Chapitre 32: La voiture 

Cela faisait un mois que je m'étais installée chez mon grand frère aîné. Ce changement m'avait fait beaucoup de bien. Il est vrai que maman me manquait beaucoup mais on passait beaucoup de temps au téléphone. Je profitais des bon moments avec mes neveux. Imelda était déjà comme ma propre soeur tout allait bien.

Je venais de recevoir la notification de ma banque, mon salaire était viré, j'avais une soudaine envie de faire une folie ce mois ci. Une idée me passa derrière la tête: une voiture pourquoi pas ! C'était décidé j'allais m'offrir une voiture. En plus ça n'allait pas être une folie. Ça réduirait largement mon budget des déplacements et ce, à long terme. J'aurais pu en parler avec mon grand frère mais je choisi de consulter Martial puis que je ne m'y connaissais pas en voiture. 

Il était midi trente quand je debarquai dans leur bureau, Martial était seul. Brice était en congé et Mr Rémi en mission.

- Martial je t'invite ! 

- Oh là t'as l'air trop énergétique il y a quoi ? 

- Rien, je t'invite juste 

- Oui je sais que tu m'invites juste mais t'as bonne mine mais je dirais plutôt tu as trop bonne mine je suis sûre qu'il y a une explication à ça 

Pendant ce temps, il rangeait quelques documents qui traînaient sur son bureau puis posant son regard sur moi il me dit on peut partir.

Une fois dans la voiture, avant qu'il ne mette le moteur en marche:

- Bon je te préviens, bien que c'est toi qui m'invite, c'est moi qui paye 

- Oh mais pourquoi ? Tu sais je ne t'ai encore jamais invité depuis qu'on se connaît 

- Voilà pourquoi j'ai dis oui à ton invitation alors que j'avais déjà quelque chose de prévu ce midi en fait. Mais n'empêche que ça sera genre c'est toi qui invite mais c'est moi qui paye. 

- T'es trop bizare toi ! Mais bon ça marche, comme c'est moi qui invite, je vais donc demander à mon invité de choisir où on va. 

- Cactus ça te convient ? 

- Ouais pourquoi pas.

Après quelques petites minutes au volant, il gara devant le cactus. On s'installa, puis une serveuse s'approcha de nous pour prendre nos commandes. Le temps d'attendre nos commande, elle nous apporta déjà nos boissons: orange pressée pour moi et du coca cola light pour Marrial. Dans la conversation je lançai :

- Je veux acheter une voiture mais bon je ne m'y connais pas en voiture 

- Kiékiékiékié pas étonnant elles sont rares les femmes qui s'y connaissent... essai de prendre un cours chez ton père par exemple 

Dès qu'il evoqua mon père, je ne pouvais faire semblant d'aller bien. La remarque réussit à me refroidir et Martial s'en rendit tout de suite compte:

- Johanna, je crois que tu m'as déjà parlé de ton père une ou deux fois alors je ne pense pas que tu sois orpheline  de père là. Si tel est le cas désolé je ne voulais pas placer une remarque déplacée 

- Non ce n'est pas ça... Oui en effet,  mon père est vivant. C'est juste que depuis un mois je ne vis plus chez mes parents à cause de... 

Je n'avais pas fini de parler quand son téléphone sonna:

- Oui allô ! 

Je n'écoutais que ce que Martial disait sans avoir une idée de ce que disait son interlocuteur

-.......? 

- Excuse moi j'ai eu un empêchement, il fallait que j'accompagne une collègue 

-.........? 

- Mais c'était aussi à toi de confirmer avant 12h déjà que tu ne l'avais pas fait je me suis dis que ça devait traîner en longueur avec ta soeur 

-.........? 

- Noooon toi aussi chéri (e) arrête d'en faire un problème. C'est juste qu'une de mes collègues voulait que je l'accompagne et d'autre part tu n'avais pas confirmé alors ! 

