Chapitre 32 : Double incident
Write by Fleurie
°°° Ariana °°°
Ce n’est pas possible, ce que vient d’annoncer le journaliste. Des accusations ont été portées contre l’hôtel Maison Rouge. Les clients ont trouvé des cafards dans le restaurant. D’après quelques uns d’entre eux, les insectes étaient partout dans la salle. Le nombre était élevé au point où ils étaient également présents dans la nourriture.
Pendant que l’incident se déroulait, l’ABSSA est arrivée. ( L’agence béninoise de la sécurité sanitaire des aliments ) a fait son apparition sur les lieux. Quand on dit que les nouvelles vont à la vitesse de l’éclair, c’est bien vrai.
Voix ( derrière moi ) : Ce n’est pas possible.
La voix de mon mari m’a tirée de mes rêveries. Ne me dites pas qu’il a tout entendu. C’est le comble. Je me suis difficilement tournée pour croiser son triste regard.
Moi ( au bout des lèvres ) : Chéri depuis quand es tu là ? Je te croyais toujours couché.
Il se tient au beau milieu de la grande pièce. Ne portant pratiquement rien, il n’a que son boxer. Les mains posées sur sa hanche, il fixe intensément la télévision, sans porter son regard sur moi.
Lui ( s’avançant vers moi ) : Je suis foutu Ari.
Moi ( toujours sur le choc ) : Je suis persuadée que c’est une erreur Lemmy. Tu sais combien les gens aiment porter préjudice à autrui dans ce pays. Il n’y a que des jaloux et des haineux.
Lui ( augmentant le volume ) : J’ai besoin d’avoir les détails. Je ne peux pas être tranquille sans plus de nouvelles.
Moi ( essayant de lui arracher la télécommande ) : Ne fais pas ça. Je crois que c’est un malentendu. Il y a sûrement des explications à cet acte. Nous allons nous faire plus de mal. Tu ne vois pas.
Lui ( tout ouï ) : Depuis plusieurs mois que cet hôtel a été ouvert, nous n’avions eu aucun problème de ce genre. Jusqu’à présent, tout allait à merveille. Alors je ne comprends pas comment cela a pu se passer.
Moi ( lui touchant les torse ) : Calme toi bébé, je te prie de penser à ta santé tu n’es pas encore rétabli. Et je crois que tu devrais te reposer. J’irai à l’hôtel voir comment se déroulent les choses. Ta santé m’importe beaucoup plus.
J’ai touché son front pour vérifier si sa température a baissée. C’est à croire que les comprimés n’ont eu aucun effet. Au contraire, elle a montée.
Lui ( se tournant ) : Je dois aller à l’hôtel. Il le faut Ari. Ne me regarde pas avec ses yeux.
Moi ( lui emboîtant le pas ) : Je t’accompagne dans ce cas.
Il m’a affiché son regard triste. Je suis sa femme, et c’est mon devoir de le soutenir dans toutes les difficultés. Qu’il le veuille ou non. Je n’ai pas encore vu cet homme, qui malgré sa faiblesse pense encore à faire autre chose.
Une demie heure de temps plus tard
°°° Lemmy °°°
Les documents que viennent de me donner le manager volent dans le bureau. J’ai la colère qui bouillonne en moi. Tellement je suis énervé. Je n’arrive toujours pas à croire ce qui m’arrive. Après tant de mois de sacrifice et de dur labeur. Comment un hôtel aussi renommé peut être frappé par cet incident. Et le pire est cette amande , que je me dois de payer. Je n’imagine même pas le nombre de clients que nous allons perdre à cause de cette histoire.
Moi : C’est de la foutaise, merde.
Ari : Tu sais Lemmy, nous avons toujours su surmonter toutes nos difficultés. Et j’ai foi en notre Dieu, que cette histoire aura une fin. Crois moi, les auteurs de cet acte seront démasqués et punis par la loi. Tu es un battant chéri. En aucun cas, nous ne devons nous laisser abattre. L’ennemi veut notre perte et notre découragement. Alors ne te mets pas dans cet état.
Moi : Comment vais-je me justifier auprès de notre clientèle ? Hein dis moi ?
Ari : Il nous faut d’abord enquêter sur toutes les dernières personnes qui sont entrées et sont ressorties après nous. Tu comprends, nous allons user des caméras pour découvrir ce qui s’est passé.
Le manager qui jusque là ne disait rien, a fait mouvoir sa bouche. Je me demande bien ce qu’il a de mieux à dire.
Lui : Excusez moi monsieur, mais je dois régler les détails de l’amande. Je m’en vais.
