Chapitre 33
Write by sokil
Chapitre 33 :
Padre a appelé ma mère ce dimanche, il veut absolument nous rendre compte, mais il ne peut pas arriver à la maison, il doit retourner au village avant la tombée de la nuit, il réside au monastère et nous demande de le retrouver ; je m’y rends avec ma mère, nous sommes anxieuses à cause de cette enveloppe, on se demande bien ce qu’il y à l’intérieur. C’est une grande enveloppe de format A4 couleur kaki, je me rappelle aussi qu’elle était un peu lourde. Padre nous reçoit et nous fait assoir, il sort l’enveloppe du placard, là où il l’a rangée, il ouvre et sort un paquet emballé dans du papier, c’est une liasse de billets de 10 000 Frs CFA ! Environ un million de francs !!! Et avec un mot sur un bout de papier « je sais que c’est difficile pour toi en ce moment, je te prie d’accepter cette petite somme pour essayer résoudre certains petits problèmes, je sais que tu en as grand besoin, tout comme moi j’ai besoin de toi…. »
Je suis complètement estomaquée ; Martin me flatte avec de l’argent, il veut m’acheter !!! Je suis hors de moi.
- Moi : Il est fou !!! Je vais garder ça comme preuves, je ne toucherai pas à un centime, même si je suis dans la galère, il se trompe !!!!
- Padre : Voilà qui est bien dit, c’est l’argent du sang !!!! Il veut vous appâter, faites bien attention, et suivez bien mes recommandations !
Ben m’a aussi dit la même chose, de garder ça comme preuves, mais je le trouve changé tout à coup, il ne parle pas beaucoup, il n’est pas très à l’aise.
- Moi : Chéri ! Qu’est ce qu’il y a ?
- Ben : Il veut vraiment te récupérer….Il est très … Sérieux !!!!
- Moi : Il ne m’aura pas crois moi !
- Ben : Il balance un bâton comme ça par la fenêtre !!! Et la suite ça sera quoi ?
- Moi : Ecoutes, rappelles toi ce qu’on s’est dit hier à la fête des fillettes….
- Ben : Reine, stp j’ai besoin de me reposer juste un peu veux tu ? Laisses moi un moment !
J’ai décidé de passer le reste de la journée de dimanche chez lui, mais après avoir vu et lu le message de Martin, j’ai compris que Ben ressent un peu de frustration, je ne lui en veux pas, je le comprends. Je tente encore de le rassurer comme je peux.
- Moi : Tu m’as toujours dit que nous devons tout mettre carte sur table non ? Alors je veux juste te rassurer, que toi comparé à cet homme il y a comme un grand fossé, tu m’a dis l’autre jour comment tu as soutenu son regard et tu as senti un peu de faiblesse en lui ! Alors pourquoi maintenant tu veux baisser les bras ?
- Ben : Je ne baisse pas les bras, je suis juste un peu choqué, il m’envoie aussi le message, il me montre que je ne suis rien pour toi !
Ben n’a jamais aimé se sentir ridicule, alors il digère très mal la chose.
- Moi : Bébé ! Tu es beaucoup pour moi je te l’ai dit, sans toi je n’en serai pas là !
- Ben : Je sais ! Je veux juste réfléchir stp laisses moi seul un instant…
- Moi : D’accord !!!!
Je suis très peinée, je sais que Martin m’enverra d’autres messages, peut être d’autres présents, mais il ne sait pas que tout cela jouera contre lui, jamais je n’en userai ; Padre lui-même a confirmé que Martin veut m’attirer dans ses filets, mais nous savons tous qu’il n’y a plus rien entre nous, cet amour d’antan est éteint depuis longtemps. Je me pose vraiment la question de savoir à quel moment il a cessé de m’aimer vraiment, il n’a fait que jouer la comédie pendant tout ce temps là. Le reste de la journée chez Ben, l’ambiance est un peu tendue, il est très irrité, et il ne me parle pas bien. Ca commence à m’énerver un peu.
