Chapitre 47
Write by La Vie d'Ielle
Chapitre 47
**** Sandrine
Moi : Docteur...
Lui : La confrontation ( réfléchissant ) ... Laissez la partir chez elle ( se levant ).
Moi : Comment ça ?
Lui : Je pense qu'elle a compris de quoi elle a besoin.
Moi : Je peux vous parler un instant?
Lui : Bien sûr, on va aller dans la salle à côté mais avant je vais laisser Cécile avec une sorte d'exercice.
Il a place un ordinateur devant elle.
Lui : J'ai pu avoir quelques photos de la part de votre mari. On va vous laisser et vous allez l'allumer vous-même. Les images passeront en diaporama , je veux juste que vous les regardez et que vous laissez votre intérieur ressentir les choses.
Cécile : Et si je réagis de façon disproportionnée ?
Lui : C'est bien votre réaction que je veux voir.
Cécile : D'accord.
Nous l'avons laissé en allant dans la salle à côté. Il avait déjà tout apprêté apparemment vu qu'il y'a un écran allumé qui est divisé en deux.
Un côté on montre Cécile et un autre les images qui s'affichent sur l'ordinateur qu'elle regarde.
Moi : Vous êtes sûr qu'elle peut rentrer chez elle ?
Lui : Non.
Moi : Mais pourquoi allez-vous dans son sens ?
Lui : Parce que ce moment allait forcément. Il faut nécessairement qu'elle soit chez elle, à l'endroit où tout s'est passé.
Moi : Mais c'est vous qui dites qu'elle n'est pas totalement guérie.
Lui : Écoutez madame, je comprends votre inquiétude mais à un moment il va falloir la laisser. Je sais ce qui s'est passé dans ce couple, j'ai la version du mari tout quand j'ai celle de votre fille mais il faudrait que les deux versions se confrontent et pour cela ils doivent se retrouver tous les deux. Je sais que vous voulez protéger votre fille parce qu'elle n'est pas totalement elle-même mais vous ne pouvez pas longtemps le faire, son mari est là pour ça aussi. Vous savez, en la gardant dans une bulle vous ne faites que retarder sa guérison j'ai envie de dire. Quand son mari lui a annoncé ce qu'il a eu à faire, ça a été l'élément déclencheur et c'est de là qu'elle est sortie de sa bulle. Elle est en train de sortir de sa dépression légèrement, regardez la regardez comment elle regarde photos de son fils ... ( je regarde l'écran ) ... Le problème c'est que quand on a trop de douleur elles ont tendance à se mélanger là, il faudrait qu'elle se libère pour être celle qu'elle a toujours été. Elle a pleuré son fils, elle a crié son fils, elle a hurlé son fils de tout son âme et maintenant comme elle vous l'a dit elle a l'impression d'avoir sorti cette douleur. Qu'en est-il de la douleur Qu'elle a du fait de ce que son mari a eu à faire ? Elle a été confrontée à la perte de son fils mais jusque-là elle n'a pas encore été confrontée à son mari. Je vous assure, ce sera douloureux pour elle, elle va pleurer encore, elle va avoir mal, mais il le faut. Il le faut parce que ce n'est pas un petit travail avec elle vous savez. Ce que vous ne savez peut-être pas c'est que là elle aura du mal à envisager d'avoir un enfant, elle va avoir peur en quelques ça et savoir que son mari attend un enfant d'une autre femme n'arrange rien. Mais laissez-moi vous dire une chose que j'ai eu à comprendre en les suivant tous les deux, Chidi et Cécile forment un couple fusionnel. Éloignés, ils sont incomplets. Je ne suis pas là pour dire à votre fille ce qu'elle doit faire dans son mariage, je ne sais pas ce que ce mariage deviendra, je ne sais pas si elle va pardonner mais ce que je sais c'est que il faudrait qu'ils soient ensemble parce que c'est uniquement tous les deux qui pourront aller mieux. Cécile est la seule qui peut apaiser Chidi et Chidi est le seul qui peut apaiser Cécile parce qu'ils ont vécu ces événements ensemble et parce qu'ils se connaissent autrement que de la façon dont vous les connaissez. En plus de cela, je dois les suivre tous les deux... il faut bien un début. Je ne sais pas si vous comprenez ce que je dis mais en gros, laissez Cécile se confronter à la réalité tant difficile soit elle.
