Chapitre 36 : Pardon
Write by Mayei
Chapitre 36 : Pardon
...Émilie...
Maman (se levant) : qu’est-ce qui se passe ? Vous sortez d’où comme ça ?
Noëlle : hum maman l’heure est grave ! il n’y a pas de bonnes nouvelles
Je ne les écoutais plus et montais dans la chambre que j’occupais lorsque j’étais encore petite. Zut ! j’aurais dû tout de même faire un arrêt à la maison pour prendre le nécessaire pour ma toilette. J’avais préféré venir directement chez maman car connaissant Jérôme il aurait tout fait pour avoir une conversation avec moi si j’étaisru rentrée. Je n’étais pas d’humeur à crier ou à faire je ne sais quelles pirouettes pour montrer mon mécontentement. Tout ce que je voulais était de poser ma tête calmement sur mon lit et de sombrer dans un sommeil comatique. J’espérais en me réveillant demain, que toute cette histoire ne soit que du vent. Si mon souhait ne se réalisait pas je rentrerais tranquillement dans la maison de Jérôme, le nouveau père heureux, et prendrais toutes mes affaires. Je rentrerai en contact avec mon avocat le plus vite possible pour que ce mariage prenne fin. Je suis belle pour ne pas dire très belle, j’ai une situation financière bien assise et n’enviait rien à personne. Je ne vais donc pas rester dans une relation qui ne me sied pas. J’aime mon mari, je l’aime énormément plus que tout au monde mais cet amour-là ne peut pas supporter d’élever l’enfant de Stéphanie. Que certaines me traitent d’immature mais chaque personne sait le poids qu’il peut porter sur les épaules. Je n’ai pas trompé mon mari donc qu’il ne me trompe pas. Je finis par sortir de la chambre pour rejoindre le bas. Je cherchais la fille de ménages, il fallait qu’elle me prenne des affaires essentielles.
Moi : prends l’argent et va chez le mauritanien. Je veux une éponge, une brosse à dent. Prend le savon le chatet une pâte dentifrice.
Elle : d’accord Tantine
Moi (à Noëlle) : pardon donne-moi une serviette que tu n’as pas encore utilisée
Maman : viens t’asseoir !
Moi : maman je suis fatiguée ! Je n’ai pas la tête à ça s’il te plaît
Maman : je suis encore ta mère et lorsque je te demande de prendre place tu prends place. Je n’ai pas envie de me répéter.
Malgré ma fatigue et le désintérêt complet d’entendre ma mère me parler, je m’assis là où elle voulait que je pose les fesses. Je croisais les jambes l’une sur l’autre et attendais que madame ma mère se mette enfin à me parler puisqu’elle y tenait tellement.
Maman : qu’est-ce que tu fais ici ?
Moi : ne suis-je plus libre de me reposer dans la maison de feu mon père ?
Maman : tu sais très bien de quoi je veux parler Émilie ! Noëlle m’a un peu brossé la situation.
Moi : dans ce cas pourquoi me demandes-tu encore ? Noëlle t’a déjà tout dit sachant comment elle parle beaucoup, qu’est-ce que j’aurais à rajouter ?
Maman : tu penses bien faire de te retrouver ici au lieu d’être chez toi pour parler avec ton mari ?
Moi : parler de quoi exactement maman ? Dans mon état je ne pourrai pas parler sans vexer quelqu’un. Je ne veux pas qu’on aille encore dire que Émilie a fait ceci ou cela.
Maman : mais tu ne vas pas abandonner ton foyer à la première crise ! Il faut se battre ! ton foyer est en crise et toi tu décides de quitter le navire et le laisser sans capitaine. Ça sera encore plus facile pour elle de prendre la place déjà qu’elle t’a devancée avec l’enfant.
Moi : se battre ? Se battre pour quoi en fait ? Je ne suis pas de la catégorie des battantes pour tout et n’importe quoi. Jérôme est retourné entre les cuisses de Stéphanie jusqu’à lui faire un enfant, qu’elle bataille dois-je conduire encore ?
Maman : tu ne laisseras tout de même pas Jérôme pour des broutilles pareille !
Moi : lol qu’est-ce que tu appelles broutilles ?
Maman : comprends qu’il avait sûrement besoin d’enfants ! Ça fait quand même longtemps.
Moi : et il a eu son enfant maintenant donc quel est ma participation à cette équation ?
Noëlle : je pense que nous devons vraiment demander pardon à Nancy dans ce cas-là. Parce que tout ce que je constate ici est que les paroles de la dame se sont avérées vraies et je n’ai pas envie de me retrouver dans un foyer à attendre désespérément un enfant. Je n’ai pas envie que mon mari...
Elle marqua un arrêt je compris ainsi qu’elle voulait utiliser la situation présente comme argument. Je la regardais donc jusqu’à ce qu’elle se confonde en excuse prétextant qu’elle ne voulait pas le faire sortir de la sorte mais qu’elle craignait tout de même que dans son futur foyer elle soit obligée de vivre pareille chose parce qu’elle n’aurait pas présenté ses excuses à la femme de Jean-Philippe. La dame en question n’avait même pas précisé s’il s’agissait de Nancy ou pas. Franchement tout ce que j’avais envie de faire était de me tirer une balle dans la tête tant cette mini réunion improvisée me sortait par les pores. Maman aura beau essayer de me convaincre de retourner dans cette maison et de vivre encore avec Jérôme mais ma décision était déjà arrêtée dans mon esprit.
