Chapitre 5 : Devant les faits

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itre 5 : Devant les faits.

Je ne savais plus quoi dire pour convaincre le commissaire que j'étais aussi impatient de savoir ce qui se passait. Il se méfiait de mes propos. Pour cela, il ne me remit pas mes téléphones ; plutôt il ordonna à deux de ses agents de me surveiller jusqu'à leur retour après que je lui écrivis mon adresse sur un petit bout de papier. Je n'oubliai pas de les prévenir qu'Aliwa serait à la clinique du quartier au cas où ils ne le trouvaient pas à la maison. Plusieurs idées se s'entremêlaient dans ma cervelle. J'étais complètement déboussolé. Mais j'avais un brin d'espoir que tout cela serait un malentendu et qu'elle serait exemptée de tous soupçons après avoir entendu sa version des faits.

Une heure plus tard, le commissaire et ses agents arrivèrent avec Aliwa, menottée qui était dans tous ses états. Ils étaient accompagnés de mon jeune frère à qui elle avait téléphoné.

  - Qu'est-ce qui se passe Florent cria-t-elle lorsqu'elle m'aperçut.
  - Je ne sais pas ce qui se passe Aliwa mais j'espère que tu vas nous aider à éclaircir les choses comme tu es là. Mais commissaire, dis-je en me tournant vers lui. Est-ce que vous avez besoin de la menotter comme ça?
  - Je fais mon travail monsieur Florent. Calmez-vous et suivez-moi.
  - Que se passe-t-il grand frère ? Me demanda Laurent.
  - Je n'en ai aucune idée. Répondis-je. Dis, appelle notre avocat et dis-lui de venir immédiatement.
  - D'accord.
Le commissaire nous amena en salle d'interrogatoire. Il se chargea lui même de poser les questions à Aliwa.
  - Comment vous vous appelez? Commença-t-il.
  - Aliwa.
  - Aliwa quoi?
  - KOUVO
  - Quel âge avez-vous ?
  - Trente ans.
  - Quelle est votre profession?
  - Je suis DRH dans la compagnie de pétrole...
  - Connaissez-vous ce monsieur? Il m'indexa du doigt.
  - Si. C'est mon mari.
  - Et ça fait combien de temps que vous êtes mariés?
  - Cinq ans.
  - Avez-vous une fois commis un acte criminel dans votre vie?
  - Pourquoi me posez-vous cette question monsieur le commissaire ? Qu'est-ce que vous avez contre moi?
  - Contentez-vous de répondre à mes questions madame pour que nous en finissons vite.
  - Je n'ai plus rien à dire sauf qu'en présence de mon avocat.
  - Okay pas de soucis. Dit le commissaire, nerveux. Vous pouvez nous traîner comme vous voulez mais cette fois ci, vous ne vous en sortirez pas. Vous avez trente minutes pour faire venir votre avocat.

Il sortit de la salle. Aliwa se retourna vers moi.

  - Qu'est-ce qui se passe mon amour? Pourquoi nous sommes ici?
  - Je ne sais pas. Je croyais que tu allais nous le dire.
  - Dire quoi? Putain! Explique-moi ce qu'il y a!
  - Ils ont des preuves accablantes contre toi. Des preuves qu'ils assemblent depuis plus de dix ans. Ils m'ont dit que tu es une criminelle réputée qui fait partie d'un gang de renom qui commet des actes malsains notamment les braquages, les assassinats et les affaires de drogues. Et même la vente des armes.
  - Quoi? Et tu crois à tout ça toi?
  - Je suis confus. Tes photos sont partout dans leur dossier.
  - Mes photos? Comment ça mes photos? Comment peux-je trafiquer des armes, faire des braquages et tuer des gens si je ne suis pas capable de tuer une mouche? Tu le sais bien Florent. Que je suis incapable de faire tout ce dont ils m'accusent.
  - Tu sais Aliwa, tu es ma femme et même dans les pires moments, on doit se soutenir. On s'est promis cela. Alors dis-moi la vérité. Ta vérité pour que je sache comment nous aider à nous en sortir. S'il te plaît, si tu me caches quelque chose, c'est le moment de me le dire.
  - Comment peux-tu penser que je puisse te cacher des choses mon amour? Tu me connais bien depuis des années. Écoute, je suis innocente. Je n'ai rien fait. Tu peux me croire. Tu dois me croire.

L'avocat et le commissaire entrèrent. Le commissaire sortit un dossier qu'il ouvrit devant nous puis nous détailla toutes les opérations qu'avait faites le supposé gang dont faisait partie ma femme ces dernières années. Sur les photos, effectivement c'était Aliwa. Elle même n'avait pas pu le nier mais refusait toujours le fait qu'elle soit coupable.

  - Je vous laisse une demie heure pour que vous lui parliez. Après cela, j'enverrai l'affaire à la DPJ puisqu'elle ne veut pas dire la vérité malgré ces preuves contre elle et son organisation. Là bas, ils sauront quoi faire. Çe ne sera plus de mon ressort. Dit le commissaire à l'avocat et à moi avant de nous quitter.

  - Aliwa, commença l'avocat. Dis-nous la vérité. Tu sais, Florent est comme mon fils et tu le sais très bien. Cela fait plus de trente ans que je suis au service de la famille. Tu peux donc compter sur moi où sur ton mari pour te tirer de ce pétrin. Nous ne pouvons pas nous en sortir avec toutes ces preuves contre toi. Mais si tu plaides coupable, on verra comment négocier avec la justice.
  - Je suis innocente. Je n'ai jamais vu d'armes de ma vie. Je n'ai non plus participé à un quelconque braquage. Je suis innocente. Vous devez me croire. C'est un piège et croyez-moi, je ne plaiderai jamais coupable pour une chose que je n'ai pas faite même si je dois passer le reste de ma vie en prison où même mourir.
  - Et ton mari? Tu as pensé à lui au moins? À tout ce qu'il peut ressentir ? Aliwa, réfléchis bien et parle-nous.

Aliwa clama toujours fort son innocence. J'aurais pu croire ses dires mais les preuves que détenaient la police étaient irréfutables. Je commençais à me faire à l'idée qu'elle me mentait. Franchement, c'était pour moi une très grande impasse.
Le commissaire nous renvoya à la Direction Centrale de la Police Judiciaire. Une fois là, ils ne perdirent pas une seconde avant de la mettre en cellule en attendant l'audience devant le juge. Quant à moi, je fus libéré mais je ne pouvais pas voyager, ni quitter la ville jusqu'à nouvelle ordre.

**********************************************
J'arrivai à la maison un peu plus tard dans la soirée. Au quartier tout le monde me regardait avec méfiance. Je compris qu'ils étaient déjà au courant de ce qui se passait. Certains même chuchotaient  entre eux et me doigtaient dès qu'ils me voyaient. À croire que j'étais très respecté dans ce quartier auparavant.

NB : merci pour la force. On ira loin.

À suivre...

Écrit par Koffi Olivier HONSOU alias Verdo Lompiol; nouvelliste togolais.

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