CHAPITRE 36: TRAVAILLER DANS L'OMBRE.
Write by L'UNIVERS DE JOLA
CHAPITRE 36 : TRAVAILLER DANS L’OMBRE .
**LESLIE OYAME**
Nous venons d’arriver à Libreville et présentement il est en train de rouler dans la ruelle qui conduit à la maison de ses parents. Nous sommes directement venus ici et n’avons pas pu nous changer, c’est donc la tenue que j’avais au boulot vendredi que j’ai remis au corps.
Moi : (Tournant ma tête vers lui) On n’a même pas pu passer à la maison pour récupérer leurs cadeaux.
Arsène : Ce n’est pas grave, de toutes les façons ils recevront des cadeaux ici et quand vous allez rentrer à la maison, ils prendront ça là-bas.
Moi : Et pour tes parents ?
Arsène : J’avais prévu leur remettre une enveloppe de 100 mille. Je ne voulais pas me prendre la tête à chercher ce qui plairait à chacun, au moins avec l’argent , chacun achète ce qu’il veut.
Moi : Je vois.
Arsène : Mais par contre je n’ai pas eu le temps de prendre des enveloppes.
Il a garé près d’un boutiquier et est descendu pour aller en acheter avant de revenir avec 6 enveloppes blanches et un stylo qu’il m’a tendu. J’ai pris.
Moi : Je fais quoi avec ?
Arsène : Tu écris le nom du destinataire de la part de Leslie et Arsène, puis tu ajoutes un truc comme bonne fête ou joyeux Noël, tu mets l’argent et tu scelles.
Moi : L’argent est où ?
Arsène : Dans le coffre devant toi, l’enveloppe kaki qui est à l’intérieur .
J’ai ouvert la boîte à gant et j’ai vu l’enveloppe. Je l’ai ouverte et il y avait plein de billets à l’intérieur. Donc depuis vendredi que je monte et descends de ce véhicule, je ne suis pas au courant qu’il y avait l’argent à mes genoux ? J’ai compté 10 billet de 10 mille et j’ai mis dans chaque enveloppe. 600 milles en tout. Il restait encore un peu plus d’un million dans la grande enveloppe. L’enfant là aime dépenser, il a pris plus de 2 millions pour les fêtes seulement, si on compte les 600 milles que je viens de mettre dans les enveloppes, les vélos et les ballons de foot qu’il a pris aux garçons et l’ordinateur de Lucrèce, sans compter les cadeaux qu’il a pris pour les deux enfants d’Ebouma et ce qui reste, je pense même que c’est 3 millions. Il ne peut pas dépenser dans le désordre, il a une ferme à agrandir et des employés à payer.
Moi : Les enveloppes sont pour qui ?
Arsène : Papa, maman, Reine, Lucia, tonton Demba (leur gardien) et tantine Nadine (Leur dame de ménage)
Tout le monde a eu 100 mille sans distinction. Il m’a donné les noms et j’ai écris dessus en ajoutant un joyeux Noël.
Moi : (Regroupant les enveloppes) Tiens, c’est bon.
Arsène : Je fais quoi avec ?
Moi : Oh, mais j’ai fini d’écrire.
Arsène : Attrape, c’est toi qui va les leur donner, ce n’est pas moi.
Je l’ai regardé un moment en silence en comprenant ce qu’il voulait faire. Il voulait qu’on pense que le geste vienne de moi histoire de me faire gagner un peu plus de poids dans sa famille.
Moi : Merci.
Arsène : (Me regardant) Pourquoi ?
Moi : D’être toi, j’ai vraiment beaucoup de chance de t’avoir rencontré.
Arsène : (Souriant) Ça fait plaisir à entendre ma Douce. Ranges les enveloppes dans ton sac.
Moi : (M’exécutant) Ok. Je rends l’enveloppe kaki où elle était ?
Arsène : Non.
Moi : Je fais comment avec ?
Arsène : Tu prends, c’est ton cadeau de Noël.
Moi : (Le regardant avec les grands yeux) Sérieux ?
Arsène : Oui. C’est ton cadeau.