Moi : si tu veux Noëlle va te prosterner aux pieds de Nancy et demande lui pardon mais ça sera sans moi. Je ne ferai pas partie du convoi.
Maman : mais qu’est-ce que tu perds à le faire ? Au contraire tu auras tout à y gagner.
Moi : mais toi-même tu dois aussi lui présenter des excuses non ? pourquoi depuis tu n’y es pas allée ? déjà qu’elle a les airs et qu’elle dispose de l’argent de Jean-Philippe comme elle le veut, ce plus que nous-mêmes, je ne vais pas encore lui donner le plaisir de se foutre de moi tout de même. Écoute maman je tombe de sommeil j’ai besoin de me reposer.
Je n’attendais pas qu’elle ajoute quoi que ce soit, je me levais et montais les escaliers pour rejoindre la chambre. Moi Émilie me présenter devant Nancy pour lui dire quoi en fait ? « Je m’excuse ? » ce ne sera pas pour maintenant pour ne pas dire que ce ne sera jamais. La fille de ménage avait laissé ce que je lui avais demandé de prendre sur le lit. Je me précipitais donc sous la douche pour me laver et attachais un pagne à la poitrine avant de me coucher. Jérôme m’avait laissé plusieurs messages sans compter les appels manqués. Je ne pris même pas le temps de lire ses messages que je les effaçais rapidement. Je savais que venir chez maman était la meilleure solution. Il ne pouvait pas se présenter ici car cela reviendrait à devoir expliquer la situation à maman de lui-même. Je dormais donc en mettant mon téléphone sur réveil pour ne pas être en retard demain. J’allais passer dans l’un des magasins près du boulot pour prendre une tenue complète pour ne pas à avoir à mettre la même tenue qu’hier. C’est sur ces réflexions que je m’endormis.
Le lendemain, je fus la première à sortir de la maison. Tout le monde dormait encore. Je partis sans prendre le petit déjeuner. J’allais faire la demie journée aujourd’hui pour en profiter et aller prendre mes affaires chez Jérôme. Puisqu’il ne finissait pas avant seize heures au moins lui et moi n’aurions pas à nous rencontrer. Cette histoire me faisait tellement mal. Je crois que le fait que ce soit Stéphanie me blessait doublement. Dans ce cas pourquoi ne l’a-t-il pas épousée et c’est moi qu’il a pris pour ensuite retourner entre ses jambes.
Je chassais toutes ces questions de mon esprit et pris la route pour le boulot. Je me changeais dans la cabine d’essayage. Je suis arrivée au boulot avec la mine bien serrée. Les gens ont dû remarquer ma mauvaise humeur de loin puisque personne ne s’est arrêté pour me taquiner comme à chaque fois. Je me concentrais pour finir tout ce que j’avais à finir pour quitter les lieux à midi. Je pris directement la route pour la maison. Une fois que le gardien ouvrit le portail je me garais en lançant un juron. Merde ! La voiture de Jérôme était là. Je pensais qu’il serait encore sur son lieu de travail mais apparemment il n’est tout simplement par parti. J’avais besoin de mes affaires je n’allais pas faire les boutiques chaque jour. Je me garais donc et sans prendre la peine de répondre à la salutation du gardien, marchais tout droit vers la cuisine pour ensuite accéder ma chambre. Jérôme qui était couché sur le lit se leva précipitamment en me voyant.
Jérôme : mon amour tu es de retour ! J’ai passé toute la nuit d’hier à essayer de te joindre pourquoi n’as-tu pas répondu à mes messages ou retourné mes appels ?
Moi : ... ...
Je le dépassais et allait faire sortir les valises que je gardais dans cette maison.
Jérôme : qu’est-ce que tu fais Émilie ? (Essayant de me prendre la valise) nous devons discuter tu ne vas pas prendre une décision aussi hâtive sans oublier que tu es sous l’effet de la colère.
Moi : je n’ai aucune décision à prendre ici Jérôme. Tu as déjà pris la décision pour nous deux quand tu as FAIS LE CHOIX de me tromper avec Stéphanie jusqu’à lui coller un enfant. Qu’est-ce que tu espérais en fait ?
Jérôme : j’espérais que tu me comprennes ! J’avais envie d’avoir un enfant. Un enfant qui porterait mon nom. Regarde tous mes amis et mes collègues ils en ont des enfants.
Moi : c’est donc en fonction de tes amis et collègues que tu vis ? Je t’ai connu bien moins influençable que ça.
Jérôme : ce n’est pas une affaire d’être influençable ou pas. Mais chaque fois qu’on a une sortie c’est à moi qu’on demandera « c’est pour quand l’enfant ? » souvent ma virilité était mise à mal. Il y avait toute une pression autour.
Moi : donc tu avais besoin de prouver ta virilité en allant voir ailleurs n’est-ce pas ? Bravo ! Tu veux que je te décerne un prix pour ça ?
Jérôme : écoute, je ne ressens rien pour Stéphanie. Ce n’était même pas prémédité. Nous nous sommes retrouvés comme ça par hasard dans le même bar. J’y étais pour noyer mon chagrin après l’une de tes fausses couches. Elle y était aussi. Je me suis méfié dès que je l’ai vue mais elle m’a assuré qu’elle était là pour ne pas causer des ennuis. Nous avons échangé elle me remontait le moral par rapport à la mauvaise nouvelle du jour. L’alcool coulait à flot et ce qui est arrivé arriva. Je ne suis pas fier de moi mais il a fallu juste une fois pour qu’elle m’annonce qu’elle est enceinte. Je ne pouvais aucunement suggérer un avortement alors que je mourrais d’envie d’avoir un enfant.
