Chapitre 36
Write by Jennie390
⚜️ Chapitre 36⚜️
~Grâce Mangala~
Je m’assois dans mon salon, et je me mets à penser à cette soirée. Yolande était mon amie mais je n’ai pas eu le choix. Je croule actuellement sous les dettes, je ne m’en sors pas du tout. Je dois tellement d’argent que je n’ai pas pu rembourser à tel point que ces derniers mois j’ai commencé à vendre certaines de mes affaires. Vêtements, chaussures, appareils électro-ménager, etc.
J’avais besoin de souffler un peu, Émile était ma seule solution. Je ne sais pas ce qu’il se passe actuellement dans leur couple mais honnêtement je ne veux même pas savoir. J’ai toujours trouvé qu’elle avait eu beaucoup de chance en épousant ce gars et je me disais même que mes problèmes allaient s’arrêter parce que ma copine avait désormais un mari riche. Mais rien, elle m’a complètement tourné le dos. Mais je ne suis pas étonnée par son comportement, même avant qu’ils ne se marient, elle n'aimait pas que je Demande de l’argent à son gars. Donc s’ils ont des soucis actuellement, c’est leur problème là bas.
La sonnerie de mon téléphone me sort de mes pensées. Je vois un transfert d’argent d’Emile. Il a respecté sa parole, il a envoyé la somme qu’il m’avait promise.
~Émile Biyoghe ~
Après avoir pris une bonne douche bien froide, je fais un transfert d’argent à Grâce puis je reçois un appel de Marleyne.
一Alors ta femme, comment va-t-elle ?
一Elle est sonnée.
一Les effets vont durer au moins toute la soirée.
一C’est parfait !
一Je ne vais pas te demander ce qui se passe dans ton couple et…
一Tu n’as pas à me demander ça parce que ça ne te regarde pas Marleyne. Il s’agit de ma vie privée, tu te limites aux infos que je mets à ta disposition et celles sur mon foyer n’en font pas partie.
一Tu as raison, je suis désolée.
一Donc Landry Ratanga est le médecin qui a conseillé à Germain Makaya de demander une autopsie pour sa femme ?
一Oui comment tu l’as appris ?
一Je l’ai appris ce soir. Et donc tu l’as fait viré.
一Oui pour lui donner une bonne leçon, lui apprendre la vie et pour qu’il descende de ses grands chevaux.
一Je ne sais pas quelle leçon tu voulais lui enseigner mais il ne l’a pas retenue du tout, il est toujours aussi impertinent. Il est perché encore plus haut qu’avant sur ses grands chevaux.
一Je ne le supporte pas, tchuip.
一Moi non plus mais bon, j’ai d’autres choses à faire actuellement. Je n’ai pas le temps de me pencher sur son cas pour l’instant.
Quand je raccroche avec Marleyne, je pense un moment à Landry. J’ai l’intention de passer deux ou trois coups de fils dans les grandes cliniques de la ville pour ne pas qu’il soit embauché. Il doit rester un peu chez lui. Le chômage va lui faire du bien.
J’envoie également un message à Germain où je lui communique le nom de Félicité Onanga. Je lui précise de dire que c’est le nom de sa femme au cas où quelqu’un le lui demanderait.
Je dois vraiment être plus vigilant pour ne pas me retrouver dans de beaux draps.
~Vincent Mebiame~
Je prends une douche et je vais me faire une tasse de thé dans la cuisine. La situation qu’on a vécu aujourd’hui me trotte dans la tête. Je n’aurai jamais imaginé que Yolande avait des problèmes de santé mentale, elle m’a toujours paru normale. En revenant dans la chambre je retrouve Diane qui s’habille et je pense à ce que Yolande a dit au sujet d’Émile et Diane. Si Yolande s’est rendue compte du comportement de Diane vis-à-vis d’Émile ça veut dire que tout le monde s’en est donc aperçu.
一Dis moi un peu Madame, jusqu’à quand tu vas passer ton temps à m’humilier de la sorte ?
一Tu parles de quoi ?
一Jusqu’à quand tu vas passer ton temps à être en extase devant Émile. Tu ne trouves pas que tu abuses maintenant ?
一Tu dis ça par rapport à Yolande ? Depuis quand tu t’arrêtes sur les propos tenus par une folle ?
