chapitre 5

Write by leilaji

Chapitre 5



***Leila Khan***

 

Je suis prête depuis plus d’une heure et je cherche comment sortir de la chambre sans tomber sur Alexander. J’ai opté pour un court sari (vêtement indien) blanc couvert de brillants qui scintillent à chaque mouvement. ce que j'aime surtout c'est qu'il est  transparent à des endroits très stratégiques de mon corps. J’aime bien une fois en passant, m’habiller à l’oriental et abandonner pour quelques heures les tailleurs que j’affectionne tant. 

Pour le moment, Xander regarde un match de je-ne-sais-pas-quoi avec Ekang au salon, tandis qu’Oxya, Obiang et Annie se restaurent à la cuisine avec des pizzas qu’ils sont allés plus tôt dans la soirée avec « tonton Xander ». J’ai tellement envie de mettre ce sari acheté en Inde avec Karisma la nièce de mon mari que je fonce malgré tout. Advienne que pourra !

 

Je rejoins ceux qui sont au salon et essaie de passer sans me faire remarquer. 

 

-          T’es prête là ? demande-t-il sans se retourner, concentré sur son match. 

-          Euh oui, bébé. J’y vais. Dis-je en espérant pouvoir atteindre la porte sans croiser ses yeux verts.

-          Attends !

 

Merde. Je m’arrête, plaque un sourire plein d’assurance sur mes lèvres et me retourne vers lui. Pourtant j’y étais presque.  Il me rejoint en me déshabillant du regard. Aie.

 

-          Tu comptes vraiment sortir habillée comme ça ?

-          C’est un sari bébé. Je réponds en passant nerveusement la main dans mes longues mèches. 

-          Elle et sa cousine viennent te chercher ? 

-          Angie est allée se changer dès qu’elle a déposé les enfants ici. Vous vous êtes ratés de peu je crois. Elle revient me chercher puis on ira prendre Elle pour se rendre à la fête.

 

Il soupire et me regarde. Je sens qu’il a bien envie de me dire de me changer mais hésite. 

 

-          Vous allez où exactement? Quel quartier ? 

-          Xander ! C’est quoi le problème ?

-          Ok.  Ok. 

 

Il n’a pas l’air tellement ravi mais il se contrôle. 

 

-          Pas de danse lascive avec des mecs s’il te plait. 

-          Promis, bébé. 

 

Il m’embrasse et retourne s’asseoir sur le canapé du salon. Avant que je ne disparaisse, il  me lance tout de même: attache tes cheveux ! Pour Xander, mes cheveux c’est du domaine du sacré. Grace à mes origines, je les porte naturellement très longs. Il en est dingue. Je les attache en un chignon bien sage. Pas la peine de pousser le bouchon trop loin tout de même. Quelques minutes après, on klaxonne furieusement à mon portail. C’est tout à fait le style d’Angie ça. Que la fête commence !

 

***Jenifer Elle Oyane***

 

Je vérifie ma coiffure, un chignon bombé sur le haut du crane qui dégage complètement l’ovale parfait de mon visage et tire un peu sur ma robe de style empire de couleur grise avec de jolies pierres décoratives et des manches longues. L’ensemble moule parfaitement mes formes jusqu’au haut des cuisses et j’aime particulièrement le joli rebondi que la robe donne à mes fesses. Les talons aiguilles sur lesquelles je suis juchée complètent ma mise sexy mais sobre. Je maquille une dernière fois ma bouche d’un rouge incendiaire et remet du eye-liner d’une couleur bleue électrique. Je me mire cinq secondes, j’adore !

 

A 19 heures, on klaxonne devant le portail de la maison et je me dépêche de rejoindre le groupe formé par Leila, Angie et un dernier invité, après avoir bien vérifié que toutes portes de la maison sont closes. Je m’approche de la voiture en faisant bien attention de ne pas trébucher et découvre Hervé au volant, habillé d’une chemise en pagne. 

Hervé est un ami d’enfance avec lequel je me suis toujours bien entendu. Certains pensaient même à l’époque qu’on sortait ensemble mais ça n’a jamais été le cas. Le voir au volant d’une voiture alors que nous prenions le taxi ensemble au lycée me fait prendre conscience du temps qui a passé. Quand je monte à l’avant de l’auto, il me regarde, une lueur admirative dans les yeux. 

