Chapitre 30

Write by Jennie390

⚜Chapitre 30⚜


Landry Ratanga


          Flashback 


Je termine de me préparer et en sortant de la chambre, je trouve Hortense toujours assise au salon devant son ordi.


—Prêt à aller travailler? me demande-t-elle.


—Oui, j'y vais de ce pas, je réponds. Mais justement pendant que je me préparais, j'ai largement pensé à notre discussion de tout à l'heure.


—Et donc tu as trouvé un moyen d'exposer cette histoire sans te mettre à la une pour le moment?


—J'ai pensé au mari de Madame Makaya, il peut être la clé pour résoudre cette histoire.


—En quoi tu peux l'utiliser pour t'aider? me demande Hortense.


—Comme toi-même tu m'as dit tout à l'heure, les résultats que j'ai obtenus peuvent facilement être invalidés parce que personne ne m'a vu prendre la poche à perfusion, donc rien ne prouve qu'il  s'agit de celle de Madame Makaya. Et même si je réussissais à prouver que c'est la sienne, on peut m'accuser d'avoir biaiser les résultats étant donné que j'ai fait analyser la poche à l'insu de tout le monde et ce, hors de la clinique et que je cherche par exemple à saboter la réputation des employés de la clinique.


—Ça c'est sûr et certain, réagit Hortense. Ce ne sont pas ces résultats là qui peuvent inquiéter les coupables parce qu'un avocat pourrait facilement les démonter lors d'un procès au tribunal.


— Voilà pourquoi une autopsie serait idéale pour confirmer les résultats. Et le mari de la patiente est l'une des personnes habilitées à demander une autopsie sur le corps de son épouse.


—D'accord, mais le but c'est de ne pas te faire exposer. Dès que tu vas demander à la clinique qu'on te sorte le numéro de téléphone qui est dans le dossier de la patiente, tu seras automatiquement exposé. Donc comment tu arrives jusqu'au mari sans te faire griller?


— C'est justement à ce moment que tu pourrais m'aider.


—Moi? Comment?


—Dans les films, je vois souvent  que les hackers  peuvent s'introduire dans le réseau informatique d'une  société par exemple pour voler des données ou des informations. C'est seulement dans les films ou alors ça se fait aussi dans la vraie vie?


—Ça se fait dans la vraie vie, me répond-t-elle en prenant une gorgée de son jus d'orange.


Puis elle lève subitement les yeux sur moi vu qu'elle a compris où je voulais en venir.


—Non tu n'es pas sérieux ! dit-elle les yeux écarquillés. Tu ne veux quand même pas que je pirate la Polyclinique Landry.


—Si si, je réponds avec le sourire. Tu es ma solution actuellement. Tu ne penses pas pouvoir  t'introduire dans leur réseau informatique ?


—C'est contre l'éthique Landry, on ne m'a pas formé pour pirater des systèmes mais pour empêcher aux gens de le faire.


—C'est pour la bonne cause s'il te plaît, dis je avec mon regard de chien battu. Je veux juste le numéro et après tu ressors, ça ne va pas mettre  la clinique en danger.


Je la supplie encore pendant un moment puis elle finit par capituler.


— Ça va te prendre beaucoup de temps?


—Non je ne pense pas, fait Hortense. Les hôpitaux n'ont généralement pas de systèmes informatiques hautement sécurisés comme les banques ou les établissements étatiques. Donc je pourrais rentrer et sortir facilement.


—Mais rassure moi, tu pourras le faire à distance ?


—Oui je vais passer par la méthode du mail. J'envoie un mail à la clinique et à l'intérieur je vais insérer des liens et des pièces jointes vers de fausses pages pharmaceutiques. C'est basique.

Dès qu'ils vont ouvrir le mail et cliquer sur les pièces jointes par exemple, le virus va être introduit et j'aurai accès au serveur. Je pourrais naviguer et accéder à tous les dossiers. Je pourrai trouver le numéro du mari si il y est enregistré.


—Oui quand on reçoit un patient, on demande toujours beaucoup d'informations à enregistrer. Et je sais que le soir où on a emmené la dame à l'hôpital, son mari a donné ses coordonnées. Et je peux t'assurer que la réceptionniste qui reçoit les mails est vraiment tête en l'air, elle va vite cliquer.


—Ok ça marche, dit Hortense. File moi juste l'adresse mail de la clinique.


—Par contre, essaye de le faire aujourd'hui s'il te plaît, dis je. Madame Makaya est décédée hier très tôt dans la matinée, donc aujourd'hui c'est le deuxième jour. Les produits en question seront détectables pendant 72h après ce laps de temps, on peut ne plus rien trouver lors de l'autopsie. 


