Chapitre 48: Qui tue par l'épée...

Write by L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 48: QUI TUE PAR L'ÉPÉE



**MYRNA NZAOU**


J'ai écarquillé les yeux et je me suis tournée vers Ethan pour le regarder, il m'a souri tout en continuant à avancer. Le portail s'est ouvert sur plusieurs rangées d'élèves ainsi que le personnel administratif et le corps enseignant.


Moi: (Mettant une main devant ma bouche) C'est, c'est

Ethan : Oui Myr, c'est l'établissement que tu voulais créer. C'est ton école.


J'étais tellement émue que les mots me manquaient. Il a garé dans le coin indiqué pour , il est descendu et est venu m'ouvrir la portière. J'avais une main devant ma bouche et une larme est sortie de mes yeux. Il s'est placé entre la foule et moi pour qu'on ne me voit pas pleurer. Il m'a essuyé le visage avec ses mains avant de me passer un mouchoir.


Ethan : (Souriant) Tu ne vas pas pleurer devant ton personnel et les enfants.

Moi: (Souriant en m'essuyant le visage) Tu as raison.

Ethan : (M'encourageant en faisant des mimiques avec son visage) Allez madame NZAOU, un peu du nerf là.

Moi: (Souriant vraiment) C'est vrai.


Quand j'ai bien repris contenance, il est quitté devant moi et a marché à mes côtés jusqu'à la foule. Une jolie petite fille de 4 ans est venue me donner un gros bouquet de fleurs. Je lui ai fait un bisou et un câlin avant de saluer tout le monde. Les élèves m'ont récité un beau poème avant de retourner dans leurs classes respectives avec leurs différents instituteurs . Nous avons suivi la directrice de l'école qui nous a fait faire une visite guidée . C'est une école contenant 30 salles de classes réparties entre la petite section (4ans) et la 5e année (cm2) , plus les bureaux administratifs, une salle d'informatique, une bibliothèque, une salle de sport, un grand stade, un foyer (restaurant) , des toilettes, une salle de permanence, une salle de méditation, un petit temple pour la prière et le personnel était constitué uniquement des personnes chrétiennes à même de transmettre des valeurs que je voulais prôner au sein de l'établissement. Je n'en revenais pas parce que c'était exactement comme ça que je voyais cette école et je me souvenais que j'en avais parlé avec KLEN lorsque nous étions au lycée, il avait tout retenu et fait exactement selon ma description. Ça et là, sur les murs, il y avait des petits versets bibliques écrits et des illustrations parlantes. La directrice nous a conduit dans son bureau et nous a fait un peu le point sur le fonctionnement de l'école depuis son lancement, il y a deux ans. Elle nous a dit que cette année, il y avait beaucoup plus d'élèves par rapport à l'année dernière et qu'elle présentait qu'il y aurait beaucoup plus pour les années à venir parce que les résultats étaient parlants et les retours des parents étaient agréables. Elle m'a d'ailleurs donné un carton contenant les courriels envoyés par certains parents pour me remercier d'avoir mis sur pied cette école. Elle disait que les témoignages de vive voix étaient très récurrents et plusieurs parents voulaient me rencontrer pour me remercier. Elle me disait qu'il faudrait peut-être pensé à ouvrir une deuxième école car à l'allure où allaient les choses, celle-ci allait être très vite saturée et en sureffectif. Je lui ai dit que je considérerai son opinion et réfléchirai à la question. Elle m'a ensuite présenté à l'intendant qui gère toute la partie financière. Ce dernier m'a présenté une copie des rapports de comptes avant de me faire un bref compte rendu. Bien qu'étant à l'aise avec les chiffres, j'étais assez perdue même si je donnais l'air d'être assez concentrée et je faisais celle qui comprenait tout. Dans le fond, je comptais sur KLEN pour tout m'expliquer par la suite.  J'ai échangé avec certains enseignants qui m'ont fait part de leur défi quotidien et des méthodes et tactiques pour y remédier. Nous avons fini par échanger des contacts avec le personnel, prier et nous sommes partis.


Ethan : (Démarrant, un sourire sur les lèvres) Il te faut faire un petit cours de gestion et de comptabilité n'est-ce pas ?

Moi: Tu as remarqué ?

Ethan : Bien que tu ne laissais rien paraître, moi je l'ai su aux petits regards en biais que tu me lançais.

Moi: (Souriante) C'est vrai. Tu m'expliqueras les rapports n'est-ce pas ?

Ethan : Oui, mais il faut que tu apprennes par toi-même. Que tu puisses te débrouiller toute seule, que je sois présent ou non.

