Chapitre 34

Write by Mayei

Chapitre 34


…Alice…

Je ne savais pas que Ludovic vivait dans l’opulence comme ça. Je savais qu’il était nanti mais pas à ce point. Rien qu’à voir sa maison, ça a été un choc pour moi. C’est complètement différent de la modeste maison dans laquelle je vis. Ma cour familiale n’était qu’une trois chambres salon et nous nous débrouillons pour tenir à l’intérieur. J’ai été tout de même très bien accueillie et tout de suite mise a l’aise. Son père est un homme charmant et très drôle tout comme sa sœur. Pour Luna, je ne saurais que dire exactement cat nous avons très peu échangé. 

Ludovic : à quoi penses-tu ?
Moi : à ton père ! à comment il est drôle et gentil.
Ludovic : je savais qu’il allait me voler la vedette celui-là. Du coup j’ai peur de vous laisser ici tous les deux. Sinon tu comptes faire quoi ?
Moi (arrangeant sa cravate) : je vais me rendre en famille. J’ai tellement hâte de les voir si tu savais.
Ludovic : ok je vais laisser les instructions au chauffeur.
Moi : ne te dérange pas pour ça je peux rapidement emprunter un taxi
Ludovic : quand tu es prête fais-moi juste signe.
Moi : ok boss

Il était prêt et je l’ai accompagné jusqu’à la voiture. Je ne voulais pas qu’on nous surprenne alors je l’ai embrassé à la va vite et il est parti. Ça dormait encore dans la maison alors j’en ai profité pour faire le ménage et aussi le petit déjeuner même si le cuisiner s’est plaint. J’étais dans la maison des gens, je ne pouvais pas me jouer aux paresseuses. Luna et monsieur Desoto sont venus me trouver alors que je dressais la table.
Mr Desoto : tu es déjà réveillée ? tu es bien matinale
Moi : j’espère que vous avez bien dormi ?
Mr Desoto : oh j’ai connu mieux et arrête avec le-vous.

Je saluais également Luna qui encore une fois était froide avec moi. Puis la boule d’énergie qu’est Morelle est venue nous rejoindre. Elle a fait desbisous a tout le monde et s’est mise à se goinfrer. Il a fallu que son père lui rappelle qu’on ne parle pas la bouche pleine sinon madame était partie dans son monologue. À elle seule elle animait toute la table.
Moi : je vais monter prendre une douche et aller rendre visite à mes parents
Mr Desoto : il n’y a pas de soucis ! j’espère que d’ici-là
Morelle : je peux aller avec toi s’il te plait ?
Moi : bien sûr, allons s’apprêter alors

Chacune a file dans sa douche. J’étais excitée comme une puce. J’allais voir ma famille après combien de temps aux États-Unis ? je n’avais dit à personne que j’étais de retour alors j’espère vraiment que ma présence provoquera de l’émotion. J’ai bien rangé tous les cadeaux que j’avais dans une valise et j’ai tiré le tout avec moi jusqu’au salon. Morelle était déjà assise complètement prête. Elle m’indiqua que le chauffeur était là. J’avais même complètement oublie de faire signe à Ludovic. Je lui fis un message rapide avec le téléphone de Morelle. Je devais songer à me prendre une puce pour être connectée. Nous avons dit au revoir et hop nous étions dans la voiture. J’ai été surprise d’apprendre par le chauffeur que Ludovic lui avait remis trois complets de pagne pour ma mère. Des pagnes vraiment beaux hein. J’en étais jalouse. Je le remerciais par message. Après j’allais le faire de vive voix.

