CHAPITRE 49: INTOUCHABLES

Write by L'UNIVERS DE JOLA

***CHAPITRE 49: INTOUCHABLE.***


**JENNIFER AGONDJOU**


Nous avons encore parlé pendant un moment avant de raccrocher. Je n'ai pas vraiment compris ce qu'elle était en train de dire mais j'ai confiance en ma grand-mère. Si elle me dit que personne ne peut féticher Lili alors je la crois. Je suis allée retrouver mes parents et ma fille au salon où nous nous mettons à parler jusqu'à la venue de Paul qui était dehors pour affaires. Il y a passé toute la journée. Normalement c'est à Paris qu'il voit ses partenaires et nous nous sommes à Rennes. Il se tape un peu plus de 3h de route de trajet mais bon, il n'a pas trop de choix. 


Il a salué tout le monde avant d'aller à la chambre pour prendre un bain et se changer, je l'y ai suivi.


Moi: (Rangeant ses affaires) Ça a été le boulot ?


Paul : (Sortant de la douche) Oui. Nous avons fini donc je n'aurais pas à y retourner les deux prochains jours. 


Moi: (Surprise) Ah bon?


Paul : Oui. C'était vraiment une très bonne idée que tu m'as suggéré d'y aller même un dimanche, ça nous a fait gagner énormément de temps. Merci (Me tenant par la taille et m'attirant à lui) ma conseillère en cheffe. 


Moi: (Souriante) de rien , tu sais que mes conseils sont sages.


Paul: Je n'en doute pas. (Me faisant asseoir sur lui) Bébé ?


Moi: (Le regardant) Hun?


Paul: Mine de rien, je suis déjà fatigué.


Moi: Qu'est-ce qui te fatigue ?


Paul: Cette situation, les demis bonheur avec Sasha et toi.


Moi: (Fronçant les sourcils) C'est-à -dire ?


Paul : C'est à dire que je suis fatigué de tous ses va-et-vient bébé, je veux être fixé, que nous ayons un seul point d'ancrage, je veux que nous choisissons une date et lançons les réunions dans nos familles respectives.


Moi: C'est du mariage dont tu es en train de me parler là ?


Paul: Oui.


Je suis restée silencieuse et je ne savais pas quoi penser. J'étais en train de demander si c'était l'œuvre de mamie Orema ou c'était son fait personnel? J'aime Paul et je sais que lui aussi m'aime depuis le temps que nous nous sommes rencontrées sur les bancs donc c'est tout naturel que je veuille un jour devenir son épouse d'ailleurs si ce n'était pas le cas, il y a longtemps que j'aurais mis un terme à cette relation. Toutefois, je ne veux lui mettre aucune pression c'est pourquoi je ne lui ai jamais parlé du mariage si ce n'est lui donner mes positions, que tout le monde connaît. Lorsqu'il était venu vers moi, il l'avait fait de son plein gré, pour la venue de Sasha, c'était toujours lui qui l'avait fait et il m'avait d'ailleurs même piégé. Oui-Oui, je m'étais retrouvée enceinte de lui parce qu'il m'avait piégé, elle n'était pas dans mes plans, du moins pas pour le moment. 