Je l’ai regardé un moment avant que mes lèvres ne s’étirent en un large sourire montrant toutes mes dents dehors. Tout contre fait, il connaît dépenser l’argent, il ne prend pas ça pour faire le désordre, c’est bien. J’ai passé ma main sur sa tête pour la caresser avant de lui faire un baiser passionné sur les lèvres, l’enfant là sait comment m’exciter. Là tout de suite, j’ai envie de faire l’amour et il l’a senti, il a donc dû mettre fin au baiser.
Arsène : (Souriant) Calme-toi ma Douce, ce soir nous allons reprendre.
Moi : (Souriante) D’accord. Et merci beaucoup pour le cadeau, je l’adore, c’est toi le meilleur.
Arsène : Je suis content de te faire plaisir.
Moi : (Faisant la moue)Du coup, je me sens un peu mal de ne pas t’avoir pris un cadeau aussi.
Arsène : (Souriant) Ne t’inquiètes pas pour moi, j’ai déjà reçu mon cadeau ce week-end.
Moi : (Le regardant) Ah bon ?
Arsène : (Remettant sa ceinture) Oui, un cadeau d’une valeur inestimable.
Moi : Et c’est quoi ton cadeau ?
Arsène : (Mettant le contact un large sourire sur les lèvres) Toi. (Tournant sa tête vers moi) Tu es mon cadeau Leslie.
Mon cœur s’est mis à cogner fortement dans ma poitrine. Seigneur, c’est quoi que j’ai fait de bien dans ma vie pour mériter un homme comme lui ? Parfait sur tous les plans ? Je suis tellement émue que les larmes me montent aux yeux et coulent le long de mes joues.
Arsène : (Me caressant le visage) Eh mon cœur, pourquoi tu pleures ?
Moi : Je pleure parce que je t’aime Arsène, c’est l’amour qui me fait pleurer.
Arsène : (Essuyant mes larmes) D’accord, mais arrête déjà, tu ne vas pas arriver chez tes beaux parents avec les yeux rouges et on dira que ton homme te maltraite.
Moi : (Souriant en essuyant mes larmes avec lui) Je me battrai personnellement avec la personne qui osera dire un tel mensonge sur toi.
Nous avons éclaté de rire tous les deux et il m’a fait un bisou sur le front avant de reprendre la route et nous sommes arrivés chez ses parents 1 minutes plus tard. Les garçons et Lucrèce sont venus nous faire des câlins avant que nous ne partions vers les autres. En plus de sa famille, il y avait deux oncles à lui avec leurs épouses, deux jeunes femmes qui m’ont été présentées comme les amies de Reine et le fils de l’une d’entre elle. Il m’a présenté à tous comme sa petite amie et la mère de ses trois enfants. Une des choses que j’apprécie énormément chez Arsène, c’est sa façon de traiter Lucrèce. Depuis le jour où on avait eu cette mise au point après la signature de ce fameux contrat, il n’a jamais fait la différence entre eux. Toutes les fois où il emmenait des choses à la maison, Lucrèce était toujours comptée. Et dès l’instant où il l'avait présenté à sa famille comme étant ma fille, il l’a aussi prise comme la sienne au même titre que les jumeaux. Ça prouve à suffisance combien c’est un homme bon, il n’est pas obligé de le faire mais il le fait et je lui en suis reconnaissante.
Nous avons échangé des cadeaux et nous nous sommes excusés auprès de ceux à qui nous n’avons rien donné car nous ne savions pas qu’ils devaient être présents. Ses parents nous ont également remis des cadeaux, j’ai reçu une jolie chaînette et des boucles d’oreilles de la part de son père et sa mère et une longue perruque brésilienne ainsi qu’un sac à main de Reine. Ils m’ont dit qu’ils étaient contents que je sois en couple avec leur fils et frère parce que le célibat et le désordre chronique voulait déjà le tuer. Nous avons ri.
Reine : C’est même à cause de lui que moi aussi je n’arrivais pas à me mettre en couple, c’était lui qui m’attachait.
Nous avons encore ri.
Irène : Ça c’est sûr. Il nous a tous attaché ici, voilà le père de Dylan qui tourne on ne sait pas ce qu’il cherche et Ulrich (le gars de Rainha) qui traine. Tout ça c’était lui.
Arsène : (Riant à mes côtés) Vous avez des vrais problèmes.
Nous sommes restés chez eux jusqu’à 22h avant de prendre congé et rentrer à la maison. Demain il y a boulot. Les enfants sont restés, ils vont rentrer mercredi vu qu’il sont en vacances.
