
Chapitre 41
Write by St Daniel
Les
chroniques de Saint Daniel
Titre
: SECRET du CŒUR
Auteur
: Saint Daniel
Chapitre
41
Daniel
marche aux côtés d’Amélie, sentant le poids de la situation sur ses épaules.
Ils se dirigent vers le bureau du docteur, traversant les couloirs de l’hôpital
qui semblent interminables.
Daniel
: On va s’en occuper, Amélie. Je vais t’aider à comprendre ce qu’il faut faire.
Amélie
reste silencieuse, les yeux fixés sur le sol, ses pensées encore embrouillées
par la perte. Ils arrivent finalement devant le bureau du docteur, et Daniel
frappe doucement à la porte. Une voix leur répond, les invitant à entrer.
Docteur
: (regardant Amélie avec douceur) Je suis sincèrement désolé pour votre perte,
madame.
Amélie
hoche la tête, incapable de trouver les mots, mais Daniel prend la parole.
Daniel
: Nous voudrions savoir ce qu’il faut faire pour récupérer le corps de Lucas.
Quel formulaire devons-nous remplir ?
Le
docteur soupire légèrement et sort quelques documents de son tiroir.
Docteur
: Il y a quelques démarches administratives à suivre. Vous devez remplir ce
formulaire pour la libération du corps. Ensuite, nous pourrons organiser son
transfert à la morgue de l’hôpital. Une fois là-bas, vous pourrez prendre des
dispositions pour les funérailles.
Il
glisse les papiers vers eux. Amélie les regarde sans vraiment les voir, ses
mains tremblant légèrement. Daniel les prend avec précaution.
Daniel
: Je vais m’en occuper. Tu n’as qu’à signer quand ce sera nécessaire, Amélie.
Amélie
relève les yeux, un éclat de reconnaissance traversant sa tristesse.
Amélie
: (d’une voix faible) Merci, Daniel. Je ne pourrais pas le faire seule.
Docteur
: Prenez votre temps. Il n’y a pas de précipitation. Une fois les documents
remplis, vous pouvez me les ramener ici, et nous procéderons au reste.
Daniel
acquiesce et serre doucement la main d’Amélie pour la réconforter.
Daniel
: On va tout gérer, pas à pas. On va s’en sortir.
Ils
sortent du bureau, Amélie suivant Daniel comme dans un rêve, encore trop
engourdie par la douleur pour réaliser pleinement ce qui se passe. Ils
s’arrêtent dans un coin tranquille pour que Daniel puisse commencer à remplir
les papiers.
Daniel
: Je vais tout remplir pour toi, tu n’auras qu’à signer. On va gérer ça, Amélie,
et après on prendra le temps de dire au revoir à Lucas.
Amélie
le regarde, des larmes silencieuses roulant sur ses joues.
Amélie
: C’est tellement dur… je ne pensais pas que ça finirait comme ça.
Daniel
: Personne ne s’y attendait, mais tu n’es pas seule. On est tous là pour
t’aider.
Amélie
marche aux côtés de Daniel, ses pas lourds et incertains. Ses pensées sont un
tourbillon d’émotions incontrôlables. Le silence entre eux est pesant, mais à
l’intérieur, Amélie cri de désespoir. Chaque fibre de son être refuse
d’accepter la réalité.
Amélie
(intérieurement) : Non… ce n’est pas fini… Ça ne peut pas être la fin. Lucas,
s’il te plaît… ouvre les yeux… juste un signe, un mouvement, n’importe quoi…
Elle
serre les poings, essayant de repousser les larmes qui menacent de couler à
nouveau. Le visage de Lucas lui revient en mémoire, son sourire, sa voix
réconfortante. Comment est-ce possible qu’il ne soit plus là ?
Amélie
(intérieurement) : Je t’en supplie, Lucas… bouge… un seul battement de cils, fais-moi
savoir que tu es encore avec nous.
Mais
malgré ses prières silencieuses, rien ne change. La froideur de la réalité
l’enveloppe de plus en plus. Chaque pas la rapproche de la morgue, et elle sent
son cœur se serrer à mesure qu’ils avancent. Daniel, à ses côtés, sent sa
douleur, mais il ne sait pas quoi dire. Il sait qu’aucun mot ne pourra alléger
ce poids.
Ils
arrivent finalement devant la morgue. L’air est plus glacial ici, comme si le
froid venait s’infiltrer directement dans son âme. Amélie hésite un instant
avant d’entrer, ses jambes tremblantes. Elle se retourne vers Daniel, cherchant
un soutien, une ancre à laquelle s’accrocher.
