Chapitre 40: La Dot
Write by Plume Inspirée
Chapitre 40: La dot
Ma serviabilité et ma bienveillance m’avaient amené là, et je le savais. Il avait suffit d’une bonne attention envers Brice ce jour là pour que je me retrouve ici aujourd’hui. Je m’étais battu pour sauver mon couple mais surtout pour sauver l’homme que j’aimais. Comment pouvais je retenir mes larmes? De toutes les personnes dans cette pièce, une seule comprenait le flot de ces larmes c’était ya Cynthia. Le reste prenait ça pour des émotions de femmes.
- Ah mais Cam’s toi aussi comment veux tu que la maquilleuse termine son travail si tu ne fais que pleurer comme ça, tu lui lais faire un double travail
S’était inquiétée ma cousine,
- Là c’est seulement la dot mais le jour du mariage religieux quand tu diras tes vœux, ça veut dire qu’on ne va même pas entendre ce que tu diras tellement tu seras en train de pleurer
Avait lancée la petite sœur à mon père
Je riais à toutes leurs remarques, mon sourire était accompagné de mes larmes. Puis ayant pris la pochette que ya Cynthia me tendait, je les rassurais tout en essuyant mes larmes
- Bon là c’est décidé je mets de côté les émotions et on fait avancer le maquillage
Elles avaient toutes éclatés de rire, la maquilleuse y compris.
- J’espère que tu as bien filmé là où elle pleurait hein!
Avait lancé ma cousine en s’adressant au cameraman
- Oh mais toi aussi donc là où elle pleurait là tu veux qu’on filme bien pourquoi?
Répondait ya Cynthia après un éclat de rire.
- Parce que ça fera la beauté de la vidéo
C’était à la maison dans ma chambre de jeune fille que je me faisais maquiller, la maquilleuse était une amie à ma cousine et elle avait fait le déplacement. Chaque coup de pinceau rehaussait mes traits mais j’avais tenu à ce que le maquillage ne soit pas voyant déjà que je n’étais pas du genre à mettre du maquillage dans ma routine quotidienne. Brice m’avait fait savoir que sa famille maternelle et paternelle allait prendre leur départ de chez le père de Brice. Notre fille était aussi avec eux, Dorcas l’avait amené avec elle.
Le matin j’étais au salon de coiffure avec Dorcas qui s’était aussi fait coiffer, et j’étais tout le temps en contact avec Brice toute la matinée. Il s’apprêtait et de son côté tout se passait bien.
Il était déjà 11h, à l’extérieur de la maison tout était animé, les chaises étaient déjà installés, bien que dans un coin il y’avait encore les derniers plats au feu. De là où j’étais assise, j’entendais tel appelera après un tel autre, tout le monde s’était investit à fond dans l’organisation, c’était ce qui caractérisait ma famille. On ne se voyait toujours pas tout le temps mais dès qu’il y’avait une fête ou un deuil tout le monde s’investissait à fond. À un point où je n’avais pas eu assez de place dans l’organisation où disons même que je n’avais pas eu mon mot à dire, tellement tout était entre des bonnes mains.
Près d’une heure du temps plus tard, la maquilleuse avait terminé son maquillage.
- Ça te convient comme ça Cam’s? M’avait-elle demandé,
- Euh je trouve qu’il y’a trop de fond de teint en fait.
- Nooon ça doit être comme ça parce que le fond de teint va s’incorporer en fait au fur et à mesure et tu ne vas plus le remarquer comme ça. En tout cas avant que tu ne sorte tu verras que le fond de teint va s’identifier à ta peau. Attends je demande à Marlène de venir donner un autre avis.
La maquilleuse était sortie faire signe à ma cousine, quelques minutes plus tard, elle revenait avec ma cousine et ya Cynthia.
- Madame Taty trop belle, Brice va tomber aujourd’hui hein
S’était écriée ya Cynthia
- Ah tu vois hein, ton maquillage est parfait je te dis.
Avait lancé la maquilleuse, puis elle s’était tournée vers ya Cynthia
- Comment trouves tu le fond de teint?
- Tout est parfait, le temps que ça s’incorpore bien sous sa peau, ça sera encore plus beau.
