Chapitre 36 : L’ombre de Marianne.
Write by Les Histoires de Laya
***Eden***
Je rentre à la maison après une mission de 10 jours à
Londres, j’ai hâte d’ouvrir la porte et retrouver ma dame et mes deux
princesses.
Moi (ouvrant) : Je suis là !
J’entends au loin les petites crier. Elles courent et elles viennent
se jeter dans mes bras.
Moi : Vous m’avez manqué, tellement.
Xénia : Tu m’as manqué papa
Calista (resserrant l’étreinte) : Tu m’as manqué snif,
je pleurais parce que tu n’étais pas là.
Moi : Tu pleures ma puce ? Qu’est-ce-qu’il y’a ?
Xénia (touchant sa sœur) : Ne pleure pas Cali
Calista fond en larmes et elle continue de me serrer
fortement comme si sa vie en dépendait.
Je me demande bien ce qui s’est passé car depuis près de
deux mois, elle a beaucoup de moments où elle semble triste alors qu’elle est une
enfant très joyeuse et extravertie de nature.
Je crois qu’il est temps qu’on mette le doigt dessus.
Marianne nous rejoint et je vois à travers son regard
qu’elle se sent impuissante. Il faut que j’essaie de tirer les vers du nez à la
petite.
Même si depuis tout ce temps elle ne nous dit rien,
aujourd’hui, j’ai la conviction qu’il y’a un problème.
Moi : Je suis là maintenant ok ?
Calista : Oui, ne pars plus. Je ne veux pas que tu nous
laisses.
Moi : Je ne vous laisserai jamais ma puce.
Xénia : Câlin encore papa.
Je les reprends dans mes bras à nouveau et mon cœur s’enfle
de bonheur. Je suis là où je suis le plus heureux sur terre.
Je me lève et je vais embrasser ma femme. J’entends
seulement derrière moi
Les petites : BEEURK, on ferme les yeux.
On éclate de rire car elles mettent sérieusement les mains
devant le visage.
Quand je pense que d’ici 10 ans, je vais devoir jouer le
policier pour éviter que les petits garçons tournent autour de mes filles, ah
seigneur.
Calista c’est même pire, elle a deux pères sur le dos
(rire). Vu comment Kylian est strict sur ce qui concerne sa fille, je ne sais
pas où elle va trouver la faille pour nous dribbler hein !
Bref, revenons au présent car la situation devient
préoccupante.
Marianne (me fixant) : Kylian me dit que chez lui, il
n’ya aucun problème. Ou bien tu penses que c’est la naissance du bébé qui la
rend ainsi ?
Moi : Ah oui, je n’y avais pas pensé. C’est vrai que
son petit-frère est né. (Réfléchissant) Mais je ne pense pas que Calista puisse
atteindre ce degré de tristesse pour ça. Si elle était ce genre d’enfant, elle
aurait fait la même chose vis-à-vis de Xénia quand tu as commencé à vraiment la
prendre comme ton propre bébé.
Marianne : Pas faux. Eden, et si Alice fait du mal à
notre fille ?
Moi : Qu’elle n’ose même pas ! Parce que dès
l’instant où elle le fera, elle comprendra que personne ne peut faire du mal à
cet enfant. Et j’imagine très mal Kylian laisser Alice faire du mal à la
petite. Donc, soit elle le fait dans son dos, soit Calista est triste à cause de
l’arrivée du bébé. Ou encore, elle a sans doute des soucis avec les camarades à
l’école. (Réfléchissant) Mais les deux dernières options, je suis tenté de les
éliminer car on connait notre petite, elle n’a aucune jalousie envers plus
petit qu’elle et à l’école, les maitresses nous font de bons retours.
Marianne (me fixant) : Eden, si elle effleure Calista,
je jure sur tout ce que j’ai de plus cher que je débarquerai chez eux et je la
frapperai jusqu’à ce qu’elle me supplie d’arrêter. Elle peut tout faire mais ma
Calista, on n’y touche pas. Et si elle tient à son union avec Kylian, elle ne
doit pas faire du mal à sa fille. À bon entendeur.
Je ne lui réponds pas, je ne veux pas lui dire de se calmer
quand bien même notre petite semble en danger.
Après le repas du soir, je décide de mettre les petites au
lit.
Xénia endormie, je me retrouve seul avec Calista.
Moi (la fixant) : Parle-moi ma puce.
Calista (reniflant) :
Moi : Pourquoi tu ne veux pas dire à maman ce qui te
fait pleurer ?
Calista (petite voix) : J’ai peur. (Pleurant de plus
belle) J’ai peur que maman soit triste aussi.
Moi (la prenant dans mes bras) : Il faut que tu nous
dises ce qui se passe ma puce, sinon on ne le saura jamais et tu seras toujours
triste. Alors qu’on veut que tu sois joyeuse !
Calista se contente de pleurer et resserrer l’étreinte.