Amélie
(intérieurement) : Lucas… je t’en prie… ne me laisse pas… ce n’est pas comme ça
que ça devait se passer…
Les
larmes qu’elle retenait coulent maintenant librement sur ses joues, chaque
larme témoignant de son espoir qui s’éteint petit à petit. Le personnel de la
morgue leur fait signe d’avancer, mais Amélie reste figée, incapable de faire
un pas de plus. Daniel la prend doucement par le bras et murmure
Daniel
: Amélie, je sais que c’est difficile, mais tu n’es pas seule. On va passer
cette étape ensemble comme quand on était gosse.
Elle
inspire profondément, essayant de rassembler le peu de force qu’il lui reste.
Ses prières continuent en silence, comme un écho dans son esprit. « Dieu…
je t’en supplie, rends-le moi… ce n’est pas la fin… ce ne peut pas être la
fin… »
En
entrant dans la pièce, l’atmosphère devient presque insupportable. L’odeur, le
silence, tout semble annoncer une finalité qu’Amélie refuse encore d’accepter.
Ils s’arrêtent devant un drap blanc. Le corps de Lucas est là, immobile,
couvert, et c’est comme si le monde entier s’écroulait autour d’elle.
Amélie
(intérieurement) : Non… ce n’est pas vrai… pas Lucas… il ne peut pas être
parti.
Elle
tombe à genoux, son cœur éclatant sous le poids de la douleur. Amélie est
accroupie, le souffle court. Elle regarde le corps immobile de Lucas, étendu
sous le drap blanc, le visage caché par le voile de la mort. Les autres autour
d’elle, Daniel, le personnel de la morgue, Gérard et Mina, Sandra ressentent
l’intensité de son chagrin. Elle relève légèrement la tête, rassemblant le peu
de force qui lui reste.
Amélie
: S’il vous plaît… laissez-moi seule. Juste… cinq minutes avec lui.
Le
silence est lourd. Un à un, ils échangent des regards de compassion et quittent
la pièce, laissant Amélie seule avec Lucas. Lorsque la porte se ferme, le bruit
de la pièce s’évanouit, et tout ce qui reste, c’est le son de sa respiration
saccadée.
Amélie
s’approche lentement du corps de Lucas, ses mains tremblantes. Elle soulève
délicatement le drap, révélant son visage pâle et paisible. Elle caresse
doucement sa joue froide, sentant chaque émotion enfouie remonter à la surface.
Amélie
: Lucas… je sais que tu ne peux plus m’entendre… ou peut-être que si… si ton
âme est encore là, quelque part sur cette terre, j’espère que tu m’écoutes.
Les
larmes coulent silencieusement sur ses joues, une rivière de regrets et de
sentiments jamais exprimés.
Amélie
: Je… je t’aime, Lucas. Je t’ai aimé dès notre première rencontre, mais je n’ai
jamais su comment te le dire. J’ai toujours pensé qu’il fallait que ce soit
toi… que tu fasses le premier pas, que tu viennes vers moi. Je me disais que
c’était à l’homme de déclarer ses sentiments, pas à moi…
Elle
s’arrête un instant, ses doigts glissant le long de sa mâchoire immobile.
Amélie
: Et maintenant… regarde-nous. Tout est fini, et je n’ai jamais eu le courage
de t’avouer ce que je ressentais vraiment. Chaque jour, j’espérais que tu
verrais à quel point je tenais à toi, mais tu as toujours été si distant… si
réservé.
Sa
voix se brise, tremblant sous le poids de ses mots.
Amélie
: Si tu es encore là, quelque part, s’il te plaît… écoute-moi. Je t’aime,
Lucas, et je suis désolée. Désolée de ne pas avoir trouvé le courage plus tôt,
désolée de t’avoir laissé partir sans t’avoir dit la vérité. Désolée de tout.
Elle
se penche lentement, déposant un baiser tendre sur son front, ses lèvres
effleurant la froideur de la mort.
Amélie
: Je voulais qu’on ait plus de temps… que tu saches tout ça avant qu’il ne soit
trop tard. Mais voilà… c’est trop tard maintenant.
Un
silence lourd s’installe. Ses mains s’agrippent à la table, comme si elle
espérait qu’il se réveillerait, qu’il bougerait, qu’il ouvrirait les yeux.
Amélie
: S’il te plaît… si ton âme est toujours là… si tu peux encore m’entendre,
sache que je t’aime. Et je ne cesserai jamais de t’aimer.
Elle
s’effondre, ses sanglots remplissant la pièce, résonnant contre les murs
froids. Amélie reste là, agenouillée, seule avec son amour perdu, ses mots
flottant dans l’air comme une prière désespérée, adressée à une âme qui ne
répondra jamais.
Daniel
entre doucement dans la pièce, son visage grave et empreint d’une tristesse
silencieuse. Il ferme la porte derrière lui, laissant Amélie seule face à son
chagrin. Il l’observe un instant, voyant son corps tremblant, secoué par les
larmes. Il s’approche lentement, mais ne dit rien tout de suite, respectant
l’intimité de sa douleur.