Moi : tu es tout simplement hypocrite Jérôme. Pourquoi à chaque fois que vous avions une discussion par rapport à ça tu ne t’ouvrais pas ainsi ? Tout ce que tu me disais c’était « ce n’est pas grave nous aurons l’enfant au moment voulu. » « C’est toi que j’aime et l’important c’est de t’avoir auprès de moi » alors que tu mourrais d’envie d’avoir un enfant. Il y’a les mères porteuses tu sais ça au moins ? On aurait pu le faire. Sache que je ne serai pas là pour assister à cette mascarade. Tu as eu ton enfant, félicitation à toi.
Je me tus et commençais à ranger mes affaires dans ma valise. Il essaya de me freiner dans mon élan mais un seul regard avait suffi pour qu’il reste tranquille à sa place. Il devait plutôt être reconnaissant que j’arrive à canaliser ma colère actuellement sinon il aurait eu à remplacer tout ce qui est de valeur dans cette maison tant j’aurais tout cassé sur mon passage. Je rangeais tout ce que j’avais comme effets personnels dans cette maison. Je ne laissais absolument rien qui pourrait rappeler qui que ce soit de ma présence dans cette maison. Jérôme me regardait avec ce regard abattu. Il espérait sans doute me toucher mais j’étais comme ça. Je prenais mes décisions et je m’y tenais. Tout comme l’amour vient, il peut aussi s’en aller quand ça n’arrange plus. Je ne suis pas venue dans cette vie qui est si courte pour m’infliger des douleurs inutiles. Je n’avais pas envie de mourir jeune à cause des péripéties d’un homme. J’appelais le gardien pour qu’il puisse m’aider avec toutes ces affaires.
Jérôme : Émilie je t’en prie réfléchis encore un peu. Nous sommes mariés tout de même. Pour le meilleur et pour le pire.
Moi : le pire c’est quelque chose d’autre. N’oublie pas que tu as juré fidélité mais as-tu été fidèle ?
Jérôme : c’était une erreur…
Moi : et les erreurs ont toujours des répercussions. Il faut les assumer comme un grand. Il faut montrer l’exemple à ton nourrisson, monsieur le nouveau papa.
Jérôme : emy...
Moi : et au fait ! Je demande le divorce.
…Richard Ebrothié...
Je croyais être en plein rêve lorsque ce matin on m’a fait sortir de la cellule, m’annonçant que j’étais libre. « Vous pouvez rentrer chez vous » m’avait lancé celui qui était chargé des différents cas ici en prison. Je n’espérais presque plus avec toutes ces semaines que j’avais passées derrière ces barreaux. Je n’avais rien comme affaire sur moi alors c’est dans ces vêtements puants que je sortis de la. J’osais fouiller dans mes poches puis me souvint n’avoir aucune pièce ou billet d’argent. Comment allais-je bien pouvoir rentrer chez moi ? Ma mère était passée me rendre visite. C’était la seule d’ailleurs. Je n’avais plus revu mon père et Amandine n’avait jamais fait le déplacement pour me voir. Ses nouvelles, je ne les avais que de ma mère qui insistait pour le dire qu’amandine trouvait le fait de venir me voir en prison traumatisant. Elle n’avait même pas essayé comment savait-elle qu’elle serait traumatisée ?
Malgré mes poches vides, je hélais un taxi. Il me regarda avec méfiance, ce que je comprenais. Qui voulait prendre dans son véhicule un individu ainsi fagoté ? Qui plus est devant la prison centrale ?
Moi : je n’ai aucune intention de vous agresser. Je viens de sortir de prison et souhaite simplement me rendre chez moi.
Lui : et tu es sûr d’avoir l’argent pour payer.
Moi : on fera un arrivé-payé. Une fois chez moi, je te donnerai l’argent
Lui : hum ça ne m’arrange pas qu’est-ce qui prouve qu’il y’a l’argent là-bas ?
Je me baissais pour mieux lui expliquer la situation mais c’était trop pour lui. Il démarra en trombe. Je pense qu’il sera bien difficile d’avoir un taxi pour rentrer chez moi. Après avoir essuyé plusieurs échecs, un homme âgé au bord de son taxi eut la gentillesse de me prendre avec lui. C’était avec soulagement que je m’asseyais sur le siège passager. Cet homme était bien bavard. Il parlait de tout ce qu’il voyait sur la route. Tout était bon pour un commentaire utile ou pas. La plupart du temps ces commentaires étaient superflus.
Lui : sinon pourquoi tu t’es retrouvé en prison ? Qu’as-tu bien pu faire ?
Moi : il s’agissait d’un mal entendu dont je n’ai pas vraiment envie de parler.
Lui : quand je regarde les films policiers on dit dedans que c’est ceux qui disent être innocents fort fort qui sont coupables
Moi : si vous le dites !
Lui : vous n’êtes pas très bavard !
Tout ce que je voulais c’était regagner ma maison le plus vite possible et non faire la causette à un vieil homme. Pour mieux lui exprimer mon désir je tournais la tête contre la vitre et fis semblant de regarder tout le paysage qui défilait. C’est alors qu’il mit la radio en marche. Il capta une chaîne qui diffusait de la musique en langue. Il ne manquait plus que ça. Il chanta les chansons, aussi fort qu’il ne pouvait, me donnant des céphalées. Enfin nous arrivions devant chez moi. Je demandais au chauffeur de rester là et me dirigeais vers la maison. Les gens dehors me regardaient étrangement. Ils essayaient de se cacher mais leur curiosité était bien aiguisée, cela était difficile. Je sonnais et c’est Leah, ma petite sœur qui ouvrit le portail.
