Chapitre 5

Write by Lilly Rose AGNOURET

 

Un an plus tard

 

Nous sommes le 26 septembre aujourd'hui. Je fête mes 14 ans mais j'ai dit à ma tante Angélique que je ne veux pas de fête.

Je suis en 2nd. La rentrée des classes, c'était le 3 septembre. Tout se passe bien au lycée français. Les professeurs me trouvent réservée mais ils sont contents car j'ai eu de très bonnes notes à l'évaluation en début d'année. J'aime toujours autant l'histoire-Géo. À la fin du cours, le professeur me prête souvent de petits livres sur les personnages historiques. Nous avons une bibliothèque au lycée et j'y passe beaucoup de temps.

J'aime bien la vie à Port-Gentil. C'est calme. Je vis avec ma tante dans sa grande maison qui ressemble à un château. La maison a cinq chambres. Dans chaque chambre, il y a une salle de bain. Derrière la maison, il y a un studio aménagé pour les invités. J'ai demandé à ma tante comment elle a fait pour construire tout ça. Elle m'a dit que je e suis pas là pour poser des questions ; alors, je n'en pose pas ; je me contente d'être tranquille, d'aller à l'école en voiture, d'avoir à manger correctement et de pouvoir aller aux anniversaires des amis de ma classe, quand je suis invitée.

A noël dernier, nous sommes allées en France, moi, ma tante ainsi qu'Andrew, Lucas et Joël, ses trois fils. Andrew vient d'avoir le bac. Il est parti hier pour les États-Unis, à l'université à Washington DC. Lucas et Joël sont plus jeunes que moi. Luca a 10 et Joël 8 ans. Ils vont à l’École Mixte.

Pendant tout le mois de juillet, nous étions en vacances à Pretoria. Ma tante a dit qu'on ira à Dubaï pendant les vacances de Noël, si tout le monde a la moyenne.

 

La journée de classe se termine. J'ai un nouvel ami depuis la rentrée. Il est blanc. Il se prénomme Peter. Il est arrivé d'Angola à la rentrée. Avant ça, il a vécu au Venezuela, Au Nigéria, en Arabie Saoudite. Il m'aime bien. Il me colle alors qu'au début, je ne voulais pas qu'il m'approche. Mais plus qu'il connaît tous les livres que je lis à la bibliothèque, j'aime bien l'écouter me raconter toutes les histoires qu'il y a à l’intérieur. Même si je sais que de toute façon, je vais quand même finir le livre en question.

Peter rit tout le temps ; il passe son temps à me faire des blagues. Tous les jours après les cours, il insiste pour m'accompagner à la sortie et à me dire au revoir quand je monte dans la voiture de ma tante. Le père de Peter est un ingénieur dans le pétrole ; sa mère enseigne l'italien au lycée. Elle est gentille.

Peter m'a demandé pourquoi je ne porte jamais de robes ou de mini-jupes quand je viens aux fêtes des amis, le week-end. Je lui ai dit que je préfère les jeans. Je suis toujours en pantalon. Et je mets des joggings pour les cours d'EPS.

A la sortie du cours aujourd'hui, Peter me surprend en me disant

- Ferme les yeux. Et surtout, ne triche pas.

Je ferme les yeux. Quand il me demande de les ouvrir, je vois qu'il a un cadeau pour moi. Je suis tellement surprise que j'en ai les larmes aux yeux. On chemine ensemble vers la sortie du lycée et il me dit :

- Tu l'ouvriras quand tu seras chez toi. Tu verras, ça va te plaire.

Quand j'arrive à la sortie, je cherche des yeux, la voiture de ma tante ; je vois qu'elle 'est pas là ; je reste là, devant la boutique du malien et j'attends. Bientôt, le temps passe, les autres élèvent s'en vont en voiture ou à pieds. Je commence alors à marcher. Mon téléphone sonne ; je le sors du sac. Et c'est ma tante qui me dit :

- Ma chérie, va rester chez tes amis. Reviens à la maison demain après les cours.