Elle s’endort dans mes bras et je finis par la mettre dans
son lit.
Moi (la regardant) : Passe-moi le numéro de Kylian s’il
te plait.
Marianne (étonnée) : Tu vas l’appeler ?
Moi : J’ai besoin de le voir.
Marianne : Ça m’étonne car tout est toujours passé par
moi.
Moi : Sauf que je suis fatigué de voir notre fille
pleurer sans cesse tous les jours. Tu me permets d’appeler Kylian et le
rencontrer ?
Marianne : Bien sûr bébé, s’il accepte de te rencontrer
seul à seul ça ne me dérange pas.
Moi : Je pensais que ça te poserait problème.
Marianne (me fixant) : Eden, tu es le père de ma fille.
Peut-être pas son père biologique mais tu es son deuxième papa. Dès l’instant
où j’ai accepté que nos chemins s’unissent, j’ai aussi accepté que tu élèves ma
fille. De la même manière que tu me laisses agir librement dans la vie de
Xénia, c’est de cette même manière que je te laisse agir dans la vie de ma
fille.
Sa phrase m’a touché car à vrai dire, j’aime énormément
Calista et c’est ma fille de cœur. Mais d’un autre côté, je sais que Kylian est
son vrai père par conséquent, je ne peux pas m’imposer totalement dans la vie
de Calista.
Ça s’appelle le respect, le respect vis-à-vis de la place de
Kylian. Je garde toujours ça en tête.
***Le lendemain
Lui (voix grave) : Allô
Moi : Bonjour Kylian, c’est Eden !
Lui : Bonjour, comment vas-tu ?
Moi : Très bien merci et toi ?
Lui : Ça va !
Moi : J’aimerai qu’on se voie rien que tous les deux,
c’est à propos de la petite.
Lui : Elle est toujours triste ?
Moi : Tu es occupé actuellement ?
Lui : Je suis entrain de me rendre à Pélisson prendre
rapidement le petit déjeuner.
Moi : Ça tombe bien, je suis non loin de là. Je te
rejoins.
Lui : Ça marche.
Je coupe l’appel et je cherche une place où me garer.
C’est avec une poignée de main ferme qu’on se salue.
Il commande son petit-déjeuner et je commande un café
histoire de l’accompagner.
J’ai déjà bien mangé chez moi avant de sortir ce
matin ! Les joies d’avoir une fée à ses côtés.
Lui (se raclant la gorge) : Hum hum.
Moi : Bien, Kylian, la situation de la petite me
préoccupe fortement et je tenais à ce qu’on se voit d’homme à homme.
Lui : Ça me préoccupe beaucoup également et je vais
être franc avec toi. J’ai pensé un moment donné que le problème venait de chez
vous, particulièrement de toi. Mais j’ai vite chassé cette pensée car Calista parle
toujours de toi avec beaucoup d’enthousiasme et des yeux brillants. Je me demande
alors, quel est le problème réel de l’enfant ?
Moi : Je me demande aussi car elle est totalement
différente. Elle pleure pour un rien, elle est apeurée par je ne sais quoi. Mais
Kylian, vu qu’on veut être franc, soyons le jusqu’au bout. J’ai aussi pensé que
le problème pourrait venir de ta maison, pas de toi car je sais que tu n’oserais
jamais rendre ta fille aussi triste mais…
Lui (me coupant) : Je ne te permets pas.
Moi : Kylian, Calista a un problème et moi je ne
souhaite pas le prendre à la légère. Je te demande juste de faire aussi très attention
à elle lorsqu’elle vient chez toi. Car, crois-moi, chez nous, tout se passe
bien, personne ne lui cause du tort. Alors, quel est le problème ? (Vidant
mon café). Je suis venu vers toi pour qu’on se parle calmement, vu que je ne
souhaite pas que ça vire à autre chose, je préfère partir. Au moins, j’ai pu te
dire ce que je vois et qui m’inquiète concernant l’enfant. Tu passes une
excellente journée.
Lui (visage fermé) : Toi également !
Je me lève et je sors de Pélisson.
***Kylian***
Je n’ai pas voulu le montrer devant lui mais ce qu’il a
voulu me dire, j’y ai pensé une fois. Mais j’ai très vite chassé cette possibilité
car je vois que ma femme prend très bien soin de ma fille quand elle est là.
Même si parfois elle me fait des crises, je n’ai jamais vu
Alice faire quelque chose de mal à Calista alors je ne peux pas commencer à l’accuser.
De plus, je ne la connais pas mauvaise, encore moins au
point de toucher ma Calista.
Je passe une longue journée entre boulot et réflexion sur la
situation de ma fille.
Le soir je rentre trouver ma femme et notre fils.
Je suis un père heureux, comblé, petit à petit ma famille s’agrandit.
Moi (la regardant) : Demain, la petite vient.
Alice : C’est demain qu’on fera la séance photo non ?
