CHAPITRE 41: Un retour mitigé
Write by kaynaliah
Dans la tête de Maira
Je ne sais quoi faire car je n’’ai vraiment rien compris à ce qui se
passait. Tout s’est produit tellement vite. Malia a foncé vers moi et
s’est jetée dans mes bras. J’étais heureuse qu’elle soit en vie c’est
sûr. J’étais heureuse qu’elle soit là parmi nous et non plus avec Rêve
mais je ne pouvais pas en faire plus. C’était trop pour moi. J’avais
les mains pendantes tout le long de mon corps et elle me serrait tout
simplement. Je commençais à en être gênée. J’avais les yeux posés sur
elle et toutes les horreurs que j’ai vécu grâce à elle me sont revenues.
Ca m’a donc plus qu’énervée qu’elle fasse semblant de venir dans mes
bras comme si elle m’aimait ou je ne sais quoi. Je l’ai repoussée si
violemment au grand dam de tous. Ils étaient tous choqués mais je m’en
foutais. Je ne pouvais pas faire cela. Ce n’était pas possible. Je ne
pouvais pas. J’en étais incapable. Je m’excusai rapidement et je vis
Jason se lever pour se rapprocher de nous mais je montai rapidement à
l’étage où je m’enfermai dans ma chambre. J’avais besoin de réfléchir
mais je n’y arrivais pas putain de merde. Elle m’énerve. Elle a foutu en
l’air toute ma vie, a détruit ma relation et j’en passe. Elle a surtout
tué mon bébé. Je préfère aller prendre une douche pour avoir les idées
claires. Elle m’a même coupé l’appétit. Quand je sors de là, je saisis
mon téléphone et appelle Tricia. J’ai besoin de parler à quelqu’un sinon
je vais exploser. Je prépare mon sac et saisis surtout mes clés de
voiture. Je trouve Maman Lyne assise sur un canapé et qui semblait
pensive. Quand elle remarqua ma présence, elle me sourit.
-« Ca va ma chérie ? »
-« Oui maman. Et toi ? »
-« Ca va. Tu vas sortir ? »
-« Oui »
-« Ok. Ca te fait quoi de revoir ta sœur ? »
-« Quelle soeur ? »
-« Maira ! »
-« Quoi maman ? Je ne peux pas faire comme si tout allait bien. Elle ne
reste qu’une inconnue pour moi et le restera toujours. Je suis bien
heureuse qu’elle soit hors de danger mais son retour ne me réjouis pas
plus que ça »
-« Je te trouve dure Maira »
-« Non maman je ne le
suis pas. A cause d’elle j’ai perdu mon bébé. Mon fils ou ma fille
devait être là en ce moment avec sa famille. Tout ce qui s’est passé est
de sa faute et jamais je ne lu pardonnerai ça maman. Jamais » avais-je
crié
-« Calme-toi ma chérie…stp calme-toi. »
Malia vient
d’entrer dans la pièce. Elle me regarde un moment avant de baisser la
tête et de rester droite comme un piquet. J’ai juste tchipé longuement
et je suis sortie après que maman m’ait demandé d’être prudente sur la
route. Je suis montée dans ma voiture et j’ai essayé de me calmer
d’abord avant de démarrer. Je viens de me souvenir que je dois même
m’excuser auprès de Karl. Je saisis mon téléphone et l’appelle. On
décide de se voir plus tard et il était enchanté de savoir que j’allais
mieux.
Tricia n’en revient pas de ce que je lui raconte. Elle est
comme on dit sur le cul. Elle me connaît tellement bien et me comprend
toujours. Même mieux que celle que Dieu m’a donné comme sœur. Elle m’a
posé une question évidente et il va falloir que je fasse face à la
réalité à laquelle je suis confrontée : « Comment je compte gérer avec
le retour de Malia ? » Je ne sais vraiment pas.. Je ne suis pas sûre de
vouloir lui laisser ce privilège. Ce privilège d’être ce qu’elle aurait
dû être : une sœur, ma jumelle. On aurait dû être proches et aujourd’hui
on se déteste non je la hais. Et les choses ne sont pas prêtes à
s’améliorer. En tout cas pas pour l’instant.
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Dans la tête de Malia
Je suis allongée dans mon ancienne chambre que je viens d’aménager.
