Chapitre 38
Write by La Vie d'Ielle
Chapitre 38
* Une semaine plus tard *
**** Aïcha ****
Ça fait une semaine déjà que Godwin n'est plus et non, ça fait je pense 4 jours que nous sommes là.
On ne pouvait pas rester là-bas tout en sachant ce qui se passe au Gabon. On a donc dû laisser Esther avec les enfants avec une de mes sœur qui est arrivée juste pour avoir la possibilité de voyager.
Quand il me l'a dit le jour où ma belle-mère m'a appelé, je n'y ai pas cru. C'est uniquement le lendemain quand on a pu avoir Chidi au téléphone qu'on a compris que c'était vrai.
Je n'arrive toujours pas à y croire.
On a eu une réunion de famille hier, c'était impératif. Même mon bel oncle qui est Igwe a dû se déplacer juste pour ça, il est rentré ce matin.
Je suis la première belle-fille de cette famille, je me suis donc toujours jurée d'être aux côtés de Cécile peu importe qui se passera. On a le même nom de famille, on est de la même famille maintenant.
* Flashback *
Bel oncle : Après tout ça... tout le monde a entendu ce qui s'est passé... Après tout Cécile vient de dire, j'aimerais que chacun donne son avis sans que quelqu'un intervienne et surtout sans cris.
Belle-maman : On a pas besoin de passer par quatre chemins, la seule chose à faire c'est que Cécile rentre chez elle. Il faut qu'ils se séparent.
Cécile a voulu répondre mais j'ai posé ma main sur sa cuisse, elle m'a regardé et a compris ce que je disais.
Bel oncle : Mais encore ?
Belle-maman : Je ne vois pas ce qu'ils pourraient faire encore ensemble après tout ça. Vous avez entendu vous-même, quelle femme normalement constituée de faire autant de mal à son propre mari, à son foyer ? Vous-même vous voyez, mon fils ne veut plus rien avoir avec elle, il ne veut plus la voir. Qu'est-ce qu'elle peut encore bien faire dans cette maison ?
Chidi : Tout comme je n'ai pas envie de te voir maman.
Bel oncle : Chidi.
Chidi : Mon oncle tu vas m'excuser mais honnêtement cette réunion, j'ai juste envie de l'écourter. Je comprends que tu veuilles réunir toute la famille pour parler de ce qui vient de se passer mais si c'est pour écouter ce genre de réflexion de la part de maman, je préfère que chacun rentre chez soi. Je vais encore le répéter, je ne veux pas que quelqu'un sorte des propos désobligeants à l'égard de Cécile. Je suis et je reste seul habilité à pouvoir lui dire ce que je ressens donc maman, gardes ce que tu as à dire surtout que tu es aussi responsable et que je ne te pardonne pas ça non plus. Exprimez votre peine quant à la perte de Godwin mais je ne veux rien entendre, rien entendre sur autre chose. Certes je suis en colère contre ma femme, certes je n'ai pas envie qu'elle m'approche mais je tiens aussi à vous rappeler qu'elle souffre tout autant que moi de la perte de notre fils. Maman, je n'ai pas envie de te manquer de respect mais s'il te plaît ne me porte pas à ça parce que je t'assure qu'en ce moment je m'en fous de tout ce qui sort de ma bouche tant que ça me soulage.
Bel oncle : Cécile, que penses-tu de la situation ? Veux-tu rentrer avec tes parents ?
Père de Cécile : Ce serait la meilleure des choses d'ailleurs.
Belle-maman : Ah.
Bel oncle : Chinedum ( la regardant sévèrement ). Pourquoi dites-vous cela Guy ?
Mère de Cécile : Dites-moi ce qu'elle pouvait encore faire dans cette maison surtout avec la présence de sa belle-mère qui clairement lui montre qu'elle déteste ? On a toujours su qu'elle l'a détesté mais elle avait Chidi à ses côtés pour prendre sa part mais maintenant tu traverses cette situation pénible, il n'est plus là. Il est dans son coin, il fait son deuil et c'est normal d'ailleurs mais qui est là pour prendre sa part quant aux propos tenus par cette vipère ?
Bel oncle : Sandrine, je t'en prie.
Mère de Cécile : Non, tu vas m'excuser mais je ne peux plus prendre des pincettes avec cette femme. Je préfère parler clairement avec elle.
Cécile : Je ne veux pas rentrer avec vous.
Eux : Pardon ?
Cécile : Je vais rester chez moi, je vais rester avec mon mari. Je sais qu'il avait, je sais qu'il ne veut pas de moi ses côtés en ce moment, je sais que je vais devoir traverser ça toute seule de mon côté et lui du sien mais je tiens quand même à être là. C'est le ma faute si nous sommes aujourd'hui...
Moi : Ne dis pas ça.
Moi : Je ne peux te le dire. Je n'excuse pas, rien n'excuse d'ailleurs l'acte que j'ai posé et pour cela je m'en voudrais toujours. Je suis responsable de... ( essayant ses larmes ) ... Je suis responsable de la douleur qu'il vit actuellement et je ne veux pas la fuir.