Moi: D'accord. Je n'en reviens pas que tu aies tout respecté à la lettre et encore plus que tu aies tout retenu de ce que t'aie dit par le passé. 

Ethan : J'ai tellement pensé à toi ces 10 dernières années que j'ai ressassé, dans mon esprit, toutes les conversations que nous avions eu depuis la messagerie jusqu'au moment que nous passions à l'école ou dans ma voiture. Ils m'étaient tellement précieux que je ne voulais rien oublier. Je n'ai rien oublié de toi Myr. 


Je l'ai regardé pendant un moment et je me suis souvenue de la conversation que j'ai eue avec Alex la veille de son départ. Il disait qu'il avait fait un mois dans une clinique psychiatrique, je me suis fait la réflexion que je lui avais dit comment j'avais vécu après la mort de mes parents. Je lui avais tout expliqué sur comment j'avais vécu ces 10 dernières années mais je ne lui ai jamais demandé comment il l' avait fait. Que s'était il passé entre cette fois où j'étais partie du lycée et la fois où je l'avais revu à l'église ? 


Moi: Pourquoi tu avais fait un mois dans un hôpital psychiatrique ?


Je l'ai sentit se crisper sur le volant avant de me regarder. Une lueur de tristesse a traversé son regard un moment avant qu'il ne regarde à nouveau droit devant lui. 


Ethan : Tu veux parler de ça maintenant ?

Moi: Oui. J'ai des bribes d'informations te concernant entre ta consécration pastorale et aujourd'hui, mais je n'ai rien sur toi des années antérieures. Que s'est-il passé ?

Ethan : Je ne peux pas parler de ça en étant au volant Myr. 

Moi: Alors allons chez toi.

Ethan : (Me regardant) 

Moi: Oui, j'ai l'impression qu'il y a des choses profondes que tu vas me dire et je ne voudrais pas que quelqu'un d'autre écoute ton intimité.


Il m'a encore regardé pendant un moment avant de regarder à nouveau la route.


Ethan : D'accord.


Il a conduit jusqu'à chez lui où nous nous sommes posés sur les coussins. Je le sentais stressé et mal à l'aise comme par le passé quand il m'avait parlé des choses en rapport avec sa famille. J'ai pris sa main dans la mienne et je la lui ai caressé un moment pour l'encourager.


Ethan : (Après avoir pris une grande inspiration) Cette fois où tu étais partie du lycée avec ta mère, j'étais allé m'asseoir sur notre endroit de méditation et je m'étais mis à pleurer, je venais de voir les vidéos dans le groupe de la classe et lorsque nous nous étions regardé dans la cour, je partais demander des comptes à Jessica de qui j'avais eu l'information, après avoir violenté les gars pour qu'ils m'expliquent comment ces vidéos avaient fait pour se retrouver sur le net et que j'avais obtenu l'aveu selon lequel Eddy et Rick les lui avaient remis ça. Seulement je t'avais vu te faire frapper par ta mère et je t'avais vu pleurer assise par terre. J'avais entendu ta mère te dire toutes ces choses et je m'en voulais. Je n'étais plus partie chez Jessica mais j'étais allé m'enfermer dans ma voiture pour pleurer. J'étais passé chez toi en soirée dans l'espoir de te voir pour te demander des excuses mais je ne t'avais pas vu. Le lendemain je t'avais cherché à l'école en vain et j'étais à nouveau passé chez toi pour te voir mais toujours rien. En rentrant chez moi, je m'étais connecté sur Facebook et j'avais constaté que les vidéos avaient été postées là-bas aussi et qu'elles étaient devenues virales, tes comptes et ceux de tes parents avaient été retrouvés et exposés. J'avais contacté un ami à moi qui était aux USA pour qu'il retire les vidéos et bloque l'accès à vos comptes . Il avait aussi installé un programme qui allait repérer et bloquer tout nouveau téléchargement. Ensuite j'avais récupéré le reste des vidéos avec Eddy et Rick avant de partir en Allemagne avec mon père qui était venu me chercher. 


Pendant que je vivais avec mon oncle et sa famille, j'avais entendu sa femme dire que mes vidéos avaient disparu des réseaux sans qu'on ne sache comment donc c'était lui qui était derrière ça. Il me raconta son séjour en Allemagne et les évènements qui l'avaient conduits en clinique pendant un mois, ensuite son retour au Gabon, son isolement, l'obtention de son bac, son départ pour la France, les troubles qu'il a vécu, les traitements et thérapies effectués, sa consommation de toute sorte de drogue, de son alcoolisme, de sa solitude, de son presque renvoie de l'école et du reniement de son père jusqu'au jour où il avait failli mourir écrasé sur la route par un gros camion autour de 5h du matin. 


