Chapitre 4 : La panique

Write by Fleurie

°°° Charlotte °°°



J’ai senti des gouttelettes d’eau couler le long de mon visage. Petit à petit, j’ai ouvert les yeux.



-Comment vous sentez vous madame ABIOLA ? Demanda la directrice.


-Aïe, pas bien, je...



Je sens une violente migraine. J’ai touché mon front, pour vérifier que je ne fais pas une fièvre. 



-Avez vous mal ? Vous vous êtes évanouie, pendant qu’on allait au commissariat. Ajouta-t-elle de son regard interrogateur.



Ce n’est qu’à ce moment que je me suis rappelée  de mes filles.



-Où sont mes filles ? Je veux les voir.


-Calmez vous. J’ai déjà appelé le commissaire. Il est en chemin. Il ne va plus tarder.



Je me suis redressée pour bien me positionner. Après quelques minutes, je me suis levée pour arranger mes vêtements. Je n’ai pas l’intention d’attendre qui que ce soit. Je vais de ce pas au commissariat moi-même. J’ai pris mon sac à main, avant de prendre congé de la directrice. Des irresponsables de leur espèce,  je ne vais pas leur faire confiance. Elle a continué de parler, mais je l’ai juste laissé planter là. Je me suis installée au volant. J’ai attendu cinq minutes, avant démarrer, le temps que je me calme. J’étais presque arrivée quand mon téléphone a vibré dans ma poche. Avant de le décrocher, ce dernier a coupé. C’est Ayanda qui vient de m’appeler.  Mais comment n’y ai-je pas pensé plutôt. 



J’ai lancé l’appel dans l’espoir qu’elle décroche.



-Allô, repondis-je anxieuse.


-La grande bonsoir, c’est comment ? Dit la voix à l’autre  bout du fil.


-Ayanda, oui tu vas bien ? 


-Je ne me plains pas. À t’entendre, on dirait que ça ne va pas, qu’il y a t-il ? Demanda-t-elle ?


-Je ne retrouve pas les filles.  Je suis passée les chercher à l’école, mais elles n’y étaient pas. La directrice m’a fait comprendre qu’une dame étant leur tante était passée. 


-Oh mince, c’est moi la grande. C’est à moi qu’elle a fait allusion. Je te prie de m’excuser pour ne t’avoir pas averti plutôt. J’imagine dans quel état tu es en ce moment. 



Après l’avoir écoutée, mon coeur s’est un peu apaisé. Mais je n’ai pas compris son action.



-Je me demande bien ce qui a pu t’empêcher de ne pas m’en avoir touché un mot. C’est quelle manière ça Ayanda ? 


-Calme toi s’il te plaît. J’ai maladroitement agi et je m’excuse  sincèrement. En fait, j’avais accompagné une amie chercher sa fille. Mes nièces m’ayant aperçue ont accouru vers moi. Elles n’ont plus voulu me laisser partir. C’est à ce moment que je les ai amenées avec nous. Nous étions entrain de nous amuser, et je n’ai pas réalisé le besoin de te le dire. Ça ne se reproduira plus. 


-Je l’espère bien, dis-je peu convaincue.


-Où es tu là grande ?


-J’allais à leur recherche. Mais peux tu les ramener à la maison ?


-Oui bien sûr, à tout à l’heure.


-Okay.



J’ai mis fin à l’appel rassurée. J’ai eu la frayeur de toute ma vie. Que ferais-je sans mes bouts de chou. J’ai conduis aussi vite que je pouvais. Aussitôt rentrée, je me suis mise aux fourneaux. Je connais ces gourmandes. Elles ne pensent qu’à leur petit estomac. 



Elles se sont pointées une demie heure plus tard toutes joyeuses. Je nous ai toutes servies à manger. À la fin du repas, j’ai eencore touché deux mots à Ayanda. On ne prend pas les enfants d’autrui de cette manière. 



Une semaine plus tard



À l’autre bout de la ville 



°°° Teany SESSOU °°°



Je m’appelle Teany SESSOU, d’origine béninoise, je viens du village de Agonli. Je suis issue d’une famille modeste. Je suis la cadette de la famille. Alan est l’aîné, il est avocat. Je suis la deuxième sur la liste, âgée de 26 ans j’occupe le poste d’agent commercial dans l’une des agences de MTN de la place. Pour boucler le tout, Millie la benjamine est au cours secondaire. Elle prépare son baccalauréat. Nous n’avons jamais manqué de rien. Bien que nous ne soyons pas aisés, les parents nous ont toujours comblés de tout, en nous inculquant toutes les valeurs.



