Chapitre 3 : Only God can Judge me

Write by Chrime Kouemo

Stella notait consciencieusement sur son bloc tous les éléments de l’ébauche du contrat à corriger, ainsi que les recherches supplémentaires  à faire. La réunion avec les représentants de Tang Corporation tirait à sa fin après plus de trois heures d’échange. Elle avait découvert un autre Kamsi, qui ne ressemblait en rien au personnage ubuesque qu’elle avait rencontré une semaine plus tôt.

Il avait mené la réunion d’une main de maître, ne cédant que sur très peu de choses. Elle devait lui reconnaître des qualités de négociateur hors pair. A chaque fois qu’il avait senti que la discussion se tendait plus qu’il ne le fallait, il était parvenu à détendre l’atmosphère de manière subtile. Elle  en avait été bluffée.

La réunion se termina sur un échange de poignées de mains et une nouvelle rencontre fut fixée deux semaines plus tard. 

— Stella, je vais te laisser debriefer avec Kamsi. J’ai un autre rendez-vous. On se retrouve au bureau en fin d’après-midi pour faire le point, dit Roxanne en achevant de ranger ses affaires dans son porte-documents de cuir marron camel. 

La jeune femme déglutit. Elle n’était pas préparée à se retrouver en tête-à-tête avec son client. Il avait beau l’avoir impressionnée tout à l’heure, mais elle n’était toujours pas très à l’aise en sa présence. 

— Bien sûr, répondit-elle néanmoins à sa boss sans laisser transparaître son appréhension. 

Après un dernier échange avec Kamsi, Roxanne s’en alla. Elle s’installa en face de lui sur la grande table ovale de la salle de réunion. 

— Maintenant que nous ne sommes que deux, il est préférable que tu viennes t’asseoir près de moi non ? Ce sera plus simple pour échanger. 

Stella s’exécuta de mauvaise grâce. Ils passèrent l’heure suivante à éplucher en détails tous les points du contrat à revoir et il lui précisa les reformulations qu’il attendait. Il parlait d’une voix claire et posée, rien à voir avec l’accent traînant qu’elle lui connaissait. 

— Bon, je pense qu’on a bien avancé, fit Kamsi en rassemblant les documents éparpillés sur la table. On se revoit la semaine prochaine pour faire un point d’étape. Ça te va ? 

— Oui, pas de problèmes. 

Elle se leva de sa chaise et accrocha son sac à l’épaule. Elle s’apprêtait à prendre congé quand il la devança. 

— Il est midi. Ça te dit qu’on aille manger ensemble ? Je te déposerai à vos bureaux ensuite, dit-il en la fixant intensément. 

Mince ! Elle ne pouvait pas refuser. Ce ne serait pas très professionnel. 

— Oui, merci, répondit-elle à contrecœur.

Il lui sourit avant de la précéder vers la porte de la salle de réunion qu’il lui tint pour la laisser sortir. 


Sur le parking, elle fut surprise de voir une grosse Range Rover se garer devant eux et Kamsi lui ouvrir la portière. Elle hésita un instant avant de s'engouffrer à l’intérieur où la climatisation déjà bien en marche la soulagea immédiatement de la chaleur écrasante du milieu de la journée. Elle salua le chauffeur en s’asseyant. Kamsi la suivit et s’installa à côté d’elle sur la banquette. 

— Joe, je te présente Mademoiselle Njitoyap, c’est la nouvelle collègue de Roxanne. Je m’installe à l’arrière pour lui tenir compagnie. 

— Ok, enchanté, Madame. 

— Enchantée aussi. 

Inexplicablement, son cœur commença à s’agiter dans sa poitrine. La proximité de Kamsi la troublait plus qu’elle n’aurait voulu se l’avouer. D’abord dans la salle de réunion, et maintenant dans l’habitacle de sa voiture aux sièges en cuir noir. Elle inspira pour se calmer, mais les effluves de son parfum citronné venant chatouiller ses narines, produisirent l’effet inverse. 

