Chapitre 5
Write by MagEvny
Chapitre 5
Une semaine plus tard…
Ce matin, Magloire s’est levé de bonne heure, un peu
stressé du déroulement de cette journée. C’est le jour de l’anniversaire de
Serges, et comme demandé, Magloire prévoit de faire la surprise de la présence
de sa mère à son cadet. Et voici d’où vient le stress. Florence sera là, et il
ne sait pas comment anticiper les choses ou plutôt comment les amorcer. Il s’en
remet à la providence, il a prévu quelque chose avec Gervais, son aîné et il
faut que tout se passe bien.
La petite famille était attablée à prendre leur petit
déjeuner, lorsque Serges pressé d’avoir son cadeau le fait savoir.
-Papa, j’ai fini. Est-ce que je
peux avoir mon cadeau maintenant.
Il faut que depuis son réveil, il n’avait que le mot
cadeau à la bouche. Magloire tout sourire, attendri devant ses enfants, vérifie
l’heure sur sa montre avant de répondre.
-Ton cadeau ne devrait plus
tarder.
Les enfants, étant assis dos à la porte ne virent pas
leur mère entrée. Par contre pour Magloire s’était un autre défi. Il avait bien
Florence entrée, mais il devait taire les sentiments qui l’assaillirent à cet
instant précis.
-Joyeux Anniversaire Sergio ;
proclama Florence.
-Maman ; crièrent les
enfants à l’unisson avant d’aller se jeter dans les bras de leur mère.
-Je savait que tu n’allais pas
oublier mon anniversaire.
-Tu sens bon, Maman ;
la complimenta Gervais.
-Qu’est-ce que vous m’avez manqués
mes chéris.
Florence
était plus qu’heureuse de retrouver ses enfants. 8 jours sans les voir, c’est
long…trop long. Elle savourait ce moment dans les bras de ses enfants, mais
redescendit sur terre lorsque Serges lui posa une question, dont elle ne savait
pas comment formuler la réponse.
-Maman, tu étais où tout ce
temps ? Demanda Serges, curieux que sa mère s’absente sans leur
dire au revoir.
-Les enfants aller vous
préparer les enfants ; intervient Magloire, pour prévenir toute
sorte de malaise. Gervais ? Tu aides ton petit frère ?
-Oui Papa. Viens Serges ;
dit-il en prenant la main de son frère.
Ils
disparurent dans l’un des couloirs. Serges lança un baisé à sa mère. Elle fit
le geste de l’attraper et le mettre sur son cœur.
Magloire
se ressaisit un tant soit peu. Il aurait presque eu mal aux yeux, vu la façon
dont ses yeux ne quittèrent point Florence, même une fraction de seconde. Dès
qu’il l’a vu passer la porte, il a été happé par elle. Elle était éblouissante
dans sa belle robe droite mauve qui lui arrivait en dessous des genoux,
surmontée d’une veste en Wax blanche avec des motifs de fleurs violettes, un
maquillage naturel, des tresses qu’elle avait coiffées. Elle était splendide.
Elle affichait sur ses traits de la joie. La joie d’être là pour ses enfants.
Mais lorsque leurs yeux entrèrent en contact, il perçu un autre
sentiment ; de la tristesse. Il fut troublé, pourtant il avait discerné le
même sentiment lorsqu’ils avaient eu la réunion, mais il ne s’y faisait pas et ne s’y
fera jamais. Il débarrassa la table, essayant de reprendre ses esprits.
Florence
se sentait comme une étrangère dans sa maison. Magloire l’avait invité pour
l’anniversaire de leur dernier, et c’était tout. C’était pour elle un moment
qu’elle appréhendait beaucoup, car elle ne savait pas trop quelle attitude
adopter. Elle n’arrivait même pas à faire comme chez elle, avec ce nœud qu’elle
avait dans le ventre.
-Merci de m’avoir téléphoné.
Florence engagea la conversation. Elle ne voulait pas de
silence lourd. Elle est assez stressée pour en rajouter. Le cœur de Magloire
fit un bon, il ne s’attendait pas à ce qu’elle commence. Il respira
profondément, évitant soigneusement son regard, avant de répondre.
