Chapitre 30 : Complot

( J'aime avant de lire )

** Prince **

Moi : Merci.

Favor : Merci à vous.

Elle rentre chez elle et je suis raccompagné par leur voisin qui me laisse devant ma voiture. Je conduis directement jusqu'à chez maman vu que c'est ici où je reste en ce moment.

Moi ( entrant ) : Maman, je suis rentré.

Maman : En cuisine.

Moi ( allant vers la cuisine ) : Hummm, ça sent bon ici.

Maman : Rien que pour toi.

Moi ( l'embrassant ) : Merci maman.

Maman : Ça a été aujourd'hui tes recherches ? 

Moi : Oui, je suis bien armé et je peux partir maintenant.

Maman : Pour aller rester là-bas éternellement ?

Moi : Tu exagère maman, tu sais bien que j'y vais uniquement pour le travail.

Maman : Tu as dit ça il y'a quatre ans et tu n'es plus revenu.

Moi : Je vais juste pour travailler maman, je vais revenir ne t'inquiète pas.

Maman : Vas te changer et viens pour qu'on mange.

Je suis allé dans ma chambre pour prendre une douche directement et redescendre plus tard.

Je comprends la réaction de ma mère, papa est mort il y'a sept ans déjà  et je l'ai laissé seule pour me plonger dans le boulot depuis quatre ans déjà. Elle a peur que je parte encore sans pouvoir revenir mais comment ne pas ? Je viens de rencontrer une étrange femme qui a étrangement attiré mon attention et bizarrement, j'ai encore envie de revoir son joli visage.

Favor, c'est un joli prénom aussi et elle est belle celle qui le porte. 

Elle a failli tomber et je l'ai rattrapé de justesse ainsi, j'ai pu admirer la beauté de ses yeux. Dans la profondeur de ceux-ci et aux propos qu'elle tenait, j'ai pu voir qu'elle nourrit un certain désespoir en elle. Ça fait bien longtemps que j'ai ressenti ça en tenant une femme dans mes bras et c'est tout bizarre comme sensation. J'ai son contact, je l'appelerai demain.

Je suis Prince, 27 ans et enfant unique de mes parents. Je suis médecin spécialisé en traumatologie et c'est même pour cela que je suis à Lagos vu que je vis hors du pays. Un confrère m'a appelé à Ikoyi pour un cas qui lui est rare, un enfant accidenté toujours dans le coma depuis son accident. J'irai dans quelques jours, j'aime ce genre de cas parce ce sont des challenges qui font peser mon CV et c'est très instructif aussi. 

Je sors de la chambre et vais retrouver maman au salon puis on passe à table. 

Maman ( me regardant )  : Tu fais quoi après ?

Moi ( la bouche pleine )  : Je sors, je dois voir un ami.

Maman : Tu vas rentrer tard ?

Moi (: Je ne pense pas, non.

Maman : Tu as pensé à ce que je t'ai dit ?

Moi : Ne commence pas maman.

Maman : Mais tu compte me présenter une femme quand ? Dans la ville où tu vis, tu n'as pas de femme ?

Moi : Non maman et comme je t'ai dit, je te présenterai une femme quand je l'aurais évidemment.

Maman : Je veux déjà des petits enfants, je m'ennuie ici.

Moi : Tu en auras, ne te presse pas.

Maman : Tu as 27 ans, pourquoi et comment ne pas me presser ? 

Moi ( rire )  : Calme toi ma belle petite maman.

Maman : Ok, n'oublie pas de me dire à l'avance le jour de ton départ pour que je m'apprête.

Moi : Pour me charger encore avec la nourriture ?

Maman : Oui, tu es parti bien plein avec un peu de graisse mais regarde comme tu es aujourd'hui. Comment tu vas même avoir la femme ?

Moi : Tu es grave maman.

Maman : En tout cas, je vais te charger avec la nourriture comme ça tu vas aller soigner le malade bien nourri.

Moi ( capitulant ) : Okay Madame.

Dès que je finis de manger je l'aide à débarrasser puis je digère avec la banane douce que maman m'a donné.  