Moi : Bébé, vu que les enfants ne vont rentrer que mercredi, on reste ensemble les deux prochains jours non ?
Arsène : (Souriant) Je m’apprêtais à te faire la proposition. On va chez toi ou chez moi ?
Moi : Chez toi mais par contre il faudra que je passe à la maison pour prendre quelques tenues pour le boulot.
Arsène : Ok, donc on va d’abord chez toi.
Moi : Oui.
Il a conduit jusqu’à la maison où je me suis changée et j’ai pris quelques tenues. J’ai caché l’argent dans ma chambre car je compte l’utiliser pour avancer dans les travaux de ma maison. Je vais appeler Éric d’ici là pour faire un versement. Les travaux avancent très bien et les murs sont déjà en train de monter, je suis trop contente de voir la vitesse à laquelle les travaux avancent. À ce rythme, elle finira bien plus vite que le temps estimé. Moi qui comptais deux ou trois ans, je pense que d’ici les vacances prochaines, ma maison sera terminée et je vais quitter la location. C’est une bonne chose car ça évitera aussi à Arsène de dépenser pour le loyer ici. Avant je m’en foutais de savoir qu’il dépense à tort et travers mais maintenant non, il travaille dur pour gagner son argent et il ne va pas dépenser ça facilement dans les locations comme ça. J’ai emballé mes choses et je suis ressortie de la chambre pour le trouver au salon puis nous sommes partis tous les deux chez lui. Dès demain je vais afficher mes nouveautés pour me rendre au boulot, les gens doivent voir que mon gars ce n’est pas la pacotille et sa famille même c’est des gens valables. J’ai apprêté ma tenue et j’ai fait de même avec pour lui. Il était allongé sur le lit et me regardait avec un sourire sur les lèvres.
Arsène : Ce que tu commences là est-ce que tu vas terminer ?
Moi : Quoi ?
Arsène : Préparer ma tenue la veille pour que je la porte le lendemain ? Parce que je t’avertis , je prends très vite goût aux bonnes choses.
Moi : Toutes les fois que je viendrai ici, je vais préparer ça.
Arsène : Et quand tu ne seras pas là ?
Moi : On va le faire par téléphone.
Arsène : Ok ma nouvelle styliste. On peut maintenant aller prendre une douche pour dormir ?
Moi : (posant la montre) Ok. Allons y. Viens me dévêtir stp.
Arsène : (Se levant en élargissant son sourire) Toi tu as une idée derrière la tête.
Moi : (Allant à sa rencontre et posant ma main sur sa poitrine pour le caresser en mordillant ma lèvre inférieure et rétrécissant mes yeux) Moi là ? Du tout, je n’ai pas une idée derrière la tête (Ôtant son haut) J’ai au moins une demie douzaine d’idées qui me traversent l’esprit en ce moment et que j’ai envie de te faire.
Arsène : (Retirant ma robe en souriant) J’ai hâte que tu me montres tout cela.
Moi : (Le prenant par la main après avoir tout retiré) Viens avec moi.
Je l’ai entraîné dans la salle de bain avant de fermer la porte derrière nous. Ce qui s’est passé entre nous là-bas est interdit aux moins de 30 ans. C’est dans la douche que nous avons dormi car nous n’avons pas pu marcher jusqu’à la chambre, nous avons dormi dans la baignoire. Le lendemain, nous nous sommes levés, avons pris une douche et sommes sortis pour nous habiller. Il n’arrêtait pas de me regarder, sourire et bouger la tête.
Moi : Quoi ?
Arsène : (Bougeant la tête en boutonnant sa chemise) Non rien.
J’ai fini avant lui et je suis descendue pour aller rapidement nous faire à manger. Il est descendu plus tard avec nos affaires qu’il a posé sur les fauteuils avant de venir à la cuisine pour prendre de l’eau à boire. Il a repris à me fixer en bougeant la tête.
Moi : Il y a quoi Mfoula ?
Arsène : (Sortant de la cuisine) Rien.