..... Des minutes s’étaient écoulées, j’étais tranquillement installée dans la chambre, attendant le début de la cérémonie. Dehors tout était devenu calme, tout était fin prêt pour que tout commence. Je voulais savoir ce qui se passait dehors vu que je n’écoutais personne parler. Il y’avait des micros donc si la cérémonie avait commencé, j’allais tout entendre de la chambre où j’étais. Mais aucun bruit qui annonçait le début des hostilités. Pourquoi? Alors que je voyais par la fenêtre, papa ainsi que sa famille déjà installés, maman aussi avec toute sa famille déjà installés. Je pouvais aussi voir quelques invités.
Inquiète je prenais mon téléphone pour composer le numéro de ya Cynthia afin de savoir pourquoi ce retard. Ça sonnait elle ne décrochait pas, j’insistais, elle ne décrochait toujours pas, puis quelques minutes plus tard, elle m’avait rejoint dans la chambre.
- Ne panique pas, pourquoi tu essaies de me joindre tu sais bien que je suis très occupée dehors là bas, je dois être sure que tout se passe selon les instructions que j’avais données là bas.
- Mais la cérémonie était censée commencer depuis une vingtaine de minutes déjà et jusque là je n’entends même pas les zonzis (ceux qui modèrent les mariages au Congo) parler.
- Ah toi franchement c’est pour vingt minutes de retard que tu vas me téléphoner comme s’il y’avait un problème? Ta belle famille n’est pas encore là, avec les embouteillages de Brazzaville là ce n’est pas étonnant
- Ah mais c’est quand même inquiétant parce que ça va faire près de 40 minutes que Brice m’a appelé pour dire qu’ils étaient déjà en route et connaissant papa Paul il ne peut pas permettre qu’ils arrivent avec un retard j’ai comme un mauvais pressentiment hein ya Tia.
- Ooooooooh toi aussi Cam’s donc tu oublies les embouteillages d’ici franchement tu as juste envie de stresser toi...
Ya Cynthia n’avait pas fini de parler que mon téléphone sonnait, c’était Brice
- Allô,
- Camille on vient d’avoir un accident
Mon cœur battait tellement vite que rester assise ne pouvait plus me suffire il fallait que je me lève pour essayer de me calmer. Un accident? S’il parlait ça voulait dire que lui il allait bien mais notre fille était-elle dans la même voiture que lui?
- Brice comment va Beryith?
J’essayais d’articuler toute remplie de panique
- Tout le monde se porte bien heureusement. En fait je n’arrive pas à comprendre comment on s’en ait sorti parce que la voiture est à peine reconnaissable. C’était le petit frère à mon père qui était au volant et il a perdu le contrôle des freins puis il est allé cogné un mur. Nous allons prendre un taxi pour arriver, Pitsou et le frère de papa vont rester ici pour attendre que la police finisse le constat et donne des convocations pour le poste de police afin de voir comment réfectionner la boutique que nous avons cognés. Camille reste en prière!
- Mais Beryith n’est pas traumatisée par tout ça?
- Elle n’était pas dans la même voiture que nous. Il n’y avait que des hommes dans notre voiture.
Quand Brice avait coupé l’appel, il m’avait fallu près de trente minutes pour que je reprenne mon calme et sois à mesure de parler à Ya Cynthia. Ya Cynthia avait compris que quelque chose n’allait pas. Elle avait demandé aux autres de sortir de la chambre.
Comme le pasteur était déjà là, elle avait pris son téléphone pour demander au pasteur de rentrer dans la maison. Puis elle avait fait signe à une cousine d’aller prendre le pasteur dehors et le diriger vers la chambre où j’étais.
J’essayais de reprendre mon calme et j’expliquais à Ya Cynthia ce que Brice venait de me dire. Le pasteur aussi était arrivé et je m’étais remise à expliquer depuis le début. Le pasteur avait fait signe à sa femme et à une maman de l’intercession qui nous avaient rejoints dans la chambre. Nous nous étions tenues par la main et avions commencé à prier pour toute la cérémonie.
Après avoir prié, le pasteur m’avait exhorté avec ce passage
«Soyez bien éveillés, lucides! Car votre ennemi, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant quelqu'un à dévorer.»