J’ai eu une petite discussion avec papa dans sa bibliothèque et on a
beaucoup parler. D’ailleurs, je dois aller à l’Eglise ave eux pour des
séances d’exorcisme car il est bien possible que j’ai encore des mauvais
esprits en moi. J’aurai bien aimé continuer à squatter la chambre de
Maira ma sœur jumelle mais personne dans la maison n’est d’accord avec
cette idée. Je crois que si je me lançais encore sur cette voie, je
rapprocherai l’heure de ma fin. Maira me tuerait. Même si elle ne me le
dit pas ouvertement, je sais qu’elle me déteste et je la comprends
parfaitement avec tout ce que lui ai fait subir et peu importe les
milliers de pardons que je pourrais lui dire, cela ne changera vraiment
rien entre nous. Je ne vis qu’avec des regrets au quotidien et cela me
mime le moral. Rêve…. Elle est la cause de tous mes malheurs. Je crois
que c’est trop facile même de l’accuser aujourd’hui de tous mes maux. Je
n’avais pas à tomber dans son jeu malsain et j’ai été prise dans les
tourbillons du mal. J’ai côtoyé le mal durant des années, j’ai fait des
choses abominables mais tout cela m’importait parce que j’avais réussi
là où Maira avait échoué : avoir l’amour de Rêve. Ce que je pensais être
de l’amour en fait. Cela ne sert à rien de relater tout ça car cela
accroît plus mon mal-être. Je n’arrive plus à me regarder dans un
miroir. Je me sens sale, minable et c’est tout ce que je suis. Même si
les autres membres de la famille me parlent, ce n’est pas encore ça.
J’ai tellement l’impression d’être jugée. Ma belle-mère par contre est
tellement gentille. Tout à l’heure, j’ai entendu sa conversation avec
MAira et j’ai eu mal d’entendre ma jumelle dire ça. Si elle savait
combien je regrette mes actes. Sie elle savait combien je m’en veux
d’avoir fait ses choix que j’ai eu à faire dans ma vie. Je regrette
tellement de choses…. J’ai été un véritable monstre.
Pourquoi
ne me rendez-vous pasLes doux instants de ma jeunesse ?Dieux puissants !
ramenez la course enchanteresseDe ce temps qui s'enfuit dans la nuit du
trépas !Mais quelle ambition frivole !Ah ! dieux ! si mes désirs
pouvaient être entendus,Rendez-moi donc aussi le plaisir qui s'envoleEt
les amis que j'ai perdus !Campagne d'Arpajon ! solitude rianteOù l'Orge
fait couler son onde transparente !Les vers que ma main a gravésSur tes
saules chéris ne sont-ils plus encore ?Le temps les a-t-il enlevésComme
les jeux de mon aurore ?Ô désert ! confident des plus tendres amours
!Depuis que j'ai quitté ta retraite fleurie,Que d'orages cruels ont
tourmenté mes jours !Ton ruisseau dont le bruit flattait ma rêverie,Plus
fidèle que moi, sur la même prairie, Suit constamment le même cours
:Ton bosquet porte encore une cime touffueEt depuis dix printemps, ma
couronne a vieilli, Et dans les régions de l'éternel oubliMa jeune
amante est descendue.Quand irai-je revoir ce fortuné vallonQu'elle
embellissait de ses charmes ?Quand pourrai-je sur le gazon Répandre mes
dernières larmes ?D'une tremblante main, j'écrirai dans ces lieux "
C'est ici que je fus heureux ! " Amour, fortune, renommée, Tes bienfaits
ne me tentent plus ;La moitié de ma vie est déjà consumée,Et les
projets que j'ai conçus Se sont exhalés en fumée :De ces moissons de
gloire et de félicitéQu'un trompeur avenir présentait à ma vue,Imprudent
! qu'ai-je rapporté ?L'empreinte de ma chaîne et mon obscurité
:L'illusion est disparue ;Je pleure maintenant ce qu'elle m'a coûté ;Je
regrette ma libertéAux dieux de la faveur si follement vendue.Ah !
plutôt que d'errer sur des flots inconstants,Que n'ai-je le destin du
laboureur tranquille !Dans sa cabane étroite, au déclin de ses ans,Il
repose entouré de ses nombreux enfants ;L'un garde les troupeaux ;
l'autre porte à la villeLe lait de son étable, ou les fruits de ses
champs, Et de son épouse qui file Il entend les folâtres chants.Mais le
temps même à qui tout cèdeDans les plus doux abris n'a pu fixer mes pas
!Aussi léger que lui, l'homme est toujours, hélas !Mécontent de ce qu'il
possèdeEt jaloux de ce qu'il n'a pas.Dans cette triste inquiétude,On
passe ainsi la vie à chercher le bonheur.A quoi sert de changer de lieux
et d'habitude Quand on ne peut changer son coeur ?
