CHAPITRE 32: PRÉPARÉ
Write by L'UNIVERS DE JOLA
**LOYD MBAZOGHO**
Marwane : (Rentrant dans ma
chambre) Mommy demande si tu es prêt ?
Moi : (Me retournant pour le
regarder) Oui c'est bon.
Marwane : (Souriant grandement) Eh,
tu es quand-même un peu beau hein.
J'éclate de rire et il se rapproche
pour me faire un câlin.
Marwane : Je suis tellement content
pour toi. Même si ça n'a pas été facile et que tu as été trop têtu, tu as fini
par te lever pour que nous puissions vivre ce jour.
Moi : (Souriant) Merci d'avoir
martelé mon esprit pour me pousser à agir.
Marwane : Je t'en prie. Je serai
toujours là pour ça. Allons chercher ta femme.
On se sépare et on se sourit
mutuellement.
Moi : Allez, on y va.
Marwane : Tu as des bagages ? Pour
aujourd'hui seulement j'accepte d'être ton porteur.
Moi : (Souriant) Tu le seras
jusqu'à la fin de nos vies. (Lui montrant mon sac de type banane) J'ai ce sac.
Il le prend en me regardant de
travers. Puis nous sortons de là et rejoignons tous les autres au salon déjà
vêtus. Ils me sourient en me voyant arriver.
Johanna : (Souriant)Le cœur de la
petite là va s'arrêter aujourd'hui. On peut être beau comme ça ?
Marc : (Souriant) Un homme qui
voulait se marier depuis quand tu vois, tu sais.
Nous rions tous avant de faire une
petite séance photo puis nous prions et partons pour chez Arsène où le départ
du plus grand nombre va se faire. Les bus mis à la disposition de certains
membres de la famille prendront leurs départs là. Nous arrivons quelques
minutes après et il y a déjà du monde. Nous descendons des véhicules pour nous
diriger vers ceux qui étaient à la terrasse. Les regards pointent presque tous
vers moi et une fois à leur niveau, nous les saluons puis Marwane fait les
présentations entre notre famille et celle de Mommy. Ayant déjà presque tous
entendu parler de Mommy, ils se mettent à la regarder avec insistance.
Lauria : Rentrez dans la maison,
Arsène et ya Leslie sont à l'intérieur. Papa Lilian est en chemin et il a dit
qu'il viendra prier avant notre départ pour le Fromager.
Moi : Ok.
Nous sommes rentrés dans la maison
et y avons trouvé les 2 couples Mfoula, les Abessolo, les Ebouma, les Nguema,
les Pango avec mes parents. Nous avons salué et avons également fait les
présentations puis nous avons pris place.
Arsène : J'ai parlé avec papa
Lilian ce matin et il m'a dit qu'il viendra ici avant notre départ pour nous
donner les recommandations par rapport à la cérémonie.
Moi : D'accord.
Paul : (Souriant) On peut quand
même faire des photos avec le futur marié en attendant ?
Moi : (Répondant à son sourire) Il
n'y a pas de problèmes.
Paul : Les photographes là sont où
?
Karl : Ils sont dehors.
Paul : Qu'ils entrent. On veut des
photos.
Le photographe avec lequel nous
sommes venus et 2 autres que nous avons trouvés sur place sont rentrés et ont
commencé à nous filmer. Au début c'était timide car les gens ne savaient pas
s'ils devaient venir se faire filmer avec moi mais au bout de quelques minutes
c'est tout le monde qui l'a fait. C'est ainsi que j'ai pu faire des photos avec
ma famille restreinte, élargie, avec mes sœurs, avec ya Leslie, avec elle et
Arsène et avec ce dernier tout seul. Le pasteur, sa femme et quelques anciens
nous ont trouvé dans cette séance et ont eux aussi fait les photos.
Papa Lilian : (Après la séance) On
peut s'asseoir une minute ?
Nous l'avons fait.