 

-          Hé ben dis donc, t’es absolument superbe Elle !

-          C’est juste pour ce soir, ne va pas t’imaginer que je suis comme ça tous les jours. Dis-je tout simplement heureuse du compliment. 

 

Puis je me retourne vers les filles à l’arrière de la voiture. Leila a opté pour une mise à l’indienne qui lui va à ravir. Je suis juste étonnée qu’elle n’ait pas lâché ses cheveux. A chaque geste, ses bracelets en or tintent délicieusement. Elle n’est quasiment pas maquillée comme à son habitude. 

 

-          Y’a quoi tu nous regardes comme ça ? demande Angie qui a moulé ses formes dans une belle robe rouge. 

-          Mtchhrrrrr. Vous êtes belles, c’est quoi on ne peut plus vous regarder ?

-          En tout cas, tu as intérêt à ce que je retrouve ma cousine hein. Tes trucs de femme malheureuse de ces derniers temps là, ce n’est pas en ma présence. 

 

Elle a toujours eu un parler cash, comme moi. Je lui souris. 

 

-          Maman, quand je vais commencer c’est toi qui ne pourras pas me suivre ! J’espère que tu tiens bien sur tes talons. 

 

Hervé me jette un coup d’œil en biais pour me demander si on peut enfin y aller. Je lui fais signe que oui. 

Au fur et à mesure que les minutes s’égrènent, l’atmosphère se détend et les souvenirs d’enfance remontent à la surface lorsqu’on se rappelle du petit groupe de timbrés qu’on était au lycée. Hervé avec sa mémoire d’éléphant se rappelle  de toutes nos péripéties. Qui était amoureux de qui ? Qui est sorti avec qui ? Il se rappelle de tout et  profite du temps qui a passé pour  me livrer des secrets dont je n’avais même pas idée à l’époque. 

 

-          C’est normal que tu aies tout oublié. Tu étais la reine du bahut et c’était à nous tes esclaves de connaître ta vie et celles des autres stars par cœur. 

-          Hé. N’importe quoi ! je m’écrie faussement outrée. 

 

La soirée se déroule chez une bonne amie à Angie nommée Khessia qui ouvre une société d’événementiel centrée sur les entreprises. Elle loge dans une belle villa cossue d’un quartier résidentiel très prisé par les occidentaux. Dès qu’on arrive, le portail est ouvert par le gardien qui nous accueille avec un sourire chaleureux. La cour est déjà pleine d’autres voitures garées ça et là. 

Hervé manœuvre habilement et nous trouve une place où il n’empêchera pas les autres de se déplacer. 

 

Quand on descend de la voiture, il emmêle ses doigts aux miens et me murmure confus :

 

-          A l’Université, j’étais très amoureux de Khessia tu sais. C’est une fille vive et qui n’a pas froid aux yeux. Elle a un tempérament de feu, mais j’étais trop timide pour elle. Elle a préféré choisir le tombeur de notre classe…

-          Et ? je lui demande en regardant Leila et Angie avancer vers la porte qui laisse filtrer de la musique.

 

J’espère qu’elles ne veulent tout de même pas me coincer avec Hervé !!! Il est comme un petit frère pour moi. 

 

-          Si tu pouvais m’aider à ne pas avoir l’air minable des années après… Retiens –moi loin d’elle.

 

Je suis soulagée, apparemment ce n’est pas le plan, Hervé veut juste que je l’aide un peu. Il sourit. 

 

-          Retiens moi loin d’elle avant que je ne me ridiculise en la suppliant de sortir avec moi.

 

J’hésite pour la forme puis accepte. 

*

*

*

 

La soirée bât son plein et je m’amuse beaucoup même si mon attitude austère ne laisse rien paraître. Les invités mangent ou dansent selon leur envie et la maîtresse des lieux me jette de temps à autre des coups d’œil mêlés de curiosité et d’étonnement. Assise sur les jambes d’Hervé, j’explique mon métier de directrice d’Ecole professionnelle destinée aux femmes à un homme d’affaires très intéressé par les prestations que pourront fournir mes élèves une fois formées ou par mes longues jambes dénudées selon ma position. Je ne m’en offusque pas, la tenue est faite pour les mettre en valeur, je ne vais pas me plaindre d’être reluquée.  C’est une situation très agréable dont je n’ai pas profité depuis très longtemps.  Tout le monde est complètement relax alors je me détends aussi.

