Chapitre 4: Le début des calvaires

Write by Tunde William

                Flashback


      Wilfred  Jean Claude  Hounton 

             ** 09 ans plutôt** 

Hier je me suis endormi avec l'inquiétude et la peur. Aujourd'hui je me suis réveillé avec le sourire ,la joie et l'espoir car j'ai neuf ans et mon Papa viendra avec mes cadeaux et j'avais déjà prévenu tout mes amis. C'était la promesse que m'avait faite maman quand j'avais 06 ans , quand je lui ai demandé pourquoi mon père ne venait jamais me chercher. 

Tout les papas de mes amis venaient chercher leurs progénitures quand moi je devais rentrer avec Freddy et ses parents ou ma mère les quelques rares fois où elle pouvait se libérer de son commerce. Mes amis se moquaient de moi en me disant que je n'avais pas de père. La mère de Freddy qui me traitait de bâtard quand son mari essayait de m'accorder un peu d'attention lors de nos chemins de retours disait alors : 

- C'est pas ton fils . Mon fils n'est pas un bâtard qu'a eu la voisine de ta mère avec un vieux blanc. Mon fils est un vrai africain [...] . Je ne comprenais rien ,je n'étais qu'un enfant. 

- ( Moi)[ criant et sautillant de joie] Hip Hip hourra, Hip Hip Hourra . J'ai neuf ans ,neuf neuf neuf aaaaaaaaaannnnnssss.

-( Maman)[ Entrant en trombe dans la chambre] Jean Claude tu vas bien ????. Elle me prit dans ses bras en me tâtant de partout. 

-(Moi)[ Ivre de joie] Maman j'ai neuf ans aujourd'hui et je vais avoir mon.....

-(Maman)[ Attendrie] Tu vas avoir de la bouillie de sorgho  chaude et bien sucrée et des beignets comme ton cadeau. Après on ira au marché te payer des  nouvelles....

-(Moi)[ boudant] Mais maman tu m'avais promis qu'à mes neuf ans mon papa viendrait en m'apportant des cadeaux. Et depuis le jour où tu me l'as dit, j'ai marqué chaque anniversaire et....

-(Maman)[ Les yeux embués, le visage  et le sourire crispé] Humm

 - Tu m'avais promis que ..... balbutiai-je les yeux larmoyants. 

L'expression de son visage changea immédiatement bien avant  que je ne terminai de parler. 

- Quoi? Mais tu me prends pour qui ? Donc c'est à cause de cet clochard de  Claude Marcel que tu veux te rendre aphone à force de crier ainsi ? Tu veux me donner la tension ?

 Moi je n'ai jamais tué mes parents alors ne vient pas me tuer à cause de tes conneries . Tchipp [ me donnant deux tapes dans le dos] Combien de fois vais je te dire que pour espérer avoir une bonne journée il faut se mettre dans les bonnes conditions d'abord ? Va prendre ta douche d'abord , après viens me retrouver dans ma chambre on appellera ton connard de père ensemble[...]. Ko mon papa par ci mon papa par là. Tu vas l'appeler maintenant on aura la paix dans cette maison. Tchrrr

Quelques minutes plus tard 

Je l'ai retrouvé dans sa chambre ,assise à même le sol ,sa natte pliée et posé près d'elle. Une petite caisse remplie de papiers se trouvait entre les jambes. 

- Me voici dis je . Elle me mit sur ses genoux. Tout en m'embrassant et en me câlinant elle me narra son histoire, mon histoire, enfin notre histoire.  

-(Maman) Tiens, voici le numéro de ton père me dit-elle d'une voix lointaine.  Appelle le ,je m'en vais te chercher ton déjeuner. À mon retour , on discutera ensemble de votre appel.

- (Moi)[ refusant la tête baissée ] Non maman ,j'ai trop peur ,je ne sais plus quoi lui dire. Je crois que je n'ai plus envie de ... 

-(Maman)[s'énervant] C'est sur ma tête ,tu veux chercher des poux handicapés! Tu me prends ce foutu téléphone et tu appelles ton père [...]

 Puis elle sortit me laissant là face au remords de l'avoir énerver ,et  à un espoir de devoir ma curiosité infantile une bonne fois pour toute. Cet appel m'a marqué au fer rouge et m'a juste montré où se trouvait ma place.... 

             ** Marie Jeanne*** 

Je m'étais jurer de ne plus pleurer pour ce salopard mais c'est plus fort que moi. Comment ne pas craquer quand il se présente devant toi avec sa petite frimousse toute croquante te demander des nouvelles de son père. Quand bien même, c'est déjà difficile de faire comme si de rien n'était quand tu vois ton fils regarder les parents de ses camarades d'un regard envieux et qu'il n'ose te poser des questions.   

 C'est le plus dur combat qu'affrontent le plus souvent les mères ou les pères célibataires. Comment expliquer à son enfant le manque de son père ou de sa mère. Si ces derniers étaient morts, cela aurait été encore un peu mieux de donner l'explication. Mais quand ceux-ci ont démissionné, ont jugés bon qu'il fallait mieux pour eux de se décharger de leurs charges de parents comment peut-on expliquer ça. Comment trouver les mots justes pour dire à nos bouts de choux que son père ou sa mère a été trop lâche pour rester.  