— Emmène-nous au Wenge s’il te plaît, 

— Bien, chef !

Dans un doux ronronnement, le chauffeur démarra. 

— Je pense que ça te plaira. Il propose pas mal de plats français. 

Elle se tourna vers lui, un sourcil haussé. 

— Raphaël m’a dit que tu avais vécu longtemps en France, ajouta t’il

— C’est vrai, mais nous mangions beaucoup camerounais à la maison

—  Ah ! Bien. Et tu as vécu combien de temps là bas ?

— Seize ans

— Et tu venais de temps en temps en vacances ici ?

— Oui, tous les ans. Ce n’est que depuis quatre cinq ans que je ne viens plus régulièrement. 

— Je suppose que cela t’a permis de ne pas être trop dépaysée. 

— Un peu, oui. Même si venir en vacances en restant dans son cocon familial n’a pas grand chose à voir avec la vraie vie au Cameroun. 

— C’est sûr ! Il faut se frotter au monde du travail ou de la débrouillardise pour beaucoup pour savoir ce que c’est.

— Et toi ? Tu as toujours vécu ici ?

— Non, j’ai fait un bref séjour de quatre ans aux États Unis. C’était cool, mais le devoir m’appelait ici, dit-il en lui jetant un regard énigmatique. 

Elle supposa qu’il parlait de la gestion de l’entreprise familiale. 


La voiture s’immobilisa. Kamsi descendit et lui tendit la main pour l’aider à en faire de même. Le geste était un peu trop familier, voire intime à son goût, mais elle ne put refuser au risque de paraître une fois de plus grossière. Le regard qu’il laissa traîner sur ses jambes dévoilées par sa jupe plissée qui était légèrement remontée au dessus de ses genoux ne lui échappa. Malgré elle, elle en fut troublée. 

Elle regarda autour d’elle et reconnut les environs, le restaurant se trouvait dans son quartier. La grande terrasse était  bondée et le murmure des conversations se faisait entendre depuis le trottoir. A première vue, aucune table n’était disponible à l’extérieur. C’était dommage, elle aurait bien voulu manger dehors sous un des boukarous aux toits de paille. 

— Ne t’en fais pas, le propriétaire du restaurant est une bonne connaissance à moi, il saura nous trouver un bon emplacement, dit Kamsi comme s’il avait lu dans ses pensées. 

— J’espere que ce ne sera pas au détriment d’une autre personne, renchérit-elle en lui lançant un regard de biais

— Noooon ! Tu me crois vraiment capable d’un truc pareil ? Fit-il mine de s’indigner en lui faisant de gros yeux

— Je ne te connais pas très bien, mais mon petit doigt me dit que si.

Il éclata d’un rire tellement communicatif, la tête ployée en arrière, qu’il lui arracha un sourire. 

**

*

Kamsi observait Stella à la dérobée. Elle semblait enfin détendue en sa présence, ce qui était un exploit en quelque sorte étant donné l’attitude qu’elle avait eue avec lui la première fois qu’il lui avait été présenté. Il réprima un sourire en la voyant manger son poisson braisé avec la fourchette. Elle était l’une des seules à le faire. Il voulut lui en faire la remarque, mais changea d’avis. Elle pouvait mal le prendre et recommencer à lui battre froid alors que les choses étaient en bonne voie. 

Il détailla les contours de son magnifique visage, cherchant les traits de ressemblance avec Daniel Njitoyap. En dehors de son teint chocolat, rien ne la reliait physiquement à l’ancien directeur des renseignements généraux. Malgré l’air revêche qu’elle arborait souvent avec lui, une certaine douceur se dégageait de son être, à l’opposé de son tortionnaire de père. Il grimaça intérieurement. Apprendre qu’elle était sa fille, l’avait vivement contrarié. Il aurait de loin préféré qu’elle ne soit pas liée à ce type. Il aurait alors pris du bon temps avec elle et aurait continué tranquillement ses plans pour faire tomber Daniel Njitoyap. Il aimait jouer franc jeu avec ses conquêtes, et détestait les faux-semblants.