1 Pierre 5:8 BFC
Camille ce que tu dois retenir c’est que tout ce par quoi tu es passée ne t’exempte pas des tentatives à venir du diable, tu ne dois pas te relâcher dans la prière. La bonne nouvelle pour toi et Brice c’est que votre ennemi rôde et cherche mais il n’a pas reçu l’autorisation de dévorer, il cherche des moyens. Ce qui est bien c’est qu’il sait qu’il n’a pas reçu l’autorisation de dévorer, votre ennemi sait qui vous êtes, il sait que vous êtes des enfants de Dieu, il sait que vous êtes forts et protégés mais malheur à vous si vous vous endormez. S’endormir c’est se relâcher et manquer de prudence et de lucidité. Camille c’est vrai que tu as traversé de grands combats mais ne te dis pas que maintenant le diable t’a laissé, ne te dit pas qu’il a compris qui tu es et il t’a laissé, non! Reste toujours lucide. Tu connais de quelle famille Brice est venu.
Le pasteur avait terminé de parler et la maman de l’intercession qui était là avait aussi rajouter,
-Combien même ton mari ne venait pas d’une famille compliquée où il y’a tout un combat. Nous devons tous savoir que tous les jours notre adversaire rôde et nous ne devons pas rester dans la distraction. Alors ne te relâches pas à cause du mariage ma fille.
- D’accord maman j’ai compris.
On parlait encore quand la voix du modérateur de notre famille avait retentit du micro. La cérémonie avait commencé. Les parents de Brice était certainement là. Le pasteur, sa femme ainsi que tous les autres avaient quitté la chambre pour rejoindre la cérémonie. J’étais restée dans la chambre avec deux de mes cousines. C’est après leur départ que je m’étais rendu compte que Brice m’avait laissé un message
« Nous sommes déjà installés Dame Camille Pain Citron »
Assise là, j’attendais le moment où on allait demander à quelqu’un d’aller chercher la mariée. Je n’arrivais pas à garder mon calme, de la chambre je suivais toute la cérémonie. Du moins j’écoutais tout même si je ne pouvais pas tout voir. Près d’une trentaine de minutes s’était écoulée quand Ya Cynthia était venue me dire que c’est le moment de sortir. Mon cœur battait très vite. J’avais du mal à me représenter le fait de traverser toute cette foule, sachant que tous les regards devaient être braqués sur moi.
Je m’apprêtais à sortir de la chambre quand Ya Cynthia m’avait retenu
- Attends!
- Quoi encore ya Cynthia?
- On va prier oh
- Ah ok!
Elle m’avait tenu la main, ce genre de grande sœur, ce genre de témoin de mariage, ce genre de conseillère... cette prière faite avec Foi qui sortait du cœur de ma soeur par ses lèvres, apportait telle une quiétude et une assurance dans mon cœur. J’avais compris que dans la vie il ne suffisait pas de s’entourer mais il fallait s’entourer des personnes que Dieu avait destinées pour nous.
.........
Je faisais comme abstraction de tous les yeux qui étaient posés sur moi, d’un regard complice j’avais posé mes yeux un moment sur ya Cynthia, une seule pensée montait dans mon cœur, celle de Mardoché et Esther. Cette femme avait été mon type de Mardoché, elle m’avait aidé à venir jusqu’ici, elle m’avait conduit jusqu’à mon foyer, ses précieux conseils...
Puis mes yeux avaient croisés ceux de mon pasteur, ils étaient rares ce genre de berger mais ils existaient encore. La multitude de bergers qui recherchaient leur propre gloire avait semblé couvrir ce faible nombre de ceux qui priaient pour nous tard dans la nuit, de ceux qui utilisaient parfois leur propre crédit pour nous téléphoner et s’enquérir de notre santé, de ceux qui se tenaient à la brèche attendant de recevoir un message particulier de Dieu pour nous.
Mon pasteur était ce genre de berger. Quand mes yeux avaient croisés ceux de sa femme, j’étais admirative, la femme de mon pasteur n’était pas prédicatrice, elle était au protocole membre de l’accueil mais pourtant je savais que cet homme fort et si admirable qu’était mon pasteur l’était non seulement grâce au Saint-Esprit mais aussi grâce à l’aide qu’était sa femme. Rien que cela, me poussait à être remplie d’admiration pour cette femme.
Tour à tour j’avais posé mes yeux sur ma mère et mon père ainsi que leurs conjoints respectifs, j’avais été gâtées et entourées. Malgré leur séparation mes parents avaient fait tout ce qui était en leur pouvoir pour s’entendre sur mon éducation. C’était précieux d’avoir eu des parents qui soutenaient mes choix et m’accompagnaient à chaque étape.
