Chapitre 38

Write by Les Chroniques de Natou

Suite, Chapitre 38


Aussitôt, Cathy avait raccroché au nez à maman Ngantsop. Elle était restée ferme sur sa décision et c'était difficile de l'en dissuader. Quelles autres solutions allions nous trouver ? Là était la véritable question. Au bout d'un moment, Eric me signala qu'il était temps de rentrer :

      - Natou, il faut que tu ailles te reposer! Allons-y ! Me chuchota t-il à l'oreille. 

      - D'accord ! On y va, bb !


Nous avons dit au-revoir à Rollande, Noëlle et leur mère qui était restée inconsolable. Rollande était à deux doigts de la mort et la seule issue était Cathy. Mais malheureusement pour elle, Cathy n'était pas sur le point de lui apporter son aide. Noëlle se leva pour nous accompagner jusqu'à la voiture d'Eric qui était garée à l'extérieur :

      - Natacha, tu vas mieux ?

      - Oui, Noëlle ! Ça va mieux déjà. J'ai préféré m'arrêter d'abord ici après ma sortie de la clinique et rentrer ensuite. Car si j'étais rentrée à la maison directement, j'aurais eu la flemme pour ressortir. Je suis vraiment désolée pour Rollande. Je n'ai pas réussi à faire changer d'avis à Cathy. Lorsqu'elle me parlait, je voyais dans ses yeux une profonde haine; je ressentais un immense acharnement ainsi q'une amertume  indescriptible... 

      - J'essaie de la comprendre, Natou ! Aujourd'hui Rollande ne récolte que ce qu'elle a semé. Et le pire c'est que mon père l'encourageait... 

      - Il est où ton père ? Je ne l'ai pas vu !

     - Il a voyagé d'urgence car depuis un certain temps, il présente des symptômes de maladie que je ne saurais expliquer. Nous attendons qu'il rentre dans une semaine. On en saura plus à son retour. 

     - Ok d'accord. A plus tard alors, Noëlle !

     - Ok, Natou !


Nous sommes rentrés immédiatement à mon appartement et Eric a ouvert la porte pour que nous puissions entrer. Il m'a aidée à ranger mes choses puis est resté papoter avec moi un tout petit peu :

     - Malgré tout ce que Rollande a tenté contre toi, tu ne lui en veux pas et tu continues de plaider quand même en sa faveur. Tu as si bon coeur, ma chérie ! Des fois tu m'étonnes, et je me demande comment tu fais pour ne pas garder rancune aux gens. 

      - Tu sais bb, j'ai appris à simplifier certaines choses et à laisser au temps le soin de donner à chacun ce qu'il mérite . Je sais que Dieu me protège et qu'il prendra toujours soin de nous. Voilà pourquoi il se chargera aussi de nos ennemis. Ce n'est pas à nous que doit revenir la vengeance... Je ne me réjouis pas du malheur de Rollande mais elle aurait pu eviter tout ça. Je vais continuer à écrire à Cathy pour qu'elle change d'avis.  Mon souhait est de voir Rollande retrouver la santé car sa souffrance me fait de la peine. Je ferai tout mon possible pour convaincre Cathy.... 

     - Espérons aussi que Rollande change réellement si jamais tu réussis à convaincre Cathy.  


Alors qu'on parlait, mon téléphone se mit à sonner et je me sentais obligée de décrocher car c'était sûrement Mohamed :

         - Allô ?

         - Oui Natacha ! C'est moi, Mohamed.

         - Oui je sais ! 

         - Juste pour te dire que l'argent a déjà été transféré en ton nom. Donc il faudra le récupérer et ouvrir un compte où tu déposeras cet argent le temps que  je revienne. 

       - D'accord ! Je le prendrai demain matin. Je suis très fatiguée actuellement... Je viens d'arriver chez moi.

       - Ok ! Je voulais juste te le confirmer. Bonne soirée 

       - Merci, Mohamed ! Meilleure à toi aussi.          