Morelle (fouillant dans son sac) : tiens ! papa dit de te remettre ça !
Moi (étonnée) : c’est quoi ?
Morelle : regarde non

J’ai regardé et me voilà qui tombe sur une liasse de billets. J’ai pris mon temps pour compter le tout et il y en avait 30 billets de dix mille francs CFA soit 300 mille francs. Il me remettait cette somme comme ça dans une enveloppe comme si ce n’était rien du tout. Je regardais morelle avec cet air étonné et elle éclata de rire.
Morelle : pardon gère moi non
Moi : oh prends ce sont du as besoin
Morelle : cinquante mille ça me va
Le chauffeur gara devant ma cour familiale. Mon cœur battait tellement vite sur J’avais peur que mes jambes lâchent et que je me tape la honte devant tous les gens du quartier. Un quartier qui m’avait énormément manqué mais n’avait pas changé d’un iota. C’était comme j’avais laissé pour ne pas dire plus dégradé avec des creux qui étaient bien plus nombreux. Bref, Morelle et moi descendions et je frappais. J’entendais de loin un « qui est là » je ne répondais rien et continuais à frapper. La personne derrière commençait déjà à s’énerver et ouvrit le portail avec force.

Loïc (bloquant) : Alice ?

Moi (Emue) : Loïc ! C’est toi qui a grandi comme ça ?

Loïc (criant) : MAMAN ! MAMAN ! VIEEEEENNNNNS !

La voix de maman n’a pas tardé à se faire entendre.

Maman : Loïc je t’ai dit que je n’aime pas la façon dont tu cris pour m’appeler (approchant) il y a quel souci ?

Loïc (poussant) : regarde

Lorsque ma mère a posé ses yeux sur moi, elle resta figée un moment. Elle me regardait et je la regardais aussi. Elle prit son pagne et se nettoya les yeux, ce qui m’arracha un sourire. Elle approcha et se mit à me palper de partout pour s’assurer que ce n’était pas un rêve. Lorsqu’elle se rendit compte que j’étais vraiment là, elle se mit à pleurer à chaude larme.

Maman : ma fille ooooh ! Alice c’est toi ?? Tu es venue ? Oh seigneur je peux mourir en paix oh j’ai revu ma fille. Je pensais que je n’allais plus te voir.

Moi : maman ne dit pas ça toi aussi ! Rentrons

Maman : non attend. Loïc va me prendre tous les pagnes que tu trouves sur mon lit là.

Loïc s’est dépêché de ramener tout ça. Maman a mis les pagnes au sol afin que je puisse marcher sur chacun d’entre eux jusqu’à ce que j’arrive au salon. J’ai tiré Morelle pour quelle me suive. Nous nous sommes installées et tout de suite de l’eau nous a été servi. Il fallait maintenant donner les nouvelles.

Moi : il n’y a rien de grave maman ! J’ai décidé de rentrer définitivement. Et c’est hier que nous sommes arrivés avec mon chéri alors je passe te saluer en même temps. Je te présente ma belle-sœur Morelle.

Maman (a Morelle) : ah enchantée ma fille tu es belle hein.

Morelle : merci maman ! Je suis ravie de faire votre connaissance aussi.

Maman : en plus elle est bien éduquée. Laisse-moi tes vous là et appelle moi maman Alice ou bien mamie PDCI c’est comme ça qu’on m’appelle au quartier.

Morelle (souriant) : d’accord maman Alice

Moi : maman ! tu n’as pas encore laisse ton affaire de PDCI la ?

Maman : laisser ça où ? le parti du premier président ? la dernière fois nous avons été reçues pour être décorée hein reste là.

Ma mère et la politique ! une longue histoire d’amour.

Maman (a Morelle) : ne te frustre pas hein ! Je vais prendre ma fille sur le cotre il y’a tellement longtemps. Nous avons beaucoup de choses à nous dire.

Morelle : il n’y a pas de soucis.

Je suis allée avec maman dans sa chambre. Je me suis aussitôt jetée dans ses bras comme un enfant. Elle m’avait drôlement manquée, sa chaleur, son odeur. J’ai laissé libre cours à mes larmes. On n’a qu’une seule maman. Elle est restée mon seul parent lorsque papa est mort et que ses prends nous ont abandonnées. Au moins ils avaient été gentils de nous laisser la maison. Je serais ma mère fort contre moi et pas un instant elle ne m’a écartée jusqu’à ce que je sois moi-même fatiguée. J’en profitais pour faire sortir ce que j’avais comme cadeau pour elle.

