Chapitre 32

Write by Les Chroniques de Natou

Suite Chapitre 32



       - D'accord ! Je pense qu'il faudra juste observer le déroulement des choses, dit Cathy.

      - C'est à effet immédiat ou progressif ?

      - Non ! J'avais demandé une potion à effet un peu lent. Je ne voudrais pas qu'elle meure aussi rapidement et facilement, mais qu'elle endure d'abord des souffrances atroces. C'est une sorte de poison lent qui tue à petit feu. 

      - Ok ! De toute façon,  moi je prends le vol demain dans l'après-midi. Je suis en train de rentrer à mon hôtel pour me reposer. J'en ai vraiment besoin. On se dit à plus tard, Cathy. 

        - Ok à plus !

Cathy,  malgré les assurances de Mohamed sur le bon déroulement du plan, ne cessait de se demander si réellement Rollande avait consommé ce poison. Elle n’en aura la certitude que lorsqu'elle verra Rollande succomber dans les prochains jours.... 

Les obsèques de Carine avaient eu lieu le lendemain et malheureusement, il était impossible pour moi d'y aller.  Noëlle m'en avait informée et elle avait fait acte de présence à la levée du corps de Carine comme je le lui avais demandé.  Elle ne voulait pas y aller mais j'ai dû la supplier de le faire à ma place.  Elle m'avait aussi rendu compte du déroulement de la veillée mortuaire et m'avait dit que les obsèques de Carine étaient très tristes! La voir couchée dans son cercueil était si douloureux qu'elle ne mit pas long. Dommage! Je repensais à tous ces moments d'amitié passés avec Carine, et je me disais en moi qu'elle me manquera. En dépit de son hypocrisie envers moi,  on avait quand même partagé une certaine complicité.... Noëlle m'avait envoyée toutes les photos qu'elle avait prises aux obsèques... 


La vie reprenait son cours comme d'habitude. Mohamed devrait rentrer ce jour, mais son voyage était reporté pour le lendemain.  Il était venu nous voir Cecilia et moi,  pour nous dire au revoir. Ce jour-là,  nous étions en train de regarder un film au salon,  lorsque tout à coup,  il arriva. Lorsqu'il toqua à la porte,  Cecilia se leva pour lui ouvrir ;

      - Aaaah Mohamed ! Bonjour !

      - Bonjour Cécilia ! Tu vas bien,  je l'espère ?

      - Oui ça va,  merci. 

      - Et toi,  Natacha ? 

      - Je vais bien Mohamed ! Merci!

      - Bon ! Je suis venu vous dire au revoir, car tout à l'heure, je rentre sur Dubaï. Je ne reviendrai pas d'aussitôt. Pour le moment,  je n'ai plus rien comme business à faire ici. Donc, on ne communiquera que par téléphone. 

       - Ok, d'accord ! Merci encore pour tout ! lui disais-je. 

       - Il n'y a pas de quoi me remercier, Natacha. C'est avec plaisir que je fais tout ça. C'est la moindre des choses que je pouvais faire pour toi,  te protéger du mauvais œil. Vous n'en avez plus pour longtemps ici. Je te dirai, le moment venu, quand tu devras partir d'ici et regagner ta demeure. Tu garderas les clés de ce sous-sol et souvent, quand tu voudras t'isoler,  tu pourras venir ici. En attendant, comme d'habitude, on restera toujours en contact ! 

       - D'accord Mohamed ! Je suis reconnaissante pour la courtoisie,  la sincérité dont tu as fait preuve à mon égard. Je n'oublierai jamais ça ! Nous te souhaitons un bon voyage et nous attendrons ton appel une fois que tu seras arrivé. Bon voyage !


Après avoir papoté un moment avec Mohammed,  Cecilia et moi l'avions accompagné jusqu'à sa voiture au parking. Son chauffeur l'attendait pour le conduire à l'aéroport... 

