Chapitre 5 : Anaïs Kouma
Write by Les stories d'une K-mer
**Mya**
Moi (ouvrant
la porte) : c’est direct le lit, je suis fatiguée comme jamais
Astrid
(passant devant moi) : au moins toi tu reposes, j’ai une dure semaine qui
s’annonce
Moi (fermant
derrière elle) : ouais c’est ça ! c’est vous qui aimez l’école, nous
là on a jeté l’éponge il y a longtemps
Astrid
(allant à la cuisine) : ça ne te dirait pas de reprendre ? Au moins
faire une formation professionnalisante ?
Moi
(soufflant) : On a déjà eu cette discussion Siaka
Astrid
(revenant bredouille) : Oui mais ? (S’asseyant) Il n’y a rien
ici ?
Moi
(m’allongeant sur le fauteuil) : Je n’ai pas fait les courses
Astrid :
ah ! Mais sérieusement Mya, tu fais quoi à la maison ? Tu sais qu’il
ne se fait pas tard pour te reprendre norr ?
Moi (désintéressée) :
Astrid tu sais que je n’aime pas ce genre de débat
Astrid :
je ne vais pas toujours te dire ce que tu veux entendre Mya. Si tu es mon amie,
c’est aussi pour que je te sermonne. Tu as 26 ans, 26 Mya. Tu sais faire quoi à
part signer les chèques ? Tu penses vraiment que c’est avec l’argent que
tu brandis dans tout Paname là qu’un garçon va te prendre au sérieux ? Ils
viendront tous pour un moment et iront chercher d’autres pour se caser.
Moi
(énervée) : Je ne t’ai jamais dit que je voulais me marier Astrid.
Astrid :
Tu dis ça maintenant Mya. Quand tu te retrouveras seule chez toi, personne avec
qui parler tu me diras. Quand tu seras là chez toi et que tes amis ne parleront
que de leurs enfants et des histoires de mariage tu me diras. C’est facile de
faire la tête forte maintenant, mais sache que ton horloge avance ma chérie
Moi (remontée) :
Je suis épanouie telle que je suis Astrid, je n’ai pas besoin d’un homme pour
être heureuse, en plus le mariage n’est pas une fin en soi
Astrid (éclatant
de rire) : Je vois que le pays ci t’a bien formé hein. N’oublie pas d’où
tu viens ma grande (rigolant) niè niè niè, ce n’est pas une fin en soi hein, d’accord.
(Éclatant de rire à nouveau) On en reparlera Madame
Moi (encore
plus énervée) : Je n’aborderais plus ce sujet avec toi Astrid, en tout cas
pas chez moi. Si tu veux en parler c’est hors de ma maison
Astrid
(surprise) : C’est arrivé là-bas ? (Se levant) Si je ne peux pas te
dire la vérité c’est que je ne t’aime pas Mya
Moi (me mettant
à sa hauteur) : Eh bien sache que ce qui est vérité pour toi ne l’est pas
forcement pour les autres
Astrid (reculant) :
oh ! du calme, j’allais juste me prendre un verre d’eau (s’en allant) Il
faut apprendre à sortir de ta zone de confort Mya (se retournant) C’est le
dernier conseil que je te donne
Moi : Tu
peux le garder
Elle est
allée faire ce qu’elle avait à faire à la cuisine, je ne la calculais plus.
Chacun a ses priorités, et moi les miennes c’est de m’amuser. Si elle c’est de
se caser ce sont ses oignons mais qu’elle respecte mes choix. Je ne supporte
pas, pas du tout quand on essaye de me faire la morale, sur ma façon de vivre.
C’est MA vie, MA Vie et ça vous dérange ? Merde.