J'avais tout juste 21 ans lorsque j'avais rencontré Paul , j'étais en troisième année d'études universitaires. À cette époque, j'avais le sang très chaud et j'étais un peu partout avec Lili vu que c'était la période où elle était modèle. Paul s'était présenté à moi lors d'une soirée après une séance de shooting photo d'une marque de parfum. Il m'avait abordé et le courant était très bien passé en tant qu'ami du moins c'était la pensée que j'avais mais deux semaines après, il m'avait fait part de ses intentions. Je n'avais aucune envie de me mettre en couple pour le moment et je le lui avais dit, les prétendants, j'en avais une pléthore et chaque soir, je me présentais au bras d'un individu différent de celui de la veille. Après deux mois de coure assidue  j'avais flanché et j'avais décidé de me mettre en couple avec lui. La nouvelle s'était répandue comme une traînée de poudre "qu'Octavia s'était mise en couple avec un jeune homme et que c'était du sérieux" il ne s'agissait pas d'un flirt . Les gens avaient du mal à le croire sauf que 2 ans durant, je ne m'affichais qu'à son bras sinon, que j'étais simplement avec ma petite sœur Linda. Bien que me sachant en couple dans une relation plus que sérieuse, cela n'empêchait guère aux hommes de me tourner autour et ce n'était pas n'importe qui qui le faisait. Il y avait autour de nous de grands noms de célébrités, sportifs, mannequins, diamantaires,  chanteurs, acteurs, homme d'affaires etc, c'était de grosses fortunes. Paul finissait tout juste ses études et travaillait depuis un an dans une société de la place. Il avait certes un bon salaire et venait d'une famille bien assise financièrement parlant au Gabon mais il savait qu'il ne rivalisait pas avec tous ces hommes et craignait qu'un jour, malgré l'amour que je disais lui porter, je finisse par flancher et accepter une des propositions qui m'étaient faites à longueur de journée. Il savait que j'avais le sang chaud et ma personnalité était difficile à cerner alors le gars décida de m'enceinter pour me calmer. 


Il retira les préservatifs de nos rapports sexuels et me donna comme explication à son geste que ça faisait deux ans et que j'étais "sa femme" alors il ne comprenait pas pourquoi nous devrions toujours le faire comme si nous ne nous connaissions pas, j'étais sa seule partenaire sexuelle et nous savions que nous étions clean tous les deux pour avoir fait un bilan de santé avant de commencer à avoir des relations sexuelles, je l'avais exigé. Je l'avais laissé faire vu que de toutes les façons j'étais sous pilule ou du moins , je le pensais. Lorsque deux mois après j'avais eu un énorme vertige qui m'avait presqu'envoyé au sol et que quelques heures plus tard Lili et moi tombions sous les résultats de mes examens, j'avais failli devenir folle. J'étais en instance de soutenance, j'avais plein de projets, j'avais à peine 23 ans et je prenais toutes mes précautions, comment était-ce donc possible? Lorsque je le lui avais dit, craignant sa réaction vu que nous n'en avions pas concrètement parlé, j'avais été surprise par sa réaction. Il était aux anges et m'avait rassuré du fait qu'il allait assumer, ce n'était certes pas dans ses plans mais bon un enfant était un don de Dieu et c'était le fruit de notre amour en sus de plein d'autres choses. J'étais assez rassurée même si je ne comprenais pas pourquoi ni comment j'avais fait pour me retrouver enceinte. La réponse était arrivée à mon 5e mois de grossesse lorsqu'une amie médecin était de passage à la maison. Elle y était pour un séjour d'une semaine, Lili étant à Londres pour un contrat. Elle avait vu ma plaquette de pilules et m'avait demandé pourquoi j'utilisais des "placebo" ? Confuse, je lui avais demandé de quoi est-ce qu'elle me parlait et c'était quoi un placebo? 


Elle : Des placebo sont des comprimés n'ayant aucun principes actifs que nous utilisons souvent sur certains patients afin d'effectuer des tests. Nous leur faisons croire pour une raison ou pour une autre qu'ils suivent un traitement alors que ce n'est pas le cas vu que ces comprimés n'ont aucun effet dans le corps.


Moi: (Clignant des yeux plusieurs fois) Et tu me dis que mes pilules ne sont pas des pilules mais des placebo? 


Elle : Oui.