Papa Lilian : Je crois qu'Arsène a
dû briefer tout le monde sinon la majeure partie mais pour ceux qui ne le
savent pas, ce mariage n'a rien d'ordinaire alors ce que vous allez voir ou
entendre là-bas, même si cela vous surprend, ne réagissez pas. Certaines
personnes essayeront de nous déstabiliser, le but est de créer un conflit afin
que ce mariage n'ait pas lieu mais sachons raison gardé et faisons preuve de
maîtrise de soi jusqu'à ce que les rituels soient terminés et que le mariage
soit scellé.
Nous : D'accord.
Papa Lilian : (Regardant sa montre)
Nous avons un peu moins d'une heure et demie, nous allons prier pour tous nous
recommander et recommander ces moments à Dieu.
Il a dirigé la séance et nous a
demandé de prier pour ce mariage afin que toute stratégie de l'ennemi soit
vouée à l'échec, nous avons prié pour nous, nos cœurs et nos réactions, nous
avons prié pour le père de Lucrèce afin qu'il ait la force d'intervenir au
moment opportun, nous avons prié pour Lucrèce, qu'elle reste paisible malgré la
pression, nous avons prié pour notre orateur afin qu'il puisse avoir des
réponses appropriées, puis nous avons prié pour le reste, transport, trajet,
marchandise, nourriture, boisson et tout ce qui servira pour la cérémonie. À la
fin nous avons dit Amen et sommes partis. Papa Lilian m'a demandé de monter
avec eux, Mommy aussi. Nous avons démarré et à quelques mètres de la maison,
nous avons entendu un bruit sonore comme un bruit de coup feu.
Moi : (Regardant les autres)
C'était quoi ça ?
Dyon qui était au volant de ma
voiture et roulait juste devant nous s’est mis à faire des zigzags avec comme
s'il ne contrôlait plus le véhicule avant de finalement le stabiliser sans
faire un accident. Nous avons tous garé et j'ai appelé Johanna qui est avec
lui.
« Moi : (Inquiet) Joha
qu'est-ce qui se passe ? »
« Johanna : Il y a une roue
qui a éclaté subitement mais Dieu merci ça va. »
Maman Myrna : Ils disent quoi?
Moi : La roue a éclaté.
Mommy : (Souriante) Le diable est
un menteur. Demande-leur de changer de roues et nous reprendrons la route.
« Moi : Il y a une roue de
secours à l'arrière et le nécessaire pour la changer. »
« Johanna : Ok. Vous allez
nous attendre ? »
« Moi : Oui. »
« Johanna : Ok. »
Clic ! J'ai rendu mon téléphone.
Mommy : Ne t'inquiète pas, ce
mariage aura lieu.
Moi : D'accord.
Dyon est descendu du véhicule pour
prendre la roue. Tous ceux qui étaient derrière nous se sont arrêtés et m'ont
appelé pour comprendre ce qui se passe et j'ai expliqué qu'on a eu un petit
souci avec ma voiture mais qu'on allait reprendre la route d'un moment à
l'autre, c'est ce que nous avons fait une dizaine de minutes après sans plus
aucun incident. Nous étions tellement nombreux que même le parking qui est là
n'avait pas suffisamment de place. Les gens ont dû garer sur la route. Marwane
a appelé Blessing pour lui demander si tout était ok et elle a dit oui. Il y a
eu quelques soucis mais elles ont géré. Les parents de Lucrèce sont en train de
monter pour faire les barrages. Ils parlaient encore quand nous avons écouté
les bruits de sifflet et bidons vides qu'on tapait et les gens sont arrivés à
la route en grand nombre avec une pancarte écrite 1 million. Nous nous sommes
approchés et avons donné un certain montant avant d'évoluer. Nous avons
traversé une dizaine de barrages jusqu'à la maison. Après nous avoir fait
attendre une demie heure là debout, on nous a finalement permis d'aller nous
asseoir sous les tentes qui se faisaient fassent. Les pourparlers ont commencé.
Les orateurs se sont présentés, en accomplissant les rituels nécessaires puis
l'orateur de Lucrèce a parlé du ‘’toqué porte'' avant toute chose. Mon orateur
a fait le geste nécessaire en donnant les articles et la somme de 400 milles.