Après l'appel, je me suis allongée sur le canapé et je me suis assoupie tandis qu'Eric, lui, somnolait déjà assis sur le fauteuil près de moi. Alors que nous essayions de dormir, je reçus un message whatsapp. Je me suis hâtée de prendre mon téléphone posé sur la table juste en face de moi pour lire le message qui m'était destinée.  En l'ouvrant, j'ai constaté que ça venait d'un numéro non enregistré dans mon répertoire. Je me demandais bien qui ça pouvait être et comment cette personne avait eu mon numéro. Le message disait : <<Coucou, mon amour impossible ! Comment vas-tu ? Tu me manques et même malgré le fait que tu sois enceinte tu me donnes toujours envie de te faire l'amour >>.

J'ai donc pris la peine de répondre au message dont j'ignorais l'expéditeur :

       - A qui ai-je l'honneur ? Et comment avez-vous eu mon numéro ?

       - Donc, Natacha tu n'as vraiment plus mon numéro ? Pourtant j'ai toujours le tien !

       - C'est qui au juste ?

       - C'est Samuel ! 

    .  - Tchrrrrrrrrrr !!! Que ce soit la toute dernière fois que tu m'envoies ce genre de message, Samuel. J'appartiens à quelqu'un d'autre et je me sentirai obligée de te bloquer si tu continues. Je suis avec mon homme et s'il arrive qu'il tombe sur ce genre de message venant de toi, ça posera des problèmes !

     - Je n'en ai rien à foutre ! D'ailleurs j'arrive chez toi !

     - Quoi ??? Tu deviens malade ?!   

     - Je rentre en Angleterre demain mais il faudrait avant que toi et moi nous parlions. 

     - Parler de quoi ? Je n'ai rien à te dire, Samuel ! Bye !


Je l'ai aussitôt bloqué sur whatsapp ainsi que sur toutes les autres applications où il pouvait me contacter. J'espérais vraiment qu'il n'ait pas l'audace de se planter chez moi. De plus si Eric le voyait, cela créerait un énorme scandale que je n'étais pas prête à gérer. Je me suis rallongée par la suite me disant que j'en avais terminé avec lui.  45min plus tard, on sonna à la porte... Mais qui ça pouvait bien être ? Je me posais la question. Eric se réveilla pour aller ouvrir et qui est-ce qui sonnait ? Samuel ! Mais qu'est-ce qu'il faisait là ? Me posais-je la question. 

        - Bonsoir,  Samuel ! Tu as rendez-vous ici avec Natacha ? Lui demanda Éric

        - Euh.... Bonsoir cousin ! Oui en effet, nous avons rendez-vous ! Répondit t-il 


J'avais l'impression que Samuel avait pour unique but de briser mon couple. Puisque je ne comprenais pas un tel harcèlement et en plus, il osait mentir ! Il commençait à me sortir vraiment de partout ! J'en avais marre de lui et il fallait que j'en finisse une bonne fois pour toutes avec ce petit jeu auquel il jouait ! Je sentais déjà Éric presque irrité :

        - Natacha, tu as réellement rendez-vous avec lui ? Dans ce cas, je m'en irai! Je vais vous laisser causer pour ne pas interférer dans votre discussion. 

        - Non, mon coeur ! Je n'ai pas rendez-vous avec lui ! Ne t'en va pas ! Samuel essaie juste de me mettre en conflits avec toi pour briser notre couple. Regarde, voici le message qu'il m'a envoyée avant d'arriver ici. 


J'ai pris mon téléphone et j'ai fait lire à Eric le message que Samuel m'avait envoyée, ainsi que le reste de notre conversation sur whatsapp. Eric comprit finalement que son cousin essayait juste de nuire à notre couple. Il s'approcha de lui et lui parla de façon très autoritaire :

       - Écoute-moi très bien Samuel ! Bien qu'on soit parentés, cela ne m'empêchera pas de  te remettre à ta place si jamais tu oses encore harceler ma fiancée ! Je ne sais pas à quoi tu joues exactement ! Natacha m'a tout dit concernant votre histoire, alors je voudrais que tu lui foutes la paix une bonne fois pour toutes. 

      - Ce n'est pas à toi de me le dire ! Elle est à moi et je veux la récupérer. 