Je n'en croyais pas mes oreilles. Je lui avais montré l'emballage pour voir si c'était le pharmacien qui m'avait trompé mais elle m'avait assuré en disant que c'était bien l'emballage mais les comprimés à l'intérieur n'étaient pas des vrais. Sachant qu'on ne pouvait pas en vendre dans une pharmacie ou du moins dans celle où je m'approvisionnais à cause de son standing, elle m'avait dit qu'ils avaient forcément été remplacés par quelqu'un de mon entourage. Mais qui aurait intérêt à me faire consommer des médicaments qui n'en étaient pas et à qui profitait mon état physique ? Il ne me fallut pas longtemps pour arriver à la conclusion que c'était Paul. J'avais entraîné mon amie chez lui pour qu'elle me vérifie aussi celles qui étaient chez lui et le résultat était le même, c'était également des placebo.  Je l'avais confronté le jour même et il m'avait avoué son forfait en me disant que c'était une manière pour lui de temporiser mes prétendants, s'ils me savaient enceinte, ils prendraient du recul. J'avais pété un câble et je l'avais copieusement insulté avant de mettre un terme à cette relation. Il avait fait des pieds et des mains pour me récupérer, la chance même qu'il avait eu c'était seulement la jachère qui me tenait au cou. Son enfant même aimait trop le sexe, si c'était même seulement le sperme de son père qu'elle voulait continuer à boire pour bien se former oh, je ne sais pas mais pour me donner les envies de rapports sexuels elle était championne. Je ne pouvais pas aller le faire avec n'importe qui alors j'avais lutté pendant deux mois et demi mais j'avais fini par flancher et coucher avec lui, encore et encore jusqu'à l'accouchement.


 J'envisageais de mettre à nouveau un terme à cette relation mais Lili m'avait parlé en sa faveur en me rappelant qu'à part cet incident, Paul était un bon amant et une belle personne, il m'avait certes piégé pour avoir un enfant mais c'était quelqu'un de bien. Après réflexion et discussion avec le concerné, on avait remis les bases de notre relation et on s'était dit qu'on allait pas forcer quelqu'un à faire ce qu'il ne voulait pas. 


C'est ainsi que nous avons vécu ces dernières années jusqu'à ce qu'il me fasse sa demande l'année dernière. Je l'avais dit, nous sommes fiancés depuis un an et il a la liste de ma dot depuis lors mais il ne m'avait jamais rien dit dessus juste que quand il sera prêt, on parlera de date de mariage. Mais là j'ai un doute, d'où lui vient cette idée?


Moi: Tu as décidé ça quand ?


Paul: Depuis un bon moment déjà. La raison pour laquelle j'ai tenu à ce que nous venions ensemble ici c'était non seulement pour passer des vacances et voir ta mère mais aussi que nous puissions en parler tous les deux. JO (Jennifer Octavia) je veux que nous nous marions.


Moi: D'accord. Donc on cale ça pour dans un an?


Paul: Quoi? Non, c'est trop loin. Disons juin.


Moi: C'est dans 6 mois.


Paul: 6 mois c'est raisonnable pour organiser deux mariages bébé et je te sais très appoint pour faire ce genre de choses. 


Moi: Hum. 


Paul : (Souriant) Je mens? 


Moi: (Souriant) Toi seule sais.


Paul : (M'embrassant dans le cou) Toi aussi tu sais que j'ai raison. Quand nous rentrons au Gabon après les fêtes, nous lançons les choses. Si tu peux déjà en parler avec ta mère ce sera mieux.


Moi: D'accord.


Paul : (Souriant) Tu as intérêt à profiter car il te reste que 6 mois à vivre en tant que célibataire et dit bien à tous tes soupirants que la péremption est arrivée car madame Ebouma aura des gardes du corps H24. 


Moi: (Riant) Tu es un vrai malade. 


Paul : (Me renversant sur le lit pour se mettre au dessus de moi) Ma maladie porte un nom et deux prénoms: AGONDJOU Jennifer Octavia et je ne saurais guérir de cela car c'est un mal incurable.


Il s'est ensuite emparé de mes lèvres dans un baiser qui ne cachait rien de ses intentions à mon égard et me donnant la chair de poule rien qu'à l'expectative de ce que nous ferions ce soir…


**LESLIE OYAME**


Je suis en route pour chez le nganga avec mes petites trouvailles oui oui. Je souris toute seule quand je repense à la scène d'hier, ils n'y ont vu que du feu et sont bien tombés dans le panneau, heureusement que je suis très intelligente et que je réfléchis beaucoup sinon , cette imbécile là m'aurait démasquée et jetée l'opprobre sur ma personne, mais je suis une petite futée.


