Chapitre 30 : La révolte
Write by Mayei
Chapitre 30 : La révolte
...Salomé...
J’avais l’impression que la climatisation de la chambre avait carrément viré à zéro degré. J’avais tout à coup compris de quoi voulait m’avertir mon sixième sens. Rachidi, par quel hasard, se trouvait là juste devant moi. J’étais dans cette chambre après avoir été payée pour passer la nuit avec lui. Il me regardait de la tête aux pieds. Je n’avais pas osé bouger. Pour dire vrai, mon corps refusait de bouger bien que j’eusse envie de disparaître sous terre. J’espérais profondément que ce maquillage exagéré et cette perruque lui auraient mis le doute dans l’esprit. Je me maquillais souvent au point de ne pas être reconnaissable. Je priais pour que Rachidi ne me reconnaisse pas.
Rachidi : Salomé ?
Moi : ... ...
Rachidi (tournant autour de moi) : c’est bien toi Salomé ! Non il doit forcément avoir une erreur. (Fermant les yeux) En montant on m’avait dit qu’une escorte, non, une prostituée m’attendait dans ma chambre.
Il bougea et se mit à regarder un peu partout dans la chambre. Il tâta le lit, regarda dans les placards avant de revenir vers moi. Je me sentais complètement humiliée. Tout ce dont j’avais envie était de m’enfuir par cette porte et prendre le premier avion pour Abidjan. La vie est une chienne comme on le dit. Sur tous les hommes que je pouvais rencontrer dans ce métier, il a fallu que je tombe sur Rachidi.
Rachidi : Salomé ne me dit pas que c’est toi cette fille ! Non il doit forcément avoir une erreur.
Moi : c’est moi !
Rachidi : ce n’est pas possible ! Non ce n’est pas possible.
Je restais là à pleurer. Les larmes étaient venues toutes seules. Ces larmes traduisaient toute la honte, la désolation et l’impuissance qui m’habitaient en ce moment. Je n’arrivais pas à regarder Rachidi dans les yeux alors qu’il était assis et me regardait comme s’il me voyait pour la première fois. Je pris mon courage à deux mains et ramassais mes vêtements. Silencieusement, je m’habillais et pris mon sac avec la ferme intention de m’en aller. Il n’y avait plus rien à faire ici.
Rachidi : que fais-tu ?
Moi : je m’en vais ! Je n’ai pas envie de t’imposer ma présence. Tu sembles...comment dire ?
Rachidi : dégoûté ?
Moi (accusant le coup) : je voulais dire...
Rachidi : tu n’iras nulle part. Je pense que tu as été payée pour passer cette nuit avec moi. C’est ce qui va donc se passer. Pose tes affaires. Je ne gaspillerai pas l’argent de mon ami pour rien.
Moi : Rachidi...
Rachidi : je ne me répéterai pas deux fois
Surprise par tant d’autorité de sa part, je laissais tomber mon sac et retournais sur mes pas. Je m’assis sur le lit en le regardant. Il avança vers le téléphone et demanda qu’on lui ramène un verre d’alcool. Il précisa qu’il avait besoin de ce que la maison avait de plus fort. Rachidi ne buvait pourtant pas...du moins avant que je ne quitte sa maison il ne consommait pas l’alcool. Il avait toujours refusé lorsque je lui en avais proposé. On frappa à la porte, je n’eus pas besoin de tirer mon cou pour savoir qu’il s’agissait de ce verre qu’il attendait. Devant moi il descendit cette boisson d’un coup sans tousser et sans grimacer. Il posa bruyamment le verre sur le comptoir du bar dont disposait cette chambre.
Rachidi : j’ai payé tu sais ! J’ai payé pour qu’on te prenne à cet entretien pour devenir mannequin
Moi (surprise) : qu’est-ce que tu racontes ?
