Chapitre 48

Write by St Daniel

Les chroniques de Saint Daniel

 

Titre : SECRET du CŒUR

 

Auteur : Saint Daniel

 

Chapitre 48

 

Un mois s’est écoulé depuis la mort de Lucas, et Amélie s’est donnée et a trouvé un moyen de transformer sa peine en quelque chose de positif. Avec l’aide de Sandra, elle a organisé une petite fête en mémoire de Lucas. Elle désire que ce soit un moment intime, rempli de souvenirs heureux, un moyen pour elle de se souvenir de l’homme qu’il a été, tout en rassemblant les personnes importantes de sa vie.

     

Le salon est décoré sobrement, avec des photos de Lucas accrochées un peu partout. Des bougies scintillent sur les tables, et une musique douce flotte dans l’air. Les invités arrivent petit à petit. Ses parents, la mère de Lucas, Mina, Gérard, Jack, et quelques autres proches. Même Daniel est invité, mais vu son agenda il s’est sincèrement excuser. L’ambiance est à la fois chaleureuse et mélancolique.

Amélie, debout près de Sandra, jette des regards autour d’elle, essayant de maintenir un sourire malgré l’émotion palpable qui pèse sur la pièce.

     

Sandra : C’est vraiment une belle soirée, Amélie. Je suis sûre que Lucas aurait aimé ça.

 

Amélie : Oui... Je voulais qu’on se souvienne de lui avec amour, pas seulement avec tristesse.

     

Sa mère et son père sont là aussi, dans un coin, discutant doucement. Sa relation avec eux s’est un peu améliorée depuis leur dernière confrontation, même si une certaine distance subsiste. Amélie les a invités à cette soirée en espérant renforcer les liens.

 

Ils étaient tous là quand soudain, au milieu des discussions et des éclats de rire timides, la mère d’Amélie chancèle, son visage pâlissant brusquement. Avant que quiconque ne puisse réagir, elle s'effondre au sol.

     

Amélie (affolée) : Maman !

     

Elle se précipite vers elle, suivie de son père. Gérard appelle immédiatement les secours tandis que Sandra essaie de garder tout le monde calme.

 

Quelques minutes plus tard, l’ambulance arrive et ils emmènent sa mère à l’hôpital. Amélie et son père montent avec elle, le cœur serré par l’inquiétude.

     

À l’hôpital, après de longues heures d’attente, un médecin s'approche d'Amélie et de son père. Son visage est grave, et Amélie sent immédiatement que quelque chose de terrible se prépare.

     

Médecin : Madame… Monsieur… Je suis désolé de vous annoncer que votre mère souffre d’un cancer avancé. Nous allons faire tout notre possible, mais son état est très critique.

     

Amélie reste figée, le souffle coupé. Les mots du médecin tourbillonnent dans sa tête. Cancer. Critique. Sa mère… Elle tourne la tête vers son père, qui semble tout aussi abattu.

     

Amélie (chuchote) : Papa... tu savais ?

   

Son père hoche la tête, les yeux embués de larmes.

   

Le père d’Amélie : Je ne voulais pas t'inquiéter, pas avec tout ce que tu traverses… Mais oui, je savais. Le traitement est extrêmement coûteux, et je n’ai plus les moyens de le payer.

 

Amélie : Pourquoi tu ne m’en as pas parlé plus tôt ?

 

Le père d’Amélie (la voix tremblante) : L’entreprise... elle a coulé. Je suis endetté jusqu’au cou, Amélie. Je n’ai plus rien. Je... j’espérais pouvoir trouver une solution par moi-même, mais… maintenant je n’ai plus de choix. J’ai besoin de toi.

     

Amélie sentit une vague de panique l'envahir. Elle a déjà tant perdu, et maintenant, sa mère est gravement malade, son père est ruiné… Tout semble s’effondrer autour d’elle.

 

Elle ferme les yeux un instant, tentant de garder son calme. La vie ne lui laisse aucun répit. Mais elle sait qu’elle doit être forte, pour sa famille. Amélie ouvre les yeux et prend une grande inspiration.

 

 

 

Amélie : On va s’en sortir, papa. Je ne sais pas encore comment, mais on va trouver un moyen. Je te le promets.

     

Elle prend la main de son père dans la sienne, et à ce moment-là, elle réalise à quel point il a changé, lui aussi. L’homme fort et autoritaire qu’elle a toujours connu semble brisé, vulnérable. C’est à son tour de porter le poids des responsabilités.