Hier en me séparant d'elle et Kelly après avoir remarqué cette marque de succion sur son cou, ma colère a augmenté et a renforcé mon désir de mener à terme mon plan.  Je suis directement parti dans la chambre de Benjamin à l'étage, je suis allée dans son dressing que je connaissais très bien pour y être déjà rentré avec Kelly ou même du temps où Joliane y vivait encore. Il y avait des jours où elle nous faisait appel Kelly, Dorcas et moi pour nous donner des vêtements qu'elle estimait trop petits pour elle ou qu'elle ne voulait plus. Nous prenant tous comme ses petites sœurs, elle n'y voyait aucun inconvénient, du coup je connais bien la chambre et le dressing de Benji. Depuis le décès de Joliane, rien n'a changé en ce lieu et les choses sont toujours disposées de la même façon. Je suis allée prendre un calcif de Benjamin et j'avais également besoin d'un vêtement appartenant à cette femme. Je me suis attardée dans le dressing parce que j'ai vu une nuisette de Joliane, un cadeau de Benji, la nuisette était sexy à souhait et j'ai décidé de la prendre pour moi. Je suis ensuite sortie de là bas pour venir m'arrêter devant les valises de cette idiote pour y prendre un vêtement. Je l'ai fait et j'ai tout mis dans un sachet plastique que j'ai balancé par la fenêtre de la chambre pour qu'il tombe derrière la maison. J'ai ensuite refermé son sac, comme j'avais le téléphone dans lequel je regardais le message sur les instructions en main et que je m'apprêtais à rendre dans la sacoche, j'ai sursauté en entendant l'imbécile là rentrer dans la chambre. Je ne m'y attendais pas mais bon, comme je réfléchis très vite, j'ai inventé un scénario de là à là pour m'en sortir comme toujours. J'ai joué de ma comédie et je me suis faite passée pour la victime. Avant notre départ de là-bas, je suis allée récupérer mon sachet derrière la maison et je l'ai mis dans ma sacoche ni vu ni connu. 


Je suis donc en route pour aller donner ça au nganga que j'ai consulté la semaine dernière. Je l'ai eu par le canal d'une amie qui m'a assuré qu'il était le meilleur et qu'elle avait toujours recours à lui pour ce genre de choses. Elle faisait des bains et crèmes, ainsi que des médicaments qu'elle mettait dans son vagin pour avoir les hommes à ses pieds et pour cela j'étais témoin, les hommes étaient tous à ses pieds et la suivaient comme des chiens sans compter tout ce qu'ils dépensaient sur elle. Actuellement si elle n'était pas encore mariée, c'était parce qu'elle ne le voulait pas et estimait être encore jeune, nous avons le même âge. Kelly la connaît mais ne l'aime pas parce qu'elle n'approuve pas son mode de vie, du coup elle refuse de la fréquenter en me déconseillant également de le faire au risque de me laisser influencer par elle. Je suis allée la voir et lui ai expliqué mon souci. Elle m'a dit que c'était un petit problème et qu'elle devait m'emmener chez son nganga qui est très fort pour ça, il réglerait cette affaire en deux temps trois mouvements car elle avait elle même déjà évincé trois femmes mariées de leur foyer par le travail de cet homme, ce n'était pas une petite relation comme celle-ci qui devait poser problème. Elle m'avait juste dit de donner l'argent qu'il allait me demander. 