Le ton de la voix de Martial indiquait clairement que c'était une fille. Même que tout laissait croire que c'était une fille qui était très proche de lui. Je dirais même sa copine. Mais je gardais ou encore faisait un effort de garder une mine naturelle comme si de rien était. Je ne voulais plus laisser quoi que ce soit m'influencer. Ces derniers mois avaient été suffisamment éprouvants, il fallait que je veille sur mes émotions. Il l'avait dit lui même tout à l'heure au téléphone, je n'étais qu'une collègue qui avait besoin de compagnie. Alors ça ne servait pas que j'en fasse un problème personnel. Martial continuait cependant sa conversation:

- D'accord je passe chez toi avant de rentrer à la maison ce soir. 

-.......? 

- OK bisous ! 

Il déposa son téléphone sur la table, une minute de silence s'imposa entre nous puis Martial rompit le silence:

- Ah ouais excuse moi, tu disais que tu ne vivais plus chez tes parents et tu t'appretais à m'expliquer pourquoi je pense 

Je n'avais plus envie de lui raconter mes problèmes, oui tout à l'heure avant qu'il ne reçoive son coup de fil j'étais justement sur le point de me confier à lui, de l'expliquer ce qui m'avait fait quitter la maison de mes parents. Mais là après son appel je n'avais juste pas envie:

- Non je disais juste que je ne suis plus chez mes parents depuis près d'un mois. 

- Pourquoi ? 

- Juste eu envie de passer du temps avec mes neveux, je vais certainement retourner chez les parents d'ici peu 

- Donc disons c'est un petit séjour que tu as fais 

- Oui en quelque sorte

La serveuse avait amené nos commandes. Je faisais l'effort de rester le plus  naturelle possible mais j'avoue que c'était quand même difficile.

- Bon revenant à ta voiture déjà pour commencer tu veux d'une voiture haute ou basse. Tu vois de quoi je parle non ? Haute la même forme que la mienne, basse une forme identique à celle de ta copine Sandrine.

- Je vais y réfléchir au calme avec mon grand frère ce soir je pense.

- Hum, ok si tu veux.

Je n'arrivais pas à maintenir la coserie, j'avais envie de vite rentrer. Le reste du temps c'était Martial qui faisait la conversation, comme à son habitude, il lançait des blagues pour me faire rire et moi je faisais un effort pour rire. Aux environs de 14h 15, on quitta le restaurant. 

J'avais réussi à me décider sur le type de voiture que je voulais. Mon frère m'avait assisté dans les démarches pour acheter ma voiture.  Comme en Afrique du Sud j'avais déjà passé mon permis et je conduisais même déjà. J'avais eu ma première voiture en 1ere année de Master avant de la revendre une année plus tard. Depuis mon arrivée c'était presque toujours moi qui conduisait la voiture de papa le dimanche pour qu'on aille à l'église. Du coup je n'avais pas besoin de recyclage avant l'arrivée de ma voiture. 

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Deux semaines plus tard, j'avais pu concrétiser mon envie de voiture, cela faisait 3 jours que j'avais ma voiture. J'avais rendez vous avec Marina, je devais passer l'après midi chez elle. Avant je fis un tour au casino faire quelque courses pour Jemima et bébé Isaac que j'allais passer voir rapidement avant de me rendre chez Marina. Je pris aussi deux petits trucs pour le fils de Marina.

Une fois arrivée chez Jemima :

- Huuuuum mon fils tu ne fais que grandir oooh mon Isaac 

- Isaac regarde ta maman est là 

- Jemima attention aux kilos hein, j'ai comme l'impression que tu grossis 

- Est ce que J'étais mince ? 

- Kiékiékiékié ni mince, ni grosse j'avoue mais là tu prends du poids 

- Tu as raison oh, même Rhodes m'a fait la même remarque la semaine passée 

- Rhodes t'a fait une remarque si ton poids ? 

