CHAPITRE 40: SE SENTIR RESPONSABLE.

Write by L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 40 : SE SENTIR RESPONSABLE.

**JÉRÔME OGOULINGUENDÉ**

Pulchérie : Tu m’écoutes Jérôme ?

Moi : (Sortant de mes pensées) Pardon ?

Pulchérie : Je te demandais si tu étais d’accord pour que je fasse un repas et que j’invite mes frères ici.

Moi : (Arquant un sourcil) Dans quel but ?

Pulchérie : Juste pour qu’ils sachent où je vis et avec qui je suis.

Moi : On en a déjà parlé.

Pulchérie : Tu as dit que tu ne veux pas aller chez mes parents mais ce n’est pas ce que je te demande.

Moi : Et quelle est la différence au juste ?

 Pulchérie : Là je te dis que j’invite 2 ou 3 de mes frères ici.

Moi : C’est la différence là que j’attends.

Pulchérie : La différence est qu’ici tu es chez toi, dans ton territoire et que tu as la possibilité de fixer tes règles.

Moi : Hum. Nous en parlerons à mon retour.

Je me suis levé et j’ai récupéré mon portefeuille et mes clés de voiture.

Pulchérie : Tu sors ?

Moi : Bah oui. Je dois voir des amis et je t’ai dit que cette journée je devais la passer à l’extérieur.

Pulchérie : Y a-t-il seulement un seul jour où tu me consacres du temps Jérôme ou bien je ne fais pas partie de tes programmes ?

Moi : Je n’ai pas envie de me prendre la tête aujourd’hui.

Pulchérie : Tu crois que c’est moi qui le veux ? Tu n’adhères jamais à rien de ce que je propose. Quand tu n’es pas occupé avec le travail, c’est que non c’est ta semaine avec les enfants et que tu veux te concentrer sur eux. Après ça c’est que tu dois rencontrer tes parents, tes amis, tes collègues ou que sais-je encore ? Quelle est au juste ma place dans cette liste ?

Moi : Tu vis dans cette maison ou non ?

Pulchérie : (Écarquillant les yeux) Donc selon toi c’est suffisant ? C’est ce en quoi consiste une relation pour toi ?

Moi : (Prenant mes lunettes) C’est le mieux que je puisse offrir pour le moment.

J’ai pris mon téléphone et j’ai commencé à marcher vers la porte.

Pulchérie : (Marmonnant) Et on se demande pourquoi son ex est allée voir ailleurs ?

Moi : (Me retournant de façon brusque) Qu’est-ce que tu viens de dire ?

 Pulchérie : (Silence)

Moi : (M’approchant dangereusement d’elle) Je t’ai demandé ce que tu viens de dire Pulchérie.

Pulchérie : (Reculant effrayée) Je, je n’ai rien dit.

Moi : (Devant elle) Le jour où tu t’amuses encore à parler de mon ex ou de quoique ce soit qui la concerne, tu ne vas pas me reconnaître.

Pulchérie : (Silence)

Moi : N’importe quoi.

Je me suis retourné et je suis sorti assez énervé. J’ai rejoint Loyd et Marwane chez ce dernier. Lucrèce m’a dit que Loyd était sur Libreville et quand j’ai écrit à Marwane, il me l’a confirmé en me disant que je pouvais passer ce week-end pour le voir. J’ai décidé d’y aller car ça fait vraiment longtemps que je ne l’ai pas vu. J’arrive quelques minutes après et je sonne à la porte, c’est Marwane qui vient m’ouvrir.

Marwane : (Souriant) Le nouveau chef des fornicateurs.

Moi : (Riant en le checkant) Tu vois comment tu aimes la provocation non ? Pourtant je suis venu en paix hein.

Marwane : (Se mettant sur le côté) Je ne comprends pas pourquoi vous aimez faire dans le déni quand on vous dit ce que vous faites.

Moi : Va là-bas. Ma personne est où ?

Marwane : Il est au salon. Attends, tu viens chez les gens les mains vides hein ?

Je ris.

Marwane : Loyd retire son verre et son assiette, il n’a rien apporté, on ne va pas le nourrir ici.

J’éclate de rire pendant que nous rejoignons Loyd qui est assis au salon et il se lève pour qu’on se salue comme il se doit en se frappant dans les mains avant de se faire une accolade.