Moi : Okay vas y et assure toi que toutes les caméras soient revues. Et j’exige qu’on enquête.
Lui : Okay monsieur, veuillez bien m’excuser.
Je me suis laissé choir dans le fauteuil derrière mon bureau.
Ari : Lemmy je reviens, j’ai une course très urgente à faire pour la garderie. Je reviens le plutôt possible.
Moi : Ne t’en fais pas autant. Avec une femme comme toi à mes côtés, tout ira bien. Je n’ai alors pas de quoi m’inquiéter. Tu es ma force, tu es tout pour moi ma reine.
Elle m’a souri avant de prendre son sac à main, qu’elle a posé sur ma table à notre arrivée. Une fois sur le seuil de la porte, elle s’est retournée.
Moi ( étonné ) : Qu’il y a-t-il ?
Elle ( Se dirigeant vers moi ) : …
Elle a contourné le bureau. Ses douces mains se sont posées sur mes épaules. Ari m’a lentement masser les épaules. Elle s’est par la suite penchée pour poser ses lèvres dans mon cou. Son geste tendre et affectueux m’a un peu soulagé. J’ai pris sa main en me tournant. Je l’ai prise par la main, avant de l’inviter à poser ses belles fesses sur mes jambes.
Moi : Je serai éternellement reconnaissant à Dieu pour ta présence dans ma vie.
Ari ( mettant son index sur mes lèvres ) : Shutttt, ne dis plus ça. Tout est l’œuvre de Dieu. Et sache que rien n’arrive au hasard.
Elle a terminé sa phrase en me donnant un baiser sur la tempe. Ses lèvres sont si chaudes. Ce qui m’a donné des frissons.
Moi : Ne me fais pas faire des bêtises ici.
Ari ( souriant ) : C’est bon, je m’en vais maintenant.
Moi : Prends soin de toi.
Ari : À tout à l’heure mon cœur.
Moi : Okay.
Après son départ, j’ai pris le combiné pour contacter mon avocat. J’ai appelé plusieurs fois mais il n’a pas décroché. J’ai fini pas poser le téléphone dû à son manque de réponse.
Je me suis adossé en joignant les mains derrière ma nuque. Je me suis mis à réfléchir à ma situation. J’ai été d’un coup, pris par un vertige. Je me lève lentement pour aller aux toilettes. Rapidement, je me suis débarbouillé la figure.
°°° Ariana °°°
Je me suis réveillée avec une très bonne mine ce matin. Rien qu’à savoir que je vais reprendre mon train de vie, me donne une paix intérieure.
[ … ]
Les feux tricolores sont passés au rouge. J’ai profité de ce court instant pour bien ajuster une mèche qui perle sur mon front. En regardant dans le rétroviseur, j’ai aperçu un couple en pleine discussion. L’homme brutalise publiquement la femme. Ce qui a plus capté mon attention a été la silhouette de la femme en question. Elle m’a fait penser à ma sœur, à Nora. Je ne peux pas tolérer qu’un homme comme Ronan fasse souffrir une femme. Sans plus réfléchir, je suis descendu de la voiture. Je me suis ruée vers eux. Les gens les regardent sans agir. Les énormités qui sortent de la bouche de l’homme m’ont mises hors de moi. La femme ne fait que couler les larmes. J’ai tiré l’homme par le bras et je lui ai administré une claque retentissante.
Le sauvage ( sûrement étonné ) : Mais ça ne va pas chez vous ?
Moi : Comment osez vous lever la main sur une femme en publique ?
Le sauvage : Ce n’est pas votre problème. ( Désignant la femme ) cette dame que vous voyez est ma femme. Vous n’avez aucun droit de vous interférer dans notre histoire.
Moi : En tant que femme, je ne vais jamais tolérer qu’on maltraite une semblable.
Le sauvage ( levant sa main ) : Je ne vais pas me gêner de vois mettre à votre place, s’il le faut.
Dylan est sorti de nulle part pour arrêter cet homme dans son geste.
Moi : Que fais tu là ?
Lui : J’étais également dans les feux et j’ai suivi la scène.
Le sauvage : Monsieur faites comprendre à cette dame qu’elle doit s’occuper de ce qui la regarde.
Moi : Non mais il est gonflé ce gars.
Le sauvage : Je viens d’attraper ma femme dans le lit d’un autre. Et vous voulez me donner une leçon de morale. C’est à vous que je suis marié ?
Il a remarqué ma surprise.
Le sauvage : Alors vous ne dites plus rien ? Je le savais. Vous avez la chance que cet homme est venu vous sauver. Sinon je vous jure que vous recevrez la même correction qu’elle.