Moi : alors le sac les parfums et les écharpes c’est moi qui offre les trois complets de pagne là c’est ton beau fils qui offre.

Maman : en tout cas les pagnes là sont très beaux mais pour le moment je ne peux pas les accepter.

Moi : oh pourquoi ?

Maman : tout à l’heure tu m’as présentée la jeune fille là comme ta belle-sœur. Et c’est avec elle que tu es venue. Tu n’es pas arrivée ici avec tes bagages J’en déduis que c’est chez eux que tu restes ?

Moi : oui maman !

Maman : ils n’ont pas encore déposé la dote Alice. Je sais que tu es quittée chez les blancs mais ça ne se fait pas chez nous. Tu vas rester ici leur chauffeur-là n’a qu’à apporter des affaires mais le beau-fils en question doit se montrer.

Moi : je comprends ! Donne-moi les pagnes comme ça quand il viendra il te les donnera lui même

Maman : laisse ça la ! Tchrrr. Quand il va venir tu vas lui donner ça en douce. Quelles sont ces manières ? Les pagnes-là ne quittent plus ma maison. Du hollandais hein mon fils la connaît les bonnes choses. Je l’attends ici.

Cette dame ! J’expliquais la situation à Morelle qui se moqua puis s’en alla avec le chauffeur. J’allais moi-même appeler Ludovic et lui faire un compte rendu. Maman n’était pas prête pour que je bouge de cette maison comme ça. Pour le moment j’allais donc profiter de ma famille. J’attendais impatiemment mes sœurs qui étaient sorties se promener comme toujours. Ce n’est pas moi qui ai dit mais maman alors je reprends ses mots.

...Elizabeth Ahizi...
Le juge : vous êtes donc condamnée à 30 ans de prisons fermes. Nous réétudierons votre cas dans 15 ans et nous verrons. Je déclare la séance levée.

J’avais mal à la tête tout à coup et tout tournait autour de moi. 30 ans ? Avait-il dit 30 ans ? J’allais passer tout ce temps dans cette prison ? Je n’en croyais pas mes oreilles. Mes larmes se mirent à couler tout seule tant ce que je venais d’entendre était loué pour ma personne. Je n’avais pas eu d’avocat pour me défendre et personne n’était pas pour me soutenir, même pas Albertine. Comment aurait-elle su puisque je n’avais pas d’argent pour la joindre. J’étais désemparée. Je ne savais plus où donner de la tête. J’ai passé presque toute la journée à pleurer
Pour la première fois je regrettais sincèrement mon geste. Je n’avais pas l’intention de la tuer. Je savais juste que le médicament causerait une forte douleur. Une douleur à laquelle toute personne aurait crié ou demande de l’aide. C’est ce que j’avais prévu pour mettre Paul sur le fait accompli et une fois cela fait, l’encourager à la chasser de la maison pour rejoindre sa mère. Sauf que ça avait mal tourné et aujourd’hui je prenais 30 ans. Je gâcherai 30 ans de ma vie dans ce trou. Le visage de la sœur de Desoto s’imposa à mon esprit, ce sourire satisfait qu’elle affichait. Je venais de perdre tous mes moyens surtout que ma sœur semblait m’avoir oubliée.
[...]
Les jours passaient mais cette tristesse ne me quittait point. Je me rendais compte que ma sanction était belle et bien réelle et loin d’être un rêve. Je n’étais plus que l’ombre de moi-même. Je ne répondais plus aux provocations des autres détenues qui me châtraient parce sur la nourriture sur laquelle je faisais tant le malin ne venait plus. Chaque matin je me levais avec une lourdeur pas possible et m’occupais de la tâche qui m’était assignée. Le jour des visites arriva vite. Je n’avais plus le même engouement pour de jour-là alors je fus surprise qu’on vienne me chercher. Brigitte était là, assise à m’attendre. Je ne savais pas si je devais en même temps commencer à l’insulter mais je préférais me calmer dans un premier temps et écouter les raisons qu’elle allait me sortir.

