Chapitre 5 : If I could turn back the hands of time…

Write by Néfi

Je ne sais plus comment ni pourquoi, nous nous retrouvâmes au milieu de la paillote, dans le jardin qui n’était pas éclairé. Personne ne pouvait savoir que nous étions là. Ce n’était pas plus mal. Ma main était toujours dans la sienne et on n’arrêtait pas de se regarder. Son regard était doux et profond. Il avait un petit sourire timide. Son pouce caressait sensuellement le dos de ma main. J’étais à la fois mal à l’aise, contente et intimidée. C’était très agréable. Mes doigts étaient toujours enroulés autour des siens. Il me dit d’une voix feutrée :

-              Veux-tu danser avec moi, Dona ?

Je n’avais pas remarqué qu’il avait des écouteurs autour de son cou. Il devait avoir un lecteur MP3 dans sa poche.

-              Oui je veux bien, lui répondis-je, toujours avec mon sourire timide.

Il plaça soyeusement un écouteur dans mon oreille droite et fit pareil dans son oreille gauche. Il sortit son MP3, manipula des boutons et le redéposa dans sa poche.

J’entendis aussitôt les premières notes d’ « If I could turn back the hands of time » d’ R Kelly. J’adorais le rythme lent et entraînant de cette chanson.

Doucement, il posa sa main droite sur ma hanche gauche et me rapprocha de lui.

Mon nez se retrouva enfoui dans son cou. Je respirai fort l’odeur de sa peau. Elle était enivrante. Je reconnus le parfum « One million » de Paco Rabanne. Je fermai les yeux et me laissai aller.

Nous étions tous les deux l’un contre l’autre. Ses deux mains se trouvaient sur mes hanches et j’avais passé les miennes autour de son cou. La musique calme coulait dans nos oreilles et nous poussait à nous rapprocher encore plus l’un de l’autre. Nous bougions à peine. Mon cœur battait terriblement fort, comme si j’allais bientôt suffoquer.

Je sentais également le sien contre ma poitrine. Sa peau était toute douce. C’était comme s’il n’y avait que nous deux au monde.

Il se redressa, prit ma tête entre ses mains, et enfouit une fois encore son regard dans le mien. Je sentais de l’envie, du désir, de l’émotion dans ses yeux, comme s’ils étaient le reflet de ce que je ressentais aussi.

Il approcha ses lèvres, et déposa un baiser léger sur les miennes.

Ce contact me fit frissonner jusqu’au plus profond de moi. Il prit mon visage entre ses mains et me regarda à nouveau, comme s’il voulait me demander la permission. Il dut lire ma réponse positive muette et cette fois-ci, il s’empara de mes lèvres vigoureusement. Ses lèvres emprisonnèrent les miennes, les suçotaient, les léchaient. Il prit ma lèvre inférieure et la suça comme si c’était un bonbon. Il enfouit ensuite sa langue dans ma bouche. Nous deux langues s’accrochaient l’une à l’autre, se côtoyaient et s’enlaçaient. Son baiser était à la fois doux mais ferme. Ses lèvres avaient un goût si unique, si « Alex ». Je n’avais pas envie que ça s’arrête. Je m’essayais de lui rendre la pareille, d’emprisonner également sa bouche. Nos souffles s’accéléraient, nos corps étaient comme attirés l’un  vers l’autre par un aimant invisible. J’avais posé une main sur sa nuque, et l’autre sur son cou. Les siennes entouraient désormais mon corps, de manière possessive comme s’il lui appartenait.

Ses lèvres descendirent plus bas. Il posa des petits baisers doux et pluvieux sur mes joues, mon menton, mon cou, mes oreilles, partout sur mon visage. J’avais l’impression d’être son bébé. Nos lèvres se retrouvèrent une fois encore. Il s’empara encore de ma lèvre inférieure. « Il aime ça on dirait