Mère de Cécile : Es-tu sûre que tu pourrais supporter l'indifférence de ton mari ?
Cécile : Je n'ai pas le choix ( regardant Chidi ).
Bel oncle : Comme tu voudras. Chinedum, tu rentres avec moi .
Belle-maman : Pardon ?
Bel oncle : Tu as assez ça je pense, ton fils ne veut pas de toi donc tu rentres.
* Fin du flashback *
Elle a insisté comme quoi elle ne voulait pas mais ça, ce n'était même pas un peu le problème de l'Igwe... Ils sont rentrés
Cécile et Chidi ne passent leur temps chacun dans son coin. Cécile ne reste que dans la chambre, elle ne mange pratiquement pas.
Chidi, il passe son temps dans son bureau avec une bouteille de vin.
Le couple fusionnel qu'on a toujours vu a disparu.
Je vais trouver Cécile dans la chambre avec un plateau de fruit.
Moi : Cécile ?
Cécile : ...
Moi ( tirant les rideaux ) : Cécile, il faut que tu te lève.
Cécile : Referme les fenêtres s'il te plaît.
Moi : Il faut que tu te lèves, que tu manges parce que tu sais que le psychologue arrive dans peu.
Cécile : Je ne veux pas le voir...
Le psychologue a recommencé à la suivre depuis avant-hier parce qu'elle ne viens pas très bien. D'ailleurs, il a décidé de les suivre tous les deux ensemble.
Moi : Tu sais bien que c'est pour ton bien.
Cécile : Oui, le bien que ça m'a dernièrement fait a envoyé mon fils dans une tombe.
Moi ( m'asseyant près d'elle ) : Cécile, tu veux aller mieux ou pas ?
Cécile : Je veux qu'on me rende mon fils.
Moi : Cécile, dis-moi à quand remonte la dernière fois que tu as prié..
Cécile : Pourquoi voudrais-tu que je prie quand ce DIEU là me prend mon enfant ?
Moi : Tu veux que je te dise quelque chose Cécile ? Tu es responsable de la situation de ton foyer.
Cécile ( se redressant ) : Ça y est.
Moi : Que tu le prennes mal ou pas, tu m'excuse pour la situation mais peut-être que je dois profiter de ça pour te faire comprendre quelque chose. Cécile, quand tu étais à la recherche d'un enfant je t'ai demandé de prier, de remettre la situation de ta famille entre les mains de Dieu et tu l'as fait. Tu l'as fait et il t'a donné un enfant. Je t'ai demandé ne pas chercher DIEU uniquement pour avoir un enfant mais pour toi et ta famille. Je t'ai demandé de ne jamais cesser de prier, as-tu seulement fait ce que je te dis ? Non, tu n'as rien fait de tout ça. Il t'a donné un enfanter tu t'es limitée à cela. Tu l'as abandonné, tu as fait l'intéressée et quand tu as eu ce que tu voulais tu t'es éloignée à nouveau. Pourquoi tu t'étonne maintenant qu'il reprenne ce qu'il t'a donné ?
Cécile : Sors de ma chambre.
Moi : Non Cécile, il faut que tu comprennes qu'on ne joue pas avec DIEU. Tu ne peux pas simplement l'utiliser et le laisser comme ça. Cécile, tu es la femme de cette famille, de ce foyer et c'est sur toi que repose la stabilité et la vie de ce foyer. Un couple sans vie de prière, il n'y aura rien au milieu de bien. Un couple sans vieux au milieu, il n'y aura que problème et tristesse.
Cécile : Sors d'ici !
Moi : Je te parle pour ton bien Cécile, crois moi. Je suis vraiment désolée pour Godwin mais vous n'irez nulle part sans DIEU.
***** Cécile ****
Dès qu'elle sorti je n'ai pas pu empêcher mes larmes de couler. De toute façon c'est ce que je sais faire de mieux dernièrement.
J'ai pleuré durant un bon moment puis j'ai pris un fruit et un comprimé contre la douleur parce que j'ai terriblement mal à la tête.
Ça me fait tellement souffrir de dormir sans Chidi a mes côtés, j'ai tellement besoin de lui en ce moment. J'ai tellement envie de me faire pardonner mais comment vu qu'il ne me veut même pas à côté de lui.
Je n'aurais jamais imaginé qu'il y aurait quelque chose qui causerait une brisure entre, je m'en veux et la vie me le rappelle très bien avec l'absence de Godwin.
A cause de mon état je n'ai pas pu profiter de lui et maintenant il n'est plus là.
Mon téléphone a sonné, j'ai regardé, c'est Narcisse. Il m'appelle quasiment tous les jours pour prendre de mes nouvelles et d'ailleurs , le téléphone c'est lui qui était venu me m'apporter vu que je l'avais oublié au bureau.
J'ai répondu à son appel et quelques minutes plus tard Ik est venu me dire que mon psychologue est là.
Je me suis apprêtée et je suis allée au salon mais Chidi n'y était pas, je suis donc allée l'appeler dans son bureau.
Moi ( petite voix ) : Chidi ?
Chidi : ...
Moi ( entrant en refermant la porte ) : Chidi ?
Chidi : Chacun de nous a son espace actuellement, que veux-tu ?