Il m'expliqua par la suite comment un homme qu'il a reconnu comme mon père l'avait attrapé par derrière et l'avait retiré de la route avant de le jeter sur le trottoir. Il lui avait ensuite dit que son voyage commencerait ce jour avant de disparaître devant ses yeux. C'est alors qu'il s'était souvenu de la toute première prière que nous avions faite tous les deux à l'école et il l'avait prié mais cette fois-ci en y croyant. Après la prière, un autre homme qu'il n'avait jamais vu était venu le chercher et l'avait laissé devant l'église en lui donnant des recommandations avant lui aussi de disparaître devant ses yeux. Les vacances même de cette année, il était revenu au Gabon pour me chercher et me demander pardon mais il ne n'avait pas trouvé car la maison avait été vendue et avait appris que j'avais déménagé. Plus tard, il s'était rendu à l'église et avait appris que mes parents avaient péri tous les deux en apprenant cette histoire, que j'avais été la risée de mon église et que maintenant j'avais disparu dans la nature, livrée à moi-même. Il m'apprit que c'était ce jour où il expliqua toute l'histoire à ses parents et que ceux-ci, après l'avoir grondés, s'étaient joints à lui pour me chercher. Ils avaient découvert les terrains familiaux de mes parents et étaient allés s'excuser là-bas tout en continuant de me chercher. Il m'expliqua que lorsqu'il retourna en France, il avait commencé à sensibiliser les jeunes dans les rues, écoles, églises jusqu'à la création de différentes organisations dont il était le responsable, il se baladait un peu partout en Europe pour ça tout en revenant chaque vacance ici pour me chercher et faire l'œuvre de Dieu. C'est dans cette foulée que ses parents et son frère se sont convertis et qu'ils ont décidé d'avoir une longue conversation qui a arrangé leurs relations. Puis il a été consacré pasteur et envoyé dans l'église à Paris où il a revu toute la bande, par la grâce de Dieu, ils avaient eu une conversation où il s'était excusé auprès d'eux et ils avaient décidé d'aller de l'avant ensemble. Ensuite lui était venue l'idée d'ouvrir l'orphelinat et l'école en mon nom en attendant qu'il ne me retrouve. Il avait eu son diplôme, ouvert sa clinique et avait décidé de revenir s'installer ici définitivement. Cela faisait un mois qu'il était revenu quand les pasteurs Mike et Samuel lui avaient proposé de venir animer le séminaire, après avoir prié il accepta et c'est ainsi qu'on se croisa ce jour. 


Durant son récit, il pleura par moments. J'ai réalisé qu'il n'avait pas eu une vie facile lui non plus, 10 ans sans véritablement dormir en étant hanté par mon souvenir, ce n'était pas rien. Je le regarde et il m'a l'air exposé et faible comme toutes les fois précédentes où il m'avait parlé de lui. J'ai l'impression d'être en face d'un enfant sans défense et j'ai moi aussi envie de le protéger. Je l'attire à moi et pose sa tête sur ma poitrine. J'essuie son visage et lui fait un bisou sur le front, il s'arrange sur le canapé histoire de se retrouver allongé dessus avec sa tête sur mes cuisses. Je me suis mise à lui caresser la tête pendant un moment et je voyais que cela l'apaisait.


Moi: Tu sais que c'est le jour de ta consécration en tant que pasteur que je suis revenue au Seigneur ?

Ethan : Non, je ne le savais pas.

Moi: Cette nuit, les enfants s'étaient réveillés tous les trois et étaient allés au salon pour prier pour moi à 3h du matin pour que je revienne au Seigneur.

Ethan : (Fronçant le visage) Tu as dit 3h du matin?

Moi: Oui.

Ethan : (Écarquillant les yeux) C'est pas possible.

Moi: Quoi?

Ethan : Si on prend en compte le décalage horaire qu'il y a entre le Gabon et la France, j'étais chez moi, à exactement la même heure, à genoux dans mon salon en train de prier pour toi. Les enfants et moi prions ensemble pour toi. 


Nous sommes restés abasourdis par cette information. Dieu avait une de ses façons de faire les choses que tu comprenais qu'il ne faisait jamais rien au hasard et organisait tout dans les moindres détails. Quel Dieu étonnant ! Même à des milliers de kilomètres de distance Il s'organisait de sorte à ce que deux personnes puissent prier ensemble, c'est incroyable.