Moi : (Heureux de le revoir) Comment va bro, on fait ça à sa famille ?

Marwane : Demande lui bien.

Loyd : (Souriant) Cette ville ne voulait plus de moi.

Marwane : Hum. Et c’est le cas aujourd’hui ?

 Loyd : Je ne te réponds pas.

Marwane : Mais est-ce que tu peux d’abord le faire ? C’est ça le problème.

Loyd : (Prenant place en souriant) Jéjé assieds-toi, ne gère pas ce fou.

Marwane : La folie m’a atteint quand j’ai commencé à vous côtoyer.

Nous nous sommes mis à rire pendant que Marwane est allé nous prendre des boissons.

Moi : Sinon ça dit quoi ?

Loyd : On essaye de mettre de l’ordre dans les choses qui nous tombent dessus.

Moi : J’imagine. Comment tu gères ça ?

Loyd : La vérité c’est que j’essaie encore d’intégrer la chose. Il y a tout juste un mois en arrière, j’étais seul et un mois plus tard me voilà père de 2 enfants de 2 ans.

Moi : C’est vrai que c’est énorme. Et d’ailleurs j’espère que tu ne m’en veux pas de ne t’avoir rien dit.

Loyd : Non t’inquiète. J’ai compris que Lucrèce ne voulait pas que cela soit divulgué.

Moi : C’est exact.

Marwane : Moi je t’en veux hein. Tu aurais pu me le dire à moi.

Moi : (Souriant) Y a-t-il une différence entre vous deux ?

Marwane : Mais bien-sûr est-ce qu’on se ressemble ?

Moi : (Regardant Loyd amusé) Tu connais Pulchérie ?

Loyd : Pas à ma connaissance. C’est qui ?

Moi : La fille avec qui je suis.

Loyd : Ah d’accord.

Moi : Donc tu la connais ?

Loyd : (Amusé) J’en ai entendu parler vaguement.

Moi : (Riant) Voilà.

Marwane : (Souriant) Ça ne veut strictement rien dire. Ce n’est pas comme si je lui ai raconté que tu es en train de lui perdre son temps et que tu ne veux rien de sérieux à cette fille.

J’éclate de rire et Loyd en fait de même. Il me sort par la même occasion un petit sermon comme à son habitude mais bon. On discute de tout, on prend les nouvelles des uns et des autres en évoquant le cas de Bhernie qui malgré le fait d’être dans la même ville, on ne se voit presque pas si ce n’est au téléphone que l’on parle quand même.

Loyd : J’ai eu vent de ce qui s’était passé avec sa petite sœur.

Moi : M’en parle pas. Jusqu’à présent je t’assure que je ne sais pas ce que cette petite m’avait fait boire ou manger. C’était allé tellement vite que si ce n’était pas quelque chose qui m’était arrivée à moi-même, je n’aurais pas crû. Cette petite est vraiment dangereuse et sa mère également. Je ne sais vraiment pas comment il arrive à les gérer et même je me demande comment Lucia faisait ?

Marwane : Il faudrait directement lui demander. Vous n’avez jamais en parler les gens de la même belle famille ?

Moi : (Riant) Tu es un vrai enfoiré.

Nous rions un bon moment puis nous évoquons le cas de Josué et Mélodie qui sont à nouveau parents et décidons de faire un programme pour les visiter et saluer le bébé.

Moi : Je suppose que maintenant que tu es revenu ici et que tu as découvert que lbv (Libreville) ne tue pas les gens, tu seras plus fréquents afin que nous essayons de reprendre notre petite dynamique comme avant.

Loyd : (Esquissant un faible sourire) Je ne promets rien mais je verrai durant mes passages ici. Sinon vous pourrez toujours descendre à Lréné pour un week-end.

Moi : D’accord. Et si vous êtes d’accord, on va créer un groupe WhatsApp pour essayer de fédérer tout le monde et mieux programmer les choses.

Eux : D’accord.