J’ai appris par le biais de Millie que sa supposée petite amie est de retour. Je l’ai appelé pour m’assurer que l’information était bien vraie. Mais Eddy a tout nié. Cet homme me fait vivre. Ce n’était pas prévu que j’en tombe amoureux, mais les sentiments ne se commandent, ni ne se contrôlent. Et comme tout le monde, j’ai succombé à son charme. 



Flash-back trois ans plutôt  




[ Sonnerie téléphone ]



-Allô Stella ! Dis-je d’une voix ensommeillée.


-Ne me dis pas que tu dors encore ? En plus un samedi, pffffff, tu es comment même Teany ?



Cette fille est très drôle. Je me demandais d’où lui venait cette énergie matinale à chaque fois.



-Je suis épuisée ma puce, tu n’imagine pas à quel point. Avec tout le boulot que je me suis tapé la veille. Dis-je en baillant dans ses oreilles.


-Tu as peu de temps pour te préparer. Il y a ma belle-soeur qui fête son anniversaire. Ça va chauffer ce soir. La soirée se terminera en boîte. Ce n’est pas le moment de déprimer. En plus, j’ai une bonne nouvelle pour toi.


-Dis moi déjà Stella.


-Tu as toute la journée pour te rendre belle. Il y aura des VIP, je te ferai un choix ma puce. Ton idiot de Steeve ne te mérite pas. Je te ferai oublier ce pauvre type, tsuiiip.



Steeve était un de mon ex. Il m’a largué il y a un mois. Depuis, je n’arrivais pas à le sortir de mes pensées. Je ne faisais que me morfondre sur mon pitoyable sort. 


-Je n’ai d’yeux que pour lui, même si c’est dur. Je n’ai pas envie de sortir ce soir. Je suis trop triste. Je n’ai envie de rien. Fais moi le plaisir de me laisser.


-C’est justement pour cette raison, que je t’invite. Tu es tout le temps occupée. Maboule que tu es Teany, c’est pourquoi les hommes prennent un avantage sur toi. Tu donne l’aspect d’une fille mâture, mais tu es trop molle. Mais tiens toi bien, je vais régler tout ça. Je vais te laisser. Il y a trop de courses à faire par ici.


-Okay, soupirai-je



Je ne désirais pas y aller. Une fois que cette fille a  décidé de quelque chose, bah il fallait le faire. J’ai fait mieux  d’accepter, sinon elle viendrait  me faire le bruit ici. Pauvre de moi.



-Tu as gagné, tête de mule. Je t’attends.


-À plus, kiss. 



J’avais encore paressé pendant  une heure, avant d’enlever mon corps du lit. J’étais partie chez ma coiffeuse qui s’était occupée de moi comme une reine. Le soir, je ne savais vraiment pas quoi mettre. J’ai fini par opter pour une robe moulante rouge. Je m’étais maquillée de façon très discrète. J’avais relevé mon tissage en un chignon sur le côté, en bouclant le bout. Je n’avais rien mis comme bijoux, juste un bracelet au poignet, et ma montre Guci. Ma sacoche était assorti avec mes talons. J’ai fini de m’apprêter, en mettant quelques goûtes de “Nude” l’eau de Cologne de Rihanna. 



Des coups de sonnerie s’étaient fait entendre. Je lui ai ouvert la porte, mais elle était restée clouée sur cette dernière.  



-Hello mars ici la terre, fis-je en claquant les doigts.


-Mama mia, Teany tu es époustouflante, mais regarde toi. J’en connais qui vont baver ce soir. Pour quelqu’un qui ne voulait pas sortir, bah c’est tout le contraire que je vois.


-On y va. Fis-je en la tirant.



J’ai fermé le porte et nous étions sorties de la maison, en laissant des consignes au gardien. Je vivais toujours avec mes parents. Mais ils étaient tous absents.



[ ... ]



Comme l’avait dit Stella, nous avons terminé la soirée en boîte. Elle m’avait entraîné de force sur la piste de danse. Après avoir esquissé quelques pas de danse, je m’étais retournée en cognant  contre un torse par maladresse.



