Chapitre 35: fin
Write by leilaji
Love song tome 2
épisode 35 (fin)
Il me tend la rose, les doigts serrés sur ses épines.
— Tenir les épines pour que tu puisses contempler la rose, tu te souviens ?
— Oui.
— Alors sois rassurée. Sinon je ne t’aurai jamais envoyé les fleurs pour te faire comprendre que je n’abandonne pas. Ne pas se pardonner, c’est lui qui gagne Lei. Il est mort mais je refuse de le laisser gagner contre nous. Pour le vaincre, tu es devenue lui, tu as tout détruit autour de toi… Tout. Je voulais juste que tu le réalises pour que tu me laisses nous reconstruire ensemble. Je ne voulais plus être celui pour qui tu sacrifies tout. Je voulais être celui qui affronte la tempête pour toi. Comme je te l’ai déjà dit mera dil, il n’y a rien que je ne ferai pour toi.
— De même qu’il n’y a rien que moi non plus je ne ferai pour toi.
Il me soulève de terre et je reste blottie dans ses bras.
— J’ai des choses à t’expliquer Alexander. Il en s’est rien passé avec Denis.
Il s’arrête un instant, me regarde puis reprend sa marche.
— J’ai aussi une fille maintenant.
— On a une famille maintenant. C’est comme ça que tu devrais le dire.
— Oui c’est ça. On a une famille maintenant.
— Alors tout est bien qui finit bien, murmure-t-il tandis qu’il nous emmène au Taj.
*
**
Mon téléphone sonne. Je balance ma main sur la table de chevet pour l’attraper mais il n’y est pas. Je n’entends plus rien. J’ouvre un œil puis l’autre. Alexander a décroché. Son sourire devient rayonnant au fur et à mesure que l’interlocuteur lui parle. Il raccroche quelques secondes après.
Malgré sa bonne humeur visible, il a d’énormes cernes violets sous les yeux. Il est assis dos contre le mur face au lit.
— T’as pas dormi? Je chuchote pour ne pas réveiller Puja et Touko endormies au milieu du lit
— Fermer les yeux et peut-être me rendre compte que je rêvais de nos retrouvailles, que tout ça n’a jamais eu lieu, que tu ne m’as pas pardonné, que tu ne m’as pas attendu, que tu ne m’as pas choisi… c’était au-dessus de mes forces la nuit dernière mera dil.
Je sors du lit et le rejoins. Je m’assois sur ses jambes et le serre dans mes bras. Son odeur, sa chaleur m’enveloppe dans un cocon de désir qui m’émerveille encore après autant d’années ensemble. Je pose mon oreille sur sa poitrine et écoute son cœur battre tandis qu’il passe une main caressante dans mes cheveux.
— Teri saanson mein chain mil gaya (j’ai trouvé la paix dans ton souffle). Kaise rahein ab hum juda (comment est-ce que je pourrai rester loin de toi), je chuchote sans prendre gare à ce qu’il m’entende ou pas.
Touko remue dans le lit sans se réveiller.
— Tu te rappelles me l’avoir dit ?
— Oui.
— C’est ce que je ressens en ce moment.
— Je t’aime Lei.
Il pose un baiser sur mes lèvres.
— Tu crois qu’elles vont dormir encore longtemps comme ça ?
— Elles ont eu une nuit difficile. Puja t’a demandé tous les jours tu sais.
— Oui. Kuto me l’a dit. C’est une chouette petite fille.
— Oui. La procédure va bientôt aboutir.
— Ok.
Je récupère mon téléphone et vérifie de qui provenait l’appel. Lola.
— Je crois qu’il va falloir qu’on aille la retrouver à l’hôpital.
— D’accord.
— T’es sure Lei de vouloir y aller ?
— Evidemment !!
Le temps a passé et ce n’est plus la plaie inguérissable qui torturait mon âme.
*
**
La chambre de la clinique est spacieuse et Lola n’a vraiment pas à se plaindre. Adrien et Elle sont déjà avec elle lorsque nous les rejoignons. Gabriel est présent et souriant. Adrien leur a réservé les meilleurs soins ainsi que ses infirmières les plus compétentes.
— Alors ?