Je me suis
levé toute furieuse en allant me coucher dans la chambre. C’est dimanche et on
rentre à peine. (Pause) L’anniversaire était super, mais (soufflant),
Gary ? parler d’amour ? (rire), ça fait tout drôle. En plus avec
qui ? (Secouant la tête) Quand tu laisses une fille tu te remets avec une
autre qui est au minimum au même niveau, et pas une comme Anaïs (rire), putain !!!
je suis choquée. La seule chose qui me fait me sentir mal dans cette histoire
c’est que jamais Gary n’a été comme ça avec moi, Oui il m’a soutenu quad j’ai
perdue ma mère, mais (pause), il s’est déplacé pour elle alors qu’elle était
juste malade, je dis bien malade (pause). Avec moi il n’était pas comme ça,
pourtant (pause), je croyais vraiment compter pour lui, au-delà du sexe, on
avait ce rapprochement. (Soufflant).
J’ai versé
une goute de larme, non pas parce que j’ai des sentiments pour Gary,
non !! juste que de le voir avec cette fille m’a fait repenser à mon
Amour, celui que je n’ai jamais oublié, et de savoir aussi que Gary ne me
considère pas (pause), ça fait quand même mal. Snif. J’ai beau faire la fille
difficile, ils ignorent tout ce que je dois endurer quand je suis seule, toute
seule dans ma chambre. Snif. Je dois lutter pour afficher mon sourire à tout
va, je dois me surpasser pour ne pas laisser paraitre ma tristesse intérieure,
mon manque d’amour. L’amour je ne l’ai jamais connu (pause) depuis toute
petite, si déjà mon propre Père n’a pas voulu de moi. Non, je me bats trop
contre moi même pour digérer les reproches ou remarques des autres. Non. Chaque
matin en sortant de mon lit je me répète à moi-même que je suis forte, et une forte
ça ne pleure pas, ça ne quémande pas l’attention, ça n’est pas triste. Et en
plus j’ai de l’argent, et ça, ça achète tour, j’ai les plus beaux mecs de
Paname, je les échange à ma guise, je contrôle tout, et ça fait ma fierté
chaque fois que je m’endors, même si mon lit et glacial, sans amour, sans
(pause), la satisfaction de mon cœur me réchauffe. Et ça ne risque pas de
changer.
En sortant de
la chambre, j’ai trouvé Astrid à la cuisine, et ça sentait super bon, c’est
même l’odeur qui m’a réveillée
Moi (montrant
ma tête) : Tu cuisines quoi ?
Astrid(sèche) :
tagliatelle, et sauce blanche
Moi
(m’approchant) : Tu as fait les courses apparemment
Astrid :
Moi (adossée
contre la porte) : Désolée pour tout à l’heure Strid (son petit nom que
j’ai donné)
Srid :
Moi : Je
ne voulais pas m’emporter (soufflant) tu sais bien que je n’aime pas parler de
ça et
Strid
(m’interrompant) : Mya (se retournant) Mya, je ne suis pas l’un des
garçons avec qui tu couches et que tu traites comme la merde. Je suis (pause),
du moins je te considère comme une amie, au-delà même comme une sœur, malgré
ton caractère pourri, je te supporte, mais (pause) Tu vois à un moment il faut
se poser les bonnes questions (posant la louche) J’ai 24 ans Mya, 24. Je vais
finir l’école, me poser peu être si Dieu le veut. Tu penses vraiment qu’un
homme consciencieux accepterais que sa femme fréquente une fille comme
toi ? Je ne veux pas te vexer, mais tu y as pensé ?
Moi (Baissant
la tête) :
Strid :
je ne veux pas détruire notre amitié, parce que vraiment je tiens à toi, je
t’ai connu avant que tu n’aies tout cet argent et je sais comment tu es au
fond. Tu as beau afficher ce que tu veux, construire la carapace que tu veux,
toi et moi connaissons le vrai toi, donc arrête. Je ne peux pas me dire ton amie,
et je te vois te perdre je ne dis rien. Si tu ne veux pas changer c’est ton
affaire, mais ne sois pas surprise de mon éloignement. Tu as beau compter pour
moi, mais si te dire la vérité te blesse, je préfère te connaitre heureuse et
mon ennemie, que mon amie et malheureuse
Moi :
Strid :
Oui j’ai fait les courses. Demain je ne vais pas rentrer, je vais squatter chez
le gars de Anaïs le reste de temps
Moi (levant
la tête) : Mais c’est loin de ton boulot
Strid :
Ne t’inquiète pas pour moi, je vais me débrouiller. Et euh comment tu le
connais déjà ?