Finalement je passe toute la journée avec eux et nous nous rendons ensemble chez Lucrèce pour lui faire un coucou pour Marwane et moi car Loyd y est allé pour récupérer les enfants avec lesquels il est censé passer la nuit. C’est là-bas qu’on se sépare autour de 20h pour les gars et 23h pour les filles avec qui j’ai passé la soirée. Quand je suis arrivé à la maison, j’ai à nouveau fermé mon visage en trouvant Pulchérie au salon. Sa réflexion sur Ariane m’est restée en travers de la gorge alors je n’ai pas envie de lui parler ni même de la voir mais manque de pot pour moi, elle vit à la maison pour le moment. Normalement elle vit avec une amie dans un 2 chambres salon cuisine. Le truc c’est que la mère et la sœur de cette dernière sont arrivées de province pour les problèmes de santé de la sœur et elles sont là pour le mois. Pulchérie m’a fait comprendre qu’elle ne se sentait pas à l’aise là-bas et m’a demandé si elle pouvait venir chez moi pour le temps que elles sont chez elle. Bien que réticent, j’ai fini par accepter car après tout, ce n’est pas quelque chose de permanent et quelque part cela me facilite la tâche en terme de nourriture et sexe parce que j’ai ça à volonté. Même si je ne cache pas que cette fille est soûlante et elle passe son temps à se plaindre en cherchant les disputes où il n’y en a pas. Ce sont toutes ces choses qui en plus du fait que ce n’est pas dans mes projets présents, me confortent dans mon idée de ne pas me caser. Ce n’est pas quelqu’un avec qui je peux me projeter.

Pulchérie : Bonsoir bébé.

Je trace ma route sans lui répondre jusqu’à la chambre où je me déshabille et vais sous la douche. J’allume le robinet et me mets en dessous. J’apprécie de l’eau qui coule au dessus de ma tête quand je ressens deux mains qui viennent m’enlacer par derrière et un corps nu se coller contre le mien. Je ne réagis pas et continue à faire comme si j’étais tout seul. Je prends mon gel de douche et je commence à me le frotter après avoir arrêté de l’eau et Pulchérie me le prend des mains pour me le frotter en insistant sur ma queue qui ne tarde pas à se dresser. Elle rallume de l’eau sur nous et après m’avoir rincé, elle s’agenouille devant moi pour me prendre en bouche, je grogne de plaisir et serre les poings. Elle sait y faire et très vite j’attrape sa tête et je baise sa bouche avant de la relever, la retourner et la plaquer contre la cabine de douche. Je la cambre bien comme il faut avant de la pénétrer de façon brusque, elle hurle. Je tire sur ses tresses sous forme de queue de cheval et je la besogne sans ménagement jusqu’à ce que je me sente venir, je me retire rapidement et crache au sol.

Pulchérie : (Se retournant pour me regarder) Tu n’étais pas obligé de te retirer, je ne suis pas en mauvaise période.

Moi : (Rallumant de l’eau sur moi, silence)

Pulchérie : (Venant me coller) Tu as aimé ?

Moi : (Retirant ses mains de mon corps avant de la repousser)

Pulchérie : Il y a un problème ?

Moi : Quand tu apprendras à tourner ta langue 7 fois avant d’ouvrir ta bouche, on en reparlera.

Pulchérie : Mais, on vient juste de coucher ensemble.

Moi : Tu as eu ce que tu voulais, tant mieux pour toi mais si tu penses que tu peux me corrompre avec le sexe, c’est que tu t’es lourdement trompée de personne.

Je me suis retourné et je suis sorti de la cabine en tirant ma serviette pour m’essuyer. Quand j’ai terminé, j’ai enfilé un bas de jogging et je suis allé me mettre au lit. J’ai regardé mon téléphone et j’y ai vu un message d’Ariane.

-La mère de mes enfants : Bonsoir Jérôme et je m’excuse d’avance pour l’heure mais j’aimerais savoir à quelle heure tu passeras récupérer les enfants ?

C’était il y a 5 minutes.

-Moi : Bonsoir. J’en ai aucune idée. Tout dépendra de ma flexibilité. C’est pourquoi ?

-La mère de mes enfants : En fait j’ai besoin de cette information pour pouvoir me déterminer car j’ai reçu une invitation mais je ne peux pas donner suite si je ne suis pas fixée sur ce point.

Je suis tenté de lui demander quel genre d’invitation elle a reçu mais je me ravise, ce ne sont pas mes affaires.

-Moi : Est-ce quelque chose de fondamentale ?

-Moi : Je veux dire que tu tiens vraiment à y aller ?