Leah (surprise) : oh richard ! Qu’est-ce que tu fais la ?
Moi : c’est chez moi ici et c’est à moi de te poser la question. Où est maman ?
Leah ; elle est dedans
Moi : dis-lui de te remettre un billet de cinq mille franc pour que je puisse régler la course du taxi.
Elle disparut pour revenir plus tard avec ce que je lui avais demandé. Je m’empressais de remettre la somme au chauffeur qui fit encore un commentaire avant de me remettre ma monnaie. Je rentrais finalement chez moi. L’espace ! Comme ça m’avait drôlement manqué. Lorsque vous êtes plus de 15 dans une cellule il y’a de quoi s’extasier lorsque je mets les pieds dans mon salon. La maison est particulièrement calme. Je me demande où sont les enfants mais surtout ce que Leah fait ici. Je savais que maman était chez moi mais pas ma sœur.
Moi : Leah !
Leah : oui ?
Moi : qu’est-ce que tu fais ici ?
Maman (se montrant) : elle est venue avec moi ! Marie aussi est là. Comme il y’a de la place maintenant j’ai jugé bon qu’elles me suivent
Moi : de la place comment ? Les enfants dorment comment puisqu’elles sont là toutes les deux.
Maman : il n’y a plus d’enfants par ici
Moi (me levant) : quoi ? Comment ça ? Mes enfants sont où ? Ne me dis pas que cette chienne de violette les a entrainés avec elle sans ma permission. Elle verra quand je la traînerai en justice pour avoir la garde exclusive.
Maman : calme-toi ! C’est moi qui les ai mis à la porte de cette maison. Richard quand tu regardes ces enfants dit moi qui parmi eux te ressemble ? Qui te ressemble richard ? Regarde leur teint clair comme des métisses. C’est vrai que violette est claire mais de là à faire des enfants métisses, c’est quelque chose d’autre. Tout le monde s’en est rendu compte mais il n’y a que toi richard pour avoir les yeux fermés et crier partout ce sont mes enfants.
Moi : que veux-tu dire par là ?
Maman : que ce ne sont pas tes enfants richard ! Laisse leur mère se débrouiller avec eux.
Je restais silencieux et écoutais ma mère s’adresser à moi. Lorsque ma chère mère commençait, personne ne pouvait y mettre un frein. Elle finissait toujours par avoir raison même papa n’y arrivait pas. Il ne m’avait jamais traversé l’esprit que ces enfants ne soient pas les miens. Je promenais mon regard un peu partout et tombais sur nos photos de familles. Maintenant que maman faisait la remarque c’est tout à fait vrai qu’aucun d’entre eux ne me ressemblait. Je ne vais pas aller vite en besogne mais elle a quand même un point. Je n’avais jamais imaginé devoir demander un test de d’ADN. Je rangeais tout ça dans un coin de ma tête. Pour le moment j’avais terriblement faim et besoin de me reposer longuement. Heureusement que maman avait déjà préparé.
Je prenais ce repas comme si je n’avais jamais mangé au paravent. Comme quoi il faut apprécier les petites choses quand on le peut encore. Savais-je qu’un jour j’allais autant réclamer de la nourriture, de la bonne nourriture surtout. Je mangeais bien puis m’enfermais dans ma chambre, laissant ma mère et mes sœurs devant leurs feuilletons habituels. Avant de m’endormir je pensais encore à ma vie qui était complètement bouleversée en ce moment. Je n’avais même pas de téléphone pour joindre mon boulot. Encore heureux que l’un de mes oncles savait conduire et qu’il ramena ma voiture de Daloa. J’allais me reposer tout le reste de cette semaine et joindre le boulot ce lundi. J’allais devoir fournir une justification en béton pour expliquer ce pourquoi j’avais disparu. Je fini par m’endormir complètement. Mon sommeil fut vraiment long. J’avais enfin la possibilité de dormir sur un lit bien douillet. C’est le poids inattendu qui tomba sur moi tout à coup qui me força à me réveiller. J’arrivais à peine à croire lorsque Amandine se jetant sur moi m’annonça qu’on était à un autre jour. J’avais donc dormi d’hier après-midi jusqu’à ce matin.
Moi : qu’est-ce que tu fais ça ?
Amandine : ta sœur m’a appelée au téléphone pour me dire que tu étais rentré. Tu m’as manqué
Moi : tu ne trouves pas ça anormal que ce soit ma sœur qui t’annonce mon retour ?
Amandine : mais...
Moi : pas une seule fois tu n’es venue me voir même avec un panier de nourriture ! Comment dois-je prendre cela ? Qu’à chaque fois que je traverserai une épreuve tu ne seras pas à mes côtés ? Pendant tout ce temps je ne t’ai pas vu et Dieu seul sait combien j’avais besoin d’une épaule, que faisais-tu ?
Amandine : j’étais trop traumatisée quand on m’a dit qu’on t’avait arrêté. J’ai presque déprimé qu’on me prenne mon fiancé comme ça en plus le jour de notre fiançailles. (Triste) ne doute pas de moi s’il te plaît je serai là quel que soit le moment. C’est juste que là j’ai été un peu dépassée.