Je suis comme paralysée par ses propos vulgaires. Elle m’a fait penser à Nora et Ronan, sinon je ne me serais jamais arrêtée. J’ai levée les yeux vers cette pauvre dame. Elle a l’air si innocente. Ses yeux sont embués de larmes. Je comprends mieux pourquoi elle ne manifestait aucune gêne. Dylan s’est tourné vers monsieur le sauvage. Après lui avoir chuchoté quelques mots dans l’oreille, il s’est en aller avec sa femme.
Lui : Je te prie de bien vouloir te contrôler la prochaine fois.
Moi ( les yeux picotants ) : Elle m’a fait penser à ses femmes battues. C’est inhumain, tu comprends. Mais cet homme n’a aucune éducation Dylan. Comment peut il se permettre de battre de cette manière sa femme. Après tout ils sont mariés.
Lui : Je te comprends parfaitement. Mais cela ne justifie pas ton acte. Tiens toi tranquille prochainement.
Il l’a dit avec une autorité. Et bizarrement, cela ne m’a pas vexé. Ce gars est une autre chose. J’ai cru que ce sauvage allait saper mon humeur. Heureusement que j’ai rencontré Dylan.
Lui : Belle sœur chérie, je dois y aller. On s’appelle.
Moi : Okay.
J’ai regagné ma voiture. J’ai des courses à faire.
°°° Nora °°°
J’ai cru m’être trompé de destination. Il y a une ambulance et un camion citerne des sapeurs pompiers. Je me suis empressée de vite garé sur le trottoir, sans perdre du temps. Les ambulanciers emmènent un homme sur un brancard.
Moi ( criant ) : Mais qu’est ce qui s’est passé ?
Ambulancier : Permettez nous madame de l’emmener. Il est gravement blessé. Nous avons eu un peu de retard. Cet homme est vraiment atteint par les flammes.
Moi : Iba, Iba réponds moi s’il te plaît.
Ambulancier : Il ne peut pas vous entendre.
J’ai cédé le passage pour les laisser se faufiler dans la voiture. Je me dois de l’accompagner, mais je dois voir clair dans la provenance de cette incendie.
Voix ( derrière moi ) : C’est une incendie madame.
[ … ]
Je me suis mise à secouer la tête dans tous les sens. Tellement mon corps frissonne de peur.
Voix : Elle se réveille.
Moi ( me levant en sursaut ) : Le feu, l’incendie je dois y aller.
°°° Léontine °°°
Je la regarde et elle me fait de la peine. C’est parfois dur d’être une mère. C’est dur de sentir les douleurs de ses enfants. Si seulement je pouvais tout endurer à sa place.
Docteur : Léontine, tu peux être tranquille, elle vient de se réveiller.
Moi ( lui donnant de l’eau ) : Bois ceci, ça te fera du bien chérie.
Elle ( secouant la tête ) : Non non, qu’est ce qui s’est passé ?
Moi : Euh Nora, je
Elle : Mom je voudrais savoir.
Moi : Je pense que tu viens de faire un cauchemar. Tu allais au bureau, lorsque nous avons reçu un coup de fil.
Elle : Je me souviens mom, l’entreprise a pris feu.
Moi : Et tu t’es évanoui lorsque nous avons appris la nouvelle.
Elle s’est assise sur le rebord du lit. La tête entre les mains, ses reniflements résonnent dans la pièce. J’ai pris place à ses côtés.
Moi : Ma fille, je ne sais pas ce qui se passe. Dernièrement tu traverses trop d’épreuves. Aies la foi et gardes toujours en tête que ce sont les œuvres de Dieu. Remercie plutôt le Seigneur, il n’y a pas eu de morts.
Elle ( reniflant ) : Dieu n’existe plus pour moi. Où est il pendant que tous ces malheurs s’acharnent sur moi. Dis moi mom, dis moi.
Moi : Arrête de dire ces bêtises. Il est miséricordieux et ne fait jamais rien au hasard. Nous devrions plutôt le remercier.
Je me suis mise à prier. Mais j’ai remarqué que ma fille n’était pas présente.
Moi : Nora fais moi confiance. Tout ira bien, viens prier notre Seigneur.
Elle ( les yeux rouges ) : Non mom, non.
Elle est sortie de la pièce en claquant la porte.
°°° Nora °°°
J’ai conduit en trombe.
[ … ]
La portière ouverte, j’ai couru pour me rendre à BUYRIGHT. Le spectacle m’a cloué le bec. Tout est brûlé. BUYRIGHT ne vaut plus rien. Il n’y a que des cendres et les bâtiments brûlés. Je me suis laisser tomber au sol. À genou, les larmes ont commencé par me voiler la face.