De l'autre côté ils ont parlé des fiançailles, on a agi en conséquence en
déposant d'autres articles et la somme d'1 million. Ils nous ont parlé de la
fausse couche de Lucrèce la première fois et du sang qui a coulé qu'on devait
payer et auquel on ne s'y attendait pas, ce n'était pas dans la liste. On a
sorti 50 milles et on a donné. Ils ont sorti la naissance des jumeaux et nous
avons payé 200 milles. Ils ont sorti le fait que les enfants portaient des noms
étrangers et ont exigé la somme d'un million, on a donné. Ils ont dit que je
devais payer le fait d'avoir détourné Lucrèce alors qu'elle n'était encore qu'une
enfant et de l'avoir fait connaître les hommes en m'exigeant la somme de 500
milles, j'ai donné.
Un cousin : (Derrière moi) Nous
sommes déjà à combien là ?
Un autre : 3 millions 150 milles.
Le même : Ah. Mais ils ont déjà
tout pris la dot.
Les murmures ont commencé à
s'élever un peu partout. Leur orateur a fini par nous demander ce que nous
avions prévu pour venir prendre leur fille. Notre orateur leur a demandé de
nous accorder un peu de temps histoire que nous puissions récupérer les choses
dans la voiture. Les jeunes se sont mobilisés pour le transport des
marchandises et cela a pris jusqu'à une trentaine de minutes. Les gars étaient
en sueur tellement le trajet est quand même conséquent et les articles
nombreux. Heureusement nous avions prévu 6 brouettes pour pouvoir pousser les
choses. L'orateur a cité les articles avant de déposer les papiers des terrains
et véhicules ainsi que les clés de ces dernières. Le voisinage étaient dépassés
et on pouvait entendre des gens qui criaient que ça c'est quel genre de mariage
où on demande toutes ces choses ?
Mon orateur : À côté de ces
modestes articles, nous avons pu réunir la somme de 3 millions.
Il a donné à un de mes cousins qui
a compté après avoir sorti ça de l'enveloppe et nous avons posé au-dessus des
pagnes.
Leur orateur : Notre enfant n'est
pas n'importe quelle femme et les prétendants pour l'épouser se comptent par
dizaines c'est pourquoi une minable somme de 3 millions ne saurait être
l'argent pour la dot de notre fille. Si vous n'avez pas d'argent, ramassez vos
choses et dégagez de chez nous.
Les miens : Hum !
Mon orateur : Nous ne sommes pas
encore arrivés là-bas mon parent. Nul doute que votre fille n'est pas n'importe
quelle femme et c'est pourquoi nous sommes là aujourd'hui. Nous n'allons pas
nous fâcher pour si peu, même s'il nous faut prendre notre argent du taxi pour
compléter, nous allons le faire. Laissez-nous le temps de nous concerter
quelques minutes.
Quelques membres de ma famille se
sont concertés et j'ai dit à Marwane qui était derrière moi de les suivre.
Moi : Il y a de l'argent dans ma
sacoche et donne leur le montant qu'il faut.
Marwane : Ok.
Il les a suivis et est revenu.
Marwane : (À mon oreille) Je leur
ai donné 2 millions. Ils vont d'abord donner 1 million et s'ils insistent
encore ils vont donner le reste.
Moi : Ok.
Mon orateur : (Reprenant la parole)
Comme je le disais mon frère, nous ne sommes pas en conflit. Nous voulons
vraiment de votre fille et nous avons pris jusqu'à notre argent du taxi pour
pouvoir compléter avec le reste (Donnant l'argent à mon cousin qui compte avant
de déposer) Voici 1 million que nous avons pu récolter.
Leur orateur : (Se levant) Je crois
que vous ne savez pas à qui vous avez à faire. Notre fille est une femme
instruite et qui a fait le tour du monde. Nous avons veillé à ce qu'elle fasse
l'école et qu'elle ait un travail décent. Vous pensez que nous pouvons la
laisser partir chez vous à un aussi vil prix ? Faites nous gagner du temps et
rentrez chez vous si vous n'avez pas d'argent.