Après digérer, je sors et vais retrouver un ami avec qui j'étais au collège ici à Mainland même s'il ne vivait pas ici 24h/24. On était pas super proches mais on s'est fréquenté et ça fait toujours du bien de sortir avec un ami.

On s'est donné rendez-vous dans une heure dans un coin prêt du collège qu'on fréquentait, j'arrive et je le trouve déjà installé. Il se lève quand il me voit.

Moi : Désolé du retard.

Wisdom : Ne t'inquiète pas, tu vas bien ? Ça fait vraiment longtemps dis donc.

Moi : Oui, je vais bien et toi ? Asseyons nous s'il te plaît ( ce qu'on fait ).

Wisdom : Alors, Dis-moi, que deviens tu ? Tu vis ici déjà ?

Moi : Non non, je viens juste pour le boulot et après je retourne. Et toi alors ?

Wisdom : Oui, je vis ici même si je fais de temps en temps des tours voir les parents. Et ta mère Dis-moi ?

Moi : Oh elle est là, elle va très bien et veut des petits fils.

Wisdom : Mais c'est vrai en plus, t'attends quoi ?

Moi : T'attends quoi toi ?

Wisdom : Les femmes sont tellement joueuses de nos jours.

Moi : Justement, j'attends de voir une qui sera convenable pour mon pauvre petit cœur.

Wisdom : Parce que tu est convenable d'abord ?

Moi : Bien sûr.

On a passé le temps à se ressasser le temps passé et quand on a fini, chacun est rentré chez lui.

J'ai été avec une femme mais tellement joueuse que ce que j'avais découvert a fait en sorte que je rompe nos fiançailles. 

Les hommes sont mauvais mais ne laissons pas les femmes parce qu'elles cachent bien leur jeu. Je ne dis pas qu'elles sont toutes ainsi, il y'en a des exceptions comme chez les hommes aussi et il faut vraiment creuser pour trouver cette perle rare. Il faut creuser, oui mais avec patience et c'est ce que je fais. Je ne sais pas si je viens de trouver cette perle là mais celle que j'ai trouvé ne me laisse pas indifférent. C'est la première fois qu'on se voit mais je sens qu'il y aura des prochaines fois.

** Ogbonna **

Un petit repos après ce voyage m'a fait du bien et là maintenant, j'ai envie de sortir pour aller voir un un ami de la confrérie qui est ici pour quelques jours aussi.

Je n'arrive pas à croire ce que j'ai entendu sur Favor aujourd'hui et pire encore le travail qu'elle fait ici. Je l'ai cherché pendant des jours et des jours sans savoir où elle était et aujourd'hui, je la trouve  ici à Mainland parce qu'elle semble être en plein milieu de cette histoire avec ma fille ? Elle aurait pu mourir même mais ça alors là, je suis bien en colère. Je suis en colère parce que à cause de sa fugue, j'ai perdu plusieurs choses et j'ai été obligé de faire des concessions que je ne pensais jamais financièrement. J'ai perdu ma place dans mon groupe parce qu'elle a décidé de venir faire ça ? Ce n'est pas croyable ça !

Je suis en route pour me rendre chez mon ami mais je me suis d'abord arrêté quelque part pour acheter un tissu à Agudo comme elle me l'a demandé en m'indiquant l'endroit. Une fois l'achat fait, je sors du magasin et m'apprête à remonter dans le véhicule quand je suis soudain pris de violentes palpitations à tel point que j'ai l'impression de faire une crise cardiaque. Je vais donc chez le vendeur en face et décide de prendre quelque chose pour essayer de calmer ça mais ça ne passe pas. Je ressors donc, je vais essayer de prendre le volant jusqu'à la première structure hospitalière que je verrai. Quand je me retourne pour aller vers mon véhicule, je la vois en face de moi, sans pouvoir bouger et elle me regarde. Favor, c'est bien elle qui est devant moi. Je n'ai qu'une seule envie, l'attraper et l'enfermer quelque part le temps que je sache quoi faire.

