour s’asseoir

juste à côté de sa mère

- Ce matin au culte j’ai dis merci au Seigneur parce qu’il a répondu à une prière que

j’avais faite depuis très longtemps, tu sais c’est quoi cette prière ?

- Non maman

- Il y a quelques années je me demandais comment Martin pouvait être aussi insensible

à la situation de ses frères et sœurs alors qu’il est votre ainé et surtout que j’avais

vendu ma parcelle, ma seule parcelle pour pouvoir soutenir ses études après que votre

père soit mort. Je suis une mère et je savais que je n’avais pas le droit de me plaindre

de ça car ça pouvait avoir un impact sur sa vie, alors chaque fois que j’avais envie de

m’en plaindre, je priais juste que le Seigneur touche son cœur et qu’il se souvienne de

vous. Ma fille tu te rends compte que c’est plus de 5ans après ma prière que votre frère

s’est souvenu de vous et je suis tellement heureuse de savoir que Ben et toi irez étudier

à l’étranger

Ushy se contentait de sourire, que pouvait- elle dire face à cela, ce voyage était donc la

réponse à une prière que leur pauvre mère aurait faite des années auparavant, cette

information rendait Ushy presque impuissante, elle ne se voyait pas être capable de s’opposer

à ce voyage. En tous cas, pas après avoir écouté sa mère lui faire ce récit. Elle restait calme et

écoutait sa mère qui continuait de parler

- Hier dans la soirée la femme de Martin et moi avions longuement parlé et c’est là

qu’elle m’a annoncé cette bonne nouvelle, c’est elle qui a proposé cette idée à votre

frère, vraiment que le Seigneur se souvienne de cette fille car des femmes comme ça

sont de plus en plus rares

- C’est vrai que Ya Sandra est une bonne femme

- Oui, tu vois ma fille je ne suis peut-être pas riche, mais j’ai la grâce d’avoir des

enfants qui s’aiment entre eux

- Alors gloire à Dieu

Apres quelques temps de conversation encore avec sa mère, Ushy était restée seule dans sa

chambre. Elle venait là d’apprendre que la nouvelle que Ben célébrait cet après-midi était déjà

ficelée, en fait leur mère était même déjà au courant depuis la veille. Elle qui était habituée à

partager toutes les nouvelles avec Olivier, ne sentait pas la force de partager cette nouvelle ci

avec lui. Son téléphone vibrait tout le temps c’était certainement des messages d’Olivier mais

Ushy avait résolu de dormir sans y répondre ; sans même avoir à les lire.

Une semaine s’était écoulée depuis que les démarches de leur voyage pour l’Afrique du Sud

avançaient, Ushy n’osait pas en parler avec Olivier, elle avait partagé sa déception avec sa

grande sœur. Un soir alors qu’elle faisait la vaisselle son téléphone sonnait c’était Gloria sa

grande sœur

- Allô Ya Gloria bonsoir comment vas-tu ?

- Bonsoir Ushy nous ici ça va et vous là-bas ?

- Ca va tout le monde est en pleine préparation pour le voyage, maman fait déjà les colis

et autres, Ben sort tous les jours pour dire au revoir à ses amis et moi je suis là perdue

sans savoir ce que je dois faire

Elle avait poussé un soupir à la fin de son récit, sa sœur s’était lancée à la conseiller, la voix

de sa sœur était très rassurante et apaisante, certainement quelle se mettait à la place d’UShy

et savait combien ça pouvait être une épreuve difficile pour elle.

- Ushy tu sais c’est comme je t’ai dit dernièrement dans mon message, tu devrais déjà

en parler avec Olivier, tu ne vas pas pour t’éterniser, tu vas juste pour tes études tu

sais !

- Mais Gloria, Martin était allé pour ses études et tu connais la suite, il s’y est installé

j’essaie de m’imaginer le jour où je me déciderais à revenir quelle serait la réaction de

Ya Martin tu vois ?

- Ushy tu n’es pas Ya Martin et en plus tu es une fille, crois-moi dans quelques années

quand tu auras ton diplôme, si Olivier décide d’officialiser, tu n’auras plus besoin de

l’avis de Martin pour rentrer au pays car je suis sure que tu seras déjà financièrement

dépendante. Si Olivier t’aime, il devrait comprendre ça aujoourd’hui

- Si je te disais que je n’ai pas du tout envie de partir, je ne sens pas ce voyage Ya

Gloria !