Moi (m’asseyant) : bonjour !
Albertine : bonjour Eliza ! Comment tu vas ?

Comment je vais ? Je crois que cette simple question avait réussi à secouer toute la frustration accumulée que je n’arrivais pas à extérioriser. Je démarrais donc au quart de tour.

Moi : comment oses-tu me demander comment je vais ? Tu m’as laissée moisir ici pendant combien de temps sans venir me rendre visite ? Est-ce que tu sais comment je mange ? Ce que je suis obligée de manger ? Tu as ta sœur en prison et elle est le dernier de tes soucis. Tu trouves ça normal que j’ai été jugée sans que tu ne sois là ? Il n’y avait aucun membre de la famille. C’est toute seul que j’ai accueilli le fait de passer 30 ans en prison et tu te pointes la pour me demander comment je vais.
Je respirais bruyamment lorsque je finis de lui parler. Les autres détenues me regardaient l’air de me faire comprendre qu’elles avaient tout entendu. Était-ce mon problème ? J’avais déversé tout ce qui était sur mon cœur et s’était le plus important. Albertine avec un calme olympien ne dit pas mot mais posa un panier sur la table et me détailla toute la nourriture qu’il y avait dedans. Elle dit sortir une enveloppe également en m’indiquant qu’il y avait 100 mille à l’intérieur pour que je me débrouille comme je le pouvais.

Albertine : maintenant écoute moi Elizabeth ! Écoute-moi très bien et j’espère que tout ce que je dirai ne ressortira pas par l’autre oreille. Tu penses que le monde tourne autour de ta personne Elizabeth ? Que je dois mettre ma vie en suspens pour toi ?

Moi : ... ...
Albertine : il faut me répondre !
Moi : ... ...
Albertine : vous avez mis cette famille dans la merde ton frère et toi. Nous voilà obligés de faire les tours dans chaque prison. C’est du grand n’importe quoi. L’un est un pédophile et l’autre une meurtrière. Tu penses que je n’ai rien d’autre à faire ? Quand j’ai du temps je fais tout pour être là et parce que ça n’a pas été le cas deux fois madame veut me tuer ? Non mais revoit toi. Tu seras ici pour 30 ans c’est ce que tu as dit n’est-ce pas ? Tu penses que je vais venir te voir tous les jours de visite ? Non ma chère. Je suis peut-être dure mais c’est la vérité. Si les rôles étaient inversés toi-même tu ne serais pas venue me voir tous les jours sur 30 ans. L’argent que je t’ai donné il faut l’utiliser à bon escient pour la nourriture et les besoin vitaux. Jusqu’à ce que je revienne la prochaine fois (se levant) je vais y aller. Je dois encore voir ton frère.
Je n’en revenais pas que ce soit ma sœur qui vienne de me parler ainsi. Elle n’avait jamais fait ça au paravent. Je ne savais même pas que Albertine pouvait être aussi dure dans ses paroles. C’était nouveau pour moi et elle avait réussi à me clouer le bec. Je me retrouvais seule assise sur le banc à me demander ce qui venait de se passer en fixant le vide. Lorsque je voulu me lever, on m’annonce que j’avais encore de la visite. Décidément aujourd’hui était un jour pour moi. Le monsieur qui se présenta, je ne le connaissais pas.