Le choc a été violent et son cœur semble –t-il s’est arrêté. Mais les secouristes l’ont ranimé dans l’ambulance. Il s’en est sorti mais les médecins disent qu’il ne retrouvera jamais la mobilité complète de son bras gauche.
Mickael entre à son tour dans la chambre. Il porte un tee-shirt noir, un sweat à capuche noir, un jean élimé noir et des baskets usés … noir. Parce qu’on sait tous qu’il n’aligne jamais plus de trois mots par phrase, personne ne prend la peine de lui souhaiter la bienvenue ou de faire la conversation. Il ne dit pas bonjour non plus. Il se dirige droit vers Lola comme si elle était la seule personne dans la chambre. Elle lui tend son bébé en souriant. 3.6 kilos de Valentine braillard à peine venu au monde et qui se calme immédiatement dès qu’il est chaleureusement enveloppé par les bras de Mickael.
— C’est trop mignon, fait ironiquement Gabriel.
— Ferme-la !
— Hé il y a mes enfants dans cette chambre Mickael. Surveille ton langage, j’interviens faussement outrée.
Il s’excuse d’un regard contrit. Et je lui souris .
— C’est ton portrait craché, ajoute Gabriel en souriant.
— C’est vrai, reconnait Mickael. Ses cheveux sont doux et très lisses, c’est bizarre avec sa peau noire.
— Ca fait du bien de t’entendre faire de longues phrases. La mort t’a rendu bavard on dirait.
— Pas vraiment.
Il rend le bébé à sa mère après l’avoir embrassé sur le front.
— Tu vas être oncle Mickael. C’est bizarre la génétique tu ne trouves pas ? Je suis le père mais il te ressemble tellement. C’est presque vexant.
— Il a déjà la même vilaine longue nuque que toi en tout cas, lui fait remarquer Lola.
— Tu es tombé naze de la nuque là que je sache.
On se permet tous de rire.
— Il sera aussi bavard que toi t’inquiète, dit Mickael à son frère.
— Quoi tu as pu lire en lui ?
— Non. Mais tu parles tellement. Je voulais te faire taire.
— Très drôle !
— Tu veux le prendre Leila ? demande soudainement Lola.
Je secoue la tête doucement et souris. Ca fait toujours mal mais j’essaie de prendre le dessus et de voir le bon coté des choses.
Le téléphone d’Alexander sonne faisant gémir le bébé qui s’était assoupit. Il décroche la mine grave puis me passe le téléphone. D’un regard, je lui demande de qui il s’agit. Il ne dit rien.
— Oui allo ?
— C’est moi. Je t’appelle sur le téléphone de ton mari pour qu’il ne s’imagine pas que te drague en douce. D’ailleurs je suis étonné qu’il n’ait pas raccroché.
— Il est indien il compte sur le karma pour obtenir vengeance.
— Non mais n’importe quoi, intervient Alexander.
— Dis lui que le karma s’est déjà vengé alors.
— Comment ça ?
— J’ai fait une crise cardiaque.
— Quoi ? Tu vas bien ?
— Oui. Ce n’était pas une vraie crise. Juste une alerte… Donc je suis allé à l’hôpital …
— Et ?
— Je suis tombée sur une interne qui se faisait malmener par son supérieur et je m’en suis mêlée.
— Et ?
— Et elle s’est fait virer.
— C’est pas vrai !
— Fallait voir comment le mec la traitait et j’ai senti que c’était parce qu’elle était noire et qu’elle venait d’arriver et …
— Tu as ouvert ta grande gueule !
— Oui, le problème c’est que depuis le matin elle faisait des gaffes parce qu’elle s’était disputé avec son copain et là, il vient de l’appeler pour lui demander de venir chercher ses affaires car il s’installe avec une des ses meilleures amies.
— Attends c’est la vraie journée pourrie de quelqu’un que tu me racontes ou c’est un film.
— Je l’ai ramenée chez elle et ses affaires sont sur le trottoir. Sans boulot elle ne pourra pas rester, il faudra qu’elle rentre au Cameroun. Je fais quoi ?
— Bah tu la ramènes chez toi…
— Quoi ? Non ! Toi qui trouves des solutions à tout le monde, trouves m’en une autre. Je ne veux pas m’embarquer là-dedans.
— Bon passe la moi.
— Attends une minute.
Une portière claque, j’entends des pas, des murmures puis une voix avec un accent camerounais chantant.