Des idées défilent précipitamment dans ma tête et je la vois qui perd ses moyens et s'apprête à tomber quand un homme la retiens. Merde, je veux avancer vers elle depuis mais je n'y arrive pas. Ils discutent, ils discutent et moi  je parviens enfin à m'avancer d'un puis deux. J'avance enfin de mes deux pieds mais lentement à tel point qu'il a le temps de la relever et de l'emmener dans sa voiture. Je ne sais vraiment pas pourquoi je n'arrive pas à avancer correctement , je les regarde simplement. Quand je parviens enfin à reprendre le contrôle de mes jambes, je remonte dans mon véhicule et attends qu'il mettent démarre pour les suivre. Je n'ai pas du tout envie de la perdre encore. 

Après quelques minutes au volant, il s'arrête à l'entrée d'un quartier et ils descendent ensemble. Ils discutent un peu puis prennent l'entrée et moi je retourne à la maison. Je connais le quartier, je vais revenir un autre jour parce que je ne veux pas prendre le risque qu'elle me voit et s'enfuit. J'irai voir mon confrère plus tard, je dois rentrer pour le moment.

Quand j'arrive, je les trouve au salon avec Destiny.

Destiny ( se levant ) : Monsieur Okafor, bienvenue dans la ville.

Moi ( pressé d'aller dans la chambre ) : Merci Destiny. Tiens Agudo ( le tendant son paquet ), je vais me reposer un peu parce que j'ai un peu de vertiges.

Chisom : Tu vas bien Ogbonna ?

Moi : Oui, ne t'inquiète pas mais suis loi dans la chambre.

Nous sommes allés dans la chambre et j'ai attendu qu'elle ferme la porte pour lui parler.

Moi ( assis sur le lit ) : Je l'ai vu.

Chisom ( me regardant )  : Qui donc ?

Moi ( soutenant son regard ) : Favor, je l'ai vu tout à l'heure Chisom.

Chisom : Où ça ? Tu lui as parlé ?

Moi : Sur la place et non je n'ai pas parlé avec, je n'ai pas pu. Mais une chose est sûre elle sait que je suis là désormais.

Chisom : Comment ?

Moi : On a passé au moins quelques minutes à se regarder à une certaine distance.

Chisom : C'est malin, maintenant j'ai peur qu'elle s'enfuit. Pourquoi tu n'es pas allé vers elle ?

Moi : Et courir le risque qu'elle crie ? Je te rappelle qu'on était dans un lieu public et que je n'ai plus son frère dans la main pour la menacer.

Chisom : Il faut qu'on trouve autre chose alors.

Moi : Je sais où elle reste. Je l'ai suivi sans pour autant l'approcher surtout qu'elle n'était pas seule. Par contre, je ne sais pas pourquoi je suis resté figer sans pouvoir bouger quand je l'ai vu. J'avais une drôle de sensation et j'ai l'impression qu'elle a changé, il y'a quelque chose qui a changé en elle et qui étrangement m'attire encore plus qu'avant.

Je ne sais pas ce qui a changé mais c'est tel un aimant, ça m'attire.

Chisom : Tu as puisé en elle plusieurs fois et en quelque sorte un lien s'est crée, je crois que c'est ça. Pour la chose en plus, c'est normal vu qu'elle a été loin de toi pendant plusieurs jours et la revoir a certainement provoqué quelque.

Moi : Ce qui est rassurant jusque là, c'est qu'elle est toujours compatible pour moi. Aucune souillure extérieure.

Avec nos sacrifices, on tisse un lien et on ressent certaines choses en leur présence. Elle n'a connu aucun autre homme que moi, ce qui rend ce lien encore plus présent. Par conséquent, si elle va avec un autre homme il serait rompu et ça peut causer des dégâts chez moi parce que j'ai été celui qui a pris sa virginité ce qui rend le lien un peu plus spécial. 

En chaque rapport avec elle, le lien devenait plus solide ce qui fait que loin de moi elle ne sera pas totalement heureuse..  en tout cas pas tant qu'il n'est pas brisé par ma mort ou par un autre homme. Elle vivra des courts bonheur uniquement.

Chisom : C'est une opportunité alors, tu peux la reprendre.

Moi : Ce ne sera pas facile, je ne peux pas la menacer comme avant et là, mon seul choix est de l'emmener de force.