Mes yeux avaient croisés ceux de ma belle mère, maman Marceline, elle souriait en me voyant m’approcher... Son sourire m’avait donné une leçon, toutes ces personnes qui souriaient à notre vue n’étaient pas toujours heureuses pour nous. Parfois dans le secret c’étaient des personnes qui avaient combattu jour et nuit contre notre destinée mais il y avait cette parole qui raisonnait dans mon cœur « Nul ne tiendra contre toi tant que tu vivras » alors, rien qu’à cette pensée je lui renvoyais son sourire, espérer en Christ avait cette qualité de nous rendre confiant, j’étais confiante.
J’avançais au rythme de la musique derrière mes sœurs, cousines, nièces qui me servaient d’escorte. Il y avait des cris par ci, par là. Brice était debout devant le chapiteau. Il était beau, élégant,... Je l’aimais, je le savais depuis toujours, depuis qu’il n’était encore que mon simple ami, mais pourtant j’avais laissé Dieu faire les choses à son rythme.
- Leleleeelelelelelleee
Il y avait des cris partout alors que j’avançais c’était très beau et très jovial , tout ce monde était là à mon honneur, c’était à peine si je pouvais me le représenter.
** Dans la tête de Brice**
Camille était belle, il m’avait fallu mieux la connaître pour mieux apprécier sa beauté. Il y’avait des beautés qui devenaient plus évidentes à nos yeux après certaines expériences, c’était le cas de la beauté de ma femme. Je n’arrivais pas à trop me représenter qu’avant que je ne rencontre cette jeune femme je ne pensais pas me marier un jour, mais voilà nous étions là aujourd’hui pour mon mariage.
La veille dans la nuit j’avais fait un rêve qui m’avait un peu traumatisé dans ce rêve, je voyais ma mère percé les pneus d’une voiture le jour même de ma dot, je m’étais levé pour prier et prendre autorité sur tous les plans de l’ennemi, je n’avais pas voulu partager ce rêve avec qui que ce soit. Et cet après midi alors que nous venions au lieu de la dot, cet accident avait justifié mon rêve. Mais une fois de plus l’Éternel avait été pour moi un bouclier.
Camille s’avançait et elle était presque arrivée là où j’étais debout, elle était habillée d’un ensemble en pagne, tenant dans sa main un éventail en plume, elle était tellement élégante! Une fois qu’elle était arrivée au niveau où j’étais debout, elle s’était arrêtée et les filles qui l’accompagnaient en dansant étaient retournées s’asseoir en gardant le même rythme de danse jusqu’à leur place.
- Vous avez vu cette jeune femme comment elle est belle?
Avait lancé avec humour le modérateur de la famille de Camille,
- Ouiiiiiiiiiii
Dans l’ensemble des gens avaient crié
- Donc comme je vous disais tout à l’heure, chez nous ce n’est pas la femme qui va chercher le mari, et vous nous avez fait beaucoup de bruit ici. Mais je vous répète encore que chez nous, la femme qui va chercher le mari est une femme légère c’est pourquoi j’ai obligé votre fils de se lever là pendant que notre fille allait sortir.
Cette fois ci le modérateur s’était tourné vers Camille
- Ma fille Camille est ce que tu connais ce bel homme?
Camille avait souri timidement avant de répondre
- Oui papa je le connais
- Ah tu le connais, voilà ça tombe bien, il est venu ici avec sa famille, ils ont amené des présents parce que tu es belle, parce que tu es respectueuse, parce qu’il n’arrive plus à fermer les yeux la nuit, il ne fait que penser à toi.
Les gens s’étaient mis à rire, tellement le vieil homme avait de l’humour. Camille aussi souriait timidement.
- Donc je leur ait dit avant que je ne reçoive ce que vous avez apporté, notre fille Camille doit d’abord être là présente et elle verra de ses propres yeux ce que sa beauté, son éducation et son caractère a produit.
Camille souriait, derrière tout l’humour de ce modérateur se cachait pourtant la vérité, Camille était tout ce qu’il disait et encore plus. Ce qui m’avait amené ici dans cette parcelle aujourd’hui avec ma famille était plus que du makeup ou des talons aiguilles. Ce qui m’avait amené ici aujourd’hui c’était la personnalité de Camille.
- Mes enfants vous allez vous asseoir sur le beau fauteuil là, et pendant ce temps nous allons voir si tout ce qui avait été demandé est respecté.