—Je ferai très vite, me répond- t-elle.


Je lui transfère l'adresse par messagerie, je lui fais un gros bisou sur la joue puis j'embarque dans mon véhicule.


                ~~~~~~~~~


J'ai passé plus de 45 minutes dans l'embouteillage avant de finalement arriver à la clinique. Je me lance automatiquement dans le boulot pendant plus de deux heures jusqu'à ce que je reçoive un message d'Hortense dans lequel je trouve le numéro de téléphone de Monsieur Makaya. Je sors de la clinique et je lance l'appel.


—Allô...


—Euh oui bonjour, c'est Monsieur Germain Makaya?


—Oui, vous êtes qui?


—Je suis le Docteur Rata...


Je me ravise, il ne vaut mieux pas lui donner mon nom. Je préfère éviter qu'il aille le citer quelque part.


—Disons que je travaille à Saint Honoré.


—Ouais je vois, vous voulez quoi? On ne vous a pas dit que ma femme est morte?


—Si justement c'est la raison pour laquelle je vous passe un coup de fil.


—Parlez vite, je n'ai pas de temps à perdre, j'ai des obsèques à organiser.


—J'ai des raisons de penser que votre épouse n'est pas décédée de mort naturelle. Je crois fermement qu'elle a été précipitée.


—Comment ça précipitée ? Vous croyez qu'elle a été tuée?


—C'est ça, dis je calmement.


—Et vous vous basez sur quoi pour avancer une telle chose? Et d'ailleurs vous voulez dire que ce sont vos collègues qui ont fait quelque chose dans ce sens ?


—Ça se pourrait oui...


—Arrêtez avec vos demi phrases monsieur le Docteur, dit il vraisemblablement agacé. Si vous avez quelque chose à dire, faites le d'une traite.


—Demandez une autopsie pour la mort de votre épouse pour éclaircir cette histoire. Mais je suis sûr à 100% d'avoir vu juste.


— Pourquoi je vais demander à faire une autopsie ? Qu'est ce que ça va me rapporter? Je ne vais rien tirer de tout ça. Si dans votre hôpital, quelque chose a été fait à ma femme, c'est Dieu qui va récompenser les coupables.


Je n'aime définitivement pas sa réponse, mais je ne me démonte pas pour autant. 


— Monsieur Makaya, ce serait totalement injuste que le ou les responsables du départ de votre femme s'en sortent aussi facilement. Ils doivent répondre de leurs actes et même vous dédommager pour…


— Vous avez dit “dédommager” ? Me demande t-il. Quel genre de dédommagement? De l'argent ? Des biens ?


Je me rends toute suite compte du genre d'individus avec qui j'ai à traiter. Il n'avait pas l'air intéressé du tout et là comme par magie il veut continuer cette conversation. Même l'intonation de sa voix a changée. C'est donc parfait, il va vite faire ce que je lui propose. 


— Oui Monsieur Makaya, de l'argent. Vous pouvez recevoir des millions à la suite d'un procès. Mais pour ça, il faut que vous soyez prêts à ne pas lâcher l'affaire quant à la mort de votre femme. Vous devez y tenir mordicus, est ce que vous me comprenez?


— Mais évidemment que je vous comprends Monsieur le Docteur. Bertille était une femme merveilleuse, un ange. Pour sa mémoire, au nom de l'amour que nous avons partagé et dont sont issues nos deux filles, je dois découvrir ce qui lui est arrivé. Je lui dois bien ça. 


Oh?! Quelqu'un peut être aussi cupide? Sans scrupules?


— Voilà faites ça, dis-je. Et pour commencer appeler la Polyclinique pour demander des explications. Peu importe ce qu'on va vous dire là bas, insistez sur l'autopsie et ce aujourd'hui même ou au plus tard demain matin. Sinon l'autopsie sera inutile à cause de la durée de vie des produits dans l'organisme, surtout  pour la morphine en grande quantité. 


— D'accord. Je les appelle et je vous recontacte. Au fait vous ne m'avez pas donné votre nom.


— Ce n'est pas nécessaire que vous sachiez pour l'instant comment je m'appelle. Et d'ailleurs durant l'appel avec le directeur, vous ne devriez pas mentionner un quelconque médecin qui vous aurait conseillé de demander une autopsie. Ça doit avoir l'air de venir de vous même. 


— D'accord.


Je met fin à l'appel et retourne travailler. J'attends de voir la suite des événements.


                    Fin du flashback 

      

Marleyne Ovono


Je suis en pleine consultation lorsque je reçois un appel du directeur qui demande urgemment à me voir. Dès que je termine avec ma patiente, je me dépêche d'aller dans le bureau du directeur, il me reçoit immédiatement.