Eric s'avança plus près de Samuel qui lui aussi essayait de le confronter. Mais moi je ne voulais vraiment pas de scandale :

       - S'il vous plaît, arrêtez ! Je ne  veux pas de scandale chez moi !

       - Mais dis-lui de s'en aller, Natou ! S'écria Éric 

       - Samuel, va t'en !!! Je te l'ai dit plusieurs fois mais tu refuses de comprendre. Je  ne suis pas amoureuse de toi !!! Toi et moi n'aurons jamais de relation amoureuse ensemble. Alors pars d'ici !!! Ou bien je ne me gênerai pas d'appeler le gardien pour qu'il te tire de force et te jette dehors ! Et que ce soit la toute dernière fois que tu me harcèles de cette façon ! Nous deux avons eu un flirt et rien d'autres  ! J'aime mon homme et je compte faire ma vie avec lui. Comprends cela définitivement, bon sang !!!

      - Ok j'ai compris ! Je m'en vais, Bye !


Après le départ de Samuel, Éric me proposa d'aller passer la nuit chez lui et de me raccompagner chez moi le lendemain. J'ai alors pris des vêtements de rechange ainsi que le reste de choses nécessaires et nous sommes sortis. Avant d'arriver chez lui, nous nous sommes arrêtés dans un restaurant où nous avons  commandé chacun un menu de son choix à emporter pour manger une fois à la maison... Arrivés chez Éric, nous avons mangé puis nous avons dormi.


Le lendemain, Éric s'est réveillé à 6h30 min car il devait faire un tour au bureau. Je lui ai fait son petit déjeuner ainsi qu'un sandwich qu'il 

emporterait au boulot. Après son départ, j'ai pensé à appeler Noëlle pour avoir des nouvelles de Rollande :

     - Coucou ! Noëlle,  comment allez-vous là-bas ? Et Rollande ?

     - Bonjour, ma chérie ! Ah c'est là comme d'habitude oooh ! Mais toute cette nuit alors c'était grave !

     - Quoi encore ?

     -  Je parle de l'état de Rollande noon! Depuis que tu es partie son état n'a fait que s'aggraver. Elle vomit constamment du sang. À cette allure, Natou je ne crois pas que Rollande en a encore pour 24h. 

      - Weeerr mon Dieu ! Donc Cathy est catégorique à ce point ? Je croyais même que la nuit lui aurait portée conseils et qu'elle me rappelerait,  mais rien ! Je lui ai ecrit sur whatsapp pour la supplier encore,  elle ne m'a même pas répondue  !

      - Ah,  je ne lui en veux pas trop aussi, Natou ! Elle a ses raisons hein ! Qui tue par l'épée, mourra par l'épée.  Tel est le triste destin de Rollande. Vraiment dommage ! J'ai déjà dit à ma mère de se préparer au pire.  La situation est plus que critique même ! Là on ne peut plus rien faire ; à moins que Dieu opère un miracle. 

      - Weerr,  quelle fin triste pour elle, Seigneur! En tout cas, je m'apprête à sortir là pour faire une petite course et je vais venir là-bas. 

      - D'accord ! À tout à l'heure <<big bèlè>> !


Après ma conversation avec Noëlle,  je me suis précipitée vers la salle de bain pour prendre ma douche. Ensuite je me suis habillée et je suis sortie pour aller récupérer l'argent que Mohamed avait envoyé. Vers 11h, alors que j'étais en chemin,  je reçus l'appel de ma mère qui voulait prendre de mes nouvelles. Nous avons causé pendant quelques minutes jusqu'à ce que j'arrive à l'agence :

      - Maman, je te rappelle hein ! Je fais une transaction-là rapidement et je t'appelle une fois posée. Ok ?

       - D'accord, Natoutou ! Prends soin de toi et que le Seigneur te garde, mon enfant... 

        - Amen, maman ! Gros bisous, je t'aime !


