Les années avaient passé, et Marguerite Kouassi était devenue une figure respectée dans son quartier et au-delà.

Son courage, son sacrifice et son amour inébranlable pour ses enfants inspiraient désormais d’autres générations.

Grâce à ses efforts et à ceux de ses enfants, la Maison Marguerite était un véritable refuge pour de nombreuses femmes en difficulté.

Assise dans la cour du centre, Marguerite observait avec fierté les jeunes femmes qui s’affairaient dans les cuisines, d’autres qui prenaient des notes pendant les formations, et certaines qui racontaient leur parcours, pleines d’espoir.

Elle se reconnaissait en elles.

Autrefois, elle aussi avait lutté contre l’adversité, contre l’injustice.

Aujourd’hui, elle pouvait leur montrer qu’il était possible de se relever.

Julien, Isabelle et Élise s’étaient investis dans le projet avec la même ardeur que leur mère.

Julien, avec son expertise en gestion, veillait à ce que l’institution soit bien organisée et pérenne.

Isabelle, toujours aussi dévouée, travaillait avec des associations pour aider à financer les formations. Quant à Élise, avec le soutien de Victor, elle utilisait son influence pour attirer des partenaires et créer des opportunités pour ces femmes.

Un jour, alors que Marguerite aidait une jeune apprentie à perfectionner une recette, Élise arriva avec un grand sourire.

— Maman, devine quoi ? Nous avons obtenu une subvention du gouvernement ! s’exclama-t-elle en serrant les mains de Marguerite.

— C’est merveilleux ! répondit Marguerite, émue.

— Et ce n’est pas tout… ajouta Isabelle en arrivant à son tour. Un reportage va être fait sur la Maison Marguerite, sur ton histoire.

Tu seras à la télévision, maman !

Marguerite écarquilla les yeux, secouant la tête avec humilité.

— Mais pourquoi moi ? Je n’ai fait que ce qu’une mère devait faire…

— Justement, maman, intervint Julien, ce que tu as fait est bien plus grand que tu ne l’imagines.

Tu n’as pas seulement élevé tes enfants, tu as donné de l’espoir à tout un peuple.

Le jour du reportage, Marguerite était assise aux côtés de ses enfants et de ses petits-enfants.

On lui posa des questions sur son parcours, sur ses sacrifices, et surtout sur son amour pour ses enfants. Les larmes lui montèrent aux yeux en repensant aux moments de douleur et de lutte.

— Je ne voulais pas que mes enfants grandissent dans la misère, alors j’ai fait ce que j’ai pu, dit-elle d’une voix tremblante. Et aujourd’hui, je suis fière de voir ce qu’ils sont devenus.

À la fin de l’émission, de nombreux messages affluèrent.

Des femmes inspirées par son histoire, des jeunes qui voulaient apprendre auprès d’elle, et même des personnalités influentes qui souhaitaient soutenir la Maison Marguerite.

Une semaine plus tard, Élise et Victor proposèrent une nouvelle initiative : créer une fondation en l’honneur de Marguerite Kouassi.

— Maman, grâce à cette fondation, nous pourrons étendre notre action à d’autres villes, à d’autres femmes.

Ce que tu as commencé ne s’arrêtera jamais, expliqua Élise, les yeux brillants.

— C’est une façon de rendre ce que nous avons reçu, maman, ajouta Isabelle.

— Oui, maman, grâce à toi, nous avons grandi avec des valeurs fortes, et il est de notre devoir d’aider les autres comme tu nous as aidés, conclut Julien.

Marguerite, bouleversée, regarda un à un ses enfants. Elle avait passé sa vie à leur donner tout son amour, et aujourd’hui, ils lui rendaient cet amour au centuple.

— Alors faisons-le ensemble, mes enfants. Que cette œuvre soit notre héritage.

Et ainsi, la Maison Marguerite et la Fondation Kouassi devinrent des symboles de résilience et de solidarité en Côte d’Ivoire.

Le combat de Marguerite ne s’éteindrait jamais, car il vivrait à travers chaque femme qu’elle avait aidée, à travers chaque enfant qu’elle avait inspiré.

Elle avait donné sans attendre en retour, et aujourd’hui, elle recevait bien plus qu’elle n’aurait jamais espéré : un amour inconditionnel, un héritage éternel.