Je ne sais pas où aller. Je n'ai jamais pris le taxi toute seule. Je ne sors jamais de la maison toute seule. Je regarde autour de moi et j'hésite. Quand je rappelle ma tante, elle me gronde au téléphone en me disant :

- Je t'ai dit de ne pas rentrer à la maison aujourd'hui, tu ne comprends pas ? Va dormir chez un de tes amis et je t'appelle demain. Ne viens pas ici.

Je ne sais pas ce qui se passe. C'est pourtant elle qui insistait encore hier en disant que même si je ne veux pas faire de fête pour mon anniversaire, elle allait acheter un gâteau et je soufflerai les bougies ce soir !

Je regarde autour de moi, il n'y a plus personne. Comme je connais la maison des parents de Peter, je traverse la route et je vais à la recherche de leur grande villa ; je sonne et le gardien vient m'ouvrir ; ensuite, il appelle Peter qui vient me chercher en souriant.

- Hey, Mistinguette, t'as oublié le chemin de chez toi ! Il me fait en riant.

Je lui dis alors :

- Est-ce que je peux rester chez toi cette nuit ? Ma tante a fait venir quelqu'un pour traiter la maison contre les cafards. Et interdiction de dormir à la maison ce soir. Je n'ai pas envie d'aller la retrouver chez sa copine.

- Tu peux rester. Viens. Je vais dire à maman qu'on doit travailler ensemble pour un exposé ; viens. Mon papa est sur site. Il ne rentre que ce week-end.

 

Il m’entraîne à l’intérieur. Nous allons dans sa chambre et j'y dépose mes affaires. Ensuite, il m'emmène voir sa mère qui donne des instructions à leur cuisinier.

- Maman, c'est l'anniversaire de Nelly aujourd'hui ; et devine comment elle va le passer ? En bûchant avec moi ; C'est pas juste n'est-ce pas. On a un exposé à préparer sur Jean Giono ; ça craint vraiment, n'est-ce pas ? Est-ce qu'elle peut rester dormir ici aujourd'hui.

La dame me regarde en souriant. Comme je suis son élève et qu'elle sait que je suis sage en classe, elle répond :

- Bien sûr qu'elle peut rester ; mais toi mon chéri, tu vas devoir contrôler tes hormones ; pas de baisers en cachette, sommes-nous d'accord.

- Tu m'fous la honte maman ! T'es grave tu sais !

- Je sais, fait-elle en lui posant un bisou à la joue.

- Maman ! Arrête de me prendre pour un bébé ! Tu le fait exprès, je le sais.

- Tu sais que je t'adore mon doudou, lui dit-elle en riant ;

Elle s'en va vers le salon et nous restons assis autour de l'ilot central de leur superbe cuisine ; c'est tellement beau tout ce marbre.

- Votre maison est super belle !

- Tu dirais pas ça si tu voyais le château dans lequel on vivait en Arabie Saoudite ; C'était la fatale ! Une véritable tuerie.

Il n'arrête pas de rire. Et je finis par rire de ses blagues moi aussi ; son cuisiner nous pose des plateaux repas sur la table ; c'est plein de sandwich au poulet, des fruits, des yaourts et de l'eau. Nous mangeons tranquillement. Il est 17h quand nous allons à la terrasse pour étudier ensemble. Nous récitons les verbes irréguliers en anglais, puis nous passons au cours d'histoire-géo. Il est 19h quand la maman nous appelle pour le dîner.

A 20h, nous nous remettons à travailler. J'aime beaucoup le calme de la maison. On voit par une baie vitrée séparant le petit salon de la salle de gym de la mère, madame en train de faire du pilate. C'est plutôt rigolo.

 

Il est tard dans la nuit. Ça fait des heures que je dors. La mère de Peter m'a installée dans la chambre d'ami. Je suis dans les couvertures sur ce lit dont les draps sentent bons la soupline. Je m'endors très vite car j'ai passé une merveilleuse journée.

Bientôt, j'ai très très froid ; je grelotte littéralement. Je suis trop paresseuse pour tirer les couvertures qui sont tombées du lit. Je reste recroquevillée sur le lit tellement mon rêve est beau. Je vois maman ; je la voix e train de me tresser quand j'étais toute petite. Elle me manque beaucoup. Je lui dis que je l'aime ; elle me dit que je suis la plus belle. Ensuite, elle s'en va.

Je dors à poings fermés. Je sens alors une ombre qui se pose sur moi. J'essaie de bouger sans y arriver ; j'essaie de crier mais je n'ai plus de voix. J'essaie de me débattre, mais je n'ai pas de force. Je suis pétrifiée quand j'entends la voix de tonton qui me murmure :

- Mon trésor, ma Nelly. Mon étoile ; C'est tonton. Tu m'as manqué, tu sais. C'est ton anniversaire, alors, sois gentille, tu veux. Laisse-moi t'aimer.

Et là, je vois qu'il écarte mes jambes et qu'il se met à lécher mon sexe. Il me fait mal parce qu'il me mord très fort là, au milieu de mon sexe. J'ai envie de crier mais aucun son ne sort de ma bouche. Il mord très fort et ça fait très mal. C'est comme s'il voulait m'arracher avec ses dents, quelque chose que j'ai dans le sexe. Je me débats, je me tortille. Il s'arrête, remonte sur moi et me souffle dans l'oreille :

- C'est un grand jour aujourd'hui. C'est le moment.

Il prononce comme des formules magiques. Ça me ramollit et j'arrête de me tortiller ; alors, il me soulève et me met à genoux sur le lit. Il enfonce son sexe dans mon anus tout en récitant des formules magiques comme dans Harry Potter. J'ai tellement mal que je supplie :

- Non, pas dans les fesses, tonton, pas dans les fesses. Oooh, ça fait trop mal. Pas dans les fesses !

Quand il finit, il me dit :

- Au revoir ma belle. À l'année prochaine. N'essaie plus de m'échapper. Tu sais que tu es l'amour de ma vie. Je te retrouverai toujours. Tu es mon étoile.

 

Je me réveille et je vais dans la salle de bain. Je me mets sous un jet d'eau froide et je commence à pleurer parce que j'ai si mal... Je n'ose même pas laver mon sexe, ni mes fesses, parce que je me sens SALE...

Je reste là dans l'eau, adossée contre le mur et je me dis que je vais tuer ce tonton-là. Je vais le tuer. Je vais prendre une hache et puis, je vais le tuer dans son sommeil. Il m'a salie. Il m'a salie...

Pourtant je pleure et pourtant les larmes ne veulent pas sortir. Pourtant j'ai mal et pourtant je n'ai plus la force de pleurer. Pourtant je veux fuir et aller me jeter dans la mer mais pourtant je ne sens plus mes jambes. Pourtant je suis en vie mais pourtant, je n'entends plus mon cœur battre. Pourtant je n'ai fait de mal à personne et pourtant je suis devenue sa chose. Pourtant je crie mais pourtant personne ne m'entend.

 

On est vendredi et en classe, les profs demandent :

- Ohé, tu rêves, Nelly ?

Non. Ça fait longtemps que je ne rêve plus.

A la fin des cours je sors rapidement. J'avance vite car je veux fuir Peter. Je veux courir mais j'ai mal aux fesses ; alors j'essaie d'aller vite. Il me rattrape et il me dit :

- Tu es bizarre depuis ce matin. Tu ne me parles même pas.

Je ne réponds rien ; Je détourne le regard. Je continue d'avancer très vite. Il insiste ; il m'arrête et me colle contre un mur.

- Hey, Nelly ! Dis-moi ce qui se passe.

Je ne réponds rien. Je regarde le mur de droite et je dis :

- C'est une réplique de la chapelle Sixtine.

Il me regard l'air perdu et me demande :

- De quoi parles-tu, Nelly ?

Je lui réponds sans le regarder :

- Le personnage dans le roman tout à l'heure, il essayait de peindre dans ses rêve, le plafond de la chapelle Sixtine. Il se prenait pour Michelangelo. J'ai lu ce live l'an dernier. Puis-je partir ?

Il me lâche et j'avance vers la sortie en faisant attention que chacune de mes foulée ne me fasse mal ni devant, ni derrière.

 

Ma tante m'attend dans la voiture devant l'école quand je monte, elle me dit :

- Désolé pour hier. Tonton est arrivé à l'improviste. Je ne pouvais rien faire d'autre que de t'éloigner de la maison. Il a dormi à la maison. Il a repris l'avion ce matin pour Libreville ; je ne l'ai même pas vu partir. Quand je me suis réveillé à 6h du matin, il était déjà parti.

Je baisse la tête ; je n'arrive pas à la regarder. Elle me dit alors :

- C'est comment ? Pourquoi tu es triste ?

- Il m'a fait mal. Il m'a violée. Il a dit des incantations et il m'a mordu très fort dans le sexe.

- Hé Dieu ! Tout ça c'est Eulalie ! C'est Eulalie qui a fait rentrer le diable dans nos vies ! Hé, seigneur, on va faire comment ?

Elle reste là à se parler à elle-même.

- Il m'a dépucelé. Il a violé ta mère, jusqu'à lui faire une enfant. Maintenant il te suit comme le chewing gum alors que tu es son sang ! Hé Dieu, ça va s'arrêter quand ? Tout ça pour l'argent ? Tout ça parce qu'il nous a construit des châteaux et qu'il paie l'école de nos enfants ? Hé Dieu, est-ce que tu m'entends. Mes deux sœurs sont mortes. Ma mère a perdu la raison. Est-ce que Tu nous vois, Dieu ? Maintenant, si je prends le couteau pour l'égorger, on va vivre comment ? 

 

Le surlendemain, dimanche, ma tante me réveille à l'aube. Elle me soulève du lit pour aller me déposer dans la voiture. Le soleil n'est pas encore levé et nous quittons la maison dans le silence. On va loin, très loin. On sort de Port-Gentil et on est sur la route vers Ozouri. Elle dit :

- Accroche-toi parce que la route va secouer la voiture.

On avance longtemps dans la brousse ; la route est pleine de sable ma tante est obligée de gérer le volant fermement avec les deux mains. La voiture rebondit parfois sur de la broussaille. Bientôt, on voit apparaître un campement et plus loin, des animaux sauvages, on dirait des sangliers, passent leur route.

- Voilà, on arrive bientôt, me dit-elle.

Nous nous garons dans la broussaille et là, ma tante me demande de descendre ; j'arrive à peine à tenir sur mes jambes sans avoir mal. Alors, elle me porte jusque sur le pas de la porte d'une maisonnée en contre-plaqué dont la porte est maquée en rouge. Une vieille dame nous ouvre. Elle doit avoir la soixantaine. Elle dit à ma tante :

- Bonjour, ma fille On va derrière. Tu as emmené la bougie et le vin rouge ?

- Oui, oui ; j'ai tout emmené.

On va derrière la case de cette dame ; tout est ombragé. Il y a plein de grands arbres, que je regarde émerveillée. C'est la première fois que je vois des arbres aussi grands. La dame me demande de me déshabiller. A partir de là, elle dit à ma tante de sortir toutes les affaire qu'elle a demandé d'acheté. Elle m'installe au-dessus d'un seau après y avoir allumé un feu et jeté des écorces et des plantes. De la valeur s'en dégage ; elle me dit :

- N'est pas peu, mon enfant. Ça va aller ;

Je reste là longtemps à subir cette vapeur écrasante qui me faire transpirer de partout. Elle me lève et me lave avec une eau pleine d'écorce et de feuilles ; on reprend encore une séance de vapeur et de nouveau elle me lave. Les deux opérations se font 5 fois.

A midi, je suis tellement épuisée, qu'elle me dit :

- couche-toi sur cette natte et repose-toi ;

Vêtue d'un pagne, je me couche sur une natte près d'un arbre et je m'endors. Quand je me réveille plus tard, j'entends la dame dire à ma tante :

- Laisse-moi la petite pour deux jours. Viens la chercher mardi dans l'après-midi.

- D'accord ; ça veut dire que je dois prévenir son école pour dire qu'elle est malade.

- Oui, fais ça. Je vais continuer à lui travailler le corps. Toi-même tu verras les résultats ; tu peux venir la voir demain matin.

C'est comme ça que ma tante s'en va et me laisse là avec une inconnue ; pendant tout le reste de l'après-midi et de la soirée, la femme me laisse libre de dormir, de lire ou de manger. Elle me répète de je ne dois pas me fatiguer. Alors, j'en profite et je me repose. Quand la nuit tombe, elle me lave à nouveau en parlant dans un dialecte que je ne comprends pas.

Je dors tranquillement cette nuit. Je me sens fatiguée, mais apaisée. La journée du lendemain est tout aussi rythmée ; ma tante assise à tout. En même temps que la vielle me lave, elle va en brousse consulter les esprits ; elle revient à chaque fois demander des renseignements à ma tante et repars. La nuit, je dors tranquille.

Le mardi venu, la dame me réveille à 5h du matin pour me laver une dernière fois. Elle me fait ensuite des « vaccins », comme elle dit. Avec une lame rasoir, elle me blesse un peu partout sur le corps et utilise une poudre noire qu'elle applique sur chaque blessure.

Elle me fait asseoir après. Elle me tient les deux mains et me dit de répéter avec force et convictions, tout ce qu'elle me dit ; elle me dit en riant :

- Je parle lumbu, mais toi tu ne comprends même pas la langue de ta mère. Répète bien.

Elle me fait répéter à plusieurs reprises des phrases que je ne comprends pas. Je répète et là elle  me met dans la bouche une mixture amère à avaler et me lève en me disant :

- Il peut te chercher dans la nuit, il ne te trouvera pas. Il peut se retrouver sur ton chemin, il verra un éléphant ou un rhinocéros devant lui. Les démons qu'il est partis chercher là, non qu'à rester avec lui là-bas. Il vaut mieux n'avoir que du pain sec et du café misère à avaler et garder sa dignité, plutôt que de manger du saumon et devenir un monstre sans cœur et sans limite. Il peut continuer à faire ce qu'il fait vu qu'il a vendu son âme à Satan. Va en paix !

Elle m'accompagne devant la case où ma tante attend dans la voiture. Elle me fait asseoir à l'arrière et dit à ma tante.

- Ramène-là moi samedi matin. Et le samedi d'après. Ensuite, on répétera la même opération tous les ans, tranquillement. Allez en paix ! Vos oreilles entendront les échos de Libreville.

 

Trois jours plus tard.

 

Je suis en train de faire mes devoirs à la table de la cuisine ; Ma tante prépare le repas du soir. Les garçons regardent la télévision. C'est Lucas qui arrive avec le téléphone de ma tante et dit :

- Maman, c'est tantine Liselle qui appelle.

Ma tante me demande de prendre le téléphone et de répondre. Elle me dit qu'elle n'a pas envie de parler à Liselle et que je dois mentir qu'elle a oublié son téléphone en sortant. Dès que je décroche, j’entends la voix complètement déboussolée de Liselle qui crie :

- Oh, Angelique, c'est fort ici ! Je sais pas ce qui se passe ! On faisait la sieste Jean et moi et tout d'un coup, il a commencé à sentir le corps qui gratte. Il n'arrêtait pas de se gratter, jusqu'à se mettre tout nu. Ensuite, il a commencé à voir le feu. Il a couru hors de la maison pour fuir le feu. Au moment où je te parle là, jean est en train de courir nu dans les rues d'Angondjè pour fuir le feu. Angélique, ça c'est quelle histoire ? 

 

Trois heures plus tard, on a fini de manger et je regarde la télé avec les garçons. Le téléphone de ma tante sonne. Elle me fait signe de répondre parce qu'elle est en train de se faire une manucure. Je décroche. Sans même dire bonsoir, c'est maman Rita, la mère de Liselle, qui lance :

- Angélique, on vient de retrouver Jean dans un caniveau. Liselle m'a appelé il y a une heure pour me dire qu'elle le cherchait dans tout Libreville. Le type est arrivé nu jusqu'à Nzeng, en courant tout nu. Il a été renversé par une voiture. Comme les gens ont l'habitude de le voir à la télé, ils l'ont reconnu et l'ont déposé à la clinique El Rapha. Angelique, il va être amputé d'une jambe...

JE VEUX MOURIR...