Rachidi : ce type...celui qui a voulu abuser de toi m’a soutiré la somme de deux millions pour qu’il pèse dans la balance et qu’on puisse t’accepter. J’ai pris dans mon argent que je gardais pour monter ma société. J’ai puisé dans cet argent afin que tu puisses réaliser ton rêve Salomé. Je tenais tellement à toi que j’étais prêt à tout pour toi. Mais dès que l’occasion s’est présentée tu m’as tourné le dos sans penser au simple fait que pendant un bon moment je t’avais hébergée chez moi.
Moi (abasourdie) : je...je ne savais pas Rachidi
Rachidi : oui ! Tu ne pouvais pas savoir. Lorsqu’il s’agissait de moi tu devenais subitement aveugle. Tu étais pressée de me jeter ma clé en pleine figure et de t’en aller avec ce gars qui te suivait. Sait-il le genre de boulot que tu fais ?
Moi (baissant ma tête) ... ... ...
Rachidi : cette nuit-là j’étais venu vers toi de façon sincère, avec tout ce que je ressentais pour toi. Oui ! Tu peux me regarder avec de gros yeux. Je t’aimais Salomé. J’avais certes peur de gâcher notre amitié mais ce soir-là je tenais tellement à te le faire comprendre. Tu as clamé que je voulais m’amuser avec toi et que tu n’étais pas une fille facile. Ou en sommes-nous Salomé ? Ou en sommes-nous ? tu es ici dans ma chambre après avoir été payée. C’est quoi ça si ce n’est être une fille facile ? Qu’est-ce qui a bien pu te passer par la tête pour te laisser aller dans ce métier.
Il commençait sérieusement à me gaver avec ses insinuations. Toujours prêt à juger et à jeter la première pierre comme si leurs vies étaient un exemple parfait à suivre.
Moi : je comprends ton ressentis Rachidi mais jusqu’à preuve de contraire c’est ma vie. Je la mène comme je veux et comme je l’entends. Je me plais dans ce métier et c’est ainsi, je n’y peux rien. Je me fais plus d’argent que je ne faisais en étant mannequin. Tu peux me juger comme tu veux mais ça ne m’enlèvera rien. J’étais certes surprise en rentrant ici, ce pourquoi tu as pu me crier là-dessus comme tu le voulais mais comme je l’ai dit, c’est ma vie. Je te remercie d’avoir fait en sorte que je vive mon rêve même si cela a été vraiment bref. Pour ça je te serai infiniment reconnaissante mais pour ce qui est de ce que je fais avec ma vie, désolée reste en dehors.
Rachidi : je n’en crois pas mes oreilles.
C’était ma façon à moi de me défendre. Qu’est-ce qu’il voulait ? La vie n’est pas un cours d’eau tranquille. Il y a des hauts et des bas auxquels on doit s’adapter de la meilleure des façons. C’est ce que j’ai fait quand la tempête a assombri mon ciel qui pourtant était bleu pendant longtemps. Il m’aimait peut-être mais moi, je n’ai jamais ressenti ce sentiment vis à vis de lui et ce n’est pas ma faute. On ne commande pas les sentiments, ils viennent d’eux même. J’ai aimé maxime. Oui c’est lui que j’ai aimé comme je n’avais jamais aimé déjà mais il est parti en laissant une plaie béante dans mon cœur, une plaie qui attend d’être pansée.
Rachidi : déshabillez-vous !
Moi (outrée) : pardon ?
Rachidi : vous êtes ici pour me procurer du plaisir et non pour faire la causette ! Déshabillez-vous et faites ce pour quoi vous avez été payée.
Moi : on se vouvoie maintenant ?
Rachidi : je ne vous connais pas ! A moins que vous soyez prête à rembourser l’argent qui a déjà été versé à votre agence…
Moi (perdue) : Rachidi...