Le taxi était déjà garé devant l'agence et comme je l'avais pris en course, il m'a attendue jusqu'à ce que je finisse. Quinze minutes après, j'avais récupéré l'argent que Mohamed avait envoyé et le chauffeur de taxi me déposa à la banque ou j'avais ouvert mon compte d'épargne. Une fois arrivée, mon gestionnaire me fit remplir une fiche d'ouverture de compte et je suivis toutes les procédures obligatoires pour pouvoir y déposer cette somme d'argent. Aux environs de 12h 30 j'avais déjà fini et j'informais Mohamed qui fut très soulagé et reconnaissant pour cette aide que je lui apportais. Je ne cessais de me demander pourquoi c'est moi qu'il avait choisie pour ce genre de transaction. Mais bon, peut-être il me faisait assez confiance. Je lui ai dit qu'Eric n'était pas d'accord pour qu'il m'envoie tout le montant dont il me parlait; qu'il fallait me donner juste une partie et en confier l'autre à une autre personne de son choix. Il n'a pas mal pris cela et m'a dit qu'il enverrait l'autre grande partie à une de ses amies qu'il nommait Cathy pour lui garder ça.  Il existe plusieurs Cathy au Cameroun et dans le monde, donc comment aurais-je pu me douter qu'il s'agissait de la Cathy que je connaissais ?! Alors que j'étais en chemin pour le domicile des Ngantsop pour voir Rollande,  mon téléphone sonna et je me suis dépêchée de le sortir de mon sac. À ma grande surprise, je vis que c'était Cathy et je décrochai immédiatement :

     - Allô, Cathy !

     - Natacha,  tu es où en ce moment ? 

     - Je suis au niveau d'Akwa entrain d'aller chez Rollande lui rendre visite. 

     - D'accord ! Viens alors me prendre où on s'est vues la dernière fois et tu m'emmènes avec toi.  

     - Ok j'arrive de suite ! Chauffeur, s'il vous plaît, allons d'abord prendre une personne vers la direction des brasseries là  !

      - D'accord madame ! 

Une quinzaine de minutes après,  nous avons récupéré  Cathy et j'étais heureuse enfin qu'elle soit revenue à de bons sentiments :

      - Cathy... 

       - Oui. Natacha ! Merci d'être venue me chercher. Ma voiture est en panne en ce moment donc je l'ai amenée chez un garagiste pour un dépannage. C'est pourquoi lorsque tu m'as dit que tu allais chez Rollande,  je t'ai dit de venir me chercher car je voulais y aller aussi.  Je suis allée très tôt prendre le remède pour détruire l'effet du poison dans l'organisme de Rollande. 

      - Merci Beaucoup, Cathy !

      - C'est pour toi que je fais ça, Natacha. Parce que cette fille de Rollande c'est le diable en personne. Je voulais lui donner une bonne leçon.  Elle n'est pas la seule qui peut faire du mal, on n'achète pas ce coeur au marché. Nous pouvons tous devenir méchants si on le veut. J'espère qu'elle va se calmer dorénavant sinon c'est moi qui vais la traiter personnellement... 

       - Je peux te poser une question ?

       - Oui,  ma belle !

       - Je connais Rollande un peu trop rusée selon les dires.  Alors comment as-tu pu lui faire manger du poison sans qu'elle ne soupçonne quoi que ce soit ? 

        - En fait,  Rollande entretient une relation libre avec quelqu'un que je connais.  Et le marabout chez qui je vais, m'avait  mis en contact avec cet homme qui s'avère être son client aussi. C'est lui qui m'a dit que  cet homme est un partenaire d'affaires du père de Rollande, nommé Ngantsop.  Il m'a donc passée son contact et j'ai essayé de le sonder cet homme dont me parlait le marabout. Puis je l'ai payé pour qu'il me rende ce service. Il a suffit que je lui donne le poison et qu'il le mette dans le repas de Rollande. Ce jour-là, Rollande avait prévu l'empoisonner aussi mais vu qu'il surveillait ses faits et gestes, il a su dévier ses plans et a plutôt exécuté le nôtre. Mon pote là vit à Dubaï. Il se nomme Mohamed !

     - Mohamed !

     - Oui ! C'est quoi ? Tu le connais ?

     - Euh... Non non non ! Juste que ce nom m'a rappelé quelqu'un... 