— Bonjour, je m’appelle Lei. Toi et moi on ne se connaît pas encore mais je sais qu’on va bientôt être très amie. Comment tu t’appelles ?
— Isbra.
— Ecoute Isbra. Tu poursuis des études de médecine loin de chez toi donc je suppose que tu es intelligente, courageuse et déterminée. Tu t’es fait malmenée par ton supérieur donc je suppose que tu es respectueuse. Mais tu as fini par péter un câble, donc tu as du caractère et si on te cherche trop tu réagis. Tu as réussi à te mettre avec un connard qui te quitte pour ton amie en foutant tes affaires par terre, donc je suppose que tu ne sais pas choisir tes mecs. T’es paumée ! Bah le mec en face de toi l’est tout autant. Mais tu sais quoi, c’est un chouette type. Laisse-le te rendre service, juste le temps que tu retombes sur tes pattes.
— Je suis enceinte, murmure-t-elle la voix complètement brisée par le chagrin. Il ne m’aidera jamais si je le lui dis.
— Ok ! Laisse-moi m’en charger. Passe le moi.
Apparemment Denis s’était éloigné. J’entends de pas puis un cliquetis.
— Oui allo ?
— Ecoute Denis, elle a perdu son boulot, son copain l’a plaquée, elle n’a plus d’endroit où dormir… héberge la, le temps qu’elle se sorte de là. Ca va te faire du bien d’être gentil tu vas voir… ce n’est pas douloureux.
— Pfff. C’est ça ta solution ?
— Je ne suis pas magicienne.
— Juste quelques jours alors.
— Promis ?
— Promis.
— Bon prends soin de toi. Ah oui Denis…
— Quoi ?
— Elle est enceinte.
— Putain de bordel de…
Avant qu’il n’ajoute quoi que ce soit d’autre, je raccroche en pouffant de rire. Ça sent l’amour dans l’air !!!
Je rends le téléphone à Xander qui essaie tant bien que mal de partager aussi équitablement que possible un sandwich aux filles. Mon regard tombe sur Elle qui me sourit l’air de dire, je te l’avais bien dit que cet homme ferait un père merveilleux. Je m’en souviens encore aujourd’hui. C’était à l’anniversaire d’un de ses fils.
— Bon Adrien emmène les hommes et les enfants à la maison, dit-elle avec son autorité naturelle. On commence à étouffer dans cette chambre et la maman a besoin de se reposer.
La chambre se vide dans un joyeux brouhaha. Je reste seule avec Elle et Lola. Cette dernière se lève pour coucher son fils tout menu dans sa belle grenouillère bleue.
— Je te remercie d’être restée Leila. Je voulais savoir …
— Oui ?
— Je sais que je t’ai dit que tu n’avais pas d’explications à me donner pour Mickael mais …
— Il ne t’a rien dit ?
— Tu le connais il n’est pas très bavard. Et il a dit que ça ne servait à rien à partir du moment où j’avais …
— Choisi son frère.
— Oui.
J’explique à Lola le peu d’informations que Mickael a laissé filtré car moi non plus je ne sais pas tout. A l’aéroport, il est entré en « contact » avec un homme qui prévoyait de faire mourir quelqu’un dans un accident. Il ne savait pas pourquoi son don s’était déclenché sur cet homme qu’il ne connaissait pas du tout. A ce moment-là, il était concentré sur le sauvetage de Raphael et n’avait pas fait le lien avec lui-même. Une fois hospitalisé pour les coups qu’il avait reçus, il a eu du temps pour réfléchir et son instinct s’était mis en marche. De manière très persistante et inopinée, des éléments du braquage des Khan lui sont revenus en mémoire et petit à petit, il a commencé à comprendre que quelque chose ne tournait pas rond. Mais c’était forcément liés au Khan, pas à lui. Son instinct ne le trompait jamais et encore moins son don.
