Chapitre 34 : Départ

Cotonou

Haie vive

Dix jours sont passés depuis la naissance des enfants. 

Alors qu'ils rentraient à la maison, ils avaient été accueillis par un prêtre salésien qui les attendait. Il bénit les deux enfants, Haraël et Imela avant de les asperger d'eau bénite ainsi que la maisonnée. En allant, il leur fit un petit sourire en fixant longuement les enfants.

Aujourd'hui, une petite ambiance conviviale régnait dans la maison. Naimath, Cella et Amos avaient décidé d'offrir à leurs enfants une petite fête. Quelques amis intimes étaient à leurs côtés pour la circonstance. L'ambiance fut belle et merveilleuse jusqu'au soir où la fête prit fin.

Blottie dans les bras de son époux, Cella regarda sa fille s'endormir. Elle était si belle et rayonnant tel un ange. 

-<<C'est notre enfant... Dit-elle à son homme qui lui vola un baiser à l'arrachée>>

-<<Oui, le fruit de notre amour...>>

En revenant vers le salon,  Amos put lire sur le visage de sa femme une certaine crainte. Elle paraissait troublée et ne le cachait presque pas.

-<Qu'est ce qui ne va pas ?>>

La question fit sursauter une Cella qui apparemment n'avait pas du tout ses esprits dans la pièce. Elle posa un regard interrogateur sur son homme qui reprit.

-<<Tu as quoi ? Tu sembles anxieuse, et surtout ne me dis pas qu'il n'y a rien. Je te connais assez.>>

Elle se retourna et lui fit face enfin.

-<<Ton boulot... commença-t-elle...>>

Amos se passa une main au visage, agacée par cette même question qui ne cessait de revenir depuis quatre jours. Elle faisait une fixation. Il savait qu'il se décrit de s'en sortir. Mais comment faire un travail légal quand même votre nom est fichée et que vous êtes recherchée par tous les départements de la police et de la sûreté nationale ?

Il ne savait pas quoi faire. Il était conscient qu'il lui fallait se trouver un point de chute au risque de ne pas s'y en sortir.

Alors qu'il observait toujours sa femme, une voix attira son attention. Elle venait de la télévision.

Il passa devant Cella et vint s'asseoir en augmentant le volume.

Cella vint se planter devant lui. Elle attendait une réponse que lui, n'avait pas.

-<<Alors ? Ton boulot ? >>

Elle ne semblait pas comprendre que ce n'était pas sa faute et qu'à l'heure actuelle, rien ne pouvait se faire.

-<<Et si on le demandait à ton père ? Il saura nous donner la réponse. D'ailleurs il passe actuellement au journal.>>

Amos déposa la commande et se leva sans plus un regard en arrière. Il savait qu'il avait été dur, voir méchant avec elle. Mais il le fallait. 

Tout avait un but et le sien, Dieu allait lui révéler. Il en était sûr.

Quand il rentra dans sa chambre, sa petite dormait profondément. Devant la vue de ce magnifique enfant, son cœur de père fondit. Il fléchit genoux et demanda pardon à Dieu d'avoir été si dur avec sa femme. Alors qu'il finissait, elle vint vers lui et le prit dans ses bras, pleurant à chaudes larmes, elle lui présenta aussi ses excuses...

Le couple se perdit dans un long baiser avant de se laisser aller au rythme grisonnant de leur lit.

Cotonou

Aéroport Cardinal Bernardin Gantin

Moriane se tenait à distance, impassible, son fils à ses côtés.

Dans la salle d'attente, Marvin et le bébé attendait. Ce bébé de Meredith que Marvin avait décidé de garder comme son fils. 

Ce soir, son avion allait partir. Il allait retrouver ce Canada qu'il avait laissé quelques mois auparavant pour son père. Il allait retrouver son mari et par dessus tout, former un foyer avec ce bébé qui faisait désormais partie intégrante de sa vie.

Il prit la couette lorsque le haut parleur signala l'embarcation de son vol. Le bébé émit un petit son et fit un petit sourire comme pour dire qu'il était conscient de son départ. De quitter enfin le sol béninois...

Au loin, l'avion décolla quelques minutes après et se perdit dans le ciel nuageux de Cotonou...

Un nouveau départ s'annoncait pour le reste de la famille...

Moriane dirigeait désormais les entreprises familiales avec sa sœur, Naimath...

Ce nouveau départ était certains pour tout le monde...