-Excusez moi monsieur,  j’ai été maladroite.


-Waouh, quelle beauté, dit-il me reluquant.


-Merci, veuillez bien m’excuser.


-J’aimerais tellement que vous me cogner chaque fois, pour pouvoir revoir ce beau visage.


-Désolée, fis-je timide.



Le Dj venait de mettre une musique à la tendance. Il s’était approché de moi le sourire aux lèvres. J’ai remarqué qu’il avait de belles dents.



-Accordez moi cette danse.



J’étais sur  le point de l’envoyer balader, lorsque j’avais croisé le regard de Stella. Je m’étais alors tourné vers lui, en lui tendant ma main. Il l’a saisie  en y posant un simple baiser. Nous avons dansé en silence. À la fin, il avait insisté pour qu’on soit ensemble. Le monsieur m’avait demandé mon contact. Cette fois ci, c’était avec plaisir que je l’avais renvoyé.



-Ce n’est pas descent venant d’une fille comme toi de te comporter de la sorte. Moi c’est Eddy et toi ? Lâcha-t-il en insistant toujours.


-Je n’ai pas l’intention de simpatiser avec qui que ce soit. Alors fais moi le plaisir de me foutre la paix. 


-C’est inutile d’être grossière, je connais les filles de ton genre. Tu penses que le reste des hommes sont comme ton ex.



Il venait de toucher un point très sensible.



-Écoute moi...


-Eddy, termina-t-il l’air de rien.



Je n’ai plus pris la peine de lui répondre. Je m’étais en aller sans même dire un mot à Stella. J’étais en boule. J’avais mouillé mon oreiller toute la nuit.



Le lendemain, j’ai été très surprise de recevoir un message venant de lui. Je ne vous dis pas la colère qui m’avait submergée. J’étais sûre et certaine que Stella lui avait filé mon numéro. C’était ainsi qu’on avait commence par échangé. De fil en aiguille, nous avons entamé une relation. Cette dernière consistait juste à se satisfaire, pas d’attachement, rien de rien. Au bout de six mois, j’ai appris l’existence de sa petite amie qui était en France. Ça été un coup très dur pour moi, car j’en étais déjà tombé amoureuse.



-Merde Teany, je t’avais pourtant prévenu. Fulmina – t-il. 


-Ce n’est pas ma faute Eddy, on ne commande pas ses sentiments. Dis-je en sanglots.



Je savais très bien qu’il a horreur des larmes. Il m’avait calmée ce jour. Tout était rentré dans l’ordre. Je lui avais promis de me faire discrète. C’était notre nouvel accord.



Fin du flash-back 



Stella est ma meilleure amie. C’est elle qui m’a donné la brillante idée de faire ce coup à Eddy. Au fil des mois, j’ai eUn du mal à vivre notre relation en pensant à l’autre. Sachant qu’il a son coeur ailleurs, je veux quand même le faire mien. J’ai aussi le droit d’être heureuse. Il est tout le contraire de Steeve. Il m’a redonné cette confiance que j’avais perdue. En aucun cas, je ne vais le laisser me filer entre les doigts.  Ce sera elle ou moi.



°°° Eddy °°°



Le soir de la visite de Teany, j’ai récupéré l’enveloppe qu’elle a laissé quelques heures plutôt. Elle contient une échographie. Elle va m’entendre celle-là. Je ne sais pas comment elle est tombé enceinte.



Le lendemain matin 



J’ai noué ma serviette à la taille, en sortant de la douche. Pendant que j’ai voulu mettre mon pantalon, mon téléphone s’est mis à sonner sur la table. Je me suis pressé pour décrocher. Mais l’appel a déjà coupé. J’ai vérifié sur l’écran, et il s’agit de ma tante Rose. Qu’est ce qu’elle peut bien me vouloir à l’heure là. J’ai alors lancé l’appel. Elle a décroché à la première sonnerie, comme si elle attendait mon coup de fil.



-Allô mon fils, dit-elle à l’autre bout du fil.



Sa voix ma parue très étrange. Elle a l’air d’avoir pleuré. 



-Bonjour ma tante, tu vas bien ? Questionnai-je inquiet.


-C’est ta mère, elle ( éclats de sanglots ) est aux urgences.


-De quoi parles tu tante Rose ? Mais il y a deux jours de cela, elle allait si bien. Qu’est ce qui s’est passé ? Dis-je en sentant la peur monter graduellement en moi. 