Ce n'est pas que j'éloigne Cécile de son mari, c'est juste que je veux qu'elle soit elle-même avant de le voir pour ne pas qu'elle retombe.
Je savais qu'elle devait forcément avoir besoin de le voir pour discuter mais je ne pensais pas que ça devait se faire aussi tôt, elle n'est même pas guérie totalement.
C'est mon enfant, c'est mon bébé et c'est normal que un moment j'ai le ras-le-bol de ce qu'elle subit dans son foyer. Je ne déteste pas Chidi et je ne peux pas m'immiscer dans ce qui se passe dans leur foyer mais quand ça touche à sa santé, à sa sécurité je suis obligée de le faire... Nous sommes obligés de le faire.
C'est mon enfant et la voir souffrir me fait souffrir.
Comment donc aurais-je pu la laisser là-bas en la voyant aussi mal ?
C'est peut-être égoïste de ma part et peut-être difficile pour Chidi mais je ne peux pas laisser ma fille souffrir.
Je préférerais la garder avec moi le temps qu'elle soit elle-même pour eviter qu'elle ne me revienne en morceaux.
Je veux bien l'éduquer aux hauts et bas du mariage mais ça, c'est bien plus.
Je porte mon regard sur l'écran et la regarde sourire et essuyer ses larmes en même temps à la vue des images d'elle et Godwin.
Ça a été tellement difficile pour elle de se confronter à la réalité de son fils que elle a dû rester ici enfermée pendant 4 mois. Il l'a laissé sortir parce qu'elle va mieux, parce que à l'heure d'aujourd'hui elle peut parler de son enfant sans crier et franchement il fait du bon travail.
Je sais que Chidi se fait suivre aussi.
Dieu aussi fait du bon travail parce que depuis qu'elle est sortie, je l'emmène à léglise avec moi tout le temps et ça l'apaise.
J'étais tranquillement en train de la regarder sourire quand elle s'est mise à crier subitement.
Quand j'ai regardé sur l'écran pour voir la photo que passait, j'ai vu une échographie. On a très bien vu qu'il est pas question de celle de Cécile mais d'une autre personne.
Je me lève avec l'idée d'aller la rejoindre mais le psy m'en empêche.
Lui : Laissez la.
Moi : Vous voyez bien qu'elle souffre.
Lui (regard porté sur l'écran : La dorloter n'aide pas vous savez.
Moi : Vous avez pris cette échographie avec Chidi, il s'agit de celle de cette femme... c'est ça ?
Lui : Je l'ai prise sur internet et non, il n'est pas question de la femme qui votre beau-fils a enceinté.
Moi : C'est sensé faire quoi si ce n'est la blesser encore?
Lui ( calme ) : La confronter... Regardez l'écran.
Pour crier, elle a crié.
Des larmes, elle en a versé jusqu'à ce qu'elle s'est calmée toute seule.
Elle s'est même endormie en regardant la dernière bande du dossier, la vidéo de son mariage.
A chaque fois qu'on vient ici on met du temps et franchement, je m'en fous. Meme jusqu'à demain je peux rester si c'est pour le bien de mon enfant.
Guy est venu me retrouver dans la salle sans faire de bruit.
Le psy nous a laissé pour son bureau.
J'ai expliqué à Guy ce qui s'est passé.
Guy : Pardon, retournez où ?
Moi : Dans son foyer.
Guy : Non, pas dans cet état.
Moi : Justement, c'est ça le problème. A trop vouloir la protéger on retarde les choses. D'ailleurs, de qui voulons nous la protéger? De son mari ?
Guy : Si mari qui lui a fait du mal.
Moi : S'il avait caché ce qu'il a eu à faire elle aurait encore plus eu mal. Peut-être n'aurait-elle jamais pris conscience de la situation. Ne dit-on pas que ce DIEU fait est bon ?
Guy : ...
Moi : Je ne peux décider à sa place et je ne peux la garder où elle ne veut être , on peut risquer de la frustrer.
Guy : Je ne sais pas.
Moi : Au moins on sait qu'on veut une chose, la santé de notre fille.
**** Chidi
Réveil difficile, j'ai la tête qui cogne et je n'ai même pas bien dormi du tout.
Encore une fois, mon lit est vide parce que Cécile n'est pas là.
J'ai décidé de ne pas aller travailler aujourd'hui donc je vais d'abord appeler Alida pour prendre de ses nouvelles.