Lui : je suis maître Konan et je représente Monsieur Emmanuel pour le cas de son enfant. Vous devez être Elizabeth Ahizi.
Moi : madame Elizabeth s’il vous plaît ! Pourquoi vous faites en monsieur Emmanuel et à mon tour c’est un simple Elizabeth ?
Lui : excusez-moi Madame Ahizi. Comme je le disais je suis là pour l’affaire de l’enfant. Je suis venu avec toute la paperasse nécessaire. Il ne vous reste plus qu’à signer ici et vous renoncez à tous vos droits.
Moi : j’ai déjà dit à votre client que je ne signerai pas
Lui : ne soyez pas égoïste madame ! Votre réputation pourrait nuire à l’enfant. Vous savez que mon client veut que son enfant parte à l’étranger pour y poursuivre ses études. Ne soyez pas un frein à l’épanouissement de cet enfant.
Je le regardais profondément ! Être un frein à l’épanouissement de mon propre enfant. Depuis que j’étais dans cette prison, il n’avait jamais mis les pieds ici. Il ne se souciait même pas de comment allait sa maman. Était-ce une raison pour renoncer à mes droits sur lui ? En même temps je ne voulais pas qu’à cause de moi, de mes erreurs il puisse avoir un quelconque frein et qu’il m’en veuille toute sa vie. L’avocat continuait son exposé mais je ne l’écoutais même plus. Tout ce qu’il disait était flou pour moi. Alors qu’il parlait toujours, je pris le document et malgré moi même le signais. Je me levais automatiquement sans lui accorder un mot ou même le regarder. Je me suis dirigée vers la gardienne qui m’a accompagnée. Je suis restée dans un coin de la cour à réfléchir sur ma situation.
J’ai seulement gâche ma vie. Est-ce que ça en valait encore la peine que je vive ça ? Et si je décidais de m’éviter la vie en ce moment qui allait se soucier de moi ? A qui allais-je manquer si mes propres enfants ne s’inquiètent même pas pour moi ? Toute la soirée cette pensée ne me quitta pas l’esprit mais était-ce ce qu’il y avait de sensé à faire ? Je ne crois pas. Je pense qu’on paie pour tout ce qu’on fait sur cette terre et je suis en train de payer pour ce que j’ai eu à faire. Si seulement je pouvais remontrer le temps, j’aurais bonnement éviter de croiser le chemin de Desoto encore une fois. C’est là que tout a trébuché. Cette nuit j’ai dormi avec l’enveloppe que m’avait remise ma sœur. Je l’ai mise dans mon soutien. Je ne pouvais pas me permettre de poser ça quelque part même si avant de pouvoir passer avec ça j’ai dû en donner un peu à la gardienne.

Le lendemain j’ai filé chez cette dernière afin de passer un coup de fil.

Lui : allo ?
Moi : comment tu vas Paul ? C’est Elizabeth
Lui (s’énervant) ; comment oses tu m’appeler ?
Moi : ne raccroche pas s’il te plaît ! J’ai besoin de te parler...de te dire à quel point je suis désolée d’avoir causé la mort de ta fille. Ce n’était pas mon intention tu sais. Je ne savais pas...
Ting ting tin
Moi : allo ? Allo Paul tu es la ? Allo ? Allo ?
Il venait de me raccrocher au nez !

...Dominique Agnero....

Huguette : qu’est-ce que tu as ces derniers temps ? Tu as constamment l’air ailleurs.
Moi : ce sont les soucis ma sœur avec tout ce qui se passe là.
Huguette : je sais que c’est compliqué mais je t’ai dit que tu pouvais rester ici aussi longtemps que tu le souhaites et mon mari n’y voit aucun inconvénient.
Moi : et je lui suis vraiment reconnaissante sinon je n’aurais su que faire.
Huguette : hum ça va aller

Si seulement elle savait que ce n’était pas toute cette histoire de perte qui me fatiguait. En un laps de temps nous avons pratiquement tout perdu dans cette famille. J’ai même perdu ma maison qui avait été saisie par la banque. Je n’avais jamais su qu’elle avait été mise comme collatéral dans un prêt apparemment risque que papa avait demandé. Mon compte en banque également a été vidé pour que papa puisse payer les indemnités de ceux qui travaillaient dans les différentes boites qui avaient brulé. C’était comme si tout ce que cette « déesse » nous avait donné, elle les avait arrachés en même temps c’était plus que prévisible. Alors que nous, les enfants, n’avions pas tellement de mal par rapport à cette situation mon père et tante jeanne étaient dans tous leurs états et nous en voulaient vraiment. Je pense que ça finira par passer et la vie suivra son cour. J’ai juste eu de la chance que mon beau-frère, le mari de ma sœur, me permette de rester gracieusement dans l’un des appartements de son immeuble.