Rachidi : pour vous c’est monsieur Tan
Il passa tout près de moi. Sous mes yeux, il retira ses vêtements. Il était complètement nu. Il se coucha sur le lit en me signifiant que je devais en faire de même. Ce mal que j’avais ressenti en le voyant dans cette chambre revint à la charge. Je ne pensais pas Rachidi capable de ça. Pas une seconde je n’avais cru que Rachidi aurait eu besoin de mes services. Je ne pensais pas qu’il serait là couché dans ce lit, exigeant que j’en fasse de même.
Rachidi (insistant) : je vous ai demandé de retirer vos vêtements ! Si vous ne voulez le dites au revoir à l’argent !
Je ne pouvais pas me le permettre. Avant même que je ne regrette cet argent, Michael, le chef d’agence m’aura bien fait comprendre mon erreur. Il ne badinait pas et avait été clair sur nos fonctions. En pleurant, je retirais mes vêtements un par un jusqu’à me retrouver complètement nue. Je me cachais la poitrine, honteuse d’être là, nue, devant celui que j’appelais mon ami par le passé. Et dire que je devais passer toute la semaine avec lui. Je jetai un coup d’œil vers lui et vis à quel point sa virilité était déjà bien pointant.
Rachidi : enlevez vos mains de vos seins
Moi (m’exécutant) : c’est fait !
Rachidi : maintenant occupez-vous de moi.
Les larmes avaient inondé mon visage alors que je montais sur ce lit. Il mit ses mains derrière sa tête et m’invita à le prendre en moi. Quelque chose en moi se brisa lorsqu’il fut complètement à l’intérieur de moi. Je fis de mon mieux en mettant tout mon ressentis de côté. Vue que jetais plus froide qu’autre chose, il prit lui-même les devants en me prenant dans tous les sens. Il ne prenait pas en compte mes larmes et mon désespoir. Il s’était déchaîné sur moi comme si sa vie en dépendait. Je n’arrivais même pas à mouiller mais il n’en avait cure. Il utilisait sa salive pour faciliter la chose. Il passa la grande partie de la nuit à faire de moi sa poupée sexuelle. Il finit par se fatiguer et tomba de tout son poids sur un côté du lit. Il s’endormit aussitôt et ses ronflements brisèrent le silence de cette chambre.
Je me levais et couvrit mon corps de ce draps blanc qui avait été témoin de nos ébats. Dans l’obscurité de la chambre je cherchais maladroitement mes habits et finis par les voir. Je me rhabillais rapidement et pris mes affaires. Sur la pointe des pieds, je quittais cette chambre, la tristesse dans l’âme. Je n’étais pas fière du métier que je faisais mais aujourd’hui avait été la goutte de trop. Que des étrangers, des personnes que je ne connaissais pas me fassent ça, ce serait mieux passé mais Rachidi...Rachidi ? M’en voulait il autant ?
Je regagnais cette chambre que je partageais avec Maude. C’était d’ailleurs grâce à elle que je m’étais retrouvée à faire ce métier aussi dégradant mais qui payait très bien. Je filais sous la douche pour une très très très longue douche qui était sensée me débarrasser de toutes mes impuretés. Heureusement que Maude était encore avec son client. Peut-être que de son côté ça se passait mieux que ce que j’avais vécu. Je me lavais encore et encore. J’avais la peau toute chaude en sortant de là. Je m’assis un moment sur le lit, à réfléchir à ma vie. À quel moment les choses avaient dérapé ? Je ne savais pas.
Sur le moment, je ressentais une grande rage qui me poussa à faire sortir la valise que j’avais envoyée avec moi. Je rangeais mes affaires à la volée. Je quitterai ce pays dès demain. Peu importe ce que dira le boss, je trouverai bien une excuse à lui faire avaler. Il y’a d’autres filles, il pourrait bien choisir une et me remplacer. Il était hors de question que je passe toute la semaine à vivre ce que j’avais vécu en cette nuit avec Rachidi.
...Violette...