-Pour rien au monde, je ne t’aurai
pas laisser rater les sept ans de ton fils. Tu restes la seule mère qu’il aura
à jamais.
-Tu veux que je t’aide ?
Proposa Florence lorsque Magloire porta le plateau pour la cuisine.
-Non, merci.
Magloire lui répondit de façon si neutre, qu’elle se
sentit quelque peu idiote. Elle resta là, au milieu du salon à contempler une
décoration qu’elle connaissait par cœur.
Lorsqu’il entra dans la cuisine, loin du regard de
Florence, il souffla un grand coup. Il posa vite le plateau qu’il portait avant
de se précipiter sur le miroir et la brosse à cheveux qu’il avait, au
préalable, laissé. Pour une personne qui coiffait généralement ses cheveux,
court, il n’y avait pas nécessité d’utiliser une brosse. Mais bon, il volait
être à tomber. Après il s’aspergea de parfum, le préférer de Florence. Il était
si existé, on aurait dit un enfant devant une sucrerie. Il s’inspecta encore un
peu dans le miroir avant de prendre un grand bol d’air, il ne faut rien laisser
paraître, puis sortir de la cuisine. Il la trouvait dos à lui, à fond dans ses
réflexions. Il se mis derrière une chaise et l’interpella.
-Flo ; aucune
réponse, il réessaie. Flo ;
elle sursauta puis se tourna vers lui la main sur le cœur. Vient t’asseoir s’il te plait ;
lui dit-il, en lui indiquant la chaise devant lui.
Elle ne se fit pas prier. Elle prit place, lui aussi, à
sa suite. Il lui dressa une tasse et lui proposa du café. Florence laissait
juste faire, de peur de faire quelque chose de travers. Elle décida alors de le
laisser mener la barque. En passant, elle avait enregistré le fait qu’il
portait le parfum qu’elle lui avait offert. Une petite lumière venait de s’allumer,
un brin d’espoir qu’elle voulait nourrir.
-Je te sers du café ?
Propose Magloire.
-Non, ce n’est pas bon pour mon
stress.
-T’inquiète, c’est du déca.
Une autre attention. Ça paraissait même suspect. Il la
servit. Après un merci, Florence bu son café, essayant de fixer son attention
sur autre chose que Magloire et ses attentions.
-Tu aimes ?
-Oui, mais c’est un peu trop
chaud.
-Vas-y doucement.
Florence arqua un sourcil. Était-il sérieux ?
Qu’est-ce qui ne va pas chez lui ? Il doit se sentir un peu malade, se
dit-elle. Chez Magloire, c’était un autre scénario. Toutes ses cellules
célébraient le fait de savoir Florence là, près de lui. Rien que tous les deux.
Un moment de calme, comme au bon vieux temps.
Les garçons se parait de leurs plus belles toilettes.
Mais non, ils se faisait beaux. Gervais faisait le contremaître avec son frère.
-Oooh ! Pourquoi tu
m’habilles comme ça, ce n’est pas comme si on allait à la messe ;
fit remarquer Serges.
-Papa a dit qu’il fallait qu’on
porte ça aujourd’hui. Alors dépêche-toi !
-En plus le jean-là me pique les
fesses.
Au salon, une atmosphère de quiétude s’était installée.
Florence avait repris son café et Magloire se délectait de ce spectacle.
Qu’est-ce qui peut être plus beau que de voir une femme boire un café ?
Voir SA femme boire son café, un café préparé par soi. Bon, on s’égare dans les
pensées de Magloire.
-Et comment va ta grossesse ?
Commence Magloire.
-Je vais me faire avorter.
-Pardon !
Ça
va à l’encontre de tes principes, tu ne peux pas faire cela.