Je lui lançai un regard taquin, tu as des choses à me dire je pense 

- Je te signale que depuis que tu es rentrée du Gabon tu n'as pas beaucoup de temps pour moi 

- Excuse moi ma Mima, je te promet que le week-end prochain je suis toute à toiais donne des indices déjà. J'étais même très étonnée de te voir débarquer à l'aéroport avec Rhodes 

- Nous ne faisons plus chambre à part. On a eu une longue et rude conversation c'était chaud. Et c'était lui qui avait lancé la conversation. On s'est décidé d'essayer de sauver notre couple. Et j'ai juste comme l'impression de n'est pas qu'un essai, tellement on s'entend bien comme un vrai couple je suis même sure que les sentiments de Rhodes pour moi des le départ étaient sincères mais le problème c'était moi j'avais trop précipité les choses. Et là ça promet ! 

- Oooooooh bébé Isaac, tu entends ça ?  Il y a l'amour dans l'air. Mima je suis trop contente pour toi.  Tu le mérite largement, tu es une femme forte et tu mérites ce bonheur qui te tombe dessus. Continue à te remettre entre les mains de Dieu c'est lui seul qui restore et il va restorer notre famille.

- Je ne sais comment j'aurais pu passer cette épreuve sans toi Johanna merci du fond de mon coeur

- C'est à ça que serve les amis. Tu commences bien le boulot dans une semaine ?  T'as enfin trouvé la nounou ? 

- Noooon galère de chez galère. Rhodes à inscrit le petit à la crèche Je crois qu'on va commencer comme ça le temps de trouver la nounou. Cat je trouve que la nounou sera plus pratique. Et en plus avec le bébé je pense qu'il me fait une voiture. Je ne pourrais pas me contenter de la voiture de Rhodes, il me faudrait revenir à laaisom pendant les pauses et ça en taxi je ne te dis pas les dépenses.Bon du moins revenir à laaisom quand il y aura une nounou 

- Aaaaah t'as juste la même envie que moi mais moi j'ai déjà eu la mienne. Je ne t'ai l'as dis hein j'ai acheté une voiture ça me fait même pas une semaine 

- C'est vrai ?  Hum Isaac on va voir la voiture de maman Jo dehors. 

J'abais prévu né pas traîner chez Jemima mais c'était raté j'avais passé presque 1h 30 chez elle, j'avais même mangé. En fait je me sentais plus à l'aise avec Jemima qu'avec Marina. Ce qui fait qu'on ne pouvait pas se contenter de quelques minutes Jemima et moi. 

Quelques minutes après chez Jemima, je me garai devant chez Marina, qui était d'ailleurs devant le portail avec sa voisine:

- C'est la voiture du beau frère ou comment ? 

- Quel beau frère toi aussi ! 

- Bah l'américain ! 

Il y a des choses que je me racontais pas à qui que ce soit j'étais restée cette fille réservée d'autre fois. Toute l'histoire avec Harris Jè n'avais raconté qu'à Yasmine. Quant à Jemima Jè Lui avais juste dit que j'avais décidé de ne plus voir Harris et elle était d'ailleurs très contente car dès le départ elle n'appréciait pas Harris. Pour ce qui est de Marina, en dehors du fait qu'elle savait entre temps qu'il m'arrivait de prendre un verre avec Harris, elle ne savait rien de plus de tois les derniers événements. C'était ma vie privée je ne la partageais pas beaucoup.

- C'est ma voiture, j'ai acheté

 Après avoir salué sa voisine, on rentra dans la maison. Son fils était chez les parents me fit t-elle savoir. Et son mari était sorti, il y avait jeté sa femme de ménage qui était occupée avec la lessive dehors.

- Dernièrement quand je suis allée déposer le petit chez les parents j'étais passé dire bonjour là bas chez vous, il y avait juste maman et tantine. Maman m'avait même dit que tu étais désormais chez yaya à sympathique 

- Ah oui,  depuis près d'un mois que je me suis installée là bas. 

- Donc tu t'es acheté une voiture tu disais ? 

- Oui, ça réduirait mon budget à long terme parce qu'il fait admettre que je dépense largement pour les déplacements 

- Johanna je pense que ce n'est pas une bonne idée. Tu es célibataire et tu penses que quel homme va oser t'approcher avec une grosse bagnole comme ça. 