Mais il ne comprenait pas le lien entre le braquage des Khan, l’homme qui prévoyait un assassinat. Alors il a gribouillé un portrait-robot de l’inconnu qu’il a envoyé à un de ses anciens collègues qui lui a dit que le portrait correspondait à un homme qu’ils voulaient identifier dans un des dossiers les plus chauds du moment : celui des biens mal acquis en Afrique pour lequel la France avait besoin de coincer quelques hauts dignitaires. Eux qui l’avaient jugé inapte à l’exercice de sa fonction d’agent avaient soudain eu besoin de ses compétences. Il avait refusé. Lola l’attendait, une nouvelle vie l’attendait. Une vie sans morts. Il ne voulait pas reprendre du service. Mais le soir même, il a senti quelqu’un ouvrir la porte de sa chambre d’hôpital. Quelqu’un qui n’était surement pas une infirmière. Il s’est dissimulé du mieux qu’il a pu et la personne a trouvé le lit vide. Un appel a été lancé, la personne a brièvement murmuré quelque chose. Puis elle est repartie comme elle est venue, sur la pointe des pieds. Mais Mickael avait retenu la mélodie des touches lorsque l’inconnu a composé le numéro. Il n’a pu s’empêcher d’envoyer les informations à ses anciens collègues. Encore une fois, il lui a été demandé de reprendre du service car il pouvait leur fournir des informations capitales et surtout questionner les personnes interceptées. Et encore une fois il a refusé.
— Le surlendemain l’accident a eu lieu. Parce que pour l’enquête des français, il était désormais un élément capital, on l’a exfiltré puis fait passer pour mort. Le corps abimé par l’accident a été fourni par le camp de Gaulles situé au Charbonnage, des techniques de militaire, je ne sais pas comment ils ont fait. Mais le choc de l’accident lui a fait perdre la mémoire. Il n’a pas décidé d’aller se cacher et de te quitter Lola. Je crois qu’il n’a pas eu le choix. Il est resté en soin intensif longtemps. On l’a plongé dans un coma artificiel pour le stabiliser. Il s’est réveillé l’année dernière. Il y a eu la rééducation et on l’a replongé dans le dossier. Les souvenirs sont remontés à la surface. Il est rentré mais le jour où il a voulu rentrer en contact avec toi, il t’a vu avec Gabriel et il a compris que tu avais tourné la page. Il ne t’a vraiment rien dit Lola ?
— Non. Il est venu le jour où Gabriel est sorti de l’hôpital et Gabriel pensait que j’allais me remettre avec lui. Il m’a juste dit : je comprends Lola je comprends. Il avait les yeux rouges et le sourire triste.
Elle essuie son visage maculé de larmes. Je la comprends.
— Je n’ai pas pu me retenir, je l’ai giflé pour lui remettre les idées en place. Après tout ce que nous avions vécu qu’il croit que j’allais me jeter dans les bras de son frère. Comme si toute ma vie ne devait être que ça. J’avais eu une histoire avec Mickael. Une histoire qui s’est brusquement arrêtée. J’en ai fait mon deuil. Puis ce que j’ai vécu avec Gabriel… c’est un artiste, comme moi. Je ne serais pas la Lola que le public connait sans lui. On est fait l’un pour l’autre et qu’il en ait douté m’a fait du mal.
— Eh bien, siffle Elle tout en continuant de nous écouter.
— Mikael a souri et lui m’a dit exactement ce que son frère venait de me dire : Je comprends Lola. Je comprends. Puis il a dit à Gabriel de prendre soin de moi et il est parti sans rien m’expliquer d’autre.
— Il est rentré en contact avec moi la nuit que j’ai passée au Taj avec Alexander avant l’accident. Alexander s’est endormi et Mickael est apparu. J’ai d’abord cru que j’étais devenue folle. Mais il s’est mis à parler et en mélangeant les informations qu’il avait avec ce qu’Alexander venait à peine de m’expliquer… on a compris tous les deux qui était Okili. Tout à commencer à se mettre en place dans ma tête et je me suis dit que je n’avais plus rien à perdre. J’ai donné de l’argent aux hommes de mains d’Okili qui devaient causer l’accident. Virement bancaire en ligne par un de mes comptes offshore. Vive internet sur les téléphones. Mickael a pris leur place au volant. Il savait comment faire pour que ça ait l’air assez grave. J’ai repris ma place auprès d’Alexander comme si de rien n’était. Mais à la manière dont il m’a regardé, j’ai l’impression qu’il avait senti ma détermination. Je ne m’en suis pas inquiétée outre mesure, comment aurait-il pu deviner ce que je m’apprêtais à tous nous faire subir ? Je me suis inspirée de ce que Mickael avait vécu, la perte de mémoire après l’accident etc. J’ai mis Adrien dans la confidence et il s’est débrouillé comme un pro. Et le reste … bah le reste s’est déroulé comme je l’avais prévu grâce à Dieu.