Moi :
Strid :
pffff !!!! Mya mais quel garçon n’a pas trempé son biscuit chez toi
putain !!! (Levant les épaules) C’est ta vie, tu en fais ce que tu veux,
je t’ai dit ce que j’en pense et puis voilà
Elle s’est retournée
en continuant la cuisine. Elle a beau être ma petite sœur, elle joue toujours
la conseillère. Pendant le temps d’une minute j’ai eu comme un flash-back de
toute ma vie. J’ai craqué, je n’ai pas supporté, j’ai glissé sur le la porte en
m’installant à même le sol, le regard plongé dans le vide, Snif, c’est dure,
c’est dure à expliquer ce que j’ai sous le cœur, personne ne me comprendrait,
personne (fondant en larmes)
** Anaïs KOUMA**
Astrid (par
message) : Merci miss
Moi :
Norr pas de quoi. Mais est ce que ce ne sera loin de ton boulot ?
Astrid :
ah ! je vais essayer de trouver un RB&B pour la suite, parce que là le
transport seul me met à plat.
Moi :
Aussi que Gary et toi ce n’est pas la même direction, il aurait pu t’écourter
un peu.
Astrid :
je te dis, mais Aka, ce n’est pas bien grave, Bisous miss, je dois dodo, demain
c’est 5h chap chap.
Moi :
oki kisses, on se voit jeudi soir (rire)
Astrid :
Humm !!! ok !
J’ai posé mon
téléphone sur le lit, le temps d’aller me brosser les dents et me mettre en
habit de nuit. Gary ne va pas tarder à m’appeler (sourire). Juste au moment je
me mettais sous les draps, mon téléphone a sonné (rire), il est trop ponctuel
celui-ci, il a dit qu’il rappelait dans 4 heures, et là il est pile à l’heure
(rire).
Moi (voix mielleuse) :
Bonsoir Monsieur, vous désirez ?
Gary (voix
sexy) : Un chocolat onctueux dormant sur sa montagne de fraise
Moi( voix mielleuse) :
Vous le préférez comment votre chocolat ?
Gary (jouant
le jeu) : Qu’est ce que vous avez à proposer ?
Moi (douce) ;
Alors, on a du chocolat fondant, du chocolat mousseux, et pour finir un
chocolat doublé de la saveur de votre choix : vanille, citron, mangue,
pistache ?
Gary :
hum !! pistache ça me dis bien
Moi (éclatant
de rire) : ahah
Gary (jouant
le sérieux) : mais madame je n’ai pas fini de passer ma commande§
Moi (reprenant
ma voix normale) : le pistache est fini
Gary (sa voix
normale) : Akié ? Qui a fini ça ?
Moi
(rire) : on est en rupture !
On est parti
en fou rire terrible (rire). On aime bien se faire ce jeu de rôle, ça tend
toujours vers des trucs hots (rire). Pour la petite culture, le pistache est un
terme que nous camerounais on utilise pour désigner l’entre jambe de la femme
(rire). Je sais c’est fou, mais c’est comme ça (rire).
Moi : si
non ta journée, pas trop fatigué ?
Gary :
Non ! ça va (soufflant) ; je redoute plutôt ma semaine, je t’ai dit
pour le projet avec Alstom norr ?
Moi :
Oui oui ! ça ira t’inquiète
Gary :
j’ai surtout besoin d’un bon massage chaque soir, avec de bons plats, bien
cuisinés
Moi :
humm !! profite pendant que Astrid est chez toi
Gary :
C’est elle ma go ? C’est moi qui monte sur elle ?
Moi (plié de
rire) : parce que tu montes sur qui ?
Gary :
Moi :
allô ?