Je l’ai rejoint plus tard au salon avec la nourriture et nous avons mangé avant de débarrasser, rincer et partir. Il m’a déposé au boulot et m’a embrassé sur la bouche pendant un bon moment puis il m’a souhaité une bonne journée et est parti pour son boulot en me disant qu’il viendrait me chercher pour le déjeuner. Je suis rentrée dans la banque et toutes les têtes se sont tournées vers moi, je brillais de la tête aux pieds et sentais l’argent et le luxe à plein nez. Le sourire même sur mes lèvres était plus large que celui des deux semaines précédentes et si le bonheur était transmissible par le regard c’est que tout ceux qui m’ont regardé aujourd’hui allaient en être submerger car actuellement il court sur toutes les fibres de mon corps : L’effet Mfoula.
Moi : (Souriante) Bonjour à tous et joyeux Noël.
Eux : Bonjour et merci.
Créole : (Me regardant de la tête aux pieds) Alors là. Tu t’es lavé dans une piscine d’argent et de bonheur ou quoi ? C’est comment tu brilles comme ça ? Il faut aussi nous donner le secret.
Moi : (Large sourire) Mon secret tient sur trois lettres : A.B.M.
Je l’ai dépassée et je suis allée à ma place pour prendre mon service. Peu avant la pause je suis allée parler avec monsieur Rogoula, d’abord pour m’excuser de ce qui s’est passé le vendredi et ensuite pour lui dire que nous deux ce n’est pas possible.
M. Rogoula : Tu es en couple avec ce type ?
Moi : Oui.
M. Rogoula : Et c’est du sérieux ?
Moi : Oui.
M. Rogoula : Je vois et c’est vraiment dommage, j’avais espéré que tu puisses me donner une chance mais bon.
Moi : (Silence)
M. Rogoula : Je vois. En tout cas tu peux retourner à ton poste.
Je me suis levée et je suis partie. Une bonne chose de faite. Je suis heureuse avec mon gars dans ma relation et je ne veux pas que quoique ce soit puisse gâcher mon couple, je ne le permettrai pas donc toutes les mauvaises herbes qui gravitent autour là mieux j’arrache ça vite fait pour protéger mon jardin. Je ne ferai pas la même bêtise qu’Eve qui a été chassée de l’Eden, mon Eden à moi, personne n’y touchera. J’ai repris mon service et un peu plus tard Mfoula est venu me chercher pour la pause.
Arsène : Il y a un de mes collègues qui se joindra à nous tout à l’heure , J’espère que ça ne te dérange pas.
Moi : Du tout, ça me ferait plaisir de voir et discuter avec un de tes collègues. Ce sera aussi l’occasion pour moi de savoir si tu fais un bon boulot ou si tu glandes.
Arsène : (Souriant) C’est sûr. J’ai la tête d’un glandeur moi ?
Moi : (Caressant son visage) Si tu travailles aussi bien que tu fais l’amour alors non.
Arsène : (Souriant en tenant mon menton) C’est exactement la même chose.
Moi : (Souriante) Alors tu es un dieu.
Voix : (Se raclant la gorge) Hum-hum-hum.
Nous avons tous les deux levés les yeux dans sa direction pour voir un assez bel homme qui se tenait devant nous.
Lui : Je peux m’asseoir ?
Arsène : Assieds-toi.
J’ai compris que c’était le collègue en question.
Arsène : Bébé je te présente Barthélémy mon collègue dont je t’ai parlé, Barth, Leslie, ma femme.
On s’est regardé et on s’est salué. J’ai tout de suite vu que je lui avais tapé dans l’œil à sa façon de me regarder.
Moi : (Souriante) Je suis ravie de faire votre connaissance Barthélémy.
Barthélémy : Moi de même Leslie et permet moi de te dire que tu es très belle. Je comprends pourquoi Mfoula est tombé. (Regardant Arsène) Félicitations djo, il y a du niveau.
Arsène : (Tenant ma main) Je sais.
Il a ensuite fait signe à une serveuse qui s’est approchée et nous avons passé commande.
Arsène : (À lui) Pourquoi tu as mis du temps comme ça avant d’arriver ? J’ai fait un détour mais je suis arrivé avant toi.
Barthélémy : Mon entretien avec le dernier candidat a pris beaucoup plus de temps que prévu. Le petit que j’ai reçu a un bon dossier mais aucune expérience pour le poste.
Arsène : (À moi) C’est lui le responsable des ressources humaines à la boîte.
Moi : Je vois.