J’avais été étonnée de voir Martin stationner sa voiture devant la boutique à cette heure. Il était pourtant passé ce matin. J’étais moi-même arrêtée depuis dans l’espoir de trouver un taxi qui ne serait pas en grève. Ce matin tout marchait pourtant tranquillement jusqu’à ce que, vers quatorze heures, le syndicat des chauffeurs de taxi passe à la télé et déclare cette grève pour protester contre l’augmentation du carburant. Encore une fois ! Ils font à chaque fois des fèves mais le coût du carburant en question ne baisse pas. A quoi donc servirait cette énième grève ? Je regardais donc Martin garer sa voiture et venir vers moi.
Moi : que fais-tu encore là ?
Martin : je viens comme ça te prendre et te déposer chez toi,
Moi : mais...
Martin : tu n’as pas à protester. Il y a une grève, tu n’ignores sûrement pas. Tu risquerais de rester là jusque très tard. J’ai donc décidé de t’éviter cette attente.
Moi : je vois c’est gentil de ta part,
Martin : si madame veut bien me suivre
Il m’installa à l’avant de la voiture et pris le volant. Heureusement que richard n’était plus à la maison. Je n’osais pas imaginer la scène qu’il me ferait s’il me voyait descendre de la voiture de Martin à cette heure. Il piquerait une de ces crises dont lui seul avait le secret. Il passait souvent, derrière moi récupérer des affaires. Je ne le voyais pas, les enfants non plus. C’était Soraya qui me faisait savoir qu’il était passé. Il laissait pourtant ses vêtements sales. J’étais prête à parier qu’il était chez une femme. Cette dernière ne savait elle pas faire la lessive ? Quant à moi, je laissais ces vêtements en tas. Lors de ses passages rapides, il se rendra sûrement compte qu’il n’a plus de domestique dans cette maison et se dirigera avec son tas au pressing.
Martin (me touchant la main) : tu m’as l’air absorbée par quelque chose d’important !
Moi (revenant à moi-même) : excuse-moi ! Je pensais aux enfants qui m’attendent à la maison.
Martin : en parlant d’enfants, les miens rentrent dans deux jours pour les vacances !
Moi : oh mais c’est bien ça ! Tu pourras profiter d’eux. Il n’y a rien de plus important et apaisant que d’être avec ses enfants.
Martin : tu m’arraches les mots de la bouche. Je voulais aussi que tu les rencontres...si cela ne te dérange pas bien sûr.
Je le regardais, surprise par ce qu’il venait de dire. Rencontrer ses enfants ? Ce n’était pas un peu trop tôt ou trop poussé ? Nous étions arrivés dans ma cité. Je lui indiquais le portail devant lequel il devait me laisser.
Martin ; tu ne m’as toujours pas répondu !
Moi : rencontrer tes enfants en me présentant comment ?
Martin : si cela me tenait qu’à moi, tu serais présentée comme leur future maman mais on dira que tu restes une très bonne amie pour moi.
Moi : je vois je vois ! Dans ce cas...
Je reste de ma phrase resta suspendue en l’air. Pour cause, la voiture de richard venait tout juste de passer. Il freina à notre niveau et nos yeux s’étaient accrochés. Il continua ensuite un peu et klaxonna devant le portail. Soraya ne tarda pas à lui ouvrir la porte. Mon cœur battait à rompre. J’étais partagée entre deux sentiments. Une partie de moi me criait de m’en aller avec Martin tandis que l’autre m’intimait de descendre rapidement de cette voiture pour limiter les dégâts. La deuxième pensée fut plus pertinente.
Moi ; je vais devoir y aller Martin !
Martin : est-ce le père de tes enfants ?
Moi : oui c’est lui (retirant ma ceinture) merci de m’avoir accompagnée jusqu’à la maison.
Martin : je repasserai le matin te récupérer ! Ce n’est pas sûr que la grève prenne fin ce soir.