Entre temps, chez les Belinga, plusieurs réunions se tenaient avec les chefs et notables pour les préparatifs des obsèques. Il ne restait plus  que quelques jours pour la levée du corps.... Maman Annette avait été  convoquée à une réunion très importante dans le cercle occulte dans lequel papa Belinga l'avait intégrée. Elle ne participait pas tout le temps à leurs rencontres nocturnes,  seulement en cas d'urgence. Mais cette fois,  c'était le maitre Ozakwe,  le grand chef de la secte qui avait demandé qu'elle soit présente. Ce soir-là,  comme à l'accoutumée,  elle porta l'uniforme de leur cercle et honora le rendez-vous. Papa Ngantsop, lui aussi, était présent et avait son mot à dire.  

Chacun d'eux portait une longue toge noire et rouge et avait son totem à côté de lui. Maman Annette utilisait la pièce secrète de Belinga pour faire ses incantations. Une fois tous les adhérents réunis,  papa Ngantsop lança un chant incantatoire en guise d'adoration pour leur maître Ozakwe et tous entonnaient le chant en chœur. Après quelques temps,  le grand maître Ozakwe s’assit sur une grande chaise dorée, vêtu d'une large soutane noire,  portant un  chapeau rouge et tenant une cuvette de sang. Il  s'écria d'une voix retentissante :

    -  Je suis le grand maître Ozakwe !!! Je suis le dieu Ozakwe!!!!

Au son de sa voix,  tous s'inclinaient devant lui et le vénéraient.  Dans ce cercle,  on retrouvait beaucoup plus de feymans,  des hommes d'affaires,  des grands commerçants. 

Après quelques instants,  le maître Ozakwe prit la parole :

       - Bienvenus à tous!  J'ai convoqué cette réunion pour deux raisons : le décès de Belinga  et la décision de Ngantsop. Premièrement,  nous savons tous ici que Belinga Armand est mort il y a trois semaines ! Ici, quand un adhérent meurt,  nous prenons ses organes qui nous serviront dans nos rituels ! Annette,  tu le sais très  bien car depuis que tu as intégré cette réunion,  tu maîtrises assez bien le règlement ! Alors, pourquoi jusqu'aujourd’hui,  nous n'avons pas eu les organes de Belinga ?


   Maman Annette,  prit un moment de silence et répondit par la suite en s'inclinant devant leur maître : 

      - Grand maître Ozakwe,  je te salue ! Bien évidemment, je suis au courant du règlement de ce cercle dans lequel je suis depuis 6 mois déjà. Je sais que je devrais donner les organes de mon mari,  mais c'est impossible car, si les chefs de son village le constatent,  ils pourront me lapider. C'est très compliqué,  je ne peux pas. En plus, ils ont vu le corps de Belinga intact,  ils constateront qu'il se trame quelque chose de louche. 

      - Là n'est pas notre problème. Débrouille-toi ! Il nous faut les organes de Belinga avant ses obsèques car le jour où se tiendra sa veillée mortuaire,  nous devrons aussi faire la nôtre en présence de ses organes. Tu n'as plus que 2 jours !!! Je dis bien 2 jours !!!!


Maman Annette, prise de panique, se mit à trembler et elle se demandait comment pourrais-t-elle le faire.  Cela serait chose impossible et attirera l'attention de plusieurs.  Mais, qu'est-ce qu'elle croyait ? Il fallait bien s'y attendre un jour ! Rien de ce qui s'acquiert par le sang et les actes immondes ne se fait gratuitement.  Il y a bel et bien un prix à payer. Et ce prix à payer  était au-delà des attentes de maman Annette.... Le maître Ozakwe reprit la parole avec autorité.  Son regard perçant et sombre faisait peur car une telle fureur se lisait sur son visage. 


   - Deuxièmement,  Ngantsop a fait une requête : enlever le nom de Rollande du cercle et suggérer de retirer Annette.  Mais Ngantsop, pourquoi vouloir retirer ta fille ? Tu sais très bien qu'ici,  une fois entré,  on ne ressort plus si ce n'est par la mort !

     - je te salue, grand maître Ozakwe! ainsi commença papa Ngantsop. 

     - Parle,  Ngantsop !