-La mère de mes enfants : Ce n’est pas fondamental. C’est juste que j’aurais bien voulu y aller mais si tu ne peux pas les récupérer le matin ce n’est pas très grave.

-Moi : Je peux te donner ma position demain matin ?

-La mère de mes enfants : D’accord. Et passe une bonne nuit.

-Moi : À vous aussi.

J’ai posé mon téléphone et j’ai levé mes yeux sur Pulchérie qui était debout au pied du lit.

Pulchérie : Je te demande pardon pour mes propos de ce matin, j’ai eu tort de parler de la mère des petits et je te promets que je ne le ferai plus.

Moi : C’est bien.

J’ai arrêté la lumière de mon côté et je me suis correctement couché pour dormir (…)

Je suis en route pour chez Ariane, je lui ai fait un message WhatsApp ce matin pour lui dire que finalement je passerai prendre les enfants ce matin mais elle n’a pas reçu le message. Elle n’est pas connectée depuis 7h et il est près de 11h maintenant. J’ai même essayé de l’appeler mais ça ne passe pas et je ne sais pas pourquoi. J’arrive quelques minutes plus tard et le gardien me fait rentrer après avoir vu ma voiture. Je me dirige vers la porte et cogne, c’est une Ariane assez énervée qui m’ouvre la porte surprise de me voir.

Ariane : Jérôme ?

Moi : Bonjour.

Ariane : Bonjour. Je ne m’attendais pas à te voir ce matin.

Moi : Je peux rentrer ?

Elle est quittée à la porte et je suis rentré.

Ariane : Je pensais que tu n’aurais pas pu venir les prendre le matin.

Moi : Je t’ai dit que je te donnerai ma position ce matin et comme tu disais que tu voulais vraiment aller à cette invitation, je t’ai fait un message ce matin pour te le dire et j’ai même tenté de te joindre mais je n’ai pas pu.

Ariane : Je vois.

Elle s’est retournée et a pris la direction du salon. J’ai prêté attention à ce qu’elle portait et c’était très différent de ce que j’ai pour habitude de la voir avec. C’est une petite robe près du corps qui met en avant son décolleté et ses jambes.

Moi : Pourquoi tu es injoignable ?

Ariane : Je n’ai plus de téléphone.

Moi : (Arquant un sourcil) Pardon ? Comment ça tu n’as plus de téléphone ?

Ariane : Parce que mon téléphone s’est cassé ce matin. Excuse-moi une minute, je vais dire aux enfants de prendre leurs affaires.

Moi : Ok.

Elle a disparu derrière le couloir et quelques minutes après Anselme et Chloé sont sortis avec leurs sacs à dos. Chloé avait les yeux rouges

Eux : (Venant me faire un câlin) Bonjour papa.

Moi : Bonjour. Qu’est-ce qu’il y a Chloé ?

Anselme : Maman l’a grondée ce matin.

Moi : Pour quelle raison ?

Anselme : Elle a cassé le téléphone de maman.

Chloé : (Coulant des larmes) Je te jure que je ne l’ai pas fait exprès. Je voulais seulement prendre la télécommande en haut mais j’ai bougé le téléphone et il est tombé au sol.

Moi : (La serrant dans mes bras) Arrête de pleurer mon cœur. C’est bon, je sais que tu ne l’as pas fait exprès.

Chloé : Maman est fâchée.

Moi : (Lui caressant la tête) Ça ira. (Prenant son visage en coupe) Je ne veux plus que tu pleures à cause de ça. C’était un accident et c’est fini.

Chloé : D’accord.

Moi : (À Anselme) La panne est grave ?

 Anselme : Oui. L’écran est devenu tout blanc et il y a un gros point noir au milieu.

Moi : Et où est ce téléphone ?

Anselme : Maman est allée déposer ça chez le réparateur de téléphone qui est devant là-bas.

Moi : Tu connais où il se trouve ?

Anselme : Oui.

Moi : Ok.

Ariane est revenue changée et vêtue d’une de ses grosses robes, elle avait également une sacoche autour du cou.

Ariane : (Aux enfants) Vous avez tout pris ?

Eux : Oui.

Ariane : Ok. (À moi) Tu as quelque chose à dire ou on peut y aller ?

Moi : Tu vas quelque part ?