Nous sommes restés là, j'ai fait à manger, je suis retournée dans la pièce dédiée à mes parents et je me suis remise à toucher leurs affaires. J'avais toujours ce petit pincement au cœur quand je le faisais, surtout avec les choses de ma mère que j'avais beaucoup de mal à toucher parce que j'avais le sentiment que je n'avais plus le droit de le faire en la sachant partie en colère contre moi. Il y a des jours où j'ai un peu de mal à être avec KLEN et je sens un petit duel dans mon cœur. Je me dis parfois que je n'ai pas le droit d'être avec lui car c'est un peu comme si je crachais sur la mémoire de mes parents. Mais les minutes qui suivent mon cœur me conduit vers lui et je n'y peux rien. J'ai essayé de garder mes distances face à lui mais je n'ai pas pu, la vérité c'est que je me sens en paix et heureuse que quand je suis avec lui donc je suis un peu triste à cause de ses sentiments contradictoires. 


J'ai regardé les ouvrages dans le meuble pour et j'ai repéré mon petit cahier de chants où je mettais tous les conseils qu'on me donnait pour m'améliorer, je me suis mise à le parcourir en souriant. En partant de chez lui pour l'école en soirée, je l'ai pris avec moi…


Nous sommes deux jours plus tard et nous sortons comme ça de la DGDI, entendez par là la Direction Générale de la Documentation et de l'Immigration pour nous faire établir des passeports. Ils nous ont dit qu'ils allaient nous rappeler dans quelques jours pour que nous les récupérions. Inutile de dire que nous n'avions pas fait la queue et avons même été traités avec beaucoup d'égards. Un des oncles d'Ethan que j'avais vu à l'anniversaire de maman Corinne est un des grands noms de cette structure du coup ça s'est fait en deux temps, trois mouvements. Après là-bas, il nous a emmené dans un restaurant et les mimiques de maman Jeanne me faisaient trop rire. Un moment, KLEIN s'est déplacé pour aller parler au téléphone.


Maman Jeanne : (Arrangeant sa robe en bombant la poitrine) Ah. Quand le Seigneur veut te flatter, Il le fait bien oh. Regardez comment moi, YEMBI, je suis dans les grands restaurants ? Si ça ce n'est pas les choses de l'évolution c'est donc quoi?


Les enfants et moi nous sommes mis à rire.


Maman Jeanne : Au lieu de rire, Mimi fait moi les photos avec ton téléphone , je vais sortir ça après pour mettre dans le cadre et coller au mur comme ça je vais dire à tout le monde que "ça c'était le jour où j'étais allée faire mon passeport après j'étais allée au restaurant pour manger des mets raffinés". 

Moi: (Riant) Ce n'est pas vrai ça.

Maman Jeanne : Mimi filme moi au lieu de rire, si tu ne veux pas tu donnes le téléphone à mes petits fils ils vont me filmer.

Ethan : (Riant) Mamie fait çoh, c'est la preuve. Maman ne sait pas que de nos jours on parle avec preuve à la l'appuie sinon personne ne te croit. Maman, il faut aussi me filmer hein, je dirais que j'étais avec mamie ce jour.


C'est en riant que je les ai pris en photo tous les deux avant que les deux autres ne décident d'en faire aussi finalement moi-même je me suis lancée dans cette affaire de preuve par photos et j'en ai fait. Nous avons même fini par embarquer KLEN dans cette séance sans pour autant lui donner le motif. Nous avons ensuite commandé avant de recevoir nos plats. Pendant que nous mangions , des voisins de table ont soulevé un sujet comme quoi il y avait des vidéos qui faisaient le buzz sur le net en ce moment. Il y avait une d'une femme d'âge mûr qui se faisait coucher par un homme debout derrière un arbre en pleine journée. C'était des personnes mariées tous les deux mais qui apparemment étaient en situation d'adultère, c'était la femme du monsieur, en colère qui avait posté la vidéo sur le net. L'identité des acteurs avait été citée et j'ai reconnu celle de la femme "Agathe MBOUROU" la maman de Jessica. Je n'avais pas encore fini d'être choquée par cette nouvelle qu'ils poursuivaient en racontant les faits de deux autres vidéos. Il était question dans celles-ci de deux partouzes. L'une mettait en scène deux jeunes femmes et trois hommes et l'autre l'une des femmes et deux des hommes qui étaient dans la première vidéo. Je ne maîtrisais pas les noms de tous le monde, mais j'ai retenu celui d'Eddy, Rick et Jessica qui étaient les principaux acteurs des deux vidéos. Ils annonçaient même qu'Eddy aurait perdu son travail aux hydrocarbures à cause de ça et que Rick qui était maintenant en cellule pour avoir pris la fuite après avoir fauché une famille sur la route avait lui aussi vu son nom rayé des effectifs de la banque dans laquelle il travaillait. Des histoires de détournement de fonds ont été également mis sur le tapis, le concernant et qu'il était trempé jusqu'au cou. Quant à Jessica, le lien entre sa mère et elle a vite été établi et plein d'autres histoires de coucheries pour obtenir des choses ont été étalées sur la place publique. Ils sont même allés jusqu'à l'obtention de son bac et de son diplôme universitaire dans la foulée, les noms de ses deux copines aussi sont sortis. 