Nous nous étions installés, pendant ce temps le modérateur du côté de ma famille s’était levé à son tour et avait pris le micro
- Nous, dans notre famille nous sommes des hommes respectueux et très honorables. Nous honorons toujours nos devoirs c’est pourquoi nous avons remplis toutes les conditions de la liste que vous nous avez donné. Voilà ici dans la liste c’est écrit... Il s’était lancé à citer chaque demande de la liste et dès qu’il citait, Pitsou, Karl, Cesar et mes autres cousins s’approchaient avec ce qu’il citait pour le déposer sur une natte qui était placée au milieu de la cour. Camille avait profité de ce moment pour me dire combien elle avait été inquiète en apprenant pour l’accident
- Brice j’ai eu trop peur quand tu m’as appelé mais qu’est ce qui s’est passé?
- Le chauffeur avait perdu le contrôle des freins, à vrai dire je ne saurais te l’expliquer parce que ce matin Pitsou avait pris soin de vérifier la voiture. Mais le Seigneur a fait grâce chérie, n’y pensons plus ok?
- Ok tu as raison c’est notre jour. Laissons ça derrière nous, si Dieu est pour nous personne ne peut être contre nous.
- Tu es trop belle Camille
- Hum concentre toi d’abord sur ce qui se passe là bas.
J’avais souri avant de rediriger mon attention vers la cérémonie. Apparemment il venait d’épuiser toute la liste
- Voilà tout ce que vous nous avez demandé, tout est là !
Avait lancé notre modérateur, le modérateur de la famille de Camille s’était levé et avait pris un micro
- Attention tout n’est pas là, il manque quelque chose de très important. Regarde bien au dessous de la liste, tu as oublié quelque chose.
- Kiekiekiekiekiekie
Notre modérateur qui était l’ami de mon père avait éclaté de rire avant d’ajouter
- Vous aimez l’argent hein vous les bémbés
Bembé cetait l’ethnie du père de Camille...
- Nous n’aimons pas l’argent mais c’est toi qui nous a dit que vous êtes des responsables, vous honorez votre parole. Moi je ne faisais que noter hein, donc maintenant là il faut tout honorer j’attends la suite.
Il y’avait de l’humour du rire, je voyais mon père qui éclatait de rire avant de se lever avec une enveloppe en main. C’était la somme demandée pour la dot. Puis le modérateur de notre famille avait lancé
- Qui doit recevoir cet argent?
Le père de Camille et son oncle, le grand frère à sa mère s’étaient levés.
- Chère famille vous savez que pendant les mariages tout le monde ne vient pas pour célébrer non?
Les gens avaient répondus par oui de façon massive. Puis le modérateur avait continué
- Ceux qui n’ont pas répondus là, ce sont les jaloux. Je vous connais eeeeeh. Donc c’est à cause de vous qu’on ira compter l’argent dans le secret. La somme contenue dans cet enveloppe est un secret de famille.
Les deux modérateurs, mon père, le père de Camille et son oncle s’étaient retirés dans un coin pour compter l’argent. Pendant ce temps Christ le petit frère de Camille avait lancé la musique. J’avais encore profité de ce moment pour taquiner Camille.
- Je savais que tu étais belle mais pas à ce point hein pain citron
- Tchuiiiiip Brice t’es trop bête!
- Non mais sérieux tu es trop belle tu sais? En plus tu te rends compte que tout a commencé par un simple sourire que tu m’avais lancé, en tout cas j’ai compris l’adage qui dit qu’on ne sait jamais ce que peut produire un sourire hein
- Tu as inventé ça, c’est quel adage ça!
- Huuuum tu es gonflée parce que j’ai dit que tu es belle.
On avait pas fini de rigoler avec Camille que les vieux étaient déjà de retour. Le modérateur de la famille de Camille avait pris la parole
- Je veux que tout le monde ici fasse des bravos à ce monsieur assis ici. Papa Brice lèves-toi tout le monde va te voir, regardez comment il est beau et responsable. Applaudissez pour lui
Les gens s’étaient mis à applaudir, je ne pouvais pas m’empêcher d’être un peu gêné que d’être le centre d’attention de tout le monde.
- Voilà des hommes responsables, il a aimé, il est venu honorer ceux qui ont donné naissance et surtout éduqué sa reine. Papa Brice tu peux t’asseoir. Maman Camille lèves-toi.