 Ariane : Je vais aller prendre un petit allô -allô là juste pour être joignable en attendant que le réparateur finisse avec mon téléphone.

Moi : Et il t’a dit que ça prendra combien de temps ?

Ariane : Le temps pour lui de trouver l’écran. Il m’a dit que les écrans des téléphones Samsung sont durs à trouver au marché parce que c’est cher. Donc il va actionner ses contacts pour voir.

Moi : Ok.

Ariane : On peut y aller ?

Moi : Oui.

Nous sommes tous sortis et elle est montée dans sa voiture, j’ai fait de même avec les enfants et chacun est parti de son côté. J’ai fait escale chez le réparateur à qui j’ai posé des questions et il m’a redit ce qu’elle m’avait donné comme info en plus du fait que ce n’était pas payé. La réparation coûtait 40 milles et j’ai payé en lui disant de me faire un travail propre, j’ai également ajouté l’argent pour un protège écran et une nouvelle pochette du téléphone puis je suis parti de là pour chez mes parents. Ma semaine de garde était prévue pour qu’ils la passent là-bas et ils le savaient. La fille de mon frère est là pour cette semaine ainsi que 3 des enfants de mes cousins alors ils auront de quoi faire là-bas. Je suis resté 4 bonnes heures avec eux avant finalement de partir et ce faisant, je me suis arrêté dans une boutique qui vend des téléphones et j’en ai pris un à Ariane, elle ne peut pas rester avec un petit téléphone alors qu’elle doit être connectée pour son travail. Ne vous méprenez pas, je ne m’inquiète pas tant pour elle mais je n’aime pas l’idée que ce soit ma fille qui puisse être à l’origine d’un tort qui lui serait fait c’est pourquoi je me sens concerné. D’ici là que son téléphone sorte de la réparation, au moins elle n’aurait rien manqué. À la place de son Samsung, je lui prends le Camon 30 de chez Tecno avec tout le complet, écouteurs avec et sans fil, protège écran, pochette, chargeur, carte mémoire et autre. Je lui demande de le paramétrer de sorte à ce qu’il soit prêt à l’emploi puis il me l’emballe et me le donne. Je règle la facture et je retourne chez Ariane où le gardien me dit qu’elle n’est pas là.

Moi : Elle n’est pas revenue depuis que nous sommes partis ?

Lui : Si monsieur, elle est venue se changer et est sortie avec une de ses sœurs.

Moi : Elle t’a dit si elle allait mettre du temps ?

Lui : Non monsieur.

Moi : Ok.

Je suis remonté dans ma voiture et je suis ressorti puis j’ai garé à l’extérieur en me disant que je pouvais au moins laisser le téléphone vu que j’étais déjà là. J’ai retiré la facture que j’ai posée sur le siège passager puis je suis descendu pour aller sonner au portail, le gardien m’a ouvert.

Moi : Je vais déposer ce paquet à l’intérieur.

Lui : D’accord monsieur.

Je suis rentré et je suis allé ouvrir la porte. Naturellement j’ai un double de toutes les clés de cette maison vu que c’est moi qui la loue et c’est à moi qu’on avait remis les clés. Je suis rentré et j’ai posé le téléphone sur la table. J’ai cherché un papier pour lui laisser un mot puis finalement j’ai décidé de l’attendre au moins 1h de temps. J’ai pris le téléphone et je l’ai mis en charge selon les consignes du vendeur puis je me suis posé devant la télévision en retirant mes chaussures et ma chemise pour me mettre plus ou moins à l’aise. Quoi ? C’est bien une maison que je paie chaque mois avec mon argent gagné durement non ? En plus je paie toutes les charges de connexion ici, je peux donc parfaitement regarder un programme à la télévision même si ce n’est pas moi qui l’ai achetée. Quoique je n’aurais pas été incapable de le faire c’est elle qui a insisté pour que je ne le fasse pas. Bref, je me suis mis à l’aise et quand j’ai eu un petit creux, je suis allé regarder à la cuisine mais elle n’avait rien préparé, juste une salade d’avocat qu’elle avait au frais avec du pain, j’ai tout pris ainsi qu’un carton de jus et une bouteille d’eau puis je suis retourné m’asseoir devant l’écran. J’ai mangé avec appétit et je suis allé mettre les choses au sale. J’ai poursuivi mon programme télévisé au point de m’endormir sans m’en rendre compte.