Après avoir pesé le pour et le contre une bonne partie de la nuit, il s’était décidé à maintenir son plan initial de la mettre dans son lit. Il pouvait faire d’une pierre deux coups. Il l’aurait elle et de plus,  elle pourrait lui servir à atteindre plus rapidement sa cible. Il ne savait pas encore comment, mais il aviserait en fonction des circonstances. Les protestations d’Yvan résonnèrent à son esprit, mais il les fit taire. Quoiqu’en dise son meilleur ami, une occasion comme celle là ne se représenterait plus. Il avait déjà mis près de cinq ans à trouver la faille chez Ralph Njitoyap qui lui permettrait de toucher son père, il ne cracherait donc pas sur une telle opportunité. 


— Tu m’as dit que tu avais vécu deux ans au Rwanda ? Comment c’était ? Demanda t’il après que la serveuse eût débarrassé leurs assiettes et pris leurs commandes pour le dessert. 

— J’ai beaucoup aimé. J’y ai été très bien accueilli. Les gens sont vraiment très chaleureux et le pays est une vraie terre d’opportunités. 

— Roxanne m’a dit la même chose. Elle ne tarissait pas d’éloges quand elle est revenue de son dernier voyage là bas. 

— Avec raison, appuya Stella après avoir remercié la serveuse qui venait de déposer sa coupelle de salade de fruits devant elle. 

C’était assez marrant de voir la réaction de la serveuse interloquée  à chaque fois que Stella disait merci. Même dans les enseignes qui se voulaient huppées comme le Wenge, les vieilles habitudes du camerounais de base avaient encore la peau dure. 

— Ce pays vaut vraiment le détour. Quand tu penses qu’ils en sont là, alors qu'il y'a une vingtaine d’années à peine, ils baignaient dans le sang. 

— C’est à croire qu’il faut parfois passer par ce genre d’étapes sanglantes pour reconstruire quelque chose de solide, dit-il en hochant la tête. 

Elle fronça les sourcils. 

— Qu’est-ce que tu insinues ? Qu’il faudrait que le Cameroun passe par là aussi ? 

— Je n’insinue rien du tout. C’est juste un constat que je fais. Ce pays marche tellement bancal, voire sur la tête, que tu te demandes parfois ce qu’il faudrait faire pour le redresser. 

— Tu es pourtant né du bon côté de la barrière, répliqua t’elle 

— Je n’en disconviens pas, mais cela ne ne m’empêche pas de voir et d’essayer d’améliorer ce qu'il se passe de l’autre côté de la barrière comme tu dis. 

Elle voulut dire quelque chose, mais se ravisa. Il lisait clairement son étonnement dans son regard. Ce n’était pas la première fois qu’il surprenait les gens par ses propos. Beaucoup de personnes ne voyaient en lui qu’un jeune héritier flambeur. Il ne faisait rien pour les détromper. C’était d’ailleurs mieux ainsi, cela lui permettait d’avancer sereinement dans ses projets sans éveiller la suspicion ou la jalousie de certains concurrents qui étaient prêts à vous mettre les bâtons dans les roues dès qu’ils se sentaient menacés par votre réussite. Il avait appris cette leçon de son père qui avait frôlé la banqueroute lorsqu'un de ses employés grassement payé par une entreprise rivale, avait empoisonné plusieurs stocks de provende provoquant ainsi la mort de plusieurs milliers de poulets et la faillite de nombreuses fermes. Sans ses entreprises qu’il avait commencé à diversifier, son père n’aurait jamais pu se remettre de ce coup dur. 

Bientôt vingt ans que René Ngaleu était parti  les laissant orphelins ses sœurs et lui. Ils n’avaient même pas pu se raccrocher à leur mère, puisque celle-ci s’en était elle aussi allée quelques dix-huit mois plus tard. 