J’en suis à parler des dons qu’il peut faire à la Fondation, lorsque la porte s’ouvre sur… Adrien. 


Dite moi que je rêve, ce n’est pas possible. Je jette un coup d’œil aux filles pour leur faire signe que mon tentateur est dans la place mais rien à faire pour qu’elles me regardent. Leila parle surement de son cabinet à un potentiel client et  Angie prête main à Khessia pour mettre les invités à l’aise. 


A l’instant même où il apparaît, Khessia abandonne ses invités et se précipite dans ses bras. Elle le serre très fort et lui donne un langoureux baiser de bienvenue. On aurait dit une lionne marquant son territoire. 


Je sais que Libreville est une petite ville où tout le monde se connait et qu’on peut rencontrer la même personne vingt fois dans la journée à différents endroits mais tout de même ! Est-ce qu’il fallait vraiment qu’on se retrouve ensemble à cette soirée !? 


A l’instant même j’oublie complètement Hervé alors que je suis toujours assise sur ses cuisses. Adrien n’est pas seul. Il est accompagné d’un homme plutôt pas mal, grand de taille et noir de teint. Apparemment, lui aussi connait Khessia. Il lui fait une bise sur la joue et elle le taquine en riant. 


Adrien, Adrien, Adrien. Je ne comprends vraiment pas comment cet homme arrive aussi facilement à monopoliser mon attention alors qu’en réalité, il n’est même pas mon genre. Il porte un tee-shirt blanc sur un jean noir à la coupe très classique et a enveloppé ses larges épaules dans un blouson de cuir marron. 


Je me l’avoue clairement. Sa voix tourne en boucle dans ma tête. Et si je m’écoutais, je me lèverai pour aller lui parler. Lorsque Khessia lui enlève une poussière imaginaire sur l’épaule gauche, je reviens brusquement à la réalité. 


Il ne vaut vraiment pas mieux que les autres. Y’a même pas longtemps, il me draguait avec acharnement et aujourd’hui, il se vautre dans les bras d’une fille qui pourrait être ma petite sœur. 


Et Leila et Angie toujours occupées ! J’ai envie de rentrer chez moi. 


Il ne m’a pas encore vu, peut-être que je peux m’éclipser avant que nos regards ne se croisent. L’homme d’affaires me remercie lorsqu’il se rend compte que je ne l’écoute plus vraiment et prend congé de moi non sans m’avoir glissé une carte de visite entre mes mains de manière très discrète. Les hommes ! Même en me voyant assise aussi intimement sur un mec, il tente quand même sa chance.  


Pour le moment, le problème le plus urgent à régler me regarde avec stupéfaction. Je plante à mon tour mon regard dans le sien et hausse un sourcil, lui signifiant que moi aussi je suis très étonnée de le voir à cette fête mais qu’il n’est vraiment pas nécessaire qu’il s’approche de moi. Du moins, j’espère avoir réussi à faire passer le message par ce haussement de sourcil ! Puis quand Khessia vient de nouveau glisser ses bras autour de sa taille,  je détourne les yeux. J’en ai assez vu. 


Le reste de la soirée se passe sans qu’on n’ait à se parler. Hervé remarque mon trouble et essaye de me tirer les vers du nez mais je ne lui fais aucune confidence. En manque de conversation face à moi fermée sur moi-même, Hervé s’éloigne vers la partie du salon transformée en piste de danse.

 

Je cherche un coin sombre où m’installer un peu à l’écart et trouve un petit salon mal éclairé. J’ôte mes chaussures et m’installe dans un confortable fauteuil en cuir en ramenant vers moi mes jambes.  Adrien ! Hum, le destin reste le destin ! Le croiser à cette fête me trouble beaucoup surtout avec Khessia à son bras.  Elle est ce qu’on peut appeler une bombe. Des formes pareilles, on n’en trouve qu’aux Etats-Unis, dans les clips vidéos de rappeurs. Comment peut-elle mettre autant de rondeurs dans si peu de tissu ? Me trouvait-il vraiment attirante ou tout ça n’était-il qu’un jeu pour lui, une manière de tromper son ennui, un échange qu’il entamait avec des dizaines de maman de patientes en même temps en attendant de voir celle qui serait assez naïve pour succomber. Je soupire. Mes vieilles manies de femmes mariées sont difficiles à abandonner. Les invités s’amusent vraiment car le fête est très animées et les conversations joyeuses. Je n’ai pas envie de jouer les rabats joie maintenant en demandant aux filles de me ramener alors je patiente tranquillement… 

J’en suis là dans mes réflexions lorsqu’une silhouette s’approche de moi.