Moi : hum ! Laisse-moi me brosser les dents je reviens.
Je la laissais la et m’enfermait d’âge le douche. Quand j’étais loin d’elle dans cette cellule je m’étais convaincu de mettre fin à cette relation une fois que j’allais sortir mais maintenant qu’elle est devant moi, toute cette intention m’a quitté. C’était comme si je ne pouvais m’éloigner d’elle. Comme si je ne pouvais en aucun cas me séparer d’elle. J’en profitais pour prendre une douche. À ma sortie Amandine avait concocté un petit déjeuner qui sentait vraiment bon. Depuis que nous étions ensemble, c’était aujourd’hui qu’elle me faisait à manger. Elle me tira même la chaise et je pris place. Je n’avais aucune colère envers elle mais serrais quand même la mine pour qu’elle se sente mal vis à vis de son comportement.
Moi : ou sont ma mère et mes sœurs ?
Amandine : elles viennent tout juste de sortir faire des courses. Passe-moi ton assiette
Je me laissais faire aux soins d’amandine. Elle ne me laissa pas le temps de digérer qu’elle se retrouvais sur mes jambes. Tout doucement, elle se mit à descendre la fermeture de mon pantalon.
Moi : qu’est-ce que tu fais ?
Amandine : je me fais pardonner.,
Moi : je veux bien voir ça !
Il ne s’en est pas fallu plus pour qu’elle se mette à bouger sur moi. Elle me montra de quoi elle était capable là sur cette chaise. Elle m’arracha des cris malgré moi. Je la plaquais ensuite au mur dans ce salon et m’adonnais à lui faire plaisir à la lumière du jour. Les fenêtres étaient ouvertes, désolé pour les voisins un peu curieux. Amandine gémissait fortement au pont que je sois obligé de l’embrasser pour réduire tous ces bruits. Nous terminions notre course, couchés l’un à côté de l’autre dans mon lit, à reprendre notre souffle. Amandine se releva puis se mit s me caresser le torse.
Amandine : maintenant que tu es de retour, quand est-ce qu’on remet les plans du mariage sur pied ?
Moi : il me faut remettre de l’ordre dans mes affaires avant de voir tout ça !
Amandine (se relevant) : tu es en train de reléguer notre mariage au second plan ?
Moi : pas du tout ! Je veux juste arranger les trucs, aller voir mon patron avant de parler de tout ça !
Amandine : hum ! Au fait je n’ai pas vu quelqu’un venir frapper à la porte pour réclamer le loyer. A vrai dire j’avais peur puisque je n’avais rien sur moi.
Moi : où tu es n’est pas pour en location mais payé, la maison m’appartient.
Amandine : oh ok !
Moi : il serait possible que je prenne les enfants avec moi
Amandine (se crispant) : tous les trois ?
Moi : oui !
Amandine : mais nous n’aurons plus d’intimité maxime ! Trois enfants dans la maison nous ne pourrons même pas faire ce que nous avons fait aujourd’hui. Tout se passera dans la chambre ? Je ne suis pas encore vieille. Je n’ai pas besoin d’une monotonie.
Moi : dois-je en conclure que tu es contre ?
Amandine : hum...
Moi : bon je pense que nous allons en reparler une autre fois.
Je cogitais donc là-dessus. D’une part elle n’avait pas tort. Ces enfants devaient rester avec violette comme ça nous verrons quel homme la prendra encore chez elle avec autant d’enfants. Nous verrons bien. De plus elle a pris les enfants avec elle, sur quoi comptait-elle pour les nourrir et s’occuper d’elle. Son salaire de gérante de boutique de vêtements pour sa sœur ? elle est bien drôle.
Comme je l’avais décidé je me reposais tout le long de la semaine. Tout le monde prenait bien soin de moi, que ce soit ma mère mes sœurs ou encore Amandine. J’étais aux anges. C’est donc galvanisé et rempli d’énergie que ce lundi matin je démarrais la voiture pour me rendre au boulot. Ça faisait longtemps que je n’y étais pas venu et j’appréhendais vraiment la réaction de monsieur Mahi, mon patron. Je descendais de la voiture en mettant de l’ordre dans mon costume. Lorsque l’ascenseur s’ouvrit et que je commençais à longer le couloir, je lus tout de suite la stupéfaction sur les visages de tous ceux qui me voyaient. Nous nous saluons certes mais ils restaient crispés. Je passais mon bureau quand je constatais que celui-ci était ouvert. Par curiosité je m’arrêtais afin d’u jeter un coup d’œil. Quelle ne fut la surprise de voir mon bureau avec une nouvelle décoration, des photos d’enfants qui n’étaient pas les miens. Que faisait cette femme assise dans mon fauteuil ?
La dame : bonjour monsieur ! Puis-je vous aider ?
Moi : qui êtes-vous et que faites-vous dans mon bureau ?
La dame : ah vous devez être monsieur Ebrothié ! Je vous conseillerai je regagner le bureau du patron pour de plus amples explications.
Moi : cela rime à quoi en fait ?
La dame : excusez-moi Monsieur mais je ne suis pas habilitée à vous transmettre toutes ces informations. Comme je l’ai signifié, le patron pourra mieux vous éclairer.