- Je te comprends mais à un moment tu dois penser à ton avenir et à ta famille, c’est une

chance qui s’offre à toi et tu dois la saisir. Regarde le nombre d’années que Martin a

fait là-bas, même faire un transfert d’argent à maman c’est assez rare et là il a pensé à

décharger maman, il faut saisir cette opportunité Ushy. En plus tu es une fille qui sait

se battre je suis sure que partir en Afrique du Sud sera une bien belle opportunité pour

toi

- Oui tu parles de moi mais moi je pense aussi à Olivier et moi

- Je te l’accorde Ushy mais tu sais que tu es encore très jeune tu as toute une vie devant

toi, tu as à peine 18 ans ma chérie

- Oui et alors ? est-ce une raison pour que je laisse passer un homme qui est sincère

avec moi, un homme qui m’aime et que j’aime aussi ?

- Je n’ai pas dit ça mais est ce que si tu t’entête à rester Olivier pourra assumer les

conséquences de ton refus ? car crois moi je te comprends et si cela ne tenait qu’à moi

tu pouvais rester à Lushi mais il est question de maman et de Ya Martin. Si tu refuses

de voyager maman ne te soutiendra pas ma puce, et toi-même tu connais ma situation

je ne suis pas à mesure de faire face à tous tes besoins

Ushy poussait un autre soupir, elle savait que le discours de sa sœur était raisonnable,

que pouvait-elle ajouter à cela ? Avant de raccrocher, sa sœur concluait par un conseil

- Ushy surtout prends le temps d’en parler à Olivier à tête reposée, parce que hier j’ai

parlé avec la femme de Martin elle me disait que dans moins d’un mois vous devriez

déjà quitter le Congo, n’attends pas la dernière minute pour en parler avec Olivier

… Cette phrase de sa sœur ne cessait d’hanter la nuit d’Ushy « n’attends pas la

dernière minute pour en parler avec Olivier »

Le lendemain matin

- Donc tu m’as laissé croire que le problème c’était que tes parents voulaient que tu

partes à Kin alors qu’il était question de Cape Town ? Attends je suis perdu je ne

comprends pas trop tout ce que tu viens de me raconter

Tout dans la voix d’Olivier montrait qu’il était contrarié,

- Wangu, en fait je suis en train de t’expliquer que l’histoire de Kin c’était autre chose et

pendant ce temps Ya Martin avait déjà prévu que Ben et moi irions le rejoindre là-bas

- Tu ne vas quand même pas me dire que jamais il en a fait allusion tout le long de

l’année et juste comme ça de but en blanc il se décide à vous appeler Ushy ! en fait le

fait que tu aies gardé ça,

Il voulait continuer dans le même élan de colère mais il s’était arrêté un moment comme pour

prendre du recul avant d’ajouter

- je ne t’en veux pas, je comprends là il s’agit de quitter le Congo qui à ta place ne

serait pas excité ?

Le ton de sa voix démontrait de la tristesse

- Olivier tu veux vraiment que je réponde à ta question ? Moi, oui moi Ushy je ne suis

pas excitée par cette nouvelle et arrête de dire que je t’ai gardé ça parce que je suis

contente de partir, crois-moi si j’avais le choix, je resterais ici avec toi mais tu le sais

bien que ça ne dépend pas de moi

- Arrête Ushy, arrête de faire semblant. Quand il était question d’aller à Kin tu m’en as

parlé tout de suite, nous avons même prié pour que ça ne soit plus le cas, mais là il

s’agit d’aller en Afrique du Sud et tu m’en parles alors que tout est déjà ficelé ? Arrête

de faire semblant. Je suis content pour toi et je ne peux pas avoir la méchanceté d’être

contre ça voilà

- Mais Wangu je ne te saisis plus, tu en parles comme si j’étais à l’origine de tout ça.

Olivier est ce que tu te rends compte que moi aussi je ne souhaite pas te laisser ?

- Bon je dois partir j’ai rendez-vous avec mon superviseur à la fac pour revoir quelques

modifications sur mon document

- Wangu, je m’attendais à un peu plus de soutient de ta part en fait je suis déçue

On aurait dit que la dernière phrase d’Ushy ne s’était pas adressée à lui, Olivier s’était levé

prêt à partir, tout en fouillant dans ses poches de quoi régler la facture de leur consommation,

- Tu t’attendais à une peu plus de soutien de ma part ? Ushy soutient de quoi ? tu ne vas

pas me dire que c’est une triste nouvelle pour toi ? arrête de me faire croire n’importe

quoi

Il avait sorti un billet de sa poche et l’avait déposé dans le panier de l’addition

- Je dois filer, la monnaie c’est ton déplacement

Ushy faisait l’effort de retenir ses larmes, mais c’était en vain elle n’avait pas pu s’empêcher

de pleurer, elle avait fait signe de la main à la serveuse pour qu’elle vienne chercher l’argent.

…………………………….