- Qu'est Ce que tu racontes toi aussi Marina hein

- Johanna, les hommes ont peur des femmes qui donne l'air de tout avoir. 

- Un homme qui est fait pour toi n'a pas peur de ta voiture ou de quoi que ce soit et déjà pour moi c'est un moyen pour me déplacer ce n'est pas pour influencer un homme. Que j'ai une voiture, un travail, ou quoi que ce soit le connais la place de la femme dans le foyer.

- Toi tu penses qu'il te suffit de dire que tu connais la place de la femme dans le foyer pour vraiment le connaître c'est toute une expérience et moi qui suis dedans je te dis qu'une e célibataire avec une grosse voiture ça craint. 

- Bah maintenant que j'ai acheté ma voiture tu veux que j'en fasse quoi ? 

- Tu peux toujours la revendre Johanna. Pense aussi à des stratégies pour te marrier t-on âge avance et j'ai comme l'impression que ça ne te dis rien 

- Non Marina désolée je me vendrais pasa voiture pour des raisons pareilles. Je sacrifie Des heures à m'asseoir dans un bureau et ça c'est une récompense de mes efforts. Je ne vais pas arrêter de vivre parce que je suis célibataire je vais vivre jusqu'à ce que je me marie. En tout cas la vie ne s'arrête même pas au mariage. 

- Ce raisonnement que tu as est dangereux, sache que dans cette société une femme célibataire n'est pas respectée alors fais bien les choses. Ce n'est pas une voiture qui te donnera du respect 

- Mais ce n'est pas pour le respect que j'ai acheté une voiture, c'est pour me déplacer Marina. 

- Hum... Avant de continuer notre conversation je te sers quoi ? 

- Jus oh, comme d'habitude 

- Je n'ai que les jus gazeux ici, donc J'envoi la ménagère t'acheter du jus de fruit 

- Donne ce que t'as, grenadine de préférence 

- OK ma grande

Non,  mais Marina !  Elle me disait que tant que je n'étais pas mariée Jè n'étais pas une femme qu'on pouvait respecter. Je n'étais pas de celles qu pensait que c'est dans le mariage qu'on devenait une femme de valeur où encore c'est en travaillant dans une grande entreprise qu'on était respectée, non !  J'avais appris grâce à ma mère que les gens te donnait le respect que tu savais te donner . C'était à moi de choisir si je veux me faire respecter ou pas. Ma façon de m'habiller, ma façon de réagir, ma façon de raisonner toute ces choses mises ensemble influençaient le regard que les gens partaient sur moi.  Par exemple le fait qu'elle avait choisi d'être entretenu par son mari et que cela lui suffisait c'était son choix, ce n'est pas parce que moi je travaillais et était active que j'allais juger son choix. Je respectais son choix mais pourquoi avait t-elle du mal à accepter le mien. Et la société était ainsi faite des hommes et des femmes qui avaient les uns comme les autres du mal à accepter les choix des uns et des autres. Assise là je m'en rendais compte. Puis Marina revint avec une bouteille de grenadine et un verre en main:

- Et comment ça avance avec Harris ? C'est Harris non, le pote à ta soeur là ? 

- Oui c'est Harris. Ça va faire près de deux mois que je ne l'ai pas vu. 

- Johanna, tu me vas pas trouver un homme parfait, tu dois apprendre à t'adapter, les jours qui passent ne diminuent pas ton âge 

- Tout ce que tu dis je sais. Ce n'est pas un homme parfait que je veux et je sais quelque j'ai Marina.

Je faisais l'effort d'être à l'aise dans notre conversation, en fait je ne visitais presque jamais Marina parce que je ne me sentais jamais à l'aise comme on doit l'être avec une amie. Il m'arrivait d'avoir des principes bien différents de ceux de Jemima mais je me sentais toujours à l'aise dans nos conversations, ce qui n'était pas le cas avec Marina. Au début je la voyais à peine mais depuis que maman l'avait invité à mon anniversaire, je faisais l'effort mais ce n'était pas bien facile. Au bout d'une heure je pris congé de Marina et rentrai à la maison.