Finalement,
il prend une profonde inspiration et, d’une voix basse et calme, il murmure
Daniel
: Tu sais, Amélie… on n’arrête pas de tomber amoureux du jour au lendemain. On
peut se dire que le temps va tout guérir, que les jours finiront par effacer ce
que l’on ressent… mais c’est faux. Ce genre de sentiment… ça reste.
Amélie
ne répond pas immédiatement, ses yeux toujours fixés sur le corps sans vie de
Lucas. Ses mains serrent encore la table, comme pour se raccrocher à un dernier
espoir, à une dernière illusion.
Daniel
: Perdre quelqu’un, surtout quand on l’aime aussi profondément… ça ne fait pas
que briser le cœur. Ça détruit l’âme. Ça tue quelque chose en nous, quelque
chose qu’on ne pourra jamais vraiment récupérer.
Amélie
ferme les yeux, essayant de retenir ses sanglots. Ses épaules se soulèvent
doucement, marquant sa lutte pour garder son calme.
Amélie
: Pourquoi n’ai-je pas pu lui dire plus tôt ? Pourquoi ai-je attendu qu’il soit
parti pour réaliser à quel point je l’aimais ?
La
voix d’Amélie est brisée, pleine de regrets. Daniel s’accroupit à côté d’elle,
respectant la distance, mais assez proche pour qu’elle sente sa présence
réconfortante.
Daniel
: Parce que l’amour sincère… ce n’est pas facile à admettre. Surtout quand on a
peur de perdre l’amitié qu’on a avec cette personne. On se dit qu’il vaut mieux
garder ça pour soi, pour ne pas risquer de tout gâcher. Mais l’amour… c’est un
risque, Amélie. Toujours.
Elle
serre les poings, ses ongles s’enfonçant dans ses paumes. Ses larmes coulent
plus librement maintenant.
Amélie
: J’ai toujours cru qu’il viendrait vers moi. Qu’il comprendrait ce que je
ressentais. Mais je n’ai jamais eu le courage… et maintenant il est là, sans
vie… et je n’ai plus aucune chance de lui dire la vérité.
Daniel
: La mort… elle ne nous donne pas toujours une deuxième chance. C’est cruel,
mais c’est ainsi. Ce que tu ressens, ce regret, cette douleur… tu devras vivre
avec. Mais tu dois aussi te souvenir que tu as aimé sincèrement. Même s’il ne
l’a jamais su, ce que tu ressentais était réel, et c’est ce qui compte.
Amélie
: Mais ça ne suffit pas, Daniel. J’ai l’impression que tout ce que j’ai gardé
en moi, tout ce que je n’ai pas osé dire, me détruit. Si seulement je l’avais
dit à temps… s’il savait…
Elle
éclate en sanglots à nouveau, et Daniel ferme les yeux un instant, laissant un
silence pesant s’installer avant de reprendre.
Daniel
: La mort nous arrache parfois la possibilité de dire nos vérités. Mais ce
n’est pas parce qu’il ne l’a pas entendu de sa bouche que l’amour que tu lui
portais n’était pas vrai. Et même maintenant… qui sait ? Peut-être qu’il
t’entend, quelque part.
Amélie
relève les yeux vers Daniel, les larmes brouillant sa vision. Son cœur est en
lambeaux, son esprit rempli de questions sans réponses.
Amélie
: Est-ce que tu penses qu’il aurait pu m’aimer, Daniel ? Est-ce que j’ai été
trop aveugle pour voir que peut-être… il ressentait la même chose ?
Daniel
: Je ne peux pas répondre à cette question, Amélie. Peut-être qu’il t’aimait,
peut-être qu’il n’était tout simplement pas prêt à l’admettre non plus. Mais ce
que je sais, c’est que l’amour sincère, même non avoué, a une force qui
transcende la vie elle-même.
Un
long silence s’installe, rempli de réflexions et de regrets. Amélie baisse la
tête, ses doigts effleurant la main glacée de Lucas une dernière fois.
Amélie
: Et maintenant ? Qu’est-ce que je fais, Daniel ? Comment je continue… sans lui
?
Daniel
baisse les yeux, cherchant ses mots.
Daniel
: Tu continues en vivant avec son souvenir. Tu continues en honorant ce que tu
ressentais pour lui. Tu continues… parce que la vie n’arrête pas, même quand on
veut qu’elle le fasse. Et parce que, même si c’est difficile à accepter
maintenant, un jour… tu trouveras la paix avec tout ça.
Amélie
ferme les yeux, essayant de trouver du réconfort dans ses paroles, même si son
cœur saigne encore. Le silence retombe dans la pièce, lourde et poignante, alors
qu’ils se tiennent là, ensemble, dans leur tristesse.
À
suivre…
Chapitre
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