J’ouvre les yeux et je suis dans l’obscurité, seule la lumière de l’écran est en train de m’éclairer. Je me redresse et j’avise l’heure, il est 21h55 et toujours pas d’Ariane. Je sens une petite pointe d’agacement poindre dans mon cœur. Où peut elle bien être au point de ne plus penser à rentrer chez elle jusqu’à pareille heure ? En plus elle a laissé les fenêtres ouvertes ? Je me lève et vais tout fermer puis je reviens m’asseoir après avoir mis la lumière du salon.

Moi : (Parlant tout seul) Quel est ce genre de comportement ? Depuis quand agit- elle de la sorte ? Est-ce comme ça qu’elle fait quand les enfants ne sont pas avec elle ? Pff, ce n’est vraiment pas la peine.

 J’ai tiré mes chaussures et je les ai reportées, de même que ma chemise. Je me suis levé et je suis venu débrancher le téléphone que j’ai rendu dans son emballage car il était totalement rechargé. Je l’ai posé sur la tablette devant les fauteuils. J’ai pris mon téléphone et j’ai tenté de l’appeler, cela a sonné 3 fois et elle a décroché avec un grand bruit de fond derrière comme si elle était dans une boîte de nuit ou à une fête.

« Ariane : (Riant) Allô ? »

«Moi : Je peux savoir où tu es ? »

 « Ariane : (Riant) Allô ?  Allô ? Je t’entends mal, il y a trop de bruit où je suis »

« Moi : (Silence) »

« Ariane : Allô ? »

« Voix de femme : (En fond) Qui vient nous déranger avec des appels à pareille heure ? »

«Ariane : C’est Jérôme. »

 « L’autre : Pardon qu’Ogoulinguendé te laisse tranquille. Il te veut quoi ? Ses enfants sont avec lui non ? Coupe moi cet appel et allons plutôt danser avec ce type qui n’arrête pas de nous payer à boire. Je crois que tu as une touche avec lui. »

Clic ! L’appel s’est coupé et je l’ai retiré de mon oreille pour le regarder en ayant un rire nerveux.

Moi : Attends, c’est ce genre de vie qu’elle mène ? Allez dans les bars pour se faire payer à boire ? Elle a quel âge au juste pour se comporter de la sorte ? Pardon, mieux je rentre chez moi, je bosse demain matin.

Je me suis dirigé vers la porte et je l’ai ouverte, j’ai éteint et je suis sorti. J’ai bouclé puis j’ai commencé à marcher vers la sortie seulement je me suis arrêté à mi chemin.

Moi : Et puis merde. Je veux savoir à quelle heure elle va rentrer et si ça se trouve peut-être qu’elle emmène des hommes ici pour se faire coucher dans la maison que je paie avec mon argent. À cette idée mon sang ne fait qu’un tour et je vais cogner le gardien pour lui poser des questions, c’est la première fois.

Moi : Dis moi, lorsque les enfants ne sont pas là, madame Ariane emmène des gens ici de jour ou même de nuit ?

Lui : Non monsieur. Personne ne vient ici à part la mère de madame qui a déjà passé la nuit 3 fois ici.

Moi : Tu es sûr de ça ?

Lui : Oui monsieur.

Moi : Ok. Et pour les sorties ?

Lui : La journée ou la nuit ?

Moi : La nuit.

Lui : Non monsieur. C’est la première fois aujourd’hui qu’elle reste dehors jusqu’à cette heure.

Moi : Ok.

Je me suis retourné et je suis allé dans la maison pour l’attendre. À minuit 25, un klaxon de voiture s’est fait entendre au portail, je me suis levé et j’ai éteint la lumière avant d’aller m’asseoir sur le canapé gonflé à bloc. J’espère pour elle qu’elle ne passera pas cette porte avec un homme sinon sur la vie de mes enfants, je ferai sa prison aujourd’hui. J’ai entendu le bruit d’une portière qu’on ferme puis après les clés qui essayent d’ouvrir la porte, cette dernière s’est ouverte et elle a mis la lumière.

Moi : (Le regard en feu) Tu te fous de moi Mougoueli ?

Elle a sursauté la panique dans les yeux…

L'AMOUR SUFFIT-IL? T...