     - Oui, maître Ozakwe. Rollande a enfreint les lois  en me trahissant et elle n'est plus sous ma couverture dorénavant. Alors, étant le plus ancien des adhérents fidèles de ce cercle,  je suggère qu'elle sorte de notre organisation et qu’Annette la suive aussi, car c'est son mari qui l'avait intégrée ici. Et lui et moi n'étions plus en bons termes. 

       - Ngantsop, pour commencer,  tu es en train d'emmener vos problèmes personnels ici. Ce qui enfreint nos règlements !!! Rollande peut sortir,  mais dans ce cas, tu devras faire  intégrer une autre personne. Cependant, Annette ne peut sortir, car elle a déjà eu un culte de consécration dans notre cercle qui certifie qu'elle est dorénavant la reine mère ici ! Alors je t'interdis de mentionner cela dorénavant ! Vos différends personnels ne doivent pas être mentionnés ici ! Prochainement, tu écoperas d'une sentence si tu fais preuve d'une telle immaturité.  C'est tout ce que j'avais à dire ! Et c'est pourquoi je vous ai tous convoqués ici. Annette,  tu as deux jours pour faire ce que nous te demandons, sinon tu devras attendre à ta sentence. 


Plus que deux jours pour maman Annette! Cette nuit-là,  elle perdit le sommeil et réfléchissait sur la manière dont elle allait procéder.

 Les obsèques de papa Belinga étaient prévues dans cinq jours. Les gens venaient de plus en plus rester à la résidence Belinga pour assister la famille endeuillée. La famille de maman Annette et celle de papa Belinga géraient les préparatifs dans l'entente et le calme. Aucune dispute, aucune querelle, ni même une  intrigue n'étaient permises. Il fallait organiser le deuil dans le calme et la paix, à l’image du défunt. 

Entre temps, Éric avait repris le boulot et, simultanément il s'assurait du bon déroulement des préparatifs. Il m'appelait de temps en temps et me faisait part de tout. Son père, Patrick Essomba, était arrivé pour l’assister dans cette épreuve... Carine avait déjà été enterrée et tout s'était également passé normalement. Noëlle était en congés de quelques semaines. Un jour, aux environs de 11h,  elle reçut un appel de maman Annette :


       - Allô ? Ma fille,  c'est maman Annette !

       - Bonjour, maman Annette ! Je sais que c'est toi. 

       - S'il te plaît, je voudrais te demander une faveur, ne me le refuse pas. 

      - Il n'y a pas de souci, ma'a Annette ! En quoi puis-je t'aider ? 

      - Je voudrais savoir si Régina est encore à Douala. 

     - Euhhhh.... Oui oui ! Pourquoi ? Y a-t-il un souci ?

     - Non ma fille ! Ne t'inquiète pas. J'ai juste réalisé que j'ai fait une grave erreur en maltraitant sa fille au détriment de Rollande que je prenais pour une fille idéale. 

     - Ok, mais il faudrait d'abord que je sache si elle est à l'appartement de sa fille. Laisse-moi d'abord l'appeler et je te reviens dans quelques minutes. 

     - D'accord ! Mais ne lui dit pas que je viens, sinon elle risque de ne pas vouloir me recevoir. 

     - Ne t'inquiète pas !

Noëlle appela ma mère pour lui demander si elle était toujours à Douala. Elle lui notifia qu'elle n'était pas encore rentrée sur Yaoundé et qu'elle était à mon appartement.

         - Ok ma'a Regina ! J'arrive alors. Il faut que je te voie. 

        - D'accord, ma fille ! Je suis même en train de faire un bon repas de chez nous. Viens, je t'attends. 


Noëlle rappela maman Annette et elles se donnèrent un point de rencontre à Bali pout aller rencontrer ma'a Regina. 1h 45 minutes plus tard,  elles étaient déjà devant mon appartement.  Elles prirent les escaliers et Noëlle sonna en appuyant l'interrupteur à la porte.  Ma'a Regina sortit pour ouvrir et constata que Noëlle n'était pas seule, mais avec maman Annette. 

        - Hum... Bonjour ! dit ma'a Regina avec surprise.