 

- Elle ?


Je lève la tête, essayant de dissimuler le léger tremblement de ma main en posant mon verre de vin  sur la tablette à ma gauche. 


- Ca va ? Pourquoi t’es à l’écart ? 


Il semble inquiet de me voir là, quasiment hors de la fête et surtout toute seule. Les mains dans les poches de son jean, il me regarde un léger sourire aux lèvres. Pourquoi le tee-shirt blanc lui va si bien ? Le tissu dessine sa musculature telle une seconde peau. J’aurais bien aimé lui faire ravaler son sourire de contentement. Il s’est laissé embrasser avec tellement de facilité par Khessia que j’en ai encore les nerfs à vif!

 

- Je peux m’asseoir ? 


Comme je ne lui réponds toujours rien, il choisit de rester debout. Il sent que je suis mécontente de le voir. Sans qu’on ne se parle, ses yeux me révèlent qu’il a compris que les démonstrations de tendresse de Khessia me mettent sur les nerfs. 


- Elle, Elle qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire de toi ? demande-t-il en s’arc-boutant à mes pieds.

- Je ne sais pas. Murmuré-je tout doucement en lui caressant la joue.

- Tu n’as aucune raison d’être jalouse. Aucune.


J’ai envie de sentir ses lèvres sur les miennes. Étrangement, j’ai l’impression qu’on est deux à ne plus entendre les cris de joie de la fête ni la musique ambiante. J’ai l’impression qu’on est dans une bulle pour un bref répit. Je détends mes pieds et fais face à mon interlocuteur. Les mains d’Adrien se posent sur mes chevilles puis remontent doucement à mes mollets avant de s’arrêter sur mes genoux pour les écarter tout doucement. Il s’agenouille entre mes jambes et fait glisser ses mains plus haut sur les cuisses. Je me mets à respirer plus fort, je sens comme de petites décharges électriques parcourir ma peau à mesure que la caresse se fait plus précise. Adrien dévore mon corps des yeux et cela me trouble plus qu’elle je ne veux me l’avouer. Personne ne m’a encore regardé aussi … intensément, avec une faim dévorante. Je sens les pointes de mes seins dressées sous ma robe. Heureusement que le tissu est assez épais pour qu’il ne puisse le remarquer. Mais je ne veux pas le laisser mener le jeu, il faut que je reprenne la main. 


- Qu’est-ce que tu fais ? je lui demande en approchant mes lèvres des siennes. 


Il n’y a que quelques millimètres entre nos deux bouches. Je sais à quel point il fantasme sur ma bouche aux lèvres sensuelles.

 

- Tu es troublée avoue-le ! rétorque Adrien sans se départir d’un sourire triomphant. 


Il a une putain de belle voix grave ce mec. Je me détourne de ses lèvres pour lui chuchoter à l’oreille de manière tout à fait provocante : « Il en faut bien plus pour me troubler ». A peine ai-je fini de parler qu’il m’empoigne les fesses à pleine main et dépose de petits baisers aériens dans mon cou. Je me mords la lèvre pour ne pas gémir. C’est si bon et quelqu’un pourrait nous surprendre mais franchement pour l’instant je m’en fous complètement.    


- Tu veux … plus ?


La pénombre rend chaque geste, chaque mot : intime. Je suis complètement happée par lui, sa présence, sa voix, son corps. C’est terrible de se sentir si fragile et si forte à la fois. 


- Ecoute! 

- Quoi?

- Tu n’entends pas? Insiste-t-il tout doucement, sans me brusquer.

- Je n’entends rien! Dis-je exaspérée.


Il se rapproche dangereusement de moi... La chaleur de son corps irradie à travers ses vêtements et me fait prendre conscience que son corps de rêve est à porté de main. Je pourrais, si je le voulais, le parcourir de caresses expertes, sentir la fermeté de ses muscles et la douceur de sa peau. Il est tellement tentant ce mec. Le genre de spécimen avec un charme animal et une virilité à toute épreuve. Tellement sexy. Je me mords la lèvre inférieure et recule un peu....mais je bute contre le dossier du fauteuil prisonnier de son regard. 