Je quittais la femme en allant d’un pas décidé vers le bureau de monsieur Mahi ! Après toutes ces années que j’ai passées dans cette entreprise il ne pouvait pas me remplacer comme ça du jour au lendemain. Je comprenais que mon absence n’était pas appropriée mais tout de même ! On ne me peut pas me renvoyer alors que je ne suis même pas présent. Ça doit être forcément quelque part dans le droit du travail. Je poussais la porte et m’annonçais à sa secrétaire qui à son tour en avertit son patron. Après environ cinq minutes je fus reçu par monsieur Mahi qui m’invita à prendre place.
Mr Mahi : enfin nous vous revoyons ! Nous nous sommes beaucoup inquiétés de votre disparition soudaine. Que vous est-il arrivé ?
Moi : monsieur c’est tellement une longue histoire que je ne saurais par où commencer. Lorsque nous voyons les histoires de kidnapping au journal ou sur les réaux sociaux nous pensons que cela n’arrive qu’aux autres pourtant c’est aussi près de soi. J’ai été kidnappé et envoyé je ne sais où !
Mr Mahi : drôle d’histoire et vous avez été relâché comme ça du jour au lendemain ?
Moi : oui il s’était trompé de personne ! Il paraît que la personne qu’ils devaient kidnapper me ressemblait comme deux gouttes d’eau
Mr Mahi (peu convaincu) : ah je vois ! Et que puis-je faire pour vous aujourd’hui ?
Moi : je suis venu récupérer mon poste après cette absence indépendante de ma volonté.
Mr Mahi : je ne crains que cela puisse être possible.
Moi : je ne comprends pas !
Mr Mahi : monsieur Ebrothié, je vous ai fait confiance avec la comptabilité de cette entreprise depuis le début. Vous étiez l’un de mes employés les plus performants (sortant des documents de son tiroir) mais après un audit des comptes, il s’est avérée que vous avez trahi cette confiance. Regardez-vous même ! Prenez connaissance de ce document.
J’avais chaud tout à coup. C’est vrai que j’avais souvent pris de l’argent pour mes dépenses personnelles. Ces derniers temps mon salaire ne suffisait plus entre aider Salomé pour ses dépenses et aussi Amandine. De plus j’avais pris de l’argent pour acheter la maison dans laquelle amandine vit maintenant. Je n’avais pas prévu qu’on me jette en prison et qu’on fasse un audit alors que je n’étais pas là. Je comptais remettre l’argent au fur et à mesure. Tout est en train de se resserrer autour de moi. Je ne faisais que feuilleter le document sans y décrocher les yeux. En effet j’avais honte de regarder de nouveau mon patron tant j’étais conscient de l’ampleur de la chose. S’il portait plainte j’étais carrément foutu. Je devais donc le devancer.
Moi : je vous présente mes excuses monsieur Mahi. Je suis conscient d’avoir abusé de votre confiance et d’avoir utilisé ces fonds à des fins personnelles. Je vous en prie ne m’en tenez pas rigueur et ne portez pas plainte. Je m’engage personnellement à rembourser le moment qui manque dans les plus brefs délais.
Mr Mahi : je n’espérais pas plus ! Ce pendant vous allez devoir signer une reconnaissance de dettes et si dans trois mois, la totalité des fonds n’est pas obtenue, nous serons obligés de mener une action juridique contre vous.
Moi : je suis entièrement d’accord !
C’est ainsi que monsieur Amangoua du service juridique se présenta dans le bureau de monsieur Mahi pour me faire signer cette reconnaissance de dette. Je sortis de l’immeuble la tête très lourde. Je sortais d’un premier problème que déjà je tombais dans un second. Je ne savais plus où mettre la tête mais une chose était sûre, je devais mettre en vente cette maison dans laquelle amandine restait. Elle pourrait venir vivre avec moi dans la maison où je restais avec violette. J’avais l’impression d’étouffer dans ce costume. J’enlevais la veste nerveusement avant de la jeter sur la banquette arrière. Je démarrais rapidement pour regagner la maison. Je ne répondus pas aux questions sur le posait ma mère et m’enfermais ma chambre. Je devais reflechir.
...Deux mois plus tard...
Lui : ravis d’avoir mené à bien cette transaction avec vous !
Moi : merci à pour le paiement !
Je venais de lui tendre la clé de ma voiture. Je venais de vendre ma voiture à un homme qui m’avait contacté suite à l’annonce que j’avais postée sur les réseaux sociaux. Où j’en suis actuellement ? On peut dire qu’en trois mois les choses sont passées assez vite. J’ai été obligé de mettre l’appartement d’amandine en vente. Celle-ci n’a pas du tout apprécié et a même tapé une crise de colère lorsque je lui avais annoncé que le mariage n’aurait certainement pas lieu cette année. Je lui avais pourtant expliqué la situation dans laquelle je me trouvais. Je me souviendrai toujours, aussi longtemps que je serais en vie de cette phrase qu’elle m’a sortie sans cligner des yeux. « Je n’ai rien à faire avec un homme pauvre et vieux comme toi. Je retourne à Daloa ». Cela m’avait tellement affecté. Me voici donc, rentrant à la ma maison après m’être détaché de ma voiture.
L’appartement d’amandine mettait du temps à se faire vendre donc la société l’a simplement récupérée comme dommage collatéral. Selon leur estimation, j’ai encore beaucoup à verser. Je garde donc un quart de l’argent de la voiture sur moi et le reste sera renversé à l’entreprise.
Maman : je ne comprends pas pourquoi les problèmes s’abattent sur toi comme ça
Moi : je suis franchement à bout ! Je ne sais plus où donner de la tête.
Maman : c’est vraiment difficile hein ! Mais laisse-moi chercher une solution et on verra.