        - Régina,  bonjour ! dit maman Annette. 

        - Bonjour.... ! mais Noëlle,  pourquoi ne m'as-tu pas dit que tu venais avec elle ? Qu'est-ce qui se passe ? Y a-t-il un problème ? Qu'est-ce qu'elle fait chez ma fille ? Tu t'es trompée de route,  Annette ?

     - Ma'a Regina,  laisse-nous entrer d'abord !

     - Hum,  Noëlle !!! Te voilà qui m'a emmenée la femme-ci ! Je ne veux pas les problèmes oooh! Entrez  et prenez place !


Elles sont entrées et ma mère a ensuite refermé la porte. Noëlle et maman Annette étaient confortablement installées sur les canapés.

       - Annette,  je te sers quelque chose à boire ? 

       - Non, merci Regina !

       - Comment ça, non ? Pour une première fois que tu viens ici,  je dois quand même te recevoir ! Même si j'ignore la véritable raison de ta venue ici. Mais dans tous les cas,  laisse-moi dresser la table.  J'ai fait l'okok des béti avec du manioc. On va toutes manger ensemble. 


Maman Regina a rapidement dressé la table avec l'aide de Noëlle tandis que maman Annette était assise et les regardait faire. Une fois la table faite,  elles allèrent déguster le repas.  Après qu'elles ont terminé,  maman Annette,  prit ensuite la parole :

    - Régina,  avant tout, je te remercie pour l'accueil chaleureux. Je ne m'y attendais pas ! Je suis venue en paix pour te voir.  C'est moi qui ai demandé à notre fille Noëlle de m'accompagner te voir.  Je tenais à te parler.... 

     - Je t'écoute,  Annette. 

     - Merci.  Je reconnais avoir traité ta fille et toi de manière très méchante. Je viens demander pardon.  Malheureusement, ta fille n'est pas là,   je lui aurais parlé de vive voix. Donc, en dépit de tout ce qui a pu se passer entre nous,  je voudrais que dorénavant, la paix et l'harmonie puissent régner entre nous et sans hypocrisie. 

      - Hmmmmmmm.... Annette,  en toute sincérité,  je n'ai rien contre toi. Tout ce qui est arrivé  comme discorde entre nous n'a été créé que par toi-même. Je ne l'ai jamais voulu! Mais ton comportement vis-à-vis de moi et ma fille m'a laissée perplexe et hystérique durant tout ce temps. Et moi, je ne permets à personne de toucher ou mépriser mes enfants. Une fois qu'on s'attaque à l'une de mes filles,  c'est à moi qu'on s'attaque et je deviens méconnaissable. Mais si réellement, tu es sincère dans tes excuses, alors je les accepte sans hypocrisie. Je n'ai jamais voulu t'exposer devant ton feu mari,  mais tu ne m'avais pas laissé le choix. Moi aussi, je demande pardon car certaines vérités n'auraient pas été dites si j'avais fait preuve d'une certaine maitrise de soi comme ma fille... Donc,  c'est dans la paix. 


Enfin,  la paix régnait entre les belles-mères et elles ont fini par  enterrer la hache de guerre.  Mais cela ne signifiait pas que ma mère allait s'ouvrir à elle aussi rapidement. Ma'a Regina gardait à l'esprit qu'elle devrait rester vigilante car, on ne sait jamais ce qui peut se passer. Ne dit-on pas que pour mieux atteindre sa cible, il faut en être près ? Alors, il fallait rester sur ses gardes, selon ma mère, jusqu'en être persuadée que maman Annette était réellement sincère dans ses excuses.

 Après ça,  maman Annette rentra, mais Noëlle resta pour papoter avec ma mère. Ce jour, elles m'ont appelée ensemble pour me raconter la discussion entre maman Annette et ma mère. J'étais vraiment étonnée de sa réaction. Mais bon,  pourquoi ne pas lui accorder le bénéfice du doute ? Et si réellement elle était sincère ? Les gens changent aussi : ne dit-on pas qu'il n'y a que les idiots qui ne changent pas ? Alors le temps nous aurait révélé si réellement, il fallait lui faire confiance.