 Bref après avoir pleurer un bon coup sous la douche, je suis sortie pour aller voir où en était Jean Claude au téléphone avec son père. Ce fut mon fils le visage stoïque, assis sagement dans la même position qu'au départ. Il me camouflait son émotion. Et je le savais car c'était moi qui lui avait appris comment le faire. Son regard était lointain mais je lisais le remord,la tristesse ,la haine et colère sur son visage neutre en apparence. 

- (Moi) L'as tu eu 

- ( Lui) Non ,il n'a pas décroché. Il me mentait et je le savais .

- ( Moi) [ Faussement menaçante] Tu veux que je m'énerve ? Tu sais combien je déteste les mensonges ,alors mon frère accouche je t'écoute .

- ( Lui) [ Reniflant] C'est une dame qui a répondu au téléphone. Elle m'a dit que je n'avais pas de père ici. Elle m'a dit qu'elle ne voulait pas d'enfants adultérins dans son couple , elle m'a traité de bâtard et de sorcier en anglais avant de remettre le téléphone à une autre dame qui m'a parlé en Fon.

 Cette dernière m'a dit qu'elle voyait que tu n'avais pas encore compris la leçon . Elle m'a menacé en me disant si je voulais que tu vives en paix je n'allais qu'a te dire d'aller me chercher un autre père à escroquer. Elle m'a dit que le jour où j'essaierai de rappeler sur ce numéro , j'allais le regretter de toute ma vie[...].

 Ce n'était pas tout ce qu'ils s'étaient dit au téléphone et je le savais mais je me suis contentée de ça.

- ( Moi)[ Le prenant et le serrant fort dans mes bras] N'oublie jamais que je suis là. Mais avant de chercher à faire quoi que ce soit ,il faut que tu pardonnes à ton père et à sa famille. [ Il éclata alors en sanglots] .

 -(Moi) C'est un boulet qui t'empoisonnera l'existence si tu ne le fais pas . Elle va détruire ton présent et hypothéquer ton avenir. Pleure, autant que tu voudras , libère toi et trouve la force pour accepter ta croix.

-( Lui) Merci maman , merci pour tout. Je te demande pardon quand j'insistais. Je savais pas.  Je t'ai offensé, je suis désolé . Je te jure que je ne te décevrai pas ,je te le promets [...].


    Retour au présent .


 ** Wilfred Jean Claude** 


Depuis notre dernière altercation , Freddy et moi étions en froid. Malgré sa bonne volonté pour se faire pardonner et mes bonnes intentions , j'avais comme un blocage psychologique. Mon cœur et mon âme ne cherchaient qu'à faire table rase du passé mais mon cerveau ne l'entendait pas de cette oreille. Il me rappelait sans cesse cette fâcheuse histoire.,celui des d'Oliveira . 

Ah , comment pourrais je les oublier quand ils étaient le source même de ma motivation . Ils n'ont eu aucun pitié envers ma mère ni envers moi . Cette histoire me rend toujours malade , et fou de rage car elle ne s'était écrite qu'avec l'encre de nos larmes,de nos hoquets et de nos soupirs. (...)

 Nos cris de détresse ,de faim et de solitude étaient ses feuillets tandis que nos humiliations ,notre pauvreté criarde et surtout notre dignité bafouée la plume avec laquelle elle avait été écrite. Elle nous avais faire couler beaucoup de sang et d'encre.

 C'est pourquoi je m'énerve quand je repense à tout ça et surtout quand on associe mon nom à celui de ces chiens de d'Oliveira. Elle me rappelle sans cesse qui je suis et ce que je suis venu faire dans ce monde. Elle me permettait de faire d'une pierre deux coups . Rendre fière ma mère et montrer à ces connards qu'un bâtard sait aussi se faire respecter. C'était la meilleure décision que j'avais prise du haut de mes neufs ans ,depuis cet jour fatidique... 

    Marie Jeanne Hounton 

Dring Dring 

- Allô Madame Hounton? 

- Oui répondis-je. A qui ai-je l'honneur je m'enquis aussitôt 

- Ici le lieutenant Aminou de la police d'akpakpa. Vous êtes  bien la mère du dénommé Wilfred Jean Claude

- Oui qu'est ce  qui se passe. 

Quoi? dis je en laissant le téléphone se fracasser au sol. Je n'arrive pas à le croire

Je cours de gauche à droite comme une folle mal-aliénée, je ne sais pas quoi faire ni quoi dire. 

Mon fils en prison ?

 Non! Jamais de la vie ,il a toujours été très correct. 

-OUI! Hurlais-je. Je sais que j'ai élevé un bon garçon. Jamais il n'oserait poser la moindre acte pouvant nous nuire. Seigneur où ai-je fauté?

 Mon Dieu,  je suis dans une détresse totale. J'avais peur de ce que je m'apprêtais à faire. Je suis obligé de l'appeler .Il faut qu'il m'aide , c'est aussi son enfant .Il ne peut pas permettre qu'il aille en prison. 

Seigneur ! Je suis fatiguée de cette vie. Tu gagnes une bataille ,une autre t'attends encore ? Jusqu'à quand ?. Sans même le vouloir je me suis plongée dans mes souvenirs et mes méninges me menèrent à cette journée là. Celle de sa promesse... 

Pourquoi moi? Comme celui d'un oiseau enfermé,sa liberté vient d'être prise. Il n'a pas tenu à sa promesse puisqu'il vient d'être emprisonné pour une faute qu'il n'a sûrement pas commise. 


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