- Moi : Tu pense que je suis si bête que ça ? Je ne suis plus la même femme, tout ça ne me dis rien, j’ai envie de lui prouver le contraire…
- Ben : Est-ce que c’est ce à quoi je pense ? Tu penses que je te prends pour une femme matérialiste ?
- Moi : C’est que je …
- Ben : Loin de là ma chère !!!! Ton type me nargue et je déteste ça tu comprends alors réoriente le sujet de discussion stp !!!
- Moi : Moi j’ai compris que tu penses que je vais flancher et tout ça là !!! Ca m’énerve…
- Ben : Tu ne l’es pas plus que moi ! Alors je t’en prie laisse-moi tranquille, ça fait la troisième fois que je te le dis !
- Moi : Je te comprends tu sais, je ne veux pas…
- Ben : Bon ça suffit !!!
Il se lève s’habille et sort, il ne me dit pas où il s’en va, il me plante là. Je ne sais quoi penser ; pauvre de lui, il subit toute cette pression à cause de moi, mes problèmes ont envahi son univers à lui, il n’a presque pas de vie, il vit aux dépends de ma situation, je comprends qu’il en a plus qu’assez parfois, surtout avec ce que Martin vient d’envoyer comme bombe. Il se sent humilié, frustré, ridiculisé. J’ai tenté de l’appeler, il n’a pas daigné décrocher, je l’ai attendu jusqu’à un peu plus tard, espérant qu’il me raccompagnerait, mais rien, aucune nouvelles ; je ne peux pas m’hasarder toute seule dehors et chercher à prendre un taxi, c’est trop risqué en ce moment, alors je lui envoie un message.
« Je suis désolée de te faire subir ça encore une fois de plus, mais crois moi tu vaux mille fois mieux que lui, tu es mon homme et je t’aime sincèrement… Je comprends ce que tu ressens et si tu voudrais prendre du recul, je te comprendrai…. »
Il m’a répondu à l’immédiat.
« C’est ce que tu souhaites ? Eh bien tant mieux alors…. »
Je suis gonflée à bloc, il m’énerve sérieusement parce que je ne sais vraiment pas ce qu’il a dans la tête. Je finis par me lasser et je m’endors. Un peu plus tard, je sens comme une odeur, de l’alcool, Ben a bu, il s’est saoulé la gueule, d’habitude il ne boit pas, mais là, il est vraiment pinté !!!! Il ronfle comme un porc, je suis écœurée. Il est rentré bien tard, j’imagine vers les 2h du matin, parce que moi je me suis assoupie autour de minuit, l’ayant attendu en vain. Je finis aussi par me rendormir malgré l’odeur de l’alcool et ses ronflements. Le matin je suis très tendue, il n’est toujours pas réveillé, et il ose me dire que c’est moi la marmotte, il va m’entendre. J’ai appelé à la maison pour dire que je ne rentrai pas tôt, et en plus c’est férié aujourd’hui, c’est pour ça que j’ai pris le risque de m’absenter aussi longtemps. Le bon monsieur s’est réveillé autour de 13h passées, avec une mine de chien d’enterrement, il a pris son bain, lui-même il est conscient qu’il est dégueulasse à voir ; je ne lui adresse même pas la parole, lui non plus. On s’évite à tous les coups, il me snobe, je le toise ! On évite de se toucher lorsqu’on se croise soit au couloir, soit au salon. J’ai essayé de l’aider un peu avec la cuisine, et j’ai fait un peu de ménage, je vais prendre mon bain et je vais lui dire que je dois m’en aller. J’ai fini, je sors de la douche, il est assis sur le lit dans la chambre.
- Ben : Viens t’assoir stp !!!
Je viens m’assoir à contrecœur, très énervée !
- Ben : Chérie je m’excuse pour hier, je ne sais pas, je n’étais pas dans mon assiette ! j’étais très mal, ce n’est pas de ta faute, c’est lui qui te tente et la manière qu’il emploie me mets