Alors que je m’apprêtais à lui répondre, l’on sonna à la porte. Leah s’empressa d’ouvrir. Dès que je vis des personnes sapées dans ces vestes, je compris qu’un autre problème venait de s’ajouter à la liste.
X : pouvons-nous parler à monsieur Ebrothié s’il vous plaît !
Moi : c’est moi
X : nous sommes les huissiers en charge des comptes de votre anciens entreprise. Nous avons en notre possession la promesse de remboursement que vous avez signée il y a trois mois de cela. Le temps qui était à votre disposition vient de s’écouler comme vous pouvez le voir sur le document. Cependant monsieur Mahi ne souhaite pas vous conduire devant la justice mais plutôt prendre cette maison comme collatéral. Nous vous demandons donc de prendre uniquement que vous effets personnels, c’est à dire vêtements et autre afin de vider les lieux. Si vous émettez une quelconque résistance la justice sera notre option.
Je ne savais que dire après toute cette tirade ! Je regardais ma mère ! J’étais vraiment à bout. Je venais de tout perdre même cette maison aussi. Je pense que c’était le coup de trop. Ça tombait sur moi comme une massue. Et dire que je venais de vendre ma voiture. Comment allais-je transporter toutes ces affaires. Je venais de perdre cette maison pour laquelle j’avais saigné. Toutes ces années durant lesquelles on m’avait coupé des sommes dans le salaire pour pouvoir courir la construction de cette maison étaient parties en fumée. Et dire que cette personne pour qui j’avais autant pris dans les caisses n’est même plus à mes côtés !
Maman : qu’est-ce qu’on fait ?
Moi : comme ils l’ont dit allons prendre nos affaires !
Maman : mais nous irons où ?
Moi : au village ! Sinon où encore ?
Je n’en revenais pas !
...Noëlle...
Cela fait trois mois que je pense à aller voir cette dame dont parlait maman et Émilie. En parlant de Émilie, son divorce a été prononcé il y’a deux semaines et cela malgré toutes les supplications de Jérôme et les démarches que ses parents à lui ont faites pour demander pardon. Maman a même essayé de faire entendre raison à sa fille mais il n’y a pas plus bornée que Émilie. En même temps je me dis que chacun a son degré de tolérance. Si elle estime que devoir composer avec l’enfant d’une autre n’est pas de son ressort, personne ne peut donc lui en vouloir.
Donc j’avais comme ça posé des questions anodines à maman pour avoir plus d’informations sur la dame en question et me voilà donc en train de prendre la direction de chez elle. Je n’avais pas envie de souffrir dans mon foyer. D’un côté je me disais sur peut-être lac chose me touchait que Emily car mine de rien elle était, un tantinet plus mauvaise envers Nancy que je ne l’étais. Je marchais donc dans ce coin insalubre jusqu’à arriver chez la dame. Je m’étais renseignée un peu partout pour trouver la cour exacte. Si j’avais demandé directement à maman elle ne m’aurait jamais répondu.
Je trouvais une jeune fille devant la maison de la femme., si je pouvais appeler cette cabane en bois ainsi
Moi : bonjour ma chérie. S’il te plaît je cherche une femme qui lance les Cauris. On m’a dit qu’elle habitait ici.
La jeune fille : c’est ma grand-mère mais il y’a quelqu’un à l’intérieur pour le moment ! Prends place en attendant que la personne sorte.
Malgré moi je m’assis sur ce tabouret peu recommandable.
La jeune fille : comprends-tu le malinké ?
Moi : non pourquoi ?
La jeune fille : ma grand-mère ne parle que ça donc je serai avec vous pour tout te traduire. Mais elle comprend quand on lui parle en français.
Moi : pas de soucis !
J’attendais patiemment mon tour jusqu’à ce qu’une femme d’une grande classe sorte de la cabane. J’admirais tous les bijoux qu’il y’avait sur cette femme. Si je l’avais vue dehors et qu’on m’avait dit qu’elle fréquentait ce genre de lieux, j’aurais été prête à mettre ma main au feu pour contredire la personne. Si une telle femme venait ici consulter c’est que la dame à l’intérieur devait être très forte.
La jeune fille : c’est ton tour !
Moi : ok
Elle m’indiqua ce qu’il y avait à faire. Laisser mes chaussures dehors et rentrer en prenant place sur la natte. Lorsque je m’assis, la dame me regarda longuement. Son regard était un peu trop insistant au point de me sentir mal à l’aise. Elle jeta ensuite les cauris au sol puis par-là en langue.
La jeune fille : ma grand-mère demande si ta grande sœur a finalement vu l’enfant de sa rivale
Moi (surprise) : en effet et c’est un peu pour ça que je suis là !
La dame sourie et parla de nouveaux
La jeune fille : elle dit que tu es la parce que tu as peur de vivre la même chose dans ta vie
J’étais encore plus surprise puisque je n’avais rien dit à qui que ce soit ! Je la laissais donc faire son boulot. Elle s’y connaissait.
La jeune fille : elle dit de ne pas t’en faire car elle ne voit pas d’orgueil dans ton cœur contrairement à ta sœur. Tout ce que tu as à faire est de demander pardon à ta belle-sœur car c’est d’elle en particulier qu’il s’agit !
Donc nous avions donc raison de penser à Nancy !
Moi : d’accord ! C’est seulement ça que j’ai à faire et rien d’autre ?