C’est un
poème que j’ai appris à l’école quand j’étais petite et il enseigne sur
les regrets. Aujourd’hui, je comprends très bien le message que son
auteur a voulu faire passer. Je ressens chaque mot comme une lame de
couteau qu’on me poignarde au fur et à mesure dans le cœur. Maman Lyne
m’a suggéré de rencontrer un psychologue et que si je voulais elle
pouvait le faire car elle en était une. Elle m’a dit que j’étais une
personne blessée par la vie, par les coups et que même si j’ai fait des
choses atroces dans ma vie, Dieu seul sait pourquoi il a permis que cela
arrive. Elle m’a fait comprendre que je ne devais pas me laisser
abattre par tout ce que j’ai vécu mais qu’au contraire je devais m’en
servir pour en faire des forces. Elle m’a dit que certes elle ne me
connaît pas encore, mais elle est persuadée que j’ai la même rage de
vaincre que Maira. Maira, comment ferions-nous pour nous entendre ?
Comment ferai-je pour te prouver que je ne suis plus celle que tu as
toujours connue ?
Je file prendre une douche et me remettre les
idées en place. Maman Lyne m’a remis un chapelet, une Bible et des
bouteilles d’eau bénite. Elle me demande ce que j’aime et si j’ai envie
qu’’on change la décoration de ma chambre. JE le veux pour pouvoir
passer à autre chose. Elle me demande de réfléchir à ce que je veux et
on s’en occupera. Je ne sais pas pourquoi elle est si gentille avec moi ?
Je me sens proche d’elle. Elle est tellement différente de ce que je
pensais ou de ce que Rêve s’efforçait de me faire croire sans grande
peine. On se met à prier toutes les deux le Psaume 38
Éternel! ne me punis pas dans ta colère, Et ne me châtie pas dans ta fureur.
Car tes flèches m'ont atteint, Et ta main s'est appesantie sur moi.
Il n'y a rien de sain dans ma chair à cause de ta colère, Il n'y a plus de vigueur dans mes os à cause de mon péché.
Car mes iniquités s'élèvent au-dessus de ma tête; Comme un lourd fardeau,
elles sont trop pesantes pour moi.
Mes plaies sont infectes et purulentes, Par l'effet de ma folie.
Je suis courbé, abattu au dernier point; Tout le jour je marche dans la tristesse.
Car un mal brûlant dévore mes entrailles, Et il n'y a rien de sain dans ma chair.
Je suis sans force, entièrement brisé; Le trouble de mon coeur m'arrache des gémissements.
Seigneur! tous mes désirs sont devant toi, Et mes soupirs ne te sont point cachés.
Mon coeur est agité, ma force m'abandonne, Et la lumière de mes yeux n'est plus même avec moi.
Mes amis et mes connaissances s'éloignent de ma plaie, Et mes proches se tiennent à l'écart.
Ceux qui en veulent à ma vie tendent leurs pièges; Ceux qui cherchent
mon malheur disent des méchancetés, Et méditent tout le jour des
tromperies.
Et moi, je suis comme un sourd, je n'entends pas; Je suis comme un muet, qui n'ouvre pas la bouche.
Je suis comme un homme qui n'entend pas, Et dans la bouche duquel il n'y a point de réplique.
Éternel! c'est en toi que j'espère; Tu répondras, Seigneur, mon Dieu!
Car je dis: Ne permets pas qu'ils se réjouissent à mon sujet, Qu'ils s'élèvent contre moi, si mon pied chancelle!
Car je suis près de tomber, Et ma douleur est toujours devant moi.
Car je reconnais mon iniquité, Je suis dans la crainte à cause de mon péché.
Et mes ennemis sont pleins de vie, pleins de force; Ceux qui me haïssent sans cause sont nombreux.
Ils me rendent le mal pour le bien; Ils sont mes adversaires, parce que je recherche le bien.
Ne m'abandonne pas, Éternel! Mon Dieu, ne t'éloigne pas de moi!
Viens en hâte à mon secours, Seigneur, mon salut !
Amen
On sortit toutes les deux de ma chambre et on se rendit au salon et là
j’ai cru que j’allais mourir sur place. Ross était assis avec mes grands
parents, mon père et d’autres personnes que je ne connaissais pas au
salon et me fixa très durement quand il me vit. Si le regard pouvait
tuer, je serai déjà sous terre en ce moment car je crois bien qu’il n’a
qu’une seule envie : me tuer. Et c’est compréhensible après tout ce que
je lui ai fait tout comme le mal que j’ai causé à Maira.
Me pardonneraient-ils seulement un jour ?