 Rollande, quant à elle, préparait les obsèques de papa Belinga de son côté avec les encouragements des notables qu'elle flattait de temps à autres avec des bouteilles de vin blanc et un peu d'argent. Elle comptait recevoir aussi ses proches dans un stand qu'elle ferait le soir de la veillée mortuaire de son "mari".   Un soir,  aux environs de 20h30, alors qu'elle rentrait d'une sortie, en prenant les escaliers pour regagner son appartement,  elle sentit les pas de quelqu'un derrière elle. Elle n'arrivait pas à voir exactement qui c'était, car l'environnement était un peu obscur.  


     - Qui est là ? Vous êtes qui ? C'est  le voisin ?

Plus elle posait la question, plus la personne avançait vers elle. Elle  ne voyait personne arriver mais entendait les pas de quelqu'un. Elle s'est mise à monter rapidement les escaliers de l'immeuble pour regagner son appartement. Lorsque la personne l'arrêta de force et essaya de l'étrangler, elle se débattait et s'est mise à hurler pour attirer l'attention des voisins !

        - Au secours !!! Au secours !!! Aidez-moi !!! 

        - Tais-toi ! Sinon je te tue. 

        - Au secours !!! Aidez-moi !!!


Puis soudain, prise de peur, la personne s'en est allée constatant que le voisin d'en face ouvrait sa porte. 

     - Rollande !!! Pourquoi tu cries ? Que se passe-t-il ? demanda le voisin.


Rollande, essoufflée, avait du mal à  parler car sa gorge avait été serrée par la corde avec laquelle son agresseur tentait de la tuer. 

         - Je.... Je... Viens de me faire agresser, mais comme tu ouvrais ta porte, l'agresseur s'est directement enfui. 

         - Mais on n'a presque jamais enregistré des cas d'agression ici. C'est bizarre ça ! Je rentre même souvent ici à des heures tardives sans problèmes. 

     - Voisin, merci d'être sorti.

Tu m'as sauvé la vie. Vraiment, merci.

     - Il n'y a pas de quoi me remercier, Rollande. Rentre chez toi, à présent. 


Rollande regagna son appartement dans la peur. Mais son voisin la regardait rentrer chez elle pour se rassurer de sa sécurité, et il rentra chez lui à son tour. Rollande avait eu du mal à dormir seule cette nuit-là. Elle se demandait qui est-ce qui en voulait à sa vie à ce point. Elle appela une de ses amies pour venir rester un moment chez elle,  le temps que la panique passe. Ce même soir,  l'agresseur appela la personne qui avait commandité ce coup ;

       - Allô !!!

       - As-tu fait le boulot ?

       - Non,  le plan a échoué. 

       - Comment ça ? Je t'ai pourtant dit comment il fallait procéder!!!

       - En fait, l'endroit n'est pas très approprié.  Elle a crié et certains voisins sont sortis. Je n'allais pas prendre le risque de me faire arrêter quand même !

        - Elle n'a pas vu ton visage, je l'espère, sinon nous sommes foutus !

        - Non,  chef ! Ne vous inquiétez pas. En plus, c'était un peu obscur.

         - Cette fois, il faudra qu'on en finisse  avec elle, mais d'une autre manière  et une bonne fois pour toutes !

       - D'accord, chef! 

       - À demain, bye !


Le lendemain matin,  j'avais rendez-vous avec le médecin pour mes visites. Je n'avais pas d’autres choix que de sortir. Cecilia avait peur pour moi à l'idée d'imaginer que Rollande nous tombe dessus. Vraiment, j'en avais marre ! Rollande par-ci ! Rollande par-là ! Mais quand est-ce que ce cirque allait se terminer ? Je n'étais donc plus libre de mes mouvements à cause de Rollande ? Bon, il était temps donc de prendre les choses en main. 