(soufflant) je
sais qu’il est mal à cause de moi, je sais qu’il endure un calvaire depuis
qu’on est ensemble. Mais, vous savez c’est aussi dure pour moi. (Soufflant). Je
suis la première fille de ma mère, et mon père est Nordiste. Et (pause) à ma
naissance mes parents étaient aux Nord, mon père est de ceux-là dont la famille
est très conservatrice, sous la pression de celle-ci j’ai été excisée, je
n’avais que 6 mois (d’après ce que ma mère me dit). On a dû déménagé à Yaoundé
après que ma mère ait quitté mon père. C’est là qu’on a fait mon acte de
naissance, j’ai le nom de ma mère, Kouma, et mon père lui s’est refait une vie
avec une Nordiste. Ma mère avec un Bami avec qui elle a eu 3 autres enfants.
Le temps est
passé bien que mon clito ait « repoussé », (oui parce que ça se
régénère), j’ai toujours eu une grosse frustration en ce qui concerne les
rapports, c’est d’ailleurs pour cela que je n’en ai jamais eu. Au lycée je me
souviens mes camarades passaient le temps à dire que les filles qui sont excisées
ne ressentent aucun plaisir, je ne sais pas si c’est vrai, ce n’est pas un
sujet que j’ai eu à abordé avec ma mère. En plus d’avoir reçu une éducation
hyper stricte, j’ai été élevée dans le respect de la religion, donc parler de
sexe était tabou.
Je ne fais
pas partie de celle-là qui fête beaucoup, je sais m’amuser certes, mais tout
chez moi est mesuré. Et le sexe je l’ai
toujours remis à plus tard. C’est d’ailleurs l’une des principales raisons de
mes ruptures jusqu’ici. Pas que j’ai eu un grand nombre de copain hein. Gray
c’est le deuxième garçon avec j’ai une relation. Les autres évitaient de
m’aborder à chaque fois qu’ils apprenaient que j’étaient vierge. (Soufflant).
Depuis que je
suis avec Gary c’est différent, on en parle, il me pose des questions, il me
rassure, mais il ne sait pas que j’ai été excisée, je ne lui ai jamais dit ça.
Je ne sais pas comment il va prendre la chose, je n’ai pas envie de le perdre à
cause de ça. Je n’ai pas envie qu’il se dise qu’il ne va jamais réussir à me
procurer du plaisir, je ne sais pas. Toute cette situation me met mal
alaise ;
Pour son
plaisir, je l’aide souvent à se faire plaisir, pipe, entre les seins, petit
frottis, mais rien de plus, même son doigt je ne veux pas. C’est dure aussi pour moi, je veux pouvoir me débarrasser
de ce blocus, connaitre aussi ce que les filles appellent jouir, septième ciel
, pour moi tout ça c’est un Mythe. J’ai toujours voulu que ma première fois soit
magique, et avec quelqu’un que j’aime, un peu comme Gary, mais là, je coince,
et ça fait mal. (Soufflant)
Moi :
bébé ? Tu es là ?
Gary :
oui, oui. (Changeant de sujet) Tu as cours demain ?
Moi :
oui oui !
Gary :
Je te laisse te reposer alors
Moi :okey !
(Silence) Gary ?
Gary :
oui bébé
Moi : je
fais des efforts tu sais ?
Gary :
Ne parlons pas de ça maintenant stp, ok ?
Moi
(triste) : ok ! Dodo bien, bisous
Gary : bisous
love
Clic.
Je sais que
tout ça lui fait mal, et à moi aussi. Peut être je ferrai mieux de briser la glace
et lui dire ? Peut-être il me comprendrait plus ? Et qu’il ne pensera
plus que c’est une peur ? C’est vrai que c’est un principe de vie que je m‘étais
fixé, à savoir rester vierge jusqu’au mariage, du moins jusqu’à ce que je
ressente que c’est le bon. Je ne suis avec lui que depuis 8 mois, mais j’ai
l’impression qu’il a toujours été là. Sa patience à mon égard (pause), je dois
le lui dire, je dois trouver le courage.
Moi (par
message) : Tu ne m’as pas dit d’où est ce que tu connaissais l’amie à
Astrid
Gary : Dors, on en parle quand tu es là.