Il y a eu une fausse petite
concertation avant que mon orateur ne revienne donner les 1 million restant.
Leur orateur : (Après s'être
concerté avec l'oncle de Lucrèce) Nous sommes vraiment déçus. Vous venez en
aussi grand nombre et vous peinez à mobiliser un montant aussi insignifiant que
5 millions ? Toute une famille c'est pour 5 millions ? Un montant que nous
dépensons pour une facture au restaurant pour un petit déjeuner ? Pensez-vous
avoir fait quelque chose d’impressionnant ? Sachez-le que notre fille ne
sortira jamais pour si peu et nous ne l'enverrons jamais chez des crèves la
faim de votre espèce.
Nous : (Silence).
Marwane : (À mon oreille) Lucrèce
vient de me faire un message.
Je le regarde et il me le montre.
-La femme de mon frère : Je ne veux
plus que tu donnes un franc de plus à ces gens Loyi. Ce n'est pas avec la sueur
de mon front qu'ils vont se nourrir.
Je lève mes yeux pour regarder
Marwane qui en fait de même avec moi et nous entendons en même temps.
Voix d'homme : Ça suffit !
L'orateur s'est arrêté et tout le
monde a tourné la tête vers l'endroit d'où cela venait, le père de Lucrèce.
Papa Benoît : (À son orateur) Si tu
n'as rien à dire d'intéressant, tu viens t'asseoir et tu te tais. D'ailleurs,
je ne veux plus que tu prennes la parole ce soir.
Tout le monde : (Silence)
Papa Benoît : Allez-y me chercher
Lucrèce là-bas elle viendra vérifier sa dot on va passer à autre chose et
Dimitri c'est toi qui va continuer avec les pourparlers là.
Silence.
Papa Benoît : (À nous) Toutes nos
excuses pour les propos déplacés qui ont été dit.
Notre orateur : Il n'y a pas de
problème papa.
Papa Benoît : (Aux femmes) Allez me
chercher Lucrèce.
Elles se sont levées et sont
parties pendant que le dj a remis la musique. Leur orateur est parti s'asseoir
visiblement honteux. On les voyait murmurer des choses qu'on n’entendait pas à
cause de la musique mais on pouvait voir que certaines personnes étaient
furieuses. Quand Lucrèce est apparue sur la scène, il y a automatiquement eu un
changement dans l'atmosphère et les tensions qui étaient là s'étaient comme
apaisées. Après plusieurs chansons en fang, le dj a balancé
‘’vous avez trop parlé, voilà ma femme oh, aïe
oh aïe oh aïe oh.
Le bijou que vous cherchez est là,
il faut voir oh. aïe oh aïe oh aïe oh.
Vous avez trop critiqué mais voilà ma femme,
aïe oh aïe oh aïe oh.
Le bijou que vous cherchez est là
il faut voir oh. Aïe oh aïe oh aïe oh.
Ma femme eh maman,
Mbatsi a mi (mon amie) eh maman,
Mon bijou eh maman,
Ma femme eh maman''
(Barty Fly : Ma femme)
Je l'ai vue esquisser des pas de
danses dans sa tenue qui lui allait merveilleusement bien et je me suis mis à
sourire grandement. Effectivement mon bijou est là. Les cris sont sortis de
partout de même que des coups de sifflet. Elle est arrivée devant sa famille et
face à la mienne puis s'est arrêtée. On ne voyait pas son visage car elle avait
un éventail qui lui barrait le visage. Le nouvel orateur a pris la parole et il
nous a dit que leur fille était là, qu'il voulait voir celui qui voulait la
prendre. C'est ainsi que je me suis levé sous les cris des gens autour de moi
après avoir été présenté. On m'a ensuite demandé de faire un geste pour
découvrir le visage de Lucrèce. J'ai pris 20 milles que je suis allé déposer
dans l'assiette qui était auprès d'elle puis je me suis redressé et je lui ai
retiré son éventail. On s'est regardé et on s'est automatiquement souris, elle
est belle.