 Cécilia m'a accompagnée à la Clinique pour que je fasse mes premières visites qui se sont très bien passées. À la sortie de la clinique vers 13h, alors que le chauffeur nous conduisait à la maison,  Cecilia voulait qu'on s'arrête à Akwa pour acheter du pain et de la charcuterie. Nous sommes descendues de la voiture pour en acheter à Zepol.  Une fois entrées,  nous avons pris plus que ce qui avait été prévu. Alors que je regardais dans les différents rayons pour prendre d’autres choses,  j'ai aperçu Rollande entrer avec une de ses copines pour acheter du pain aussi. Ah, tiens! J'avais oublié que Mohamed m'avait dit qu'elle n'habitait pas loin de la boulangerie.  C'était donc pour moi l'occasion d'en finir avec ce cirque une bonne fois pour toutes. 

      - Cécilia ! 

      - Oui, Natou ! Voilà Rollande ! lui disais-je en pointant du doigt vers sa direction. 

       - Heheeeee! Sortons vite Natou! Il ne faut pas qu'elle te voie. 

       - Pardon ???? Donc ma vie va s'arrêter là à cause de Rollande ? Attends alors !

        - Tu vas où, Natacha !!! Natacha!!!

 

Je me suis donc dirigée vers le rayon où Rollande faisait ses achats. J'en avais vraiment marre.  Trop c'est trop !! me disais-je. 

     - Hey !!! Rollande !!! Retourne-toi, madame!

Quand elle se retourna et me vit,  on aurait dit qu'elle rêvait. Oui,  il était temps que cet affrontement arrive. J'allais me cacher jusqu'à quand ? Jusqu'à quand mon bonheur allait être interrompu à cause d'une personne ? Non non non !!! Il n'était plus question de tolérer cela. Il n’en était plus question !

       - Haaaaa! Tu es étonnée de me voir ! Tu me croyais dans la tombe ! 

       - Natacha, allons-y, s'il te plaît ! me disait Cécilia.

       - Hey! Cécilia,  là tu vas me coller la paix, si non toi-même, je vais régler ton compte ! Ce n'est pas à cause d'une femme comme moi que je vais arrêter de vivre. Alors, n'essaie même pas de me dire d'arrêter. Il paraît qu'elle veut me tuer depuis longtemps, alors voilà donc  l'occasion. 


Rollande me regardait toute silencieuse. Après tant de temps, elle n'imaginait pas un tel affront de ma part. 

        - Rollande, tu es silencieuse??? Mais parle ! Depuis tous ces temps, tu donnes les ordres aux  gens de me tuer. Mais toi-même, tu ne peux pas le faire ? Me voici donc,  fais ce que tu veux faire ! Je suis au courant de tout ! Tu n'as pas honte ! 

      - Rollande,  c'est qui elle?  demanda la fille avec qui elle était. 

     - Eh bah, dis donc ! Pour une surprise,  c'en est une !!! Natacha,  j'avoue que je ne m'y attendais vraiment pas !

     - Tu n'es qu'une lâche ! Si moi, je veux te faire quelque chose,  je n'ai pas besoin de le commanditer.  

- Est-ce que tu peux me dépasser, Rollande ? Sache donc que je suis revenue, je suis là !!! Et oses m'affronter comme une vraie femme, si  tu as du courage. Petite effrontée !!!

       - Ehh ! Je ne te permets pas de parler à ma copine ainsi ! répliqua la copine de Rollande en me pointant du doigt.

      - Et moi, je t'ordonne de baisser ton doigt devant ma copine,  espèce de salope !!! riposta Cécilia en regardant la copine de Rollande dans les yeux. 

     - Donc, Rollande, tu as les défenseurs partout hein ! Hahahahaha vraiment quelle honte !

      - Natacha, un mot de plus à mon égard et je te fais ta fête !!

      - Pardon? Rollande, répète encore! 

      - Natacha,  j'ai dit que... 

Avant qu'elle n'ait terminé sa phrase, je lui avais déjà infligé une claque qui la garda muette et mobile pendant quelques secondes. 

       - Mets-toi bien ça dans ta tête, Rollande! La grossesse n'est pas un handicap pour moi. Sois-en sûre,  je peux bien régler ton compte, même dans cet état. Je t'ai giflée,  fais donc maintenant ce que tu voudras faire ! J'attends le retour,  mais de femme à femme, je suis prête !!!!