Quand je finis mon récit, Lola et Elle me regarde d’un air grave.
— En fait tu es une psychopathe Leila, me fait remarquer Elle en frissonnant.
Je souris de toutes mes dents. Parfois, je me pose aussi la question. Plusieurs fois j’ai failli basculer. Mais au final, elles ont été là à mes côtés. Ces deux femmes exceptionnelles. Je pourrai même en compter trois avec Eloïse.
— Non, je ne crois pas. Je dirais plutôt que je suis une femme amoureuse et déterminée qui maintenant va vivre une belle vie de maman.
Ma voix tremble légèrement lorsque je prononce le mot maman.
— Et toi Elle quels sont tes projets ?
— Etre heureuse. C’est déjà assez pour remplir toute une vie.
— Et toi Lola ?
— Puisque tu en parles… Gabriel a un nouveau projet pour moi. Ca va être quelque chose de grandiose et si après ça on ne me reconnait pas dans toute l’Afrique !!! Mon mari est un génie !
Elle parle de lui et son visage s’illumine. On ne dirait même pas une femme qui vient à peine de mettre au monde un magnifique bébé.
— Ah bon ? Encore une émission ?
— Non, je vais faire une pause dans ma carrière jusqu’à ce que notre fils ait un an. Puis on se jettera tous les deux à corps perdu dans le travail. En ce moment si tu le voyais, on dirait un fou.
— De quoi s’agit-il alors ? Si je peux aider…
— Oh que oui. Il s’agira d’une série musicale, tirée d’une histoire vraie. Les gens adorent les films tirés d’une histoire vraie alors une série ce serait génial.
— Ça c’est du Gabriel tout craché ! nous fait constater Elle. Allez dis-nous en plus.
Le bébé geint et commence à brailler. Pourquoi est-ce que les bébés sont si beaux. Même ses gencives roses dégarnies me semblent mignonnes. Lola se lève pour le prendre dans ses bras et le faire téter. Elle s’installe confortablement, pas le moins du monde troublée de nous montrer un sein. Je trouve l’image magique. Avant que les larmes ne me montent aux yeux, je me reconcentre sur le récit de Lola.
— La première série musicale du Gabon. Il a réussi à trouver des sponsors au Sénégal et en Inde. Il a déjà écrit 8 chansons pour la première saison, il a contacté Karisma qui va faire les chorégraphies … Ca va être époustouflant. Si tu l’entendais en parler tu tomberais amoureuse de l’histoire avant même d’avoir vue la série musicale.
— Mais qu’est-ce que c’est que ce projet ? Ça va parler de quoi ? Pourquoi Karisma intervient, elle vient à peine de finir sa formation de danseuse professionnelle de Kathak. Elle voulait rentrer mais je lui ai dit qu’ici elle ne trouverait pas de boulot.
— Si justement Gabriel lui en propose un. L’histoire de la série va parler de toi et d’Alexander, de ce que vous avez vécu, de manière romancée évidemment, on ne peut pas dire toute la vérité. Gabriel a réécrit l’histoire de l’homme d’affaire qui tombe amoureux d’une juriste coriace et finit par lui construire un palais nommé Taj Mahal. Ne fronce pas les sourcils Leila, si tu lis le script, tu vas tomber amoureuse de ta propre histoire. C’est pas fleur bleu ou gnangnan. On parle du choc des cultures, du rejet, de la trahison, de l’amitié et surtout de l’amour qui traverse les difficultés, donc tous les ingrédients pour faire une bonne série. On va faire une tournée africaine au Sénégal et tous les pays africains qui adorent les séries indiennes qui font un carton en ce moment. Puis on ira en Inde. Je vais jouer ton rôle. Il est en train de chercher l’acteur qui va jouer Alexander.
Je me laisse tomber sur le lit complètement prise par surprise.
— Et comment va s’intituler cette série musicale ? demande Elle qui n’arrête pas de rire.
— Il voulait un titre simple et je lui ai proposé : Love Song.
Fin.
Leilaji.
Merci.