L'orateur : Jeune homme ce n'est
pas encore ta femme alors arrête de la regarder comme ça.
Les gens se sont mis à rire et nous
aussi. J'ai rejoint ma famille et on a demandé à Lucrèce de regarder la
marchandise et voir si ça lui convient. Si c'est le cas, elle prend des choses
symboliques et va les déposer au pied de son père en lui demandant d'accepter
ma dot. Si elle ne veut pas, elle va les donner à un des miens. Elle tourne et
regarde puis elle prend les articles et va s'agenouiller aux pieds de son père.
Lucrèce : Papa, je suis devant toi
ce soir parce que mon homme est venu avec sa famille pour me prendre et
m'emmener dans sa maison afin que je devienne sa femme. Cet homme papa est le
choix de mon cœur et je l'aime, c'est pourquoi je te supplie d'accepter cette
dot comme moi je l'ai fait.
Il l'a regardée pendant un moment
avant de prendre la parole.
Papa Benoît : Je t'aime ma fille et
tu le sais. Mon cœur de père est fier quand je te regarde et vois ce que tu es
devenue. Une grande femme qui aujourd'hui veut me quitter pour aller chez celui
qui sera son mari. J'ai envie d'accepter et te laisser partir mais je ne le
peux pas.
Mon cœur rate un battement et les
murmures s'élèvent de tous les côtés.
Papa Benoît : (Poursuivant) Je ne
peux pas te laisser aller chez ce jeune homme parce que je ne le connais pas et
je ne peux pas lui faire confiance au point de lui confier mon trésor.
Tout le monde : (Silence)
Papa Benoît : Dans cette famille,
je ne connais que 2 personnes. Ces 2 personnes qui il y a quelques années
t'avaient prise chez moi et m'avaient assuré en me donnant leur parole qu'ils
prendraient soins de toi et qui jamais ne se sont écartés de cette promesse.
Ils m'ont montré qu'ils étaient dignes de confiance et ont apaisé mon âme de
bien de tourments.
Lucrèce : (Silence)
Papa Benoît : Je veux bien te
laisser partir aujourd'hui mais uniquement s'ils me disent que c'est chez eux
que tu t'en vas définitivement et qu'ils sont venus tous les deux t'épouser
pour le compte de leur frère. Ce n'est qu'à cette condition que j'accepterai
cette dot et que je te laisserai partir avec eux.
Il s'est tu et le silence s'est
prolongé pendant un moment. Je me suis tourné vers Arsène et ya Leslie qui
étaient assis à la deuxième rangée de notre côté et qui depuis le départ de la
maison n'avaient plus rien dit. Mon mariage aujourd'hui, une fois de plus,
dépend d'eux. Ils m'ont tous les deux fixés dans les yeux avant de se mettre
debout, ils se sont rapprochés pour venir se mettre à côté de moi, en se tenant
de part et d'autre. On a donné un micro à Arsène.
Arsène : Bonsoir à tous.
La foule : Bonsoir !
Arsène : Je suis Arsène Brain
Mfoula et voici mon épouse Leslie OYAME Mbazogho la grande sœur de Loyd. Il y a
en effet quelques années dans cette même cour nous avons émis le désir de
prendre soin de Lucrèce et étions venus demander l'autorisation à sa famille
afin de l'avoir avec nous, demande qui avait été acceptée. Ce soir nous voulons
renouveler cette demande mais avec quelques modifications. Nous voulons
effectivement prendre soin de Lucrèce non plus simplement comme une fille mais
comme la femme (posant sa main sur mon épaule) de notre petit frère et fils ici
présent. Je m'engage personnellement à veiller à ce qu'il en prenne soin comme
nous l'avons fait toutes ces années et tu pourras à tout moment venir me
demander des comptes si ce n'est pas le cas. Nous voulons de Lucrèce auprès de
nous et avec ton accord ainsi que le reste de toute cette assemblée, te
demandons d'accepter notre requête. Tu as notre parole.
Il regarde ya Leslie à qui Arsène
passe le micro.
Ya Leslie : Je confirme les paroles
de mon époux, tu as notre parole.