Je lui souris juste. Mes idées étaient maintenant ailleurs. Je sonnais donc pour qu’on m’ouvre la porte et rentrais enfin chez moi. Les enfants se jetèrent dans mes bras. Ils étaient en joie en me disant que leur papa était rentré de voyage. Je les serrais contre moi mais toujours le cœur battant. Je restais assise au salon avec mon sac près de moi et mes chaussures encore à mes pieds. Il ne me ferait rien si je n’allais pas vers lui. Je restais donc avec les enfants à regarder la télévision. Je me forçais de suivre tellement j’étais anxieuse. Je failli m’évanouir de peur lorsque Richard débarqua au salon.
Richard (éteignant la télé) : allez dans la chambre les enfants
Aurélie ne se fit pas prier. Elle prit la main de sa sœur et Enzo les suivait derrière. Je restais seule avec richard. Je n’osais le regarder dans les yeux.
Richard : qui était cet homme ?
Moi : juste un ami !
Richard : donc tu te permets d’envoyer des hommes dans cette maison quand je ne suis pas là ? Toi comme ça aussi tu as des hommes qui te déposent à la maison ! Sûrement qu’il a des envies bizarres et veut se taper une mère de trois enfants dont les seins regardent le sol et les vergetures sont devenues une seconde peau.
J’étais écœurée par la façon dont il me parlait. Pour la première fois depuis que Richard abusait de moi verbalement et physiquement, je ressentais ce besoin de riposter, ce besoin de me révolter. Je n’avais plus envie de me laisser faire. Je n’avais plus envie de subir. J’avais plutôt envie de lui cracher le fond de ma pensée. J’avais envie qu’il aille se faire foutre et qu’il reparte d’où il venait le plus vite possible.
Moi : tu sais quoi ? Je suis fière de mon corps ! Fière car ça a été le passage pour avoir ces merveilleux enfants qui me comblent de joie chaque jour un peu plus. Ces merveilleux enfants que tu oublies à chaque fois que tu dors d’ici. Si je devais compter sur toi pour sourire, on aurait sûrement remplacer le portrait de la Joconde par le mien. Tu ne penses pas que je serais dans mon droit d’envoyer cet homme dans cette maison car tu as carrément déserté les lieux ? Même tes enfants tu t’en fous complètement. Sais-tu comment on appelle les hommes comme toi ?
Richard (regardant derrière lui puis sur les côtés) : c’est à qui que tu parles Violette ?
Moi : si tu as des problèmes de vision et que tu vois quelqu’un d’autre à part nous deux ici, c’est que c’est à cette personne que je m’adresse. Mais comme je sais que tu n’es pas si bête tu sauras que c’est à toi que je parle espèce d’irrespirable, espèce de lâche.
Richard : d’où te sortent ces ailes ? Tu penses que tu peux crier comme tu veux en ma présence juste parce qu’un autre homme te saute comme la sale chienne tu es ?
Moi : ce n’est pas parce que tu traines ce que tu appelles virilité dans chaque coin de rue comme une serpillière que tu vas penser que tout le monde fait comme toi.
PAFF
Cette gifle atterrit sur la joue sans que je ne réalise ce qui se passait. Je mis ma main sur ma joue. J’entendais mal ce que disait richard tellement mon oreille sifflait. Je voyais ses lèvres bouger sans pour autant entendre le bruit. Tout doucement je m’approchais de lui, je sentais toute la frustration et la colère que j’avais accumulées des années durant me chauffer les intestins. Cette douleur monta jusque dans me gorge et se transforma en cette force dans ma main. Je lui rendrais, dans un grand bruit, sa gifle. Il tituba sur le coup et pris appuis sur la chaise pour ne pas se retrouver à même le sol.
Moi : ne penses plus jamais que je ne réagirai pas lorsque tu lèveras la main sur moi.
Richard : vio...violette...c’est moi que tu as giflé ?
Moi : oui c’est toi et je le referai encore et encore. Viens ! essaie encore et tu verras de quel bois je me chauffe.