Kamsi acheva son dessert d’ananas frais, repoussant ces mauvais souvenirs. Il devait être lucide s’il voulait atteindre l’objectif qu’il s’était fixé après la disparition de ses parents. Il ne pouvait se permettre de se dissiper ou de se laisser submerger par quelque émotion. Après des années de statu quo, les choses semblaient enfin évoluer rapidement. Il se devait d’être plus méthodique que jamais. 


Durant le trajet du restaurant jusqu’aux bureaux du cabinet d’avocats, ils continuèrent de discuter de chose et d’autres. La glace était définitivement brisée du côté de la jeune femme . Il adorait le son de sa voix, et même son accent exotique français. Il aurait pu l’écouter pendant des heures. Quand Joe immobilisa la voiture au pied de l’immeuble, il refréna la forte envie qu’il avait de l’inviter une fois de plus. Ce n’était pas la peine de tout gâcher en se montrant trop entreprenant. Ils se verraient régulièrement les prochaines semaines. 

Il descendit du véhicule et l’aida à en faire de même. 

— On se dit à la semaine prochaine alors ? 

— Tres bien !

— Mon assistante t’enverra une invitation pour notre mise au point. Si tu as des questions, n’hésite pas à m’appeler ou à m’envoyer un e-mail. 

— Ça marche, acquiesça t’elle d’un hochement de tête. Bonne journée 

— Meilleure à toi !

Ils restèrent là quelques secondes à se regarder dans les yeux, puis Kamsi lui tendit la main. Elle la prit et il la serra un instant avant de la lâcher. Il l’observa marcher d’un pas pressé vers l’entrée avant de remonter dans sa voiture. 


— Étienne c’est how ? Tu as de bonnes nouvelles pour moi j’espère ? 

— Tu as rêvé de moi cette journée ou quoi ? Rétorqua Étienne  au bout du fil, un rire dans la voix. 

— Aka ! Laisse-moi ça et balance moi mon divers

— Il a perdu plus de cinq millions ce soir. C’est le quatrième soir d’affilée, et il a promis d’être la demain pour tenter de se refaire la main. 

— Bien… et niveau gage on en est où ? 

— Il y a déjà ses deux voitures et le titre foncier de sa maison. Il a laissé entendre à Tino, le katika, qu’il aurait une grosse rentrée d’argent en debut de semaine prochaine, certainement des pots de vin. 

— On va bientôt entrer en piste alors ? Demanda Kamsi

— Je te propose de wait encore la semaine prochaine pour voir ce que va donner sa rentrée d’argent

— Ok, je te fais confiance , mbom. On se call

— Ok.  Bonne nuit. 

Kamsi sourit en caressant son bouc. Les choses se profilaient vraiment bien. Étienne avait fait du bon boulot. En quelques années, il était devenu son homme de mains. 


Il avait rencontré le jeune homme à la Briqueterie lors d’une virée avec des potes au ministère du soya. Étienne avait provoqué une fausse bousculade pour subtiliser le téléphone portable d’un de ses amis alors qu’ils retournaient vers la voiture. Kamsi s’en était rendu compte et l’avait poursuivi à travers les ruelles étroites et bondées du quartier populaire. Il l’avait rattrapé puis plaqué au sol, éveillant la curiosité des badauds qui avaient commencé  à s’attrouper autour d’eux. Des questions avaient fusé dans la petite foule pour demander s’il s’agissait d’un voleur. La peur qu’il avait lue dans les yeux du jeune voleur l’avait glacé. Au pays, la justice populaire était impitoyable, et sans aucune mesure. Quelqu’un pouvait être tabassé à mort pour avoir volé un épi de maïs sur un étal au marché. 