Donc Cathy et Mohamed se connaissaient ? Me posais-je moi-même la question intérieurement . J'ai alors compris que c'était sûrement de Cathy dont Mohamed me parlait lorsqu'il disait qu'il enverrait l'autre somme d'argent à une amie à lui, Catherine. Mais je ne voulais pas faire savoir à Cathy que j'étais une amie à Mohamed aussi. Je ne voulais en aucun cas me mêler de leurs affaires. Une fois arrivées chez les Ngantsop,  à notre grande surprise, on entendit des pleurs qui retentissaient. Je me suis dit que c'est sûrement des pleurs de désolation et désespérance par rapport au cas critique de Rollande. Mais je me trompais. Lorsque nous sommes entrées Cathy et moi,  on trouva maman Ngantsop,  Noëlle et deux autres membres de la famille entrain de pleurer.  Rollande était couchée à même le  sol et couverte totalement d'un drap blanc :

      - Ma fille est morte ooooh ! Ma fille m'a laissée !!! Pleurait maman Ngantsop. 

 

Quelle tristesse ! Quelle triste fin ! Quelle tragedie ! Noëlle s'est levée et a sorti les chaises pour que Cathy et moi puissions nous asseoir :

      - Asseyez-vous ! Nous disait Noëlle 

      - Mes condoléances, maman Ngantsop  ! Disais-je.                             

      - Merci Natacha ! Tu as fait de ton mieux  pour aider Rollande,  mais dommage ! 

       - Au fait,  je suis venue avec Cathy.  Elle m'a appelée quand j'étais en route pour ici et je suis allée la chercher. Elle a eu le remède pour stopper le poison,  donc je suis venue avec elle. Mais dommage! Nous arrivons et constatons que Rollande est déjà décédée. 

             - C'est vous Cathy ? Demanda maman Ngantsop en pointant son doigt en direction de Cathy. 

      - Oui c'est moi,  madame !

      - Vous êtes très méchante !!! Je prends la peine, moi une maman,  de vous appeler et vous suppliant de venir aider ma fille.  Mais vous m'avez raccrochée au nez ! Vous venez donc faire quoi ici ? Ma fille est morte et je vous remercie infiniment ! J'espère que  votre vengeance vous procurera du bonheur ! Mais moi je vous le dis, en tant que mère, vous le regretterez un jour. Maintenant sortez de chez moi ! Allez,  mettez-vous dehors ! 

   

Cathy s'est aussitôt levée pour partir  et moi je suis sortie essayant de la rattraper :

      - Cathy ! Cathy !

      - Natacha c'est à cause de toi-même que je suis venue ici. Alors je m'en vais. Je ne regrette point l'acte que j'ai posé car à cause de cette  fille, j'ai perdu ma petite soeur. Alors bye !


J'espérais pour Cathy qu'un jour elle ne subisse point les conséquences de sa vengeance. Car la vengeance ne profite à personne, elle ne procure que le malheur à celui qui l'applique. Ma mère avait pour habitude de me dire que tout ce que nous faisons ici bas de bien ou de mal, si nous ne le récoltons pas nous même, nos enfants n'y échapperont pas. J'aurais souhaité que Cathy ne venge point sa soeur car Carine n'était pas non plus neutre dans  cette histoire qui avait mal tourné. Rollande et Carine se sont unies contre moi en creusant une fosse pour que j'y tombe. Mais grâce à Dieu, elles se sont entretuées et toutes les deux sont tombées dans leur propre piège. Cathy devrait donc attendre aussi le revers de la vengeance dont elle était obsédée...


Après son départ, je suis rentrée m'asseoir où étaient quelques membres de la famille. Noëlle m'a rejointe et nous avons discuté jusqu'à ce que deux hommes entrent et portent la dépouille de Rollande pour l'emmener à la morgue de l'hôpital général. J'avais informé Eric qui me répondit par un SMS qu'il viendrait me prendre chez les Ngantsop pour qu'on rentre . Il était déjà 15h,  je l'attendais... Entre temps,  maman Ngantsop appelait les membres de la famille pour annoncer la mort de Rollande car dans leur famille, tous savaient que Rollande était sa fille. Les gens venaient au fur et à mesure et les pleures se faisaient de plus en plus entendre. Vers 16h 30, Eric me fit un message pour me dire de descendre car il m'attendait en bas pour qu'on rentre chez lui.  Noëlle m'accompagna jusqu'où il était garé et nous prîmes la route. Je le  sentais très calme pendant notre trajet alors j'ai entamé la conversation :

      - Bb , tu es très calme. 