Il se releva de la chaise et fonça tout droit vers moi. Je ne me laissais pas faire bien qu’il soit plus fort que moi. Pour la première fois je luttais contre lui. Je rendais coups pour coup jusqu’à ce qu’il me jette à même le sol. Il était au-dessus de moi il s’apprêterait à me marcher là-dessus avec ses souliers qu’il avait aux pieds. Je ne réfléchis pas avant d’envoyer mon pied en plein milieu de son pantalon, écrasant au passage ses bijoux de familles.
Il cria de douleur au point de tomber comme n’importe quoi. Je ne le laissais pas pour autant se reposer. Je savais qu’il n’avait plus ses forces et que cette douleur le paralysait. Je me relevais et le ruais de coups. Je me souvenais de toutes ces fois qu’il m’avait rossée et le frappais un peu partout. Il criait comme un enfant.
On me dira que la violence ne résous rien mais cette fois, j’étais heureuse d’être violente. Qu’il ressente un peu ce que je ressentais. Mes coups n’étaient peut-être pas aussi douloureux que ceux dont il me gratifiait mais je savais que la honte qui allait avec mon geste allait l’achever. Pendant plusieurs minutes, il restait vulnérable et à la merci de mes coups que je faisais pleuvoir sur lui.
Je courus ensuite m’enfermer à double tour dans la chambre. Je m’assis complément à bout de souffle sur le lit. Je soufflais bruyamment en me passant la main sur le visage. Ce geste réveilla une douleur en moi. Dans la douche, devant le miroir, je regardais l’impact que cette bagarre avait eu sur moi. J’étais blessée sur mon visage qui était complètement rouge. J’avais mon matériel pour traiter ces blessures. Cependant demain je n’allais certainement pas me rendre au travail avec cette mine affreuse.
En sortant de la douche je failli glisser sur un vêtement de Richard qui traînait juste devant. Je pris sa veste et fouillais les poches cherchant je ne sais quoi. Je sortis cette feuille cartonnée que j’avais trouvé à l’intérieur. Qu’elle ne fut ma surprise en lisant ce qui y était écrit. Je n’en croyais pas mes yeux. Je dus me frotter les yeux et relire pour me convaincre que ce que j’avais lu était la réalité. Je gardais cette feuille juste près de ma bible. Malgré mon état, je priais puis mis mon réveil à 6 heures. J’avais quelque chose à faire. Quelque chose de vraiment important d’ailleurs.
... ... ...
Mon réveil venait de sonner, je me levais précipitamment. La première des choses que je fis, fut de prendre mon téléphone et de composer le numéro de mon beau-père. Il décrocha rapidement.
Moi : bonjour papa c’est Amah !
Lui : Amah ? Tu m’appelles tôt comme ça j’espère qu’il n’y a pas de problème.
Moi : papa rien ne va ici. Richard m’habite plus à la maison !
Lui : quoi ?
Moi : j’appelais comme ça pour savoir si vous pouvez passer aujourd’hui même à la maison. J’ai attendu en pensant régler la situation moi-même mais ça ne va pas.
Lui : les enfants d’aujourd’hui vont nous tuer. Je ferai tout mon possible pour être là.
Moi : appelez richard pour qu’il soit lui aussi là ! il ne décroche pas mes appels. Si pense qu’il se montrera si c’est vous qui l’appelez.
Lui : je le ferai
Moi : merci papa
Je raccrochais puis appelais ensuite mon père pour lui demander d’être aussi là. Il était plus que temps que je règle cette affaire de richard. J’envoyais un message aux filles pour leur dire tout ce qui se passait chez moi actuellement et que je les tiendrais au courant au fur et à mesure.
Toc toc
« Tantine c’est moi »
Moi : rentre Soraya
Soraya : tantine il y’a un monsieur qui demande à te voir.
Moi : un monsieur ?
Soraya : oui mais il n’est pas rentré. Il est dehors dans sa voiture
Je filais me brosser les dents et me rincer le visage. Il s’agissait forcément de Martin. J’avais complètement omis de le joindre et de l’avertir que je ne serais pas en mesure de me rendre au travail aujourd’hui. En sortant de ma chambre, richard n’était pas là. J’avais deviné qu’il s’en était allé puisqu’il n’avait pas cogné à la porte de toute la nuit. Je retrouvais donc Martin et ouvris la portière de sa voiture pour prendre place.