On ne s'est pas éternisé au téléphone.
J'ai pris ma douche avant de venir lancer l'appel vers le numéro de Ik.
Ik : Comment vas-tu ?
Moi : Ça va.
Ik : Tu n'es pas sensé aller à une séance avec le psy toi ?
Aïcha ( dans le fond ) : Bonjour monsieur mon deuxième mari.
Moi : Bonjour chérie... Si, j'irai mais en après-midi.
Esther ( dans le fond ) : Bonjour grand frère.
Moi : Ah Esther, bonjour.
Ik : Attends que je m'éloigne de tous les bonjour.
Moi : Esther n'est plus avec maman ?
Ik : Si juste que maman l'envoie IC prendre des photos de ses petits-enfants quasiment tous les jours depuis que Aïcha a interdit qu'elle vienne... tu connais ta mère .
Moi : Tu compte intervenir ?
Ik : Pour m'attirer les foudres de ma femme ? Jamais.
Moi ( rire ) : ...
Ik : Plus sérieusement, non. Je ne compte rien faire, maman a besoin d'être un peu seule dans sa vu et surtout de se trouver un mec.
Moi : Oh ( éclatant de rire ).
Ik : Oui, ça va peut-être nous soulager. Tu compte la voir quand ?
Moi : Je ne suis pas pressé.
Ik : Et Cécile ?
Moi : Ça va mieux qu'il y'a quelques mois mais je ne peux toujours pas la voir.
Ik : Tu tiens le coup ?
Moi : Elle me manque Ik.
Ik : Je sais mais tu n'y peux rien ... Et Alida ?
Moi : Plus enceinte que jamais.
Ik : Alizée va bien ?
Moi : Oui.
Ik : Limite toi a Alizée s'il te plaît.
Moi : Vas-tu me répéter cela à chaque fois ?
Ik : Oui Chidi... Je sais ce que la naissance d'un enfant peut faire, je sais à quel point ça peut rapprocher.
Je voulais repondre mais j'ai entendu le bruit d'une voiture dans confession.
Je me mets au balcon pour regarder de qui il s'agit parce que je n'attends pas de la visite. Quand j'ai vu qu'il était question de la voiture de mon beau-père j'ai raccroché sans signalé et je me suis précipité dans le salon.
Au même je descends la dernière marche la porte s'ouvre sur Cécile.
Comme si c'était la première fois que je la voyais, mon coeur s'est affolé.
Je n'ai pu m'empêcher d'allé vers elle la prendre dans mes bras sans qu'elle ne dise un mot ou ne bouge.
Quand je me suis rappelé que ses parents étaient là je l'ai rapidement laissé.
Ils ont pris place sans que je ne dise un mot, je suis occupé à regarder Cécile.
Beau-père : Bonjour Chidi.
Moi : Bonjour papa, bonjour maman.
Beau-père : Je suppose que tu as compris ce pourquoi nous sommes là.
J'ai tremblé à cette phrase parce que je pensais qu'ils étaient venus parler se divorce mais DIEU merci, ce n'est pas cela.
Il est allé dans un hyper long discours mais honnêtement, je n'ai rien retenu. Je sais que je répondais mais je ne sais plus à quoi exactement parce que mon attention est ailleurs actuellement.
Ma Cécile...
Dans son coin, calme, tête baissée.
J'ai tellement envie de lui dire que je suis là et que on va sortir... J'ai envie de lui dire que je l'aime plus que tout au monde... De lui dire à quel point je suis soulagé de la voir.
Quand ils ont fini de parler ils se sont difficilement décidés à partir en me laissant avec Cécile.
Moi : Tu vas bien ?
Cécile ( fuyant mon regard ) : Oui.
Je me lève et vais vers elle, pose ma main sur sa joue.
Moi : Je suis si heureux de te voir. Tu m'as tellement manqué mon amour.
Cécile : ...
Moi : J'ai eu peur, je pensais t'avoir perdu et...
Vincent ( ouvrant la porte avec fracas ) : Monsieur.
Moi : Ce n'est pas le moment s'il te Plaît Vincent.
Vincent : C'est urgent monsieur.
Moi ( me tournant vers lui / exaspéré ) : Quoi !!?
Vincent : C'est madame Alida, elle va accoucher.
Seigneur, pourquoi aujourd'hui ?