Camille s’était levée à son tour,
- Tu as vu le monsieur qui est assis là
Il le disait en pointant du doigt le père de Camille
- Oui papa
- Lui c’est qui?
- Mon père.
- Ton père que tu vois là, il nous avait appelé tous pour nous dire qu’il ya un jeune homme qui veut venir épouser ma fille mais je ne sais pas encore si je dois accepter de laisser partir ma fille ou pas. Nous lui avons dit, demande d’abord au jeune homme de venir puis nous verrons quoi faire. Donc là je ne sais pas s’il est d’accord pour que tu partes.Tu vas prendre un verre et sa boisson préférée tu iras le lui donner s’il boit ça veut dire qu’il est d’accord s’il ne boit pas, ça veut dire que monsieur Brice a échoué à son examen
- Kiekiekiekiekiekie
Camille avait éclaté de rire, Ya Cynthia venait d’apporter un verre avec une bière. Elles avait aidé Camille à ouvrir la bouteille de bière puis s’était retirée. Camille avait pris la bouteille de bière ainsi que le verre pour s’approcher de son père. Après avoir servi la bière dans le verre, ya Cynthia était venue récupérer le reste de la bière pour débarrasser les mains de Camille. S’étant mise à genou devant son père, la voix de Camille était tremblante,
- Papa je viens t’offrir cette boisson pour demander ta bénédiction pour mon mariage.
- Camille ma fille, tu sais qu’un père ne se lasse jamais de sa fille?
- Oui papa je le sais
- Tu sais que je ne t’ai pas chassé de ma maison?
- Oui papa je le sais
- Donc si aujourd’hui tu viens me parler de mariage ce n’est pas parce que tu n’as plus de place où dormir je suppose, ou pas parce que tu n’as plus de pain pour manger, mais ça doit être le désir de ton cœur sans contrainte. Tu vois Camille si je prends cette boisson je met dans mon ventre, même si je veux annuler cet acte et je décide de sortir cette boisson de mon ventre, ce que je vais sortir ne ressemblera plus à cette boisson, ça sera des vomissures. Est ce que tu m’entends?
- Oui papa
- Donc tu dois savoir que si je bois cette boisson aujourd’hui je ne pourrais plus faire marche arrière. Alors es tu sure que tu veux que je prenne cette boisson?
- Oui papa c’est ce que je veux
- Camille je répète encore est tu sure que c’est ce que tu veux?
- Oui papa c’est ce que je veux
- Pour une troisième fois, Camille tu me permets vraiment de prendre cette boisson?
- Oui papa tu peux boire
Le père de Camille avait ainsi pris le verre entre les mains de Camille pour boire. Les gens s’était mis à acclamer très fort. Après avoir bu, il s’était levé et avait pris Camille par la main pour la ramener vers moi.
Plusieurs autres moments symboliques avaient marqués cette cérémonie de dot, les parents de Camille à leur tour aussi avaient donné des présents à ma famille, des sacs de tubercules séchées, des maniocs, des bananes, des poissons salés, une brebis en état de gestation,...
... Toute la cérémonie s’était bien déroulée, il était 18 heures lorsqu’on s’apprêtait à quitter les lieux, de façon symbolique, on avait fait une petite valise à Camille comme pour symboliser qu’elle quittait la maison de son père. Dans la furie de prendre congé, on s’apprêtait à monter dans la voiture, lorsque le pasteur de Camille était venue me prendre par la main,
- Mon fils, je vais vous accompagner dans ma voiture. Prends Camille, l’enfant et ta sœur qui vit avec vous. Ne montez pas dans cette voiture.
Je n’avais pas discuté, après l’accident en venant et mon rêve je ne voulais pas pendre de risque. La voiture avec laquelle nous avions fait l’accident était la voiture que j’avais loué en arrivant au pays. Et donc là en rentrant c’était Dominique qui allait nous déposer dans sa voiture.
- Nic c’est sûr que tout le monde est fatigué donc c’est mieux que tu rentres directement à la maison. Un ami qui va dans la même direction que nous va nous déposer.
- D’accord chéri ça marche, on s’appelle. Et on se voit demain chez papa comme prévu
- Ok.
Je l’avais pris dans mes bras. On avait rendez vous le lendemain toute la famille chez mon père.
C’était donc dans la voiture du pasteur que ma famille et moi étions rentrés à la maison.