D’un regard, il avait intimé à ses amis qui venaient de le rejoindre de se taire, puis avait répondu à la foule que ce n'était pas un voleur. Pour dissiper tout soupçon, il avait tendu la main à Étienne pour l’aider à se relever et l’avait emmené avec lui. Ses amis avaient halluciné quand il avait proposé au jeune homme de se joindre à eux pour boire un verre. 


Étienne était un jeune adulte qui vivait dans la rue. Chassé de la maison de son oncle chez qui il vivait pour cause d’échec solaire, il n’avait pu se résoudre à retourner au village auprès de sa mère. Il s’était donc mis à errer dans les quartiers, vivant de petits boulots quand il en trouvait et de petits larcins qu’il commettait à droite et à gauche. 

Touché par son histoire, Kamsi l’avait pris sous son aile et l’avait inscrit à des cours du soir. Étienne étant passionné de mécanique automobile, il l’avait ensuite embauché dans l’entreprise de transport routier de Ngaleu Group, lui confiant la charge de vérifier les révisions et contrôles de véhicules. C’est ainsi que le jeune homme avait déjoué une tentative de sabotage sur un bus grand porteur, évitant un probable accident grave. 

Un an plus tôt, son protégé qui avait gardé quelques contacts avec son milieu de petits bandits, lui avait raconté au cours d’une de leurs virées habituelles, qu’un certain Ralph Njitoyap , sous-préfet d’un arrondissement de Yaoundé, avait été victime d’un car-jacking. Il s’agissait d’un règlement de comptes pour dettes de jeu. Kamsi se rappelait avoir entendu parler de la nomination du fils de Daniel Njitoyap, revenu de France pour intégrer l’ENAM. L’ancien haut fonctionnaire  dont il cherchait à se venger depuis son retour au pays, s’était retiré de la vie politique suite à des problèmes de santé. Très peu d’informations circulaient à son sujet. Il avait alors chargé Étienne de garder un œil sur les activités de Ralph Njitoyap. Son addiction au jeu lui était apparue comme une aubaine et les quelques enquêtes menées par la suite lui avaient permis de découvrir la faille qu’il pouvait exploiter pour faire payer l’ancien Dg des renseignements généraux. Stella n’était pas prévue dans ce tableau, mais il saurait en faire bon usage. Les gens disaient qu’il fallait reconnaître les signes, et il en était convaincu, c’en était un. 

Il leva les yeux sur la grande horloge de sa bibliothèque. Il était temps d’aller se coucher, même s’il se savait beaucoup trop agité pour ça. 

Il se força à se lever, jetant un dernier regard au grand portrait de ses parents le jour de leur mariage. René et Félicité Ngaleu souriaient, heureux. Il avaient été tous deux des parents formidables, disparus malheureusement trop tôt. Malgré les années, il ressentait toujours ce vide dans la poitrine. Rosine, sa grande sœur, lui avait dit qu’en apprenant à vivre avec et en acceptant la réalité, il finissait par disparaître. Il voulait bien apprendre à vivre avec, et accepter dans une certaine mesure, mais tourner la page comme ses deux grandes sœurs l’avaient fait, ça jamais ! C’était parce qu’elles avaient tourné la page que les responsables de la mort de leurs parents continuaient de vivre leur vie tranquillement, sans être inquiétés. A l’époque où c’était arrivé, il était encore trop jeune pour se lancer dans une vendetta, puis Maman Geneviève, la sœur de sa mère l’avait fait envoyer aux États Unis dans le but non avouable de l’empêcher de  traquer les coupables.; elle avait trop peur qu’il ne lui arrivât la même chose à force de secouer la poussière du tapis comme il le faisait. Elle avait été dépitée quand il lui avait annoncé à son retour que son désir de vengeance était plus fort que jamais. 

Il referma la porte de la bibliothèque et monta dans sa chambre. Il se glissa ensuite dans sa salle de bains privative, et laissa l’eau froide le calmer. Tout vient à point à qui sait attendre, disait le vieux dicton.


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