Moi (tout sourire) : comment vas-tu ce matin Martin ?
Il garda le silence mais me regarda avec une mine complètement défaite.
Martin : qui t’a fait ça violette ?
Moi : quoi ?
Martin : tout ça sur ton visage ! Il t’a battue n’est-ce pas ?
Moi : t’inquiète, je ne me suis pas laissée faire cette fois-ci !
Martin : cette fois-ci ? Cela veut dire qu’il y’a eu plusieurs autres fois et tu es encore là avec un homme violent ?
Moi : ça va bientôt prendre fin crois moi
Martin (énervé) : j’ai juste envie d’appeler la police pour qu’on le coffre là.
Moi : ça ne servira à rien et il reste le père de mes enfants. Je ne veux pas qu’il soit séparé d’eux pas ma faute. Que les choses restent comme ça. Je n’irai pas au travail aujourd’hui car comme je te l’ai dit, je dois régler certaines choses ici.
Martin : ok ! Mais je n’aime pas te savoir ici avec cette brute qui peut revenir encore une fois.
Je le rassurais jusqu’à ce qu’il soit convaincu. Il me retint par le bras alors que je souhaitais m’en aller et m’embrassa comme la fois passée à son bureau. Je participais aisément à ce baiser et une fois qu’il y mit fin, je sortis de la voiture presqu’en courant sous son rire moqueur. J’entendis derrière moi son moteur, signe qu’il s’en allait. Une fois dans ma chambre je ne pus m’empêcher de déverser un rire. Violette ! Quelle est cette honte qui te suit comme ça ? Tu dois fuir après avoir embrassé un homme ? C’était ma nature et je n’y pouvais rien. Avec le temps cette honte disparaîtra surement.
Quelques heures plus tard on sonna à la porte. Je découvrais avec joie mon beau père et mon père. Je m’empressais de les faire asseoir et d’apporter avec moi, dans un plateau, de l’eau et des jus que je leur proposais. Ils burent un bon coup et demandèrent ensuite les nouvelles.
Moi : si j’ai demandé que vous veniez ici aujourd’hui c’est pour parler de cette situation qui prévaut entre richard et moi. Mais j’attends que lui-même soit présent pour en parler sinon ça ne servira à rien.
Papa ; le mariage n’est pas facile et il y’a toujours des épreuves ! Mais comme tu l’as dit nous attendons richard.
Beau-père : il ne tardera sûrement pas.
En effet il ne tarda pas. Quelques minutes après que son père ait parlé, monsieur arriva. Il salua tout le monde sauf moi et pris place. Après cet instant, on me demanda de reprendre la parole puisque c’était moi qui avait convoqué cette réunion.
Moi : papa regardez mon visage ! voyez vous-même ! Dès que richard en a l’occasion il me bat comme un animal. Lorsqu’il ne me bat pas ce sont les injures qui courent et même devant les enfants. Pour lui je ne suis qu’une bonne à tout faire. Pour lui je n’apporte pas d’argent dans cette maison donc je n’ai rien à dire. Depuis un mois maintenant monsieur ne dort plus à la maison. Il y’a deux semaines il était rentré juste pour deux jours avant de retourner et revenir hier pour m’infliger cette correction. Les traces sont là vous pouvez vous même constater.
Beau-père : richard ! C’est vrai ce que ta femme est en train de dire la ?
Richard baissa tout juste la tête. Je ne savais pas qu’il pouvait lui aussi être honteux.
Papa : qui ne dis mot consent ! Je vous ai donné ma fille en tant qu’épouse et pas pour que vous la maltraitiez comme bon vous semble. Si vous êtes incapable de prendre soin d’elle autant nous la renvoyer.