      - Je suis fatigué, chérie ! 

      - Je vais te faire à manger rapidement dès qu'on rentre. 

      - D'accord ! Mes condoléances à ta copine Noëlle de ma part. Je suis vraiment désolé que Rollande ait fini ainsi.  J'avoue que je n'en reviens pas ! Je suis abasourdi ! 

      - C'est la vie ! On n'y peut rien. Le corps a déjà été transporté à la morgue. 

     - Je ne veux pas être méchant mais si Rollande restait en vie,  on n'aurait jamais eu la paix. 

    - Tu penses qu'elle ne se serait pas repentie pour de vrai ?

    - Non,  petit coeur.  Je la connais très bien. Dis-moi, tu as pu  faire ta transaction finalement ?

      - Oui,  bb ! Je l'ai fait.  Et ta maman ? Elle va bien ?

     - J'ai appelé grand-mère ce matin quand j'étais au bureau. Elle m'a dit que maman avait commencé son traitement et que le tradipraticien a dit qu'elle se rétablira vite. Et en même temps,  elle va aussi à la prière constamment. 

      - Tu vois que les gens peuvent changer noor ?

      - Bien-sûr,  petit coeur ! Ma prière c'est que ma mère aille mieux.... 

    

Les jours  passaient et la vie reprenait son cours.  Deux semaines étaient passées et le programme des obsèques de Rollande était déjà fixé et prévu  dans une semaine. Un après-midi, Eric m'informa que son père arrivait et il voulait que j'aille avec lui le chercher à l'aéroport.  Nous sommes allés ce jour prendre monsieur Patrick Essomba à l'aéroport. Eric était la photocopie de son père, il lui ressemblait tellement ! Le même sourire,  la même grande taille,  la même corpulence. Sauf le teint qui différenciait car son père était métisse et Eric,  carteron mais d'un teint café au lait. Monsieur Essomba fut heureux de nous voir ensembles,  Eric et moi ce jour là.  Nous le transportions jusqu'à l'hôtel Hilton où une suite avait déjà été réservée pour lui.  C'était un homme très ouvert et très dégagé. Tout le long du trajet il nous taquinait :

    - Les amoureux, vous êtes beaux ensembles hein, les enfants ! Nous disait-il. 

    - Merci Monsieur. 

    - Pas besoin de m'appeler monsieur. Je suis ton futur beau-père, ma fille ! Tu peux m'appeler <<papa>>.

    - D'accord, papa ! Lui disais-je. 

    - Voilà !!! Je suis content de vous savoir ensembles,  mon fils et toi.  Et  en plus bientôt je serai grand-père ! Quelle joie ! Eric,  prends bien soin de cette jeune femme ! Elle vaut de l'or. 

     - Bien-sûr papa! C'est ce que je fais !

     - Natacha, je t'ai gardée certaines choses pour toi et le futur bébé. 

     - Et pour moi alors, papa ?! Demanda Eric. 

      - Ne t'inquiète pas fiston ! Je t'ai aussi gardé certaines choses qui j'espère te plairont. Une fois que nous serons à l'hôtel, j'ouvrirai les valises et  je vous les donnerai. 


Trente minutes après, nous étions déja au Hilton hôtel . Les réceptionnistes ont remis les clés de la suite que devait occuper le père D' Eric :

    - Bienvenu, Monsieur Patrick Essomba ! Voici les clés de la suite 210. Ajouta l'une des réceptionnistes.  