Les gens nous regardaient et un vigile vint nous avertir qu'il était préférable de sortir, si on voulait créer le désordre. Mais j'avais dit ce que j'avais à dire et j'ai continué mes achats. Rollande est sortie furieuse, le regard sombre, la mine serrée. Elle avait horreur qu'on la mette au défi. Après une quinzaine de minutes,  Cecilia et moi avions fini de faire les achats et nous sommes allées payer la facture à la caisse... Nous sommes sorties de la boulangerie et nous sommes montées dans la voiture et juste après notre départ,  on vit subitement un attroupement et des gens qui poussaient des cris de désolation.

         - Qu'est-ce qui se passe ici ? Tout à l'heure, en passant par-là,  il n'y avait pas cet attroupement. 

         - Oui, c'est vrai ! J'ai l'impression qu'il y a quelqu'un couché à même le sol, vu que tous sont en train de regarder en directement du sol, me dit Cécilia en essayant de regarder à travers les vitres de la voiture. 

        - Mais,  Célia ! Ce n'est pas la copine de Rollande là-bas ? Celle  avec qui elle était tout à l'heure à la boulangerie ?

        - Eh oui hein ! C'est elle Natou ! Mais je ne vois pas Rollande. Descendons regarder un peu. 

Cécilia et moi sommes descendues de la voiture pour  regarder qui est-ce qui était couché à même le sol et attirait tant de foule.  En nous approchant de plus près, je me rendis compte que c'était Rollande qui était couchée là ! 

           - Oh mon Dieu ! Célia,  c'est Rollande !

            - S'il vous plaît, écartez-vous ! Écartez-vous! s'écria Cécilia pour que la foule se dissipe et qu'on parvienne à lui venir en aide. 

            - Mais qu'est-ce qui se passe ? On s'est vues là il y a une quinzaine de minutes et elle se portait bien ! Qu'est-ce qui s'est passé ? posais-je la question à la copine de Rollande. 

          - En fait,  après qu'on est sorties de la boulangerie,  elle a fait un malaise en criant qu'elle a mal au ventre. Elle a commencé  à vomir du sang comme tu le vois si bien. On a appelé une ambulance. Elle arrive. 

      - Non,  pas besoin d'attendre! Portons-la,  mettons-la dans la voiture et allons à l'hôpital. 

Nous avions porté Rollande et nous l'avions amenée d'urgence à l'hôpital. Étant en route pour l'hôpital,  j'ai appelé Noëlle pour l’en informer :

        - Allô, Noëlle ! 

        - Oui, ma belle,  c'est comment ?

       - Retrouve-nous à l'hôpital général tout de  suite. Rollande a fait un grave malaise et on est en train de l'y conduire.                     

        - Ekié !! Tu l'as vue où ?? Tu n'es pas chez Mohamed ? 

        - Laisse d'abord les questions inutiles ! Va informer vos parents. C'est très sérieux. 

             - Ok ooooh ! Heeeee! J'arrive en tout cas 

Toutes les trois, nous sommes arrivées à l'hôpital général et Rollande fut admise aux urgences ...... 


Pendant ce temps,  celui qui avait été envoyé pour le meurtre de papa Belinga était le même qui avait tenté de tuer Rollande la nuit dernière. Il n'avait pas encore été payé totalement  pour les services rendus. Il commençait à faire des menaces pour obtenir la totalité de son argent.


       - Allô ??? Oui, j'ai besoin de la totalité de mon argent !

       - Je t'ai dit d'attendre !!! Ok ? Ne m'appelle plus n'importe comment. 

       - Vous osez hausser le ton sur moi ? Je n'aurais plus aucun respect pour vous. Si je n'ai pas la totalité de mon argent,  je dirais que c'est vous qui avez tué votre mari,  madame Belinga !!!!

       - Chutttt !!!! Tais-toi !!!!

 

Écrit par #Natacha_Victoria_Mbili 

Suite le jeudi 5 juin 2018

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