Huguette : bon je vais y aller. Tu m’appelles pour quoi que ce soit. Et arête de t’en faire pour cette situation. L’argent et le confort ne sont rien devant la vie et notre liberté.
Moi : et tu as parfaitement raison ;

Je la raccompagnais jusqu’à sa voiture. Quand je pense que je n’avais même plus de voiture ! heureusement que j’avais encore mes diplômes. J’allais les utiliser pour me trouver un emploi. J’étais loin d’être idiote en plus. Sauf que la raison pour laquelle ou les raisons pour lesquelles je m’inquiétais tant n’étaient pas ce que pensait ma sœur mais plutôt cette folle nuit que j’avais eue avec cet inconnu. Depuis un mois je ne l’avais plus revu et je ne souhaitais même pas le revoir de toutes les manières. Ce qui me dérangeait encore plus était que nous n’avions pas utilisé de protections. J’ai été avec un inconnu sans préservatif. Toute personne responsable se serait ruée au centre de santé ou dans une clinique afin d’être située sur son statut sérologique mais j’étais paniquée par la peur. Avec tout ce qui allait de travers en ce moment je n’ai pas envie d’aller entendre que je suis porteuse du virus. Je m’en voudrai toute ma vie pour cette erreur commise alors que je n’étais pas dans mon état normal. Et cet homme ! Comment pouvait-il me suivre et avoir des rapports avec moi sachant que mes décisions étaient altérées par l’alcool que j’avais consomme ?

Mes soirées et mes journées se résumaient donc à aller sur le net et parcourir les symptômes du VIH que je connaissais pourtant très bien. Je me surprenais à me contempler dans le miroir a la recherche d’une quelconque tache noire. Aujourd’hui encore j’allais sur le net lorsque j’éclatais en sanglots. Je n’en pouvais plus de rester dans cet état d’ignorance. Je voulais aller me faire dépister mais pas seule. Je pris mon téléphone et appelais Windi.

Windi : Dominique ?
Moi : tu peux m’accompagner à l’hôpital s’il te plait ? j’ai peur d’avoir le sida et de me suicider en l’apprenant.
Windi : mais qu’est-ce que tu racontes ? tu n’as pas le Sida Dominique ! ou irais-ti chercher ça ?
Moi : j’ai eu un plan cul Windi et nous ne nous sommes pas protégés…
Windi : tu es où ?
Moi : je t’envoie l’adresse.
Windi : ok a tout à l’heure !

Je ne pouvais pas appeler ma sœur car je ne savais quelle nouvelle j’allais recevoir. Je ne sais pas si j’aurais le courage de le dire à ma sœur si le test s’avérait être positif. J’ai attendu que Windi me dise qu’elle quitte son boulot pour m’apprêter. Moi qui mettait tout un soin à me vêtir avant de quitter ma maison, avais simplement mis une longue robe et des sandales aux pieds et mis mes cheveux en un chignon négligé.

Moi (décrochant) : allo ?
Windi : je suis la
Moi : ok je descends

Je suis descendue rapidement et l’air rejoint dans sa voiture. Tous le trajet a été fait en silence jusqu’à la clinique. A la réception j’ai demandé à voir le généraliste disponible. On m’a demandée de patienter un instant. J’étais anxieuse et bougeais le pieds d’impatience. Je sentis tout à coup la main de Windi sur ma cuisse et elle prit ma main. Ça a eu le don de me soulager immédiatement. Je lui rendis son sourire et me relaxais en même temps. Puis la réceptionniste appela mon numéro. Ma tension grimpa d’un coup avec mon cœur qui battait à cent à l’heure.