Comme il avait près de cinq valises,  les réceptionnistes appellèrent deux monsieurs qui se chargèrent de porter les bagages et de les déposer dans la suite de monsieur Patrick Essomba. Après qu'ils soient partis,  le père d'Eric ouvrit immédiatement  les valises et donna à chacun de nous ce qui lui était destiné. J'avais reçu un Iphone 6, un sac à main Chanel, une palette de make-up Sephora,  Un paquet de 9 touffes de mèches indiennes, une paire de tennis qu'il avait pris le risque d'acheter bien qu'ignorant la pointure que je faisais. Mais heureusement en l'essayant,  elle me suffisait. Il avait acheté aussi des vêtements pour bébé, des couches,  des serviettes et des gammes de produits de beauté pour bébé.  À Eric,  il avait acheté une tablette, un laptop,  un Iphone 7, des tee-shirts et pantalons jeans et deux parfums homme.  Quelle joie d'avoir un beau-père aussi gentil ! J'étais trop contente de mes cadeaux et ça me faisait plaisir de savoir que j'avais un beau-père très relax,  ouvert et bon conseiller :

    - Merci beaucoup, papa ! Lui disais-je. 

   - Oh lala ! Il n'y a pas de quoi me remercier, ma fille. J'étais avec ma fille pendant qu'on faisait les courses donc c'est même elle qui a fait les choix,  vu qu'elle est aussi de votre génération et elle est à la mode. C'est elle qui m'a conseillée d'acheter ça pour toi en me persuadant que ça te plairait. Et je suis heureux que ça te fasse plaisir.

     - Merci aussi,  papa !

     - Mais je t'en prie, mon fils. Il est temps que vous vous en alliez ! Il commence à se faire tard et Natacha  est enceinte, il faut qu'elle se repose. Demain venez à mon hôtel, on va déjeuner puis on ira tous ensembles voir Annette. 

     - D'accord, papa ! Répondit Eric.  

     

Il était 21h lorsque nous sommes rentrés chez Eric. Nous avons passé une belle nuit en tapant les divers et en rigolant. Le lendemain,  aux environs de 11h,  nous étions  déjà au Hilton pour déjeuner avec le père d'Eric.  La journée était belle et nous avions  déjeuné dans l'ambiance et la bonne humeur. Puis vers 14h,  nous sommes allés voir maman Annette.  On l'a trouvée assise au salon,  bien coiffée et bien habillée comme si elle nous attendait. Sa tante prenait vraiment très bien soin d'elle et restait toujours à ses côtés. Le traitement que maman Annette prenait chez ce tradipraticien et les prières qu'elle  faisait tous les soirs à l'église , l'aidaient beaucoup.  Elle commençait à voir mais de manière floue. Mais elle pouvait apercevoir les gens entrer ou faire des mouvement sans toute fois savoir qui est la personne exactement. Elle fut très contente de nous savoir présents ce jour.  À un moment,  Eric et moi sommes montés dans la chambre de Doriane afin de laisser le père d'Eric et Maman Annette causer.  Nous avons passé toute la journée chez maman Annette et nous avons mangé un bon repas tous ensembles que la grand-mère d'Eric avait cuisiné.  C'était la bonne humeur ce jour et Eric était très content. Ça faisait longtemps que je n'avais pas vu une telle joie sur le visage d'Eric et ça me faisait plaisir que la paix et la joie reviennent enfin. Doriane avait pu pardonner à sa mère et s'occupait d'elle aussi.  Le rétablissement de maman Annette était prometteur à  90%.  On pouvait voir en elle un changement par sa façon de réagir et de s'exprimer. Ce jour le père d'Eric et maman Annette ont parlé de l'établissement de ma dot. Papa Essomba suggéra qu'il faudrait qu'Eric me dote le plutôt:

     - Natacha,  il faudra en parler avec tes parents déjà.  Mon fils et moi, viendrons les rencontrer dans 5jours pour leur donner la date de ta dot. Ok ? 

     - D'accord, papa ! J'en parlerai avec eux 

     - C'est ça qu'on appelle le <<toquer à la porte >> ? Demanda le père d'Eric 

     - Oui c'est ça, Patrick ! Lui répondit maman Annette en souriant. 

    - D'accord ! Annette,  nous irons donc voir les parents de Natacha. 

    - Sans soucis, Patrick ! Je pense qu'il en est temps car ces enfants ont vécu trop de situations accablantes et douloureuses. Il est temps qu'on les unisse pour la vie.  Affirma maman Annette.... 


Suite, lundi 21 h

Ecrit par #Natacha_Victoria_Mbili

Texte protégé

Contre vents et maré...