Papa Benoît : D'accord. Me voilà
rassuré. Dans ce cas, j'accepte cette dot et ce jeune homme en te permettant de
partir avec lui ce soir.
Lucrèce : (Émue) Merci papa.
Il l'a fait se lever et l'a fait
lui-même avant de la serrer dans ses bras puis il lui a demandé d'aller se
changer, elle l'a fait. Ils ont appelé des gens pour commencer à retirer la dot
pour la faire rentrer dans la maison. Nous nous sommes assis un instant jusqu'à
ce que cela termine puis Lucrèce est sortie de la maison et les miens sont
allés la prendre pour l'escorter jusqu'au milieu. Je me suis à nouveau levé et
ils l'ont mise auprès de moi en posant sa main dans la mienne. L'orateur a
parlé en nous disant que Lucrèce faisait maintenant partie de notre famille et
moi de la leur en nous demandant de nous garder mutuellement comme il se doit.
Après cela, ils m'ont pris et sont allés me faire asseoir sur les cuisses de
papa Benoît et Lucrèce sur celles de ma mère. Ils nous ont expliqué la
symbolique du geste en nous disant que j'étais désormais le fils de son père et
elle la fille de ma mère, ils nous ont rappelé le rôle des enfants auprès de
leurs parents et ont exhorté les parents à bien nous accompagner dans ce
processus en veillant à bien faire les choses. Quand ils ont fini, nous nous
sommes levés et j'ai rejoint Lucrèce de mon côté. Leur orateur nous dit qu'ils
feront en même temps le dépôt de la mariée et cela a été fait, nous avons reçu
les articles à cet effet puis ya Leslie a demandé à prendre la parole et quand
on lui a donné le micro elle a demandé à nos enfants de venir, elle nous a pris
tous les 4 et nous a placés au centre. Elle a pris une machette tranchante à
vue d'œil et a tracé un cercle au sol autour de nous avant de poser la machette
devant nous la lame pointée vers le ciel. Elle a pris 3 autres machettes et les
a posées sur les côtés et derrière nous dans la même position. Nous la
regardions tous intrigués.
Ya Leslie : J'ai été présentée tout
à l'heure par mon mari mais je vais le refaire. Je m'appelle OYAME MBAZOGHO
Leslie Triomphe, la sœur de Loyd et en même temps sa mère. Je suis également la
mère de Lucrèce par l'autorisation que j'ai reçu de Benoît et Denise. En tant
que mère de ces deux-là, je peux me permettre de parler ce soir et dire devant
toutes les personnes qui sont présentes en ce lieu de façon physique ou non que
comme je viens d'entourer mes enfants dans ce cercle, c'est ainsi que je le fais
sur tous les aspects de leur vie. Mbazogho Loyd s'est acquitté aujourd'hui de
tout ce qui lui a été réclamé depuis les biens jusqu'au sang, il ne doit plus
rien à personne ainsi que sa femme et ses enfants présents et futurs. C'est
pourquoi je déclare que quiconque se lèvera afin de les attaquer par devant,
par derrière ou sur les côtés de jour comme de nuit mourra tué par ces
machettes placées autour d'eux aussi vrai que je m'appelle OYAME MBAZOGHO
Leslie et je prends le ciel et la terre à témoin.
Il y a eu un grand coup de tonnerre
qui a grondé subitement mettant presque tout le monde dans une grande crainte.
Papa Benoît : (Serein) Qu'il en
soit comme tu l'as dit et que le ciel a attesté.
Les autres : (Silence)
Elle a ramassé ses machettes et
elle est retournée en disant que le programme pouvait se poursuivre. Nous avons
été conduit dans notre nids pour les photos avec tous ceux qui le voulaient
puis nous sommes tous allés nous asseoir dans la grande tente pour le reste de
la fête. J'ai pris la main de Lucrèce sous la table que j'ai nouée à la mienne,
elle m'a regardé.
Moi : (La fixant dans les yeux) Ça
n'a pas été facile mais nous l'avons fait. J'ai fait de toi ma femme devant nos
familles…