La journée est ensoleillée, bon moment pour se rendre à la plage. Notre belle Emilie s’y rend avec l’homme de ses rêves, le prince venu tout droit du ciel.

Ils y vont, contemplant la belle nature, les palmiers qui dansent et s’éloignent peu à peu du véhicule, respirant l’air frais. La belle étendue d’eau s’offre à présent à eux, ils descendent de la voiture, se renseignent auprès du guide et vont occuper une paillote.

Marc se rend chez la mère d’Emilie, il ne reconnait plus la maison, il pense s’être trompé de couloir tant la maison parait grande et les peintures sont devenues les plus belles du quartier !

La porte est entrouverte. Il pénètre tout sourire en ayant vu sa « belle-mère ». Elle lève les yeux , l’aperçoit et fronce les sourcils en signe d’étonnement.

- Bonsoir maman, arrive-t-il à prononcer…

- Qui est ta mère ici ? Que fais-tu ici ? l’interrompt-elle, le toisant d’un regard menaçant.

- Mais, c’est moi Ma…

- Et puis quoi encore ? Marc c’est qui ? Tu as une fois rendu ma famille heureuse comme aujourd’hui ? as-tu vu comme ma fille scintille ici ? Tu es qui toi pour venir m’importuner ? tu n’as pas ta place ici, éloigne-toi de ma fille pour toujours. Et je t’en supplie, je ne veux plus voir de va-nu-pieds comme toi ici. Sors, laisse ma fille dans son heureux couple ! Sors !

- ….

 il reste quelques secondes sans mot dire puis se retire, blessé dans son amour-propre.

La mère d’Emilie qui hier chantait ses éloges, disant que sa fille avait eu le plus grand amour de sa vie, que jamais elle ne trouverait un homme humble qui arriverait à s’occuper d’elle malgré ses maigres moyens d’étudiant, est-ce elle qui parle ainsi aujourd’hui ? cette dame qu’il considérait comme sa deuxième mère c’est elle qui le vilipende aujourd’hui ? aurait-elle oublié tous les sacrifices qu’il a fait pour qu’Emilie atteigne le niveau d’études qu’elle a ? Il n’en revient pas, il est au bord des larmes mais se retient… il doit coûte que coûte retrouver Emilie, et en ce beau dimanche ensoleillé, avec le nouveau train de vie d’Emilie et tout ce qu’il sait d’elle depuis cinq ans maintenant, il sait où la trouver…

Main dans la main, ils marchent le long de la mer, racontant leurs plus grands rêves chacun à l’autre, projettent de voyager partout dans le monde, aller dans les concerts des plus grandes stars, assister à des matchs de basket, visiter les plus grandes aires de jeux...faire des enfants et leur donner la nationalité américaine.

Emilie se retire, elle se rend aux toilettes. Elle en ressort, se lave les mains et sent une présence dans la salle, quelqu’un qui la contemple du regard, elle se rapproche de plus en plus d’elle et se met à la caresser… elle connait cette odeur, ce parfum doux et innocent, plein de sagesse et d’amour, ses mains grosses et douces qui enveloppent si délicatement ses hanches et la font se sentir en sécurité…Ce parfum contient tant de souvenirs, tant de plaisirs à présent détruits, un hymne à l’amour gâché. Elle est animée d’un désir ardent de l’enlacer, de ne plus le laisser s’en aller. Son cœur lui appartient mais son esprit vibre de plaisir pour le luxe. Sa conscience est trompée, mais son cœur sait ce qu’elle aime.  Elle n’en peut plus, elle veut se donner entièrement ,elle se retourne pour le voir et entend…

- Bébé.

- Oui …dit-elle hésitante et excitée. Ce Oui si clair, qui cache la passion, un sentiment tellement puissant, qui dévoile tout, même la faiblesse de l’homme qui se croit fort.

- Rien qu’avec ta conduite, je sais que tu m’aimes et il n’y a aucun doute. Tu sais bien que cet amour est partagé, en tout cas rien ne pourra ébranler ce que tu me fais ressentir intérieurement.

- Comment as-tu su que j’étais ici ? qui t’en a informé ? rouspète-t-elle laissant l’orgueil prendre le dessus… Elle ne veut pas admettre qu’elle est toujours amoureuse, elle force son cœur à aimer un autre ce qui est carrément impossible lorsque le cœur sait ce qui le rend heureux, ce qui le fait vivre.

- Normal, là où il y a l’amour les sentiments ne sont pas erronés… Je te connais Emi, comme ma propre invention, mon intuition me guide toujours vers toi, parce que là où tu es, mon cœur est avec toi !

Elle n’en revient pas, rien qu’à l’entendre parler elle se sent encore plus amoureuse et se souvient des beaux jours passés à ses cotés.

- Ecoute je ne veux pas de problèmes avec mon chéri, on va bientôt se marier et il faut par conséquent que tu …Marc l’interrompt.

- C’est justement ce dont je viens te parler, affirme-t-il.

- Comment ? demande-t-elle inquiète. 

- Méfie-toi, réfléchis bien avant de te lancer dans de telles aventures. Tu sais qu’une fois mariée, tu ne seras plus totalement libre, donc prends garde à ceux avec qui tu veux faire ta vie.

- Ha ha ha, le doux conseiller, dit-elle en éclatant de rire, tu le dis parce que tu ne te marieras plus avec moi, non? Tu es mort de jalousie! Alors, pour toi l’homme idéal avec qui je dois faire ma vie c’est toi ? Bravo, Marc. Bravo, mais c’est non. Je fais ma vie selon mes choix et je fais ce que je veux car je sais ce que je veux. Tu peux disposer, va raconter tes bobards ailleurs et ne t’approches plus de moi. Ok ? 

- D’accord, je vais sortir de ta vie, même si j’ai terriblement mal de te laisser dans ce cercle dangereux. Je le fais par amour pour toi, c’est pour cela que je vais droit au but : ton pétrolier est un imposteur, un usurpateur d’identité, fais attention Emilie, je le fais pour que tu te sauves avant qu’il ne soit trop tard. 

- Va-t’en ! Je t’en supplie ! Arrête tes balivernes et accepte une bonne fois pour toutes que je ne t’aime plus ! Pourquoi veux-tu me faire souffrir ? sLaisse-moi profiter de ma vie, va crever ailleurs ! je ne te crois pas tu veux détruire ma vie, dehors ! Elle hurle tellement fort qu’elle attire l’attention de Juan qui la cherche estimant qu’elle a mis trop de temps…Il arrive au moment où Marc sort de la pièce... il le laisse s’éloigner et fais signe à ses hommes de le suivre de près.

- Qu’y a-t-il ma princesse ? demande-t-il inquiet.

- Je t’explique en marchant, je veux profiter de la plage, j’en ai fort besoin en ce moment. Allons, dit-elle en essuyant ses larmes.