Beau-père : tu parles sous l’effet de la colère. Écoutons-les encore un peu. Amah tu as quelque chose à ajouter ?
Moi : oui ! Je désire qu’on annule la dote qui a été versée et que chacun aille se son côté.
Beau-père : ne dis pas ça.
Moi : si ! (Sortant la carte) regardez-vous même cette carte. Il s’agit là d’une invitation de mariage que j’ai découvert par hasard dans sa veste. Il va bientôt se marier avec une autre. Il comptait sûrement le faire en cachette et ensuite me mettre sur le fait accompli avant de me foutre à la porte. Je ne veux plus de ce mariage et ma décision est ferme.
Mon beau père se leva se son siège. Il était rempli de colère ou point d’asséner une grosse gifle à richard. Ce dernier me regarda avec toute la haine du monde en se massant la joue. Qu’il me regarde autant qu’il le voulait c’était son problème. Tout ce que je voulais moi était de rompre.
Beau-père : tu es malade richard ! Qu’est-ce qui ne tourne pas rond dans la tête. C’est la honte que tu veux déverser sur la famille ? Ce sont les histoires que tu veux installer entre mon ami et moi ?
Richard : je comprends que vous soyez déçu de moi. Moi non plus je ne me reconnais pas. Je ne sais pas ce qui m’arrive en ce moment. Tout ce que je peux vous dire c’est de rentrer calmement chez vous. Je parlerai avec ma femme et nous trouverons sûrement un terrain d’entente.
Papa : c’est pour encore frapper ma fille n’est-ce pas ?
Richard : non beau papa ! Je ne la toucherai pas. Je veux juste qu’elle et moi nous asseyons pour parler. Si après ça elle souhaite toujours défaire le mariage, on procédera comme elle le veut.
Beau-père : ce n’est pas une mauvaise idée. Amah s’il te plaît comme ton mari l’a dit, écoute-le et en fonction de ça tu prendras toi-même ta décision.
Moi : hum...
Je ne sentais pas du tout ça ! Richard était bien trop calme et se montrait trop conciliant. Les enfants arrivèrent pour leur pause midi et se jetèrent sur leurs grands-pères à tour de rôle. Mon père s’en alla en me demandant de prendre bien soin de moi. Richard les raccompagna et me retrouva assise dans le salon.
Richard : comme ça tu fouilles dans mes affaires ?
Moi : écoute
Il saisit mes cheveux et tira tellement fort là-dessus que j’eus l’impression que ça quittait. Je me retrouvais à même le sol en criant.
...Nancy Api...
J’assistais à une réunion très importante mais depuis mon téléphone ne cessait de vibrer. Il s’agissait d’un numéro que je n’avais pas enregistré. Je finis par éteindre mon téléphone pour ne pas attirer l’attention sur moi. Je suivis la réunion jusqu’à quatorze heures. Je sortis de là complètement fatiguée. Nous avions eu trop d’information à assimiler en un coup.
Une fois que j’arrivais à mon bureau, j’allumais mon téléphone et rappelant le numéro en question. Je fus surprise d’entendre une toute petite voix à l’autre bout du fil.
« Tata snifff c’est aurélie »
Moi (cœur battant) : aurélie ma chérie comment vas-tu ? Pourquoi pleures-tu ?
Aurélie : Tata maman ne bouge plus...elle ne répond pas quand on l’appelle. Papa était ici et il a encore fait comme la dernière fois.
Moi : ne bouge pas j’arrive tout de suite.
Aurélie : d’accord tata.
J’avais soudain froid...j’étais anxieuse. Qu’est-ce que ça voulait dire maman ne bouge plus ? Mon je refusais cette hypothèse. Elle s’était sûrement évanouie. Oui c’était ça. Heureusement qu’aurélie s’était souvenue d’utiliser mon numéro en cas de problème. Je le lui avais remis lorsqu’ils avaient passé le week-end avec moi et voilà que ça a servi. Je courais pour rejoindre ma voiture et filer chez violette.