Barthélémy : J’ai essayé de discuter avec lui et je l’ai trouvé vif d’esprit mais le manque d’expérience joue en sa défaveur. Celui que j’ai eu avant lui avait l’expérience mais son profil ne disait rien de bon.
Arsène : Le jeune là n’avait même pas fait des stages ou un truc du genre ?
Barthélémy : Non pas vraiment, il sort tout juste d’école et vient d’avoir son diplôme. Il y a bien des petits trucs ça et là dans son dossier mais rien de concret, il me disait que c’était assez difficile pour lui d’avoir des stages solides car personne ne voulait lui donner sa chance par manque de piston.
Arsène : C’est vrai que de nos jours, il faut avoir soit un nom soit un piston pour obtenir quoi que ce soit.
Barthélémy : Malheureusement il n’ a ni l’un ni l’autre et le prendre pour un tel poste sans aucune expérience c’est prendre un gros risque pour la boîte. Je serai obligé de le recaler même si Loyd Mbazogho m’a vraiment fait une très bonne impression.
Dès que j’ai écouté ça, mon cœur a raté un battement dans mon cœur. Ils sont en train de parler de mon petit frère. Les dernières nouvelles que j’avais eu de lui c’était quand mes parents m’avaient chassé de la maison avec ma grossesse quand j’avais perdu mon travail. Il venait tout juste de gagner le bac. J’avais également coupé les ponts avec lui quand cet ingrat avait préféré défendre ma petite sœur plutôt que moi. J’ignorais qu’il avait quand même poursuivi à l’université . Malgré tout je suis contente d’apprendre qu’il n’a pas suivi la voix de ses frères et ses parents, au moins je n’ai pas fini mon argent et mes paroles sur lui cadeau. Donc il cherche le travail et n’a aucune expérience. Je sais combien c’est dur de trouver un travail dehors ici, même ceux qui ont une expérience chôment alors ne pas en avoir c’est compliqué. J’ai écouté leur conversation jusqu’à ce que nos commandes viennent. Ils ont fini par changer de sujet pour aborder des sujets plus généraux pour me permettre de participer à la conversation. À la fin du repas, Arsène s’est déplacé et est allé aux toilettes.
Barthélémy : (Me fixant intensément) Tu es vraiment très belle Leslie.
Moi : Vous me l’avez déjà dit.
Barthélémy : Donc tu insiste avec le vouvoiement ?
Moi : (Silence)
Barthélémy : Tu sais j’aime bien Arsène et c’est quelqu’un que je respecte beaucoup, mais la vérité est que tu m’as tapé dans l’œil et que tu me plais Leslie. J’aimerais stp que tu me donnes ton numéro de téléphone pour que je puisse t’appeler plus tard afin que toi et moi nous discutions dans un endroit calme.
Je l’ai regardé et je n’ai pas pu m’empêcher de sourire. Regardez moi un cancrelat comme ça, donc quand il se regarde là il pense qu’il peut être au même niveau que mon dieu ? Voilà le serpent de Ève qui est là comme ça, il est sorti de son trou pour essayer de venir me voler mon jardin.
Moi : C’est quoi ton prénom déjà ?
Barthélémy : Barthélémy.
Moi : Barthélémy, quand toi tu te places devant le miroir chaque matin et puis tu arrives au bureau et tu vois mon homme, tu vois qu’il peut avoir une comparaison entre vous ? Les jeunes garçons d’aujourd’hui je ne sais pas le courage que vous avez quoi et puis vous pensez que vous pouvez vous asseoir à la même table que vos aînés pour essayer de convoiter des choses qui vous dépassent. Regarde si je ne t’insulte pas copieusement hein c’est par respect pour lui qui est un homme et un vrai et non un garçonnet qui pense que parce qu’il a enfilé costume et cravate peut participer à la course des adulte. C’est donc la première et la dernière fois que tu oses me parler pour me dire des conneries. Maintenant je ne vous (insistant sur le vous) permets pas de me tutoyer ni dans cette vie ni dans la prochaine, j’espère que je me suis bien fait comprendre. N’importe quoi.