Je regarde autour de moi, il passe son temps à se consoler dans l'alcool et ça me fait tellement mal de voir ça. La pièce ne ressemble à rien et lui non plus.
Moi : Le psychologue est là.
Chidi : Je ne veux voir personne, même pas toi.
Moi : Chidi, est-ce que tu as mangé depuis le matin ?
Chidi : ...
Moi : Je vais te faire quelque chose, je reviens.
Chidi : Ne reviens pas s'il te plaît.
Moi : Ne me traite pas de la sorte je t'en prie.
Chidi : C'est bien pour cela que je ne veux pas que tu me dérange Cécile, tu peux comprends ( se levant ).
Il s'est mis à ma hauteur ce qui m'a fait reculer. Je ne sais pas où j'ai puisé pour pouvoir poser ma main sur son torse nu en le regardant droit dans les yeux tout en tremblant bien évident.
Il est resté là à me regarder avant de me demander de sortir en me tournant le dos.
Moi : Pitié, ne te détourne pas de moi Chidi.
Il prend place sans m'accorder un regard.
Je me place devant lui, entre ses jambes à genou.
Moi : Dis-moi ce que tu veux et je vais le faire, tout. Dis moi comment me faire pardonnée. Je ferai tout pour que tu me regardes comme l'homme que j'aime, que tu redevienne celui-là et qu'on puisse enfin traverser.
Chidi ( soutenant mon regard ) : Une chose ?
Moi : Oui, une seule chose ( posant ma main sur sa joue ).
Chidi : Ramène moi mon fils.
Moi : ...
Chidi : Je me disais bien, maintenant sors d'ici et laisses moi tranquille. Retourne chez tes parents si tu veux, ça nous ferait du bien.
Je n'ai pas bougé, il m'a prise par la main en me sortant lui-même de la pièce et il a refermé à clé. Il
Moi ( cognant ) : Ouvre s'il te plaît... S'il te plaît ( pleurant )... Je suis retrouvée au sol assise, Ik est venu me trouver ainsi et m'a aidé à me relever.
Ik : Chidi, ouvres s'il te plaît ( cognant ).
Chidi : Va-t-en s'il te plaît.
Ik : Je n'irai nulle part avant de t'avoir parlé.
Chidi : ...
Aïcha ( arrivant ) : Qu'est-ce qu'il y'a ?
Ik : Ramène la au salon, il faut que je parle avec Chidi.
Je ne voulais pas m'en aller mais il a insisté en me disant qu'il allait lui parler je suis donc allée rencontrer le psychologue toute seule.
Moi : Pourquoi vous voulez encore nous voir ?
Lui : C'est important que vous soyez suivie en ce moment.
Moi : Pourquoi faire ? Vous disiez que me suivre m'aurait permise de... d'être bien avec mon fils et... et... maintenant il n'est plus, dites moi ... ce que votre présence m'apportera.
Je place difficilement mes mots tellement je pleure sans pouvoir m'arrêter.
Lui : Madame NOUAH écoutez...
Moi : Foutez nous la paix vous.
**** Aïcha ****
Elle est partie sans tenir compte du fait que je l'appelais.
Moi ( regardant le psychologue ) : Je crains que vous ne puissiez voir l'un ou l'autre aujourd'hui.
Lui : Écoutez madame NOUAH, il faudrait que vous sachiez qu'elle n'est pas encore sortie de sa dépression que la voilà dans une autre et ce n'est rien de bon pour elle. Soyez sûre d'une chose, elle ne souffre pas encore.
Moi : Que voulez-vous dire par ça ?.
Lui : Elle ne sentira la douleur de la situation que quand son état premier aura totalement disparu. Même dans la douleur qu'elle ressent actuellement elle n'a aucun ressenti pour son fils le savez vous ? La douleur n'est pas dirigée vers son fils à vrai dire.
Moi : Je ne vous suis pas.
Lui : Remarquez, que répète-t-elle en ce moment ? Qu'elle veut se faire pardonner , qu'elle veut retrouver son mari. Voici son objectif premier, se faire pardonnée.
Moi : Mais elle l'a aussi dit pour son fils.
Lui : Écoutez, elle se sent uniquement responsable de ce qui se passe... rien de plus et c'est ce qu'elle veut arranger. Ce qui est important pour elle c'est que son mari ne soit point en colère auprès d'elle. Elle a mal parce qu'il n'est pas avec elle et non totalement parce que son fils est mort. Je ne sais si vous comprenez.
Ik : Non, je ne comprends pas.
Lui : Ce qui la fait souffrir c'est son mari et non la situation de la perte de son fils len elle-même. Elle ne s'est pas encore totalement rendu compte de l'être qu'elle a perdu.
Ik : Elle sait que c'est son fils pourtant.
Lui : C'est de l'automatisme mais je parle de ce que le lien qu'elle a perdu dans la DPP causera quand elle le retrouvera, quand elle se rendra compte de la place de l'être perdu dans sa vie. Quand elle se rendra compte qu'elle a perdu la chair de sa chair, la vie que son corps a donné, elle sera dévastée et c'est là où commencera son deuil.