Il faut de l’espace entre lui et moi sinon je vais prendre feu...


Succomber à son sourire charmeur, à ses lèvres pleines que j'imagine délectables à souhait ? Je pourrai le laisser, me goûter, griffer ma peau de sa barbe rasée de près … juste un tout petit peu, un petit plaisir gourmand, entre adultes consentants ... Il n’y a rien de mal à se faire plaisir et oublier le lendemain une fois en passant. Ne pas absolument faire d’un simple échange de plaisir, un conte de fée !


Non ! Hors de question! se révolte ma conscience. Il ne doit pas te mener comme ça par le bout du nez. 


- Tu n’entends toujours pas?


J’ai beau dresser l’oreille, je n’entends rien si ce n’est la musique assourdissante derrière nous. Par ailleurs, là il est vraiment trop près. Ma respiration s’accélère et ma gorge s’assèche. Je lève enfin les yeux vers son visage penché vers moi. Même à genou, il est tellement grand que j'ai l'impression d'être un petit bout de femme devant lui. 

Toute son attention m’est consacrée. Il a une manière de me regarder qui m’électrise complètement à chaque fois. Il baisse les yeux vers moi et bang, je sens de petits frissons d'anticipation me traverser. J'aime sa manière de me sourire rien qu’à lui. Une manière de sourire à nulle autre pareille... 


- Moi je n’entends que ça... continue-t-il de sa belle voix grave. 


Ses yeux pétillent d’amusement car il le sait bien ... Que je le désire, que je lutte contre moi-même.


Son corps s’est collé au mien de manière très ... Engageante et sensuelle. Ses mains sont toujours habilement posées sur mes fesses mais il a rapproché ses lèvres de mon oreille pour continuer de chuchoter: 


- Je n’entends que ça Elle, l’appel des sens... Et ton petit cœur insolent qui bat de plus en plus vite à mon approche... Succombe Elle, laisse moi te donner ce qu’on veut tous les deux.

 

Je ferme les yeux pour mieux laisser diffuser cette chaleur traîtresse dans mon corps. Pourquoi me fait-il cet effet de dingue ?! Je suis pourtant vaccinée contre les players maintenant. Après tout ce que j'ai traversé, je ne vais pas encore une fois me faire avoir! Surtout après ce que je viens de voir. 

Je sens quelque chose de chaud se poser sur mon front. J’ouvre enfin les yeux. Il y a posé un bref baiser, juste de quoi me donner un aperçu. 


- Passe la nuit avec moi. 


Cette phrase … me tue !


Au moment où je veux lui répondre, Khessia apparait dans mon champ de vision. Je baisse les yeux et tente de dissimuler mon trouble.  


- Adrien ?  

- Oui, Khessia ? répondit-il avec une petite pointe d’exaspération. 

- Tu viens m’aider à ouvrir les bouteilles de champagne ? 

- Demande à Archange…

- Il est occupé.


Avec des bras aussi charnus a-t-elle vraiment besoin d’aide pour ouvrir ces satanées bouteilles. Il faut que je l’admette. Oui je suis jalouse. 


-  Ok, j’arrive…


Khessia attend une petite minute puis s’éclipse. Adrien n’a même pas bougé, ses mains sont toujours posées sur mes fesses.

 

- Allez… va l’aider. Je lui dis en me levant brusquement et en prenant le soin de le bousculer un peu.


Je lui en veux car la magie de l’instant s’est évanouie. Je n’ai plus envie qu’il me touche.  


- Ce n’est pas ce que tu crois ! Khessia est une amie. Pourquoi ne peux-tu pas me faire confiance ? 

- Te faire confiance ! Non mais je rêve là. Tu … Je …. Elle. Je bégaie avant de laisser tomber pour me calmer. La confiance, ça se gagne et vu comment c’est parti, je ne crois pas que tu auras jamais ma confiance.  

- Et comment veux-tu que je la gagne si tu passes ton temps à me repousser ? 

- Pff laisse tomber !