- Ushy tu es sérieuse ? attends tu as une opportunité que tout le monde veut avoir, aller

faire tes études à l’étranger, Ushy regarde-moi dans les yeux et dis-moi que tu n’es pas

sérieuse !

- Manue je comprends ce que tu veux dire mais je t’assure qu’Olivier et moi ce n’est

pas une relation sans avenir, ce n’est pas une histoire de jeunesse sans lendemain, je ne

sais pas comment te le dire mais crois-moi, j’ai envie de dire non à ce voyage,

seulement si je disais non à ce voyage comment ferais-je pour vivre ? Olivier ne

travaille même pas encore

- C’est à moi que tu poses encore cette question de comment feras tu pour vivre ? non

mais Ushy qu’est ce qui te prends, tu as seulement 18 ans ma Ushy, vas faire tes

études et laisse le temps définir le reste

- Ça ne fait que 6 mois et demi que nous sommes ensemble c’est encore trop fragile

pour que je le laisse

- Ushy, tu vois ma grande sœur est partie faire ses études en Belgique, c’était vraiment

une chance pour notre famille, c’est l’un de nos oncles qui a tout fait pour qu’elle

voyage. Elle était fiancée ici au moment de son voyage, mais elle n’a pas hésité une

seule minute parce qu’elle savait que nous venons d’une famille pauvre et c’était une

occasion pour s’en sortir. Il y a eu des hauts et des bas entre son fiancé et elle et au

moment où je te parle, ils se sont mariés, son fiancé l’avait rejoint et donc ils s’étaient

mariés. Ma tante elle avait fait tout son possible pour aller aux USA, elle était fiancée

et elle avait laissé son fiancé pendant que je te parle ils ne sont plus ensemble le

monsieur s’est marié deux ans après le départ de ma tante. Ushy mon amie, ce que je

veux te dire c’est que si vous êtes faits pour être ensemble vous serez ensemble, sinon

vous vous séparerez

- Emmanuelle, tu sais que tu n’as jamais été douée pour donner des conseils ?

Emmanuelle avait éclaté de rire elle connaissait cette phrase par cœur, Ushy la lui répétait tout

le temps. Ushy n’avait qu’une seule amie, c’était Emmanuelle avec qui elle avait fait tout le

collège puis Emmanuelle avait arrêté les études pour apprendre la couture.

- Sérieux je n’ai rien tiré dans tout ce que tu m’as dit Manue

- Tu veux tirer quoi ? ce que je veux te dire c’est de penser à ta famille et de voyager. Si

Olivier t’aime vous trouverez un terrain d’entente. Il n’a que 23ans ce n’est pas

comme si il est prêt pour t’épouser demain hein Ushy !

- Dans nos projets c’est dans moins de deux ans, Emmanuelle je sais que ça te parait fou

de ma part mais nous savons ce que nous faisons

- Hum Ushy ! écoute pense à ta mère je t’en prie. Les hommes peuvent changer d’un

jour à un autre

- Si tu raisonnes comme ça c’est pour dire que nous ne devons donc jamais nous marier

un jour ? puis que les hommes changent toujours ?

- Non Ushy, je parle des hommes en général, n’est-ce pas que la bible nous dit malheur

à l’homme qui se confie à l’homme ? je ne suis pas contre ta relation avec Olivier,

d’ailleurs je l’apprécie bien il est mature et je suis contente pour vous deux mais toutes

les relatons au début sont comme ça, on a comme l’impression qu’on ne peut pas vivre

l’un sans l’autre puis vient le jour où l’un dit à l’autre que maintenant je ne ressens

plus rien. Je ne dis pas que ça va t’arriver avec lui, mais j’essaie de te faire

comprendre pourquoi tu dois partir faire tes études et garder ta relation aussi avec

olivier s’il n’est pas d’accord que tu ailles faire tes études, crois-moi ça veut dire que

ce n’est pas le bon

Ushy avait posé un regard accusateur sur son amie, qui une fois de plus éclatait’ de rire avant

de lancer

- C’est bon Ushy, je sais que je ne suis pas douée pour les conseils mais je me demande

pourquoi c’est toujours à moi que tu demandes conseil

- Parce que t’es la seule amie que j’ai hein, mama tailleur

Les deux amies éclataient de rire, si sa conversation avec Emmanuelle avait contribué à la

mettre de bonne humeur cependant cette conversation n’avait en rien du tout changé le

dilemme dans lequel elle se trouvait, sa situation restait la même : partir et laisser Olivier !

Pourquoi n’y avait-il pas une solution qui mettrait tout le monde d’accord ? Ushy n’avait pas

envie de quitter la RD Congo, combien même l’Afrique du Sud l’offrait plus de confort, pour

elle, Olivier valait mieux que ce confort.