Windi (me souriant) : ça va bien se passer tu verras.
Moi : viens avec moi s’il te plait.
Windi (se levant) : d’accord je te suis

Nous avons été reçues le docteur Aicha qui tout de suite m’a mise en confiance avec son sourire si large.

Dr Aicha : comment puis-je vous aider madame Agnero ?
Moi : je ne mentirai pas ! j’ai eu un coup d’un soir avec un inconnu et nous ne nous sommes pas protégés. Je voudrais donc savoir si je n’ai pas par cette occasion contracte une maladie sexuellement transmissible.
DR Aicha « sachez que je ne vous jugerai jamais. Je comprends votre cas et je vous conseillerais de faire une analyse complète. Par analyse complète j’entends test de dépistage, test urinaires et aussi le test de grossesse. Nous ne sommes jamais trop prudents.
Moi : et pour tout ça puis-je avoir les résultats aujourd’hui même ? je ne pourrai pas tenir plusieurs jours dans cette attente horrible.
Dr Aicha : je comprends mais vous devez vous rendre dans un laboratoire avec le fiche que je vous donnerai et c’est après qu’ils vous fourniront les résultats.
Windi : ça tombe bien je suis responsable des laboratoires Grifold nous pouvons nous en charger.
Dr Aicha : ça me va en tout cas.

Elle a griffonné ce qu’elle devait noter et a remis la fiche a Windi. De l’hôpital nous sommes directement aller au bureau de Windi. Devant moi elle a passé sa blouse blanche et a emprisonne ses cheveux dans un bonnet.

Windi : je vais faire moi-même tes tests en attendant relaxe toi. Je vais demander à ma secrétaire de t’envoyer de quoi grignoter.
Moi : ok

Elle m’a laissée toute seule dans son bureau mais a vite été remplacée par sa secrétaire qui m’envoyait des biscuits sables et du chocolat chaud. Je ne savais pas si elle connaissait mes gouts mais j’en raffolais de ce qu’elle venait déposer devant moi. Je pensais que Windi aurait fait tout au plus une heure mais voilà maintenant deux heures que je patientais mais surtout je m’ennuyais à mourir. Je me levais et m’aventurais vers ce pot de fleurs qui était pose non loin. Je pris sans autorisation la carte qui l’accompagnais et fus surprise de lire que le mot venait de Denis. Je n’arrivais pas à croire que ces deux-là se fréquentaient toujours. Malgré moi une pointe de jalousie naquit une moi. Je n’ai pas eu le temps de digérer ça que la porte s’ouvrit sur Windi.

Moi : tu reçois des fleurs de la part de dénis ?
Windi « oh ça ! c’est parce que je n’ai pas eu le temps de lui renvoyer ça. Cette fois ci je pense qu’il comprendra vraiment ce qui veut dire non. Tu peux t’assoir j’ai tes résultats.
Elle n’avait pas l’air de mentir. Je m’assis donc pour écouter ces fameux résultats
Windi : je vais commencer par ton test de dépistage qui est carrément négatif madame
Moi (soulagée) : oh merci mon Dieu ! merci Seigneur je te promets que je ne referai plus jamais ça. J’ai compris ma leçon. Plus jamais plus jamais.
Windi : tu n’es vraiment pas sérieuse. Tes tests de syphilis, gonococcie, herpes, hépatite B, Chlamydia sont tous négatifs.
Moi : tu sais quoi ? tu t’invites à fêter ça autour d’un bon martini, pour moi en tout cas. Je ne sais pas ce que tu aimes comme boisson.
Windi : je pense que tu vas devoir te passer de cette boisson et de toutes autres boissons alcoolisées pendant huit longs mois.
Moi : pardon ? et pourquoi ?
Windi : parce que ton test de grossesse est positif

J’éclatais de rire. J’ai ris jusqu’à en pleurer. Si elle voulait être drôle et bien elle avait parfaitement réussi son coup.

Windi : quand tu vas finir de rire il faut chercher dès demain à prendre rendez-vous avec un gynécologue pour suivre mon neveu ou ma nièce de très près.

C’est compliqué