 

 

 

Le père d’Amélie (avec une voix pleine de regrets) : Je suis tellement désolé, Amélie. Je n’aurais jamais dû te laisser porter tout ça seule. J’ai échoué, en tant que père, et maintenant ta mère…

 

Amélie : Non, papa. Ce n’est pas le moment de s'accuser. Ce qui compte maintenant, c’est de se battre pour maman.

     

Le médecin leur laisse un moment, promettant de revenir avec plus d'informations sur le traitement possible. Amélie se retrouve alors seule avec ses pensées, se sentant étouffée par le poids de la situation. Elle se dit qu’elle se doit d’agir vite, mais tout semble hors de contrôle.

   

Amélie se lève brusquement, son esprit submergé par une rage qu’elle n’arrive plus à contenir. Tout se mélange dans sa tête en commençant par la maladie de sa mère, la faillite de son père, et cette terrible impression que ses parents ne sont revenus dans sa vie que maintenant que l’héritage de Lucas est en jeu. Elle tourne les yeux vers son père, toujours assis, la tête baissée, visiblement accablé, mais cela ne fait qu’amplifier sa colère.

 

 

 

Amélie (les poings serrés, la voix tremblante de fureur) : C'est ça, hein ? Tu es revenu à cause de l'argent, pas vrai ? C'est pour ça que tu es là ! Pas parce que maman est malade, mais parce que tu veux une part du bien que Lucas m'a légué !

     

Son père lève les yeux vers elle, surpris par l'intensité de ses paroles. Il ouvre la bouche pour protester, mais aucun son ne sort. Amélie n'attend aucune réponse.

     

Amélie (plus fort) : Tout ce temps, vous avez été absents, et maintenant que j’ai quelque chose, vous réapparaissez comme par magie ! Est-ce que c'est vraiment tout ce qui compte pour vous ? Le pouvoir, l'argent ? Mes sentiments, mon ressenti n’est rien à vos yeux ?

 

Le père d'Amélie (d'une voix faible, essayant de la calmer) : Amélie, ce n’est pas ce que tu crois. Je n’ai jamais voulu te mêler à nos problèmes, je voulais te protéger…

 

Amélie (le coupant, pleine de rancœur) : Me protéger ? Tu ne fais que mentir ! Depuis quand te soucies-tu de ce qui m'arrive ? Vous m’avez laissée seule pendant toutes ces années, et maintenant, tu viens me parler de protection ?

     

Elle fait un pas en arrière, ses yeux lançant des éclairs. Son père semble sur le point de dire quelque chose, mais il se ravise. Amélie sent sa colère monter encore plus fort, prête à exploser.

 

 

 

Amélie (en criant presque) : Je n’ai pas besoin de vous ! Vous ne m’avez jamais apporté ce dont j’avais besoin. Et maintenant, vous voulez que je vous aide ? Pour l’argent ? Pour maman ?! Vous m’avez abandonnée, et maintenant vous revenez pour m'utiliser.

     

Le silence qui suit est lourd, étouffant. Son père, visiblement bouleversé, il baisse de nouveau la tête, incapable de répondre. Il ne sait plus quoi dire, et chaque mot semble inutile face à la douleur d’Amélie.

 

 

 

Le père d'Amélie (d’une voix cassée) : Je suis désolé…

     

Mais ces excuses sonnent creuses à ses oreilles. Amélie secoue la tête, les larmes aux yeux. Elle ne peut plus supporter d’être là.

 

 

 

Amélie (glaciale) : Garde tes excuses. Ça ne change rien.

     

Sans un mot de plus, elle tourne les talons et sort de la pièce, laissant son père seul. La colère bouillonne encore en elle alors qu’elle marche rapidement dans les couloirs de l’hôpital, les larmes coulant enfin le long de ses joues. Elle se sent trahie, perdue, et terriblement seule.

Arrivée à la sortie, elle respire profondément l’air frais de la nuit, mais cela ne la calme pas. Elle monte dans sa voiture, ferme les yeux un instant, puis démarre sans savoir exactement où aller. Tout ce qu’elle sait, c'est qu’elle doit fuir cet endroit, ces émotions qui la submergent.

Amélie s'éloigne de l’hôpital, le cœur lourd, le regard fixé sur la route devant elle, se demandant comment tout a pu en arriver là.

     

Pendant ce temps, chez Mina et Gérard qui était rentré si tôt avec sa femme pour ses besoins intime, l'ambiance est beaucoup plus détendue. Mina, allongée sur le canapé, repose enfin après plusieurs jours d'inquiétude et de stress. Gérard, assis à côté d'elle, la surveille attentivement, s'assurant qu'elle se sente bien. Il lui caresse doucement la main, et le ventre, cherchant à la rassurer.