-Qu’est-ce que tu veux que je
fasse ? Comme tu l’as si bien dit, Mesmin est un abruti et je refuse de
lui dire que je suis enceinte de lui. Comme je refuse que cet enfant grandisse
sans père. Ecoute, c’est déjà assez compliqué comme ça ; explique
Florence, lasse. Je ne veux pas que la vie de môme soit un calvaire du début jusqu’à la
fin.
-Tu me manques, tu sais ?
-Ah bon !
S’étonna-t-elle, surprise d’entendre cela de la bouche de l’homme qui tenait mordicus
pour qu’on déclare leur divorce.
-Oui. Tu as été ma meilleure amie
plus longtemps que tu n’as été ma femme.
-Je sais ; elle
inspira profondément et ajouta. Je sais Mag. Nous sommes les meilleurs amis
et les meilleurs amants du monde.
-Comment en est-on arrivé
là ?
-Je ne sais pas…et je ne comprends
toujours pas Mag.
-On n’aurait jamais dû se marier
comment ça.
-Mais dis donc ;
dit-elle, vexée qu’il regrette leur union.
Elle reposa sa tasse, maintenant énervée qu’il puisse
insinuer cela. Était-elle une mauvaise épouse. Elle était pourtant une bonne ménagère,
une bonne confidente et une bonne amante…enfin, jusqu’à ce qu’il trouve mieux
ailleurs. Magloire la sortir de ses ruminements en se saisissant de ses mains.
Ces mains qu’il aimait toucher, tenir…Bref.
-Non, je veux dire qu’on n’aurait
jamais dû se marier à la coutume. On voulait juste poser un acte symbolique
devant nos familles. Toi comme moi ne comprenons plus rien à ces traditions.
Enfin…c’est en nous, mais ce n’est plus nous.
-Je ne te suis pas Mag, où veux-tu
en venir ?
-Oui, Flo. Quand je t’ai épousée à
la coutume c’est ta famille que j’ai épousée. Je n’ai rien contre ta famille,
mais ce n’est pas elle que je voulais épouser, c’est pour ça que j’ai essayé de
divorcer.
Florence le regardait, bouche bée. Ce qu’il venait
d’avouer était aux antipodes de ce qu’elle s’imaginait.
-Ce n’était pas tant de toi que je
voulais divorcer ; continua-t-il. Je voulais divorcer de ta famille
mais aussi de la mienne. Je ne veux plus rendre compte à qui que ce soit en ce
qui s’agit de mon couple. Personne n’a besoin de savoir où et comment je t’ai
trompée ou pourquoi tu m’as trompé.
-Ce n’était peut-être pas le
mariage qu’il nous fallait ; ajouta Florence, l’air pensive.
-C’est exactement ce que je me
suis dit. Et si on ne s’était pas marié comme ça, je ferais tout ce qui est en
mon pouvoir pour ne pas te perdre. Je t’empêcherais d’avorter et, cet enfant,
je l’aimerai comme le mien ; déclara Magloire sans sourciller. Il
était sérieux dans ses propos et voulait le faire savoir à sa meilleure amie.
Après avoir parlé, Magloire se leva et enfila sa veste
qui se trouvait sur le dossier de sa chaise. Il boutonnait les manches de sa
chemise lorsque surprise, encore un fois de son attitude, Florence posa la
question qui lui brûlait les lèvres.
-Tu vas quelque part ?
-Oui, je vais déjeuner avec une
très bonne amie.
-Tu sors voir une femme le jour de
l’anniversaire de ton fils ? Ce n’était pas, du tout, la question
qu’elle voulait poser. Après le merveilleux discours qu’il lui a fait, il se
permettait d’aller voir une autre femme. Elle était non seulement énervée, mais
encore plus, jalouse.
-Oui ; répondit
Magloire tout fier. Elle encaissa, c’était douloureux, mais ça passera.
Pour Florence, tout était dit. C’était terminé.
Merci, merci à vous tous
qui lisez mon histoire. Malheureusement, l’histoire tire à sa fin. Ceci est le
dernier chapitre et la semaine prochaine, je vous poste l’épilogue. Je suis
consciente que l’histoire est courte, mais bon. Je n’y peux rien.
A Mardi…