— Bonjour Monsieur.


— Docteur Ovono, comment allez-vous?


—  Je vais bien et vous-même?


 — Ça ira quand le problème pour lequel je vous ai appelé sera résolu.


  — Ah oui? Que se passe-t-il?


 Il me raconte en détail son appel avec Monsieur Makaya. Je tombe des nues face à ce qu'il vient de dire mais je fais de mon mieux pour ne pas le laisser transparaître.


—Donc je vous ai fait venir parce que vous êtes celle qui s'est occupée de ladite patiente. 


—Attendez ne me dites pas que vous croyez aux allégations de ce monsieur, dis-je avec un air offusqué.


 — Docteur quand vous êtes arrivée ici, jeune diplômée tout droit sortie de l'école de médecine, vous avez bataillé dur pour mériter notre respect, vous avez fait vos preuves dans cet établissement. Je suis tout aussi choqué que vous des propos de ce monsieur.


— Je pense qu'il s'agit de la douleur de la perte de sa femme mêlée à culpabilité qui fait qu'il porte de telles accusations graves.


— Comment ça la culpabilité?


— Cette femme a eu la côte gauche cassée à cause des coups que son mari lui a infligés, dis-je. Il fallait voir comment elle était amochée et comment leurs filles insultaient ce monsieur ce jour-là dans la salle d'attente. Elle a fait un arrêt respiratoire malgré la diligence que j'ai mise pour la traiter. En quoi est-ce de ma faute si elle n'a pas survécu? C'est totalement injuste que ce monsieur cherche à ternir mon image et me créer des problèmes de la sorte.


 Je fais de mon mieux pour être le plus calme possible mais la peur qui m'habite actuellement et sans pareil. Je ne comprends même pas comment ce type a fait pour avancer de telles allégations. Il se base sur quoi pour dire qu'elle a été précipité? Je sais pourtant n'avoir fait aucune erreur ce jour-là, j'ai tout fait pour que ça passe inaperçu et le plus important que je sois libre de tous soupçons. Voila pourquoi par précaution, je n'ai pas posé la perfusion moi moi-même, un de mes infirmières l'a fait, sans savoir ce que contenait la fameuse poche.


—Et donc monsieur, que comptez vous faire ?


—J'ai confiance dans le fait qu'on ne va rien trouvé lors d'une autopsie, dit il. Mais le simple fait d'en faire une, peut engager la réputation de notre clinique. Même si on ne trouve rien, ça va donner une mauvaise image de nous. Vous comprenez ?


—Oui bien sûr monsieur, fais-je. Les gens diront qu'il n'y a pas de fumée sans feu. Si on demande une autopsie pour une passante décédée ici ce qu'il y anguille sous roche. 


—Voilà! Bon là on est pieds et poings liés, on ne  peux pas s'opposer à ce qu'il demande une autopsie à la morgue pour la mort de sa femme. Et ça ne saurait tarder d'ailleurs, il le fera aujourd'hui ou demain au plus tard.


—Pourquoi aujourd'hui ou demain ?


—Il m'a dit à cause de la durée des produits dans l'organisme qui est de 72h au maximum pour une dose élevée de morphine. 


—Ah ok, je réponds calmement. 


Je discute encore avec le directeur pendant une bonne quinzaine de minutes, puis je sors de son bureau. J'ai le sang qui bouillonne à cause du fait que Monsieur Makaya a parlé de "la durée des produits dans l'organisme qui est de 72h au maximum pour une dose élevée de morphine."


 Ce type d'informations peut se trouver sur internet d'accord, mais monsieur Makaya n'a pas l'air de quelqu'un qui se documente sur ce genre de sujet. Ça veut donc dire qu'il a discuté avec un médecin ou un infirmier, une personne qui s'y connaît en médecine. Si ca se trouve la personne doit même travailler ici à la clinique. Comme par hasard, il a parlé de morphine ?


Non je ne pense pas à une coïncidence, il y a quelqu'un ici qui lui en a parlé. Pour me rassurer, je vais à la réception, et demande si quelqu'un a demandé à consulter les dossiers des patients, la réponse est non. Je vais voir les secrétaires de chaque service et je fais même un tour chez l'informaticien, la réponse est toujours non.


Ne sachant pas par où commencer, je lance un appel à Emile, mais son numéro est injoignable. J'appelle à son bureau, sa secrétaire me fait savoir qu'il est en voyage pour environ une semaine et qu'il ne veut absolument être dérangé pour aucune raison. 


Merde, qu'est-ce que je fais ?


Bonne lecture...

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