     

Mina (avec un sourire fatigué) : Tu sais, je suis contente qu’on soit enfin au calme… Mais je ne peux pas m’empêcher de penser à Amélie. Avec tout ce qu’elle traverse, elle doit être dévastée.

 

Gérard (pensif) : Oui, c’est dur… Perdre Lucas, ses parents qui réapparaissent comme ça après tout le mal qu’ils l’ont fait vivre… Elle a vraiment besoin de soutien.

 

Mina (avec un léger ton de jalousie, mais taquin) : Ça t’inquiète, hein ? D’ailleurs, je ne t’ai pas encore demandé… qu’est-ce qu’il y a vraiment entre toi et Amélie ? Elle t'appelle souvent, tu sais.

   

Gérard éclate de rire, secouant la tête.

 

 

Gérard (en souriant) : Ah, tu vas vraiment ressortir ça ? Amélie est une amie, tu le sais. Et puis… toi, tu es tout ce qui compte pour moi.

     

Mina, bien que rassurée par ses paroles, garde son sourire espiègle.

 

 

 

Mina (en plaisantant) : Bon, tant que tu sais que je garde un œil sur toi. Pas question qu’elle te pique sous prétexte qu’elle traverse une mauvaise passe !

     

Gérard rit encore une fois et dépose un baiser sur le front de Mina. Elle sourit doucement, sentant son cœur se détendre un peu plus.

   

Au même moment, Sandra et Jack sont dans la cuisine, discutant autour d'une tasse de thé. Sandra, toujours préoccupée par sa grossesse, se frotte doucement le ventre, le visage un peu tendu. Jack, qui remarque son expression, s'approche d'elle.

 

 

 

Jack (inquiet) : Sandra, tu es fatiguée. Tu devrais te reposer. Tu ne peux pas continuer comme ça, à t'épuiser chaque jour… Surtout avec le bébé.

 

Sandra (soupirant) : Je sais, Jack, mais c’est compliqué. Avec tout ce qui se passe… Amélie, ses parents qui réapparaissent comme ça et sa mère qui est atteinte du cancer, la situation avec Alexandre aussi… Je n’ai pas la tête à me reposer. Je m'inquiète pour tout le monde.

 

Jack (plus ferme) : Tu dois penser à toi et à notre enfant. Je ne veux pas te voir te mettre en danger pour les autres. Amélie saura se débrouiller. Elle a Daniel, elle a Gérard, et elle a toi, même si tu dois te préserver.

 

Sandra (souriant faiblement) : Tu sais très bien que je ne peux pas rester sans rien faire. C'est plus fort que moi. J’ai l’impression de devoir toujours être là, d’aider…

 

Jack (en haussant légèrement le ton, mais avec douceur) : Sandra, je te le demande vraiment. S'il te plaît, prends soin de toi. C’est le plus important.

     

Sandra baisse les yeux, sachant qu’il a raison. Elle sent la fatigue peser sur ses épaules, et malgré son envie d’aider Amélie et les autres, elle sait qu’elle ne peut plus ignorer son propre bien-être.

 

 

 

Sandra (en murmurant) : D'accord, je vais essayer. Pour toi. Et pour le bébé.

     

Jack la prend dans ses bras, soulagé qu’elle ait finalement accepté de lever le pied. Leur étreinte est silencieuse mais pleine de tendresse, un moment de calme dans tout ce tumulte.

     

Pendant ce temps, Gérard et Mina, dans le salon, continuent de parler doucement, profitant d’un rare moment de répit.

 

 

 

Mina (d'une voix douce) : Tu penses qu’Amélie va s'en sortir ? Tout ça doit être un tel choc pour elle…

 

Gérard (hésitant) : Je ne sais pas. Elle est forte, mais cette épreuve est immense. Perdre Lucas, gérer ses parents, et maintenant toutes ces responsabilités… Elle aura besoin de nous, c'est certain.

 

Mina (en soupirant) : Alors, on sera là pour elle. Comme elle a toujours été là pour nous.

     

Gérard acquiesce, conscient et prête à être un pilier pour Amélie, tout en sachant que Mina et lui aussi devront naviguer à travers leurs propres épreuves.

   

À suivre…

 

Chapitre 49

            

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Secret du cœur, une chronique de Saint Daniel.

                   

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