Nous étions allés le voir et il m'avait demandé une forte somme, c'est tout mon compte bancaire qui est parti dans cette histoire mais il m'a assuré qu'à la fin, je n'allais pas le regretter car non seulement il allait évincer cette imbécile de Linda et rendrait Benji fou de moi pour qu'il m'épouse au plus vite mais il allait également travailler son cœur afin qu'il me donne tout ce qui lui appartenait. Je n'allais pas seulement me contenter d'être sa femme mais j'allais aussi être la propriétaire de tous ses avoirs. J'ai vidé mon compte et toutes mes économies pour les lui donner car le bénéfice n'allait être que plus grand. J'y suis retournée une deuxième fois pour lui remettre l'argent, c'est ainsi qu'il m'a demandé de lui apporter des sous-vêtements de Benjamin et de Linda pour qu'il puisse travailler dessus en faisant un transfert. 


Je jubile rien qu'à l'idée que bientôt Benjamin sera à moi et à personne d'autre. Je suis en train de réfléchir aussi à ce que je ferai des enfants et notamment de Raphaël. Ces enfants je les aimais bien et j'envisageais bien de les garder et être leur mère vu qu'ils étaient sans problème mais après le coup que cet impoli et pourri gâté nous a fait à l'hôpital, je comprends que je dois impérativement me débarrasser d'eux. Je ne peux pas les garder, jusqu'alors j'ai toujours sa douleur avec son histoire de "je veux ma mère, maman Linda". Ça m'est resté en travers de la gorge. Dès que je serai marié à Benji, je vais lui demander soit de le laisser à Kelly soit de les envoyer à Meyang chez leurs grands-parents. Peu importe ce qu'il fera d'eux, je ne les garderais certainement pas dans ma maison car ils ont grillé leur carte. 


J'arrive chez le nganga et je trouve une petite file d'attente, il est à peine 6h15 du matin mais il y a déjà une dizaine de personnes devant moi et la majorité des femmes. Je me mets dans le rang et j'attends mon tour debout, il ne nous est pas permis de nous asseoir, on le fait seulement lorsque tu rentres dans la salle de consultation, quiconque s'assoit avant d'avoir été reçu ne passera pas en consultation. On ne s'adosse pas non plus et on n'a encore moins le droit de se plaindre du mal de pieds, du dos, de la soif ou de la faim, ce peu importe le temps que ça prendra, si tu rechignes, les esprits vont te chasser. C'est à 17h30 que je suis finalement passé, après 11 heures et 15 minutes d'attente debout comme un piquet. J'ai même dû manquer le travail mais je me dis que ce n'est pas très grave. Quand je serai la femme de Benjamin je n'aurais plus besoin de travailler, Joliane ne le faisait pas et à l'époque il n'était pas si nantis que ça mais elle avait tout ce qu'elle voulait , maintenant qu'il est bien riche, je serai traitée comme une reine. Je ne m'inquiète même pas un peu pour ça et je reste focaliser sur la récompense. J'ai lavé mes pieds et j'ai ôté mes chaussures avant de rentrer dans la pièce sombre décorée d'écorces, nattes, feuilles de bananier, calebasse, paniers tressés, de masques et autres choses. Après m'avoir salué et autorisé à m'asseoir sur une branche de bananier fraîchement coupée, il me demande.


Nganga : Tu m'as apporté ce que je t'ai demandé ?


Moi: Oui papa. (Fouillant leurs sous-vêtements à tous les deux) c'est là.


Nganga : Mets ça à l'intérieur.


Il m'a présenté une calebasse qui était devant moi et j'y ai déposé les choses.


Nganga : Où sont les pièces rouges (pièces de 10f )


Moi: (Les sortant) C'est là.


Nganga : Mets les aussi à l'intérieur.


Je me suis exécutée et j'ai attendu. Il a rajouté des choses à l'intérieur en prononçant des paroles que je ne comprenais pas, il faisait des incantations en battant des mains avant de dire à un de ses assistants d'allumer un feu dans la calebasse pour réduire les sous-vêtements en cendres. Seulement, à peine ils avaient mis le feu qu'il s'est éteint brusquement. Sans s'arrêter de faire ses incantations, il a fait un signe à son assistant pour l'intimer à allumer à nouveau le feu qui s'est à nouveau éteint sous nos yeux. Il l'a fait une troisième fois mais le résultat fût le même. Il s'est mis à froncer les sourcils de même que son apprenti qui avait l'air de ne pas comprendre pourquoi le feu s'éteignait tout seul.