Chisom : Fais ce qu'il faut, envoie tes hommes chez elle ou je ne sais pas mais trouve une solution. Imagine, en plus de ce qu'on a retrouvé grâce à l'Igwe, elle reviendra gonfler nos poches. La vie est tendre avec nous en ce moment ( souriant ).

Moi : J'ai une préoccupation par contre.

Chisom : Laquelle ?

Moi :J'ai peur que Benson l'ai perçu.

Chisom : Comment ça ?

Moi : Nous avons des liens avec nos sacrifices et lui en a avec nous donc cette rencontre avec Favor a bien pu être perçue par lui.

Chisom : Je sais mais tu ne l'as pas touché que je sache.

Moi : Tu sais très bien qu'avec Favor c'est différent. S'il l'a perçu, il va rappliquer pour l'emmener parce que quand un de nos sacrifices disparaît il est mis à mort quand on le rattrape au prorata des dégâts subis par la confrérie. En gros, s'il la ramène, elle est morte.

Chisom : Sauf s'il la veut pour lui.

Moi : Oui.

Chisom : Dans ce cas, bouge toi vite.

Je compte le faire mais il faut que je réfléchisse à quoi faire d'abord.

Maintenant que je sais où elle est, il me faut agir au plus vite. 

Si je la prends de force avec moi, je pourrai la garder enfermer quelque part ici et je ferai des tours de temps en temps. Je vais y réfléchir correctement.

** Benson **

J'étais à table avec la femme quand j'ai été secoué. Légèrement mais assez pour savoir de quoi il s'agit.

Moi ( tête baissée ) : Il l'a retrouvé.

Chisindi : Tu dis ? Qui a retrouvé qui ?

Moi ( levant la tête ) : Favor, Ogbonna l'a retrouvé. Je viens de le sentir.

Chisindi ( me regardant ) : Tu es sûr ?

Moi ( soutenant son regard ) : Oui, je le suis.

Plus que sûr même !

C'est là, l'avantage avec le lien tissé dans la confrérie. J'ai ressenti tout ça et j'ai même eu de légers flashs sur deux deux endroits. Le premier c'est la ville de Mainland, je l'ai reconnu vu que j'y vais souvent mais le deuxième je ne sais pas trop… un quartier ? Je ne sais pas ! 

Chisindi : Tu vas envoyer pour qu'on la ramène ? Tu feras quoi d'elle ? Le châtiment habituel ? 

Moi : Je n'enverrai personne, j'irai moi-même. Je la veux toujours tu sais et c'est une opportunité que j'ai, tu ne trouve pas ? 

Chisindi : C'est nécessaire encore ?

Moi : Tu vois bien comment Ogbonna reprend des couleurs, tu veux qu'il prenne ma place ?

Chisindi : Bien sûr que non Ben mais bon ...

Moi : Ne t'inquiète pas, j'irai moi-même voir sur place.

Chisindi : Parce que tu connais où elle se trouve ?

Moi ( Souriant ) : Je suis le chef chéri, j'ai l'avantage sur plusieurs choses.

Chisindi : Et on va où ?

Moi : A Mainland mais toi tu reste pour ton fils, j'irai avec les gardes uniquement.

Chisindi : Pourquoi je ne peux pas venir ?

Moi : Tu as un fils et une belle fille qui préparent leur mariage donc tu dois rester ici calmement pendant que ton petit mari va régler cette histoire.

Chisindi ( boudant ) : Hummm ! Tu pars quand alors ?

Moi : Demain, le plus vite serait le mieux tu ne pense pas ?

Chisindi : Si, c'est le mieux à faire.

Moi : Ok.

Je compte bien aller sur Mainland et voir ça de moi-même. C'est une aubaine que je viens d'avoir et je vois y aller pour pouvoir voir quoi faire. Favor, je l'ai aussi cherché comme eux mais en vain donc savoir qu'elle est toujours dans Lagos à quelques heures en voiture est plus qu'encourageant et me donne une chance faire ce que j'ai toujours voulu depuis cette histoire : Avoir Favor pour moi.