Moi : Oui et elle y sera.
Alice : On avait dit qu’on la ferait uniquement nous
trois.
Moi (la fixant) : Quand ? Tu l’as dit mais je n’avais
pas encore pris ma décision femme. Je veux que Calista fasse des photos avec
son petit frère.
Alice : Ok.
Moi : Pourquoi je ne te sens pas enchantée ?
Alice : Parce que je pensais que ces photos n’auraient
que nous dessus. J’adore Calista Kylian, mais parfois je veux juste être avec
toi et mon fils. C’est trop demandé ? Je fais mal ?
Moi : Non, ce n’est pas trop demandé mais oui, tu fais
mal. Calista étant ma fille, tu devrais la prendre comme la tienne et je ne
comprends pas pourquoi elle ne figurerait pas sur nos photos de famille.
Alice : Mais je la prends comme la mienne Kylian. Mais comprends-moi
un peu parfois.
Moi : Hum.
Mon téléphone sonne et c’est Marianne qui m’appelle.
Alice regarde mon téléphone et quand elle voit le nom au
loin, son visage se ferme.
Moi (calme) : Marianne ?
Elle (voix tremblante) : Kylian, si Alice a touché à un
seul cheveu de mon enfant, dis-lui qu’elle ne me reconnaitra pas.
Je ne l’ai pas vu venir mais j’ai senti mon téléphone être
arraché violemment de mon oreille.
Alice (hystérique) : POUR QUI TU TE PRENDS POUR APPELER
MON MARI À CETTE HEURE ? MERDE À LA FIN.
Je ne dis absolument rien mais au fond de moi je commence à
bouillir.
Alice : Ecoute moi très bien sale pute
Je me suis levé et j’ai arraché mon téléphone de ses mains.
Moi (à Marianne) : Je passerai demain prendre la petite
pour la séance photo, on discutera.
Marianne : Ok, mais calme ta Alice car ce qu’elle vient
de faire ne va pas se répéter une deuxième fois. Bonne nuit.
Elle coupe l’appel sans attendre.
Alice : Donc c’est elle ta priorité en fait ? (Pleurant)
Tu l’aimes encore en fait ? (Pétant un câble) Pour qui elle se prend pour
t’appeler à cette heure ? Et quand je l’insulte, tu m’arraches le
téléphone mais n’est-elle pas une sale pute ?
Moi (droit dans les yeux) : N’ose plus jamais la traiter
en ces termes Alice. Je veux bien que tu me fasses des scènes mais aller aussi
loin, je te l’interdis et surtout pas envers Marianne. Ne fais pas en sorte que
j’oublie mon amour pour toi et que je devienne radical.
Je vais dans notre chambre, j’ai besoin de prendre une douche
pour redescendre.
***Alice***
C’est moi la moins chère non ? C’est moi ?
Moi sa femme, il me parle ainsi pour Marianne ?
Putain j’ai la haine, j’ai tant de haine vis-à-vis d’elle !
J’ai l’impression qu’elle occupe toujours ses pensées, j’ai l’impression de
vivre dans son ombre et ce, dans les moindres détails.
Même quand je fais à manger, j’ai l’impression qu’il se
force à manger et me complimenter, alors qu’elle, il parait qu’elle est un cordon
bleu.
L’entretien de la maison, il me fait souvent des remarques,
que je trouve même infondées ! Tout ça pourquoi ? Parce que j’ai entendu
qu’elle est une fée du logis.
Au lit, je n’oublie jamais qu’elle a été son meilleur coup
et ça me fout la haine.
La cerise sur le gâteau, cette Calista !
J’ai l’impression que Kylian ne regarde pas notre fils comme
il la regarde elle. J’ai l’impression qu’il s’accroche à elle, elle qui est la
preuve la plus grande de son amour avec Marianne.
C’est tout ça qui fait que quand je la vois, j’ai envie de
la frapper du matin au soir, défouler ma colère.
Mais je sais que je risque de perdre mon mari si elle ouvre
sa sale petite bouche.
J’en ai marre de vivre dans l’ombre de Marianne, j’en ai
marre d’avoir son image en permanence en tête !
J’ai parfois souhaité qu’elle meurt, qu’elle disparaisse à
jamais car elle me pourrit la vie cette imbécile.
***********Très prochainement.
*** ***
Pourquoi c’est seulement elle qui doit avoir le bonheur ?
POURQUOI ?
On l’a séparé de Kylian mais elle a retrouvé le bonheur. Et
avec qui ? Eden MAYE.
Tout ça va finir aujourd’hui !
Je refuse de la voir vivre des jours joyeux quand moi je
souffre !
Lorsque je la vois ressortir de la banque et se mettre à
traverser la route, j’appuie sur l’accélérateur.
Ce jour, c’est elle ou moi. Et vu que je suis presqu’à ma
fin, elle me précèdera.