-Elle nous a fait un AVC. Nous sommes à Saint Luc , c’était pour te prévenir mon fils.


-Merci ma tante, je serai là dans un instant. 



Clic.



Tante Rose est la petite soeur de ma mère. C’est une femme au coeur d’or. Elle m’adore et me prend toujours comme son fils. Elle a deux filles. Aline l’aînée âgée de 25 ans qui est vétérinaire, et Ashley 20 ans, étudiante en Sociologie. Je me suis habillé en un rien de temps. En voulant sortir de la pièce, j’ai failli perdre pieds à la vue de Anissa.



-On dirait que tu as le diable à tes trousses. C’est quoi toute cette précipitation ? Demanda-t-elle en croisant les bras sur sa poitrine ferme. 


-Ma mère est aux urgences, je dois y aller.


-Oh ! Attends moi Eddy, je t’accompagne, c’est comment. Fit-elle.



Nous sommes descendus, et elle a proposé nous conduire. J’ai eu tellement peur. Je m’en voudrai à mort si jamais quelque chose de mal lui arrivait. 



Anissa vient de garer devant l’hôpital. On s’est dirigé à l’intérieur. Nous n’avons pas eu besoin de prendre aucun renseignement. J’ai suivi Aline qui était à la réception. Elle nous a conduit dans la chambre. J’ai vu ma mère allongée, avec une perfusion qui est à moitié pleine. Elle est un peu pâle, et dort paisiblement. Je me suis avancée et j’ai pris une chaise. Après savoir pris sa main, j’y ai posée un baiser, ensuite je l’ai tenue fermement. Elle a un peu bougé, ensuite elle a ouvert les yeux. J’ai vu qu’elle est fatiguée. Alors pour lui éviter de fournir d’efforts, j’ai pris la parole.  



-Bonsoir maman, comment te sens tu maintenant ? Dis-je l’air inquiet. 



Elle a essayé d’articuler quelques mots, mais aucun son ne sort de sa bouche. Je lui ai fait signe de ne rien dire. Je me suis levé pour passer ma main sur front. 



-Mama est hors de danger, le docteur nous a dit qu’elle a droit au repos. Je pense qu’il serait préférable qu’on revienne un peu plus tard. Ne t’en fais pas Ashley sera avec elle. Elle est allée lui prendre quelque chose à manger. Elle ne tardera pas à revenir. Fit remarquer Aline en venant près de moi.


-Okay. 



Anissa a salué ma tante et ma mère,  avant de se positionner derrière moi.



-Enfin, en parlant du loup, ( regardant Ashley ) là voilà. 


-Bonsoir Eddy, dit-elle de sa petite voix. Tu vas bien ?


-Oui très bien, maintenant que l’état de ma mère est stable. 


-Tu devrais rentrer et revenir plus tard mon fils. Je vais rester à son chevet. Ajouta tante Rose.



Je me suis approchée d’elle pour lui poser une question. J’ai essayé, mais je n’ai pas pu lui tirer les vers du nez. Je pense devoir attendre que ma mère se rétablisse, pour en savoir plus. En partant, Aline s’est proposée de nous raccompagner. 



-Tu sais Eddy, ma mère n’a pas voulu t’inquiéter davantage. Je vais t’éclairer. 


-Dis moi Aline. Dis-je tout ouï. 


-Cela fait plus de deux semaines que ta mère se dispute avec un de ses locataires. Ce matin, la situation a dégénéré d’où son état.  


-Je comprends mieux, merci cousine.


-Nous sommes fait pour cela, repondit-elle en prenant congé de nous.


-L’homme noir est bizarre, je te dis. Vas y voir combien de mois il doit à ma pauvre mère.  Des sa sortie, je vais régler cette affaire.


-Calme toi chéri, tout ira bien. Dit Anissa pour me reconforter.



°°° Yannaël °°°



Depuis Ma sortie de l’hôpital, je ne met plus mes pieds au dehors. Je passe mon entière journée entre ces quatre murs. J’ai espéré l’appel des entreprises en vain.



[ Bip message ] 

《 Tu peux passer demain, à la première heure. Sois bien présentable 》.



J’ai souri après l’avoir lu. Enfin l’heure a sonnée, me murmurai-je intérieurement...



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