La jeune fille : oui ! Demander pardon en espérant que la belle-sœur accepte mais elle aussi a un très bon cœur donc il ne lui sera pas difficile de te pardonner. Cependant parle à ta sœur pour qu’elle mette son orgueil de côté sinon elle ne connaîtra pas la douleur de l’accouchement. Que ta mère aussi demande pardon ça fera double effet.
Moi : d’accord je comprends.
La jeune fille : elle ajoute aussi que tout comme ta belle-sœur te pardonnera, au moment venu du devras toi aussi lui pardonner et prendre sa défense auprès des tiens.
Je ne comprenais pas cette dernière phrase. Elle commenta que c’est tout ce qu’elle pouvait me dire. Je voulu remettre de l’argent mais la dame refusa gentiment en disant qu’elle faisait ça pour sa fille que j’étais. Je laissais cependant le billet à sa petite fille qui me remercia. Une fois ma visite achevée, j’arrêtais le premier taxi qui passait et donnait l’adresse de Jean-Philippe et Nancy ! Je pouvais bien les rater aujourd’hui mais j’allais rester là-bas et attendre qu’ils se montrent. Je devais coute que coute demander pardon à Nancy avant de rentrer à la maison. Le chauffeur me déposa donc devant le portail de la concession.
La servante se présenta à moi, me demandant ce dont j’avais envie comme boisson. Je voulais juste de l’eau oh. Je n’avais jamais retenu le nom de cette femme.
Moi : et ta patronne ?
Elle : dans sa chambre je vais l’avertir de votre présence
Moi : ok
Je descendis le verre d’eau en réfléchissant à ce que je pouvais bien dire. Il me fallait trouver les bons mots pour qu’elle puisse me pardonner. Mine de rien maintenant que je me mets à sa place j’aurais eu mal qu’on me traite comme nous l’avions traitée. C’est lorsque quelque chose te touche particulièrement que tu arrives bien comprendre l’ampleur de la chose. Lorsque j’ai vécu cette scène avec Émilie à l’hôpital je me suis imaginée à sa place. Je n’aurais pas pu supporter. Ça fait mal que quelqu’un d’autre puisse donner à la personne qui compte le plus pour toi, quelque chose que tu n’arrives pas à lui donner. Je revins à moi lorsque je te dis mon prénom !
Nancy : tu sembles bien perdue dans tes pensées Noëlle !
Moi (la regardant) : oh excuse-moi !
Je marquais un arrêt en la voyant mieux. Je failli avaler ma salive de travers. Je rangeais cependant mes émotions. Elle s’assied dans le fauteuil face à moi.
Nancy : la fille m’a dit que tu étais là pour me voir !
Sans réfléchir je descendis sur mes genoux. Je lu la stupéfaction sur le visage de Nancy !
Moi ; je suis là pour te demander pardon Nancy ! Pour te demander pardon pour toutes ces fois ou mes paroles t’ont blessée ou t’ont fait couler des larmes. Je sais que je viens un peu tard après toutes ces années mais crois-moi je suis sincèrement désolée. Je suis une femme comme toi et j’aurais dû y penser à deux fois avant de sortir des paroles blessantes ou encore avant de me comporter comme la pire des idiotes. Je t’en prie Nancy ne garde pas de rancœur contre moi. Trouve quelque part la force de me pardonner. Même si ce n’est pas aujourd’hui, que tu puisses me pardonner quand tu seras prête.
Nancy : relève toi Noëlle ! Tu ne vas pas rester à genoux comme ça toi la grande go ! Si un pointeur passe par là et qu’il te voit comme ça le charme va disparaître hein.
Elle m’arracha un sourire et m’aida à me relever.
Nancy : écoute tu es comme une petite sœur pour moi et le geste que tu viens de faire là jamais je n’aurais pensé que tu l’aurais fait. J’avoue que je vous en ai voulu pour tout ce que vous m’avez fait vivre et supporter. C’est un grand pas que tu viens de faire. Tout le monde n’a pas cette capacité-là. Que ton cœur demeure tranquille. Je te pardonne déjà n’ai pas peur.
Moi : oh merci ! Merci énormément Nancy !
Je restais parler avec elle de tout et de rien. Elle était vraiment drôle. Je me demande pourquoi je n’ai pas vu ce côté-là chez elle ou si je me suis simplement laissée entraîner par la tendance. Puisque maman ne l’aimait pas et Émilie aussi je devais donc être contre elle. Je fini par demander la route et rentrais très rapidement à la maison. Maman et Émilie étaient devant la télévision.
Moi : vous ne croirez jamais ce que j’ai vu de mes propres yeux aujourd’hui
Émilie : encore toi ! À chaque fois que tu sors de cette maison tu dois toujours revenir avec une nouvelle
Moi : cette fois ci c’est le summum oh
Maman : Noëlle il faut parler maintenant !
Moi : Nancy est enceinte !
Maman : QUOI ?
Émilie : krkrkrkrkrkrk tu es bien idiote toi ! Un ventre vide comme ça si en après toutes ces années elle n’a pas pu tomber enceinte ce n’est pas aujourd’hui qu’elle le sera.
Moi : ce n’est pas gentil Émilie ! Je te dis que j’ai vu de mes propres yeux ! Elle a un ventre qui peut faire cinq mois comme ça !
Maman : Noëlle tu racontes quoi comme ça ? Tu es allée faire quoi même chez eux d’abord ?
Moi (mentant) : je devais passer remettre mon cv pour un stage que Philippe doit me trouver. Si tu veux appelle-le et tu verras que ce que je dis est vrai. Nancy est enceinte