Moi: (Le regardant) Qu'est-ce qui se passe ?


Nganga : (Le visage froncé) Taisez-vous. 


Il a pris lui-même la torche pour mettre le feu mais cette fois-ci non seulement le feu qui était dans la calebasse s'est éteint mais tous les autres feux qui éclairaient la pièce ont également subi le même sort. La pièce a été plongée dans le noir total et nous avons entendu le bruit des choses qui se cassaient à plusieurs endroits, tantôt du verre, tantôt du bois. On avait l'impression que la pièce était en train d'être saccagée par on ne savait quoi. Au bout d'un moment j'ai écouté le nganga et ses deux assistants en train de crier en pleurant disant qu'ils ne savaient pas et demandaient pardon. Je ne comprenais rien de ce qui était en train de se passer. J'ai voulu fuir pendant un moment mais j'étais trop effrayée pour faire quoique ce soit, au bout d'une trentaine de minutes, le calme est revenu et il ne restait que des gémissements de douleurs des trois hommes toujours dans le noir. Deux hommes, des apprentis, sont rentrés avec des torches et j'ai pu voir la pièce. J'ai écarquillé les yeux tant c'était incroyable ce qui se présentait devant mes yeux. Tout avait effectivement été détruits dans la pièce, les masques, bouteilles, calebasse, bassine, seau, corbeille, tapis, rien n'était resté intact. Le nganga et ses deux appentis se tenaient tous nus avec des blessures sur les corps, ils semblaient avoir été fouettés avec des fouets qui les avaient blessés de la sorte. Le nganga avait une pièce de 10f fumante sur le front et les sous-vêtements avaient disparu.


Moi: (Abasourdie) Mais, mais qu'est ce, qu'est-ce qui s'est passé ?


Nganga : (Regard mauvais) Imbécile. Tu oses me demander ce qui s'est passé ? Tu m'as ramené des intouchables ici pour faire des incantations ? Tu es folle ? Tu as vu ce que j'ai subi par ta faute ? Sors d'ici !


Moi: (Les grands yeux) Mais


Nganga : (Hurlant) Sors d'ici immédiatement si tu ne veux pas que je te donne en sacrifice pour apaiser les esprits que j'ai offensé connasse.


Je me suis promptement levée pour sortir en courant de cet endroit, les gens dehors me regardaient avec de grands yeux. J'ai couru jusqu'à une bonne distance avant de m'arrêter pour reprendre mon souffle. Ça c'est quelle histoire Seigneur ? Pendant que je reprenais ma respiration, un jeune garçon qui travaille avec le nganga est venu me donner mes chaussures avant de me dire.


Lui: Ma sœur , je vais te donner un conseil, ne part plus jamais faire quelque chose contre cette femme, si tu as été épargnée aujourd'hui c'est parce que le chef a voulu être têtu. Depuis le premier jour que tu es arrivée ici, les esprits nous ont dit de ne pas te recevoir parce que le combat que tu voulais entreprendre dépassait leurs capacités, cette femme est "intouchable" son père y a veillé. Les esprits nous l'ont dit et on nous a dit de te le dire mais le chef a voulu tester ses propres forces et voilà ce qui s'est passé. Celui que tu pouvais atteindre jusqu'à la semaine dernière c'était l'homme mais maintenant c'est trop tard, elle l'a couvert avec son énergie en ayant des rapports sexuels avec lui. Si tu cherches à les atteindre par des voies mystiques tu finiras folle et tu mourras. Laisse cet homme, il n'est pas pour toi. Bonne journée!


Il s'est retourné et est parti. Je suis restée avec les grands yeux ouverts. Ils sont intouchables ? Je dois laisser Benjamin ? Et comment vais-je faire pour vivre si je le laisse ? Mon argent que j'ai dépensé là, qui va me le rendre ? C'est quoi cette histoire ? Qui est cette femme au juste ???.....

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