Après ça Arsène est revenu et nous sommes partis tous les deux en disant au revoir à son rigolo collègue là. Il m’a déposé au boulot et est retourné. J’ai repris mon boulot jusqu’à l’heure de la descente où il est venu me chercher pour me conduire chez lui. Nous nous sommes changés et j’ai fait à manger. Nous avons discuté avec les enfants avant de passer à table. Nous avons tout nettoyé puis nous sommes allés nous poser sur les coussins, j’étais assise entre ses jambes et adossée sur sa poitrine, on regardait un film en se caressant.
Moi : Bébé ?
Arsène : Hun ?
Moi : Dis moi, il n’y a pas moyen de faire que le jeune homme dont vous parliez aujourd’hui ton collègue et toi soit retenu.
Arsène : La vérité c’est que c’est un poste important et sans expérience ce n’est pas possible qu’il soit retenu malheureusement. À moins qu’il ait quelqu’un de l’intérieur qui appuie sa candidature et qui décide de le parrainer, ce n’est pas évident.
Moi : Je vois. Mais dis moi, tu ne pourrais pas le faire ?
Arsène : Moi ?
Moi : Oui.
Arsène : Tu connais ce type ?
Moi : Non, je ne le connais pas. Mais je trouve ça injuste qu’on refuse de donner sa chance à quelqu’un par manque de nom ou de piston. Pour avoir une expérience professionnelle il faut avoir la chance d’avoir eu un boulot avant, mais c’est difficile parce que personne ne veut te donner une chance de faire tes preuves parce que tu n’es pas connu. Tu sais, quand on s’était rencontré au snack cette première fois, je travaillais comme conseiller client dans une agence de téléphonie mobile, et j’avais eu le job par piston car moi aussi je n’avais pas un nom reconnu. Mais pendant la grossesse des jumeaux, j’ai perdu mon boulot parce que mon chef voulait coucher avec moi pour me maintenir et j’avais refusé. J’avais accouché et j’avais fait deux ans à la maison pour m’occuper des jumeaux, quand j’avais cherché un autre travail dans mon domaine, on m’a recalé parce qu’on me demandait 3 ans d’expérience et moi j’en avais que 2 plus un trou de 2 ans dans mon CV. J’ai tourné en vain pendant des mois avant de travailler comme rayonniste dans un magasin en Nkembo vu que je devais payer mes charges et nourrir les enfants. C’est là-bas que j’ai refait une formation du soir pour être caissière, mon patron de l’époque m’avait pistonné dans une gaboprix après mon diplôme et de là-bas j’ai eu l’expérience pour la banque où je suis. Je te dis tout ça par ce que je sais ce que c’est d’être à la recherche d’un boulot sans avoir quelqu’un pour t’appuyer. Le jeune homme s’est battu pour arriver où il est et ton collègue a dit qu’il l’a trouvé vif, il n’a peut-être pas d’expérience pour le moment mais si comme tu dis, il trouve quelqu’un pour le parrainer et lui donner sa chance, il pourra apprendre et espérer un avenir meilleur pour lui et sa famille comme je l’ai fait pour mes enfants.
Arsène : (Après un moment) Passe moi mon téléphone stp.
J’ai pris et je lui ai donné. Il a appelé son cancrelat de collègue là pour lui dire qu’il aimerait appuyer la candidature du jeune dont ils ont parlé. Il a dit qu’il allait le parrainer et prendrait sur lui la responsabilité des actes qu’il commettrait. Après ça, il a raccroché et a posé le téléphone.
Arsène : C’est bon. Nous allons le rappeler demain et je le prendrai sous mon aile.
Moi : (Soulagée) Merci.
Arsène : (M’embrassant dans le cou) Merci à toi, je suis content de savoir que tu es une femme avec un grand cœur. Je t’aime encore plus ma Douce.
Moi : (Me retournant pour le regarder) Je t’aime aussi bébé.
Je l’ai ensuite embrassé. Même si je ne veux plus rien avoir avec cette famille, je suis contente et rassurée que mon petit frère n’a pas fini délinquant et qu’il vient de trouver un travail.
Arsène : (Me tenant par les hanches un sourire sur les lèvres) On part à la chambre et tu me refais ce que tu m’as fait hier ?
Moi : (Souriant) Vous on ne vous montre pas les bonnes choses une fois hein ?
Arsène : (Se levant et me soulevant dans ses bras) Non, j’en veux, encore et encore.
Moi : (Riant aux éclats) Tu es un vrai fou.
Arsène : (Montant les marches d’escaliers ) Je suis à la bonne école…