一Arrête de mettre ça sur le compte de son instabilité mentale ,pour ça nous savons toi et moi qu’elle a raison. Il suffit de voir comment tu le regardes. Je t’en ai déjà fait la remarque mais tu ne sembles pas vouloir t’arrêter.
一Écoute, je suis fatiguée et j’ai sommeil. Je n’ai pas la force pour une dispute avec toi ce soir.
Elle s’allonge et je bois mon thé toujours plongé dans mes pensées. Moi non plus je n’ai pas envie d’une dispute ce soir. Mais c'est vraiment vexant de voir ma femme qui fait du fringue à mon meilleur ami
Je m’endors et le lendemain cette histoire de Yolande me revient à l’esprit puis je mets à penser à sa fameuse tante. Je me rappelle vaguement que sa tante était au mariage mais elle n’est pas restée longtemps vu qu’elle avait accompagné Mélissa à l’hôpital. On ne nous avait pas présenté donc honnêtement je ne me rappelle pas de son nom.
Je ne sais pas pourquoi je ne cesse de penser à cette histoire donc sur un coup de tête, je décide d’appeler Germain Makaya. Je sais que ce n’est pas bien parce que ce serait comme douter de la parole de mon ami sur ce sujet, mais c’est vraiment plus fort que moi. Je fouille dans mon journal d’appels. Il décroche à la première sonnerie, nous nous saluons brièvement. Je vais droit au but pour ne pas perdre de temps.
一Je vous appelle parce que j’ai une question pour vous.
一Je vous écoute.
一Comment s’appelait votre femme ?
一Félicité Onanga, pourquoi ?
一C’était ça son nom ?
一C’était ma femme, donc je sais comment elle s’appelait.
一Euh d’accord. Désolé pour le dérangement, c’était juste pour confirmation.
一Confirmation de quoi ?
一Rien. Ne faites pas attention Monsieur Makaya, pardon pour le dérangement et passez une bonne journée.
Je coupe l’appel. J’ai le cœur tout à coup léger. Ce tout petit doute qui était dans mon esprit vient de s’envoler.
~ Germain Makaya ~
Dès que l’avocat Mebiame raccroche, j’éclate de rire à gorge déployée. Je ris tellement que des larmes coulent de mes yeux. Je suis dans mon coin comme ça et Dieu m’envoie encore une opportunité d’obtenir de l’argent d’Émile. J’ai passé trop d’années dans la misère qu’aujourd’hui Dieu s’est souvenu de moi le visualise déjà ma nouvelle vie dans le confort et l’abondance.
Je lance l’appel et Émile décroche. C’est d’un ton exaspéré qu’il me répond.
一Que me veux tu ? Tu peux arrêter de m’importuner pour un moment ? Je n’ai ni le temps ni la patience aujourd’hui pour tes inepties Germain.
一Ehhh pardon, tu rectifies le ton quand tu t’adresses à moi. Tu sais que je t’ai entre mes mains. Je tousse seulement et tu seras derrière les barreaux. Aujourd’hui encore je t’ai épargné de la prison.
一De quoi tu parles ? dit-il ennuyé.
一Avant que je ne t’appelle, figure toi mon petit que j’étais au téléphone avec un avocat, Maître Mebiame.
一Mebiame Vincent ?
一Lui-même !
一Que voulait-il ?
一Il m’a appelé juste pour savoir le nom de ma défunte épouse. J’ai évidemment dit que ma femme c’était Félicité Onanga, tout ça pour te protéger. Donc sache que la liste des choses que tu me dois vient d’augmenter. Mais pour le moment j’attends toujours mon billet d’avion pour l’étranger.
一Dis moi un peu Germain,tu as un passeport ? Tu dois certainement être habitué à voyager dans les vieux cars poussiéreux quand tu vas dans ton village.
一Où est le rapport ? Je veux mon billet d’avion dans les plus brefs délais.
一Tu n’as pas besoin de me le rappeler Germain, je sais que je te dois un voyage. Tu devrais plutôt chercher à te faire un passeport. C’est bien beau de vouloir voyager mais il faut surtout avoir les papiers et le visa pour le faire.
一Tout ça c’est la paperasse, dis je nonchalamment. Il faut t’en charger ! Allez au revoir.
Je ne lui laisse même pas le temps d’en placer une et je raccroche. C’est tellement grisant d’avoir le pouvoir sur quelqu’un d’aussi pété de thunes qu’Emile. Je me sens comme un vrai souverain.
Bonne lecture.