J'ai regardé Ethan qui m'a aussi regardé avant de prendre ma main dans la sienne et d'exercer une petite pression dessus. Nous avons continué à manger pour ne pas attirer l'attention des gens sur nous. En sortant, j'ai reçu l'appel de Sara.


<<Moi: (Décrochant) Allô ?>>

<<Sara: Allô Mimi, tu as lu les informations dans le journal ?>>

<<Moi: Non.>>

<<Sara : Ça concerne Maman Agathe, Jessica, Eddy et Rick.>>

<<Moi: Ah ! Je vois. Je viens d'apprendre ça au restaurant. Des gens sur la table à côté en ont parlé.>>

<<Sara: Hum. Dieu ne dort pas oh. Tu vois comment ce qu'ils t'avaient fait leur est revenu au visage ? Voilà ce qu'on appelle "qui tue par l'épée périt par l'épée. C'est pour ça qu'on dit aux gens qu'avant de poser un acte pour faire du mal à quelqu'un, réfléchis y à deux ou trois reprises au risque de payer des conséquences très lourdes.>>

<<Moi: Tu as de nouvelles du pasteur Landry ?>>

<<Sara: Non. Vraiment, le pauvre. Je vais appeler maman pour savoir ce qu'ils vont faire pour lui. Avec tout ce qui lui arrive dernièrement, il risque de prendre un grand coup.>>

<<Moi: Quelqu'un a t-il des nouvelles de Jessica ?>>

<<Sara: Non, toujours rien.>>

<<Moi: Nous allons prier pour eux.>>

<<Sara : D'accord. Fais le programme et envoie moi ça.>>

<<Moi: Ok. >>

<<Sara: Bon, je te laisse, je suis à l'hôpital actuellement. >>

<<Moi: D'accord. Porte toi bien. Je t'aime.>>

<<Sara: Toi aussi. Je t'aime également mon cœur. Bisous.>>

<<Moi: Bisous.>>

Clic!


Nous avons raccroché. Nous avons laissé maman à l'orphelinat avec les enfants, avons passé quelque temps là-bas avec eux avant qu'il aille me déposer à l'école. Je ne peux pas me réjouir de la situation des gens-là. Même s'ils m'ont fait ça par le passé, je ne peux me réjouir. Je sais ce que ça fait que d'avoir son intimité exposée sur la toile et c'est quelque chose que je ne peux souhaiter à quelqu'un. C'est tellement humiliant et les gens sont très méchants, ignorant qu'au delà des personnes qui se retrouvent ainsi exposées, se cachent des familles entières, des maris, des femmes, des enfants, des parents, des frères, des sœurs, des amis qui se retrouvent également exposer et pointés du doigt partout où ils passent. Pour ne parler que de maman Agathe, voici le pasteur Landry, ses trois autres enfants et ses petits- enfants qui vont se retrouver humilier dans cette affaire.  Et plus loin, l'église peut même encore être citée et salie. 


Moi: (À Ethan qui vient de garer devant mon école) Tu penses que ton ami peut intervenir ?

Ethan : Quel ami?

Moi: Celui qui avait retiré mes vidéos la première fois.

Ethan : Tu veux que je le fasse intervenir ?

Moi: Oui. S'il peut retirer ces vidéos qu'il le fasse.

Ethan : D'accord. 


Il a regardé sa montre que j'ai fini par reconnaître comme celle que je lui avais offert pour ses 18 ans. Apparemment, il ne s'en séparait jamais et la conservait très bien.


Ethan : À pareille heure, il doit être debout.


Il a sorti son téléphone, s'est exprimé avec son interlocuteur en anglais pour lui expliquer la situation. Ce dernier après lui avoir dit que c'est quoi cette affaire encore ? Au Gabon, nous sommes des spécialistes en tournage de ce genre de film ou comment ? Il a dit qu'il s'en occuperait. Ils ont encore discuté ensemble pour prendre des nouvelles avant de raccrocher.


Ethan : (Me regardant) C'est bon. Il s'en occupe.

Moi: (Prenant sa main dans la mienne) Merci….


LE JOUR OÙ MA VIE BA...