Je ramasse mes chaussures et m’éloigne de lui pour de bon. Certains invités se sont réunis en petits groupes d’amis et discutent bruyamment  tandis que d’autres picorent les mets qui restent sur la table du buffet qui a subi une véritable razzia. Il ne reste quasiment rien et je suis affamée. Dire que je ne peux même pas m’adresser à la maîtresse de maison pour espérer récupérer le reste de quelque chose. A tous les coups celle-ci va cracher dans mon plat avant de me le remettre. Après ce qu’elle a vu dans le petit salon, pas sûr qu’elle me porte dans son cœur.


Adrien finit par les rejoindre et aide Khessia à ouvrir les bouteilles de Taittinger. Une bonne trentaine de minutes plus tard, tandis que j’essaie vaille que vaille d’échapper aux assauts de l’homme d’affaires qui m’a précédemment remis sa carte de visite, je repère Khessia en grande discussion avec Hervé. Il est subjugué, même de là où je suis, je peux le remarquer. Son regard est d’autant plus lumineux que Khessia ne lui laisse absolument aucune chance de lui échapper. Elle danse avec lui de manière très sensuelle. Je crois que là j’ai failli à ma mission sur toute la ligne. Les autres femmes de la soirée me jettent de tant à autre de petits coups d’œil désolés. 


Je commence à fulminer intérieurement. On me prend en pitié apparemment. Et ça c’est le petit déclic qu’il me faut. J’ai passé toute ma vie de femme mariée à faire pitié aux autres femmes, parce que tout le monde savait ce que j’endurais avec Gaspard. Tous le monde connaissait ses différentes 

maîtresses. Hors de question que ça recommence. 

Il est temps de faire comprendre à tous ici, que malgré mon visage d’ange, je n’ai absolument rien d’angélique. Je me rapproche du couple sous le regard amusé de l’assistance. 


- Hervé !

 

Ce dernier sursaute violemment comme pris en flagrant délit de tricherie. Toute la salle se fige en attente de la suite des événements.


- Elle, tu m’as fait peur. 


Je  le pousse légèrement pour prendre mon klutch (petit sac) strassé sur le fauteuil dans lequel il est assis. Puis, je me tourne vers Khessia, qui me sourit. 


-  Khessia, ta fête était  ma-gni-fi-que ! Tu peux garder Hervé. Mais je t’emprunte Adrien. 

-  Quoi ?


Je lui tourne le dos et cherche Adrien du regard. Ce dernier n’a semble-t-il rien perdu de la scène, il ne me quitte pas des yeux. 


- Adrien chéri, dis-je à haute voix pour être entendue par tous, on y va. 


Puis sans demander mon reste, je me dirige vers lui, prends sa main dans la mienne et le tire hors de la maison sous les murmures redoublés des invités présents. 


- Tu vas assumer cette invitation jusqu’au bout j’espère, me murmure Sean en sortant les clefs de sa voiture de sa poche arrière. 


Je lui jette un regard noir. J’appelle Angie.


- Angie, t’es où ? 

- On est en boite avec Leila. 

- Quoi ? Vous êtes parties sans moi ! Je fais comment pour rentrer…

- Ecoute Leila ne l’a pas vu mais moi j’ai vu le « biz ». Oh my God, qui me met à ta place ? Ca c’est le truc du siècle. 

- Non mais vous n’êtes pas sérieuses quoi !

- Ah pardon, ta longue bouche là, faut finir ça sur lui. Bon au revoir !

- Angie !!!!!!


Elle a raccroché. 


*

*

*

Une dizaine de minutes plus tard, je suis installée dans la voiture d’Adrien qui me ramène chez moi. Du moins je l’espère. 


- On va chez moi. 

- Tu délires là. Arrête moi cette voiture. 

- Elle, arrête de cogiter. 

- J’étais tentée, c’est vrai. Mais avec ce que j’ai vu ce soir. Je passe mon tour. 


Faire une nouvelle fois partie de la longue liste d’un imbécile incapable de tenir tranquille devant une fille ? Non ! J’insiste pour qu’il arrête sa voiture et il n’en fait rien. J’attends qu’il s’arrête à un feu rouge pour ouvrir la portière et descendre. 


Bien qu’on se trouve à un feu tricolore, il descend à son tour pour m’intimer l’ordre de remonter immédiatement. Je fais la sourde oreille et hèle un taxi vide qui passe par là. Je m’apprête à monter sur le siège arrière quand je me rends compte qu’Adrien est remonté dans sa voiture et a manœuvré de sorte que sa voiture nous barre la route. Il redescend de nouveau et se met juste devant le taxi qui commence à regretter d’être mêlé à une dispute de couple. 


- Elle, si tu ne descends pas de cette voiture tout de suite. Je te jure que ça va mal se terminer. 


Puis s’adressant au chauffeur :


- Monsieur faite la descendre si vous voulez rentrer chez vous vivant. 


Je soupire et ouvre la portière. Le taxi fait demi-tour et part en trombe. Ce qui est clair c’est que très peu peuvent regimber devant le gabarit d’Adrien. Heureusement que la rue est complètement déserte et que personne n’a assisté à la scène. Dès qu’on est tous deux à bord, il boucle les portières, démarre et cherche une place tranquille où se garer puis éteint la radio.


- Ne refais plus jamais ça. Je ne sais pas ce que t’imagines. On dirait que tu me prends pour un détraqué sexuel qui va te sauter dessus. J’ai juste envie d’être avec toi. On est des adultes, il ne se passera rien que tu n’auras pas voulu, je te le promets. Est-ce que … je t’effraie parce que je suis trop direct? 


Est-ce qu’il m’effraie ? Non, loin de là. Mais je me sais tellement fragile en ce moment que j’ai peur de ce que ce jeu entre lui et moi pourrait créer. Les choses sont si intenses quand il est dans les parages que j’en perds mes repères… 


- Elle ? Dis quelque chose boo. 


Je sens toute la tension qui m’habite s’évaporer. Je suis incapable de lui résister quand il me parle avec autant de tendresse dans les yeux. Que ce soit de pure façade ou plus profond que ça, j’ai envie … de plus.     

Je défais ma ceinture et me tourne vers lui. Puis sous le coup d’une impulsion soudaine, je m’installe sur ses cuisses. Il est agréablement surpris par mon geste. Je l’observe un moment. Il n’y a aucune ruse dans son regard, juste une attente. Une attente que je peux combler si facilement si je lui donne ce qu’il semble ardemment désirer. Serait-ce mal de gouter à ses lèvres ? Je les ai mainte et mainte fois contemplées. C’est là l’occasion d’en connaitre la texture, le goût, la fermeté ou la douceur, sans une trop grande culpabilité.


- Elle !


Cette manière de prononcer mon nom est absolument … excitante. Je touche mes cheveux et vérifie mon chignon mécaniquement pour me donner un peu d’assurance. Il ne fait aucun geste vers moi. Est-ce que je suis belle à ses yeux ? Pourtant il m’observe avec une telle intensité dans le regard que j’en frissonne d’expectation.  Je  saisis les pans de son blouson des deux mains et tire légèrement dessus. Il ne bouge pas, un air de défi dans le regard. Je tire légèrement plus fort. Il se laisse faire. Enfin. Je dépose le plus doux des baisers sur ses lèvres puis tente de reculer. Mais Adrien attrape mes mains à son tour,  m’obligeant à rester à quelques millimètres de son visage. Il pose mes mains  autour de son cou avant de prendre mon visage entre les siennes. De son pouce, il caresse ma lèvre inférieure. Il penche légèrement la tête et esquisse un baiser mais s’arrête en chemin. On se regarde durant un long moment, luttant, moi pour m’empêcher d’aller plus loin alors que nous sommes dans sa voiture exposés au regard de tous, lui pour obtenir de moi ce que je ne veux donner. 


Puis quelque chose cède en moi, j’abandonne la lutte, fatiguée de batailler contre mon propre désir et je l’embrasse à pleine bouche. Le baiser est long et sensuel. Nos langues s’entremêlent. Le désir est là brut et ardent. On vit un moment de douce folie en un seul et unique baiser. La main gauche d’Adrien glisse sur mon cou puis remonte vers mes cheveux qu’il prend à pleine main. Il tire doucement dessus mettant fin au baiser et m’obligeant à le regarder dans les yeux. Notre respiration saccadée révèle l’état dans lequel on se trouve tous les deux. Je sens son excitation à travers son jean. Du pouce de la main droite, je caresse la lèvre inférieure d’Adrien meurtrie par mon baiser passionné. 


- Je vais te donner ce que tu veux. Allons-y. 


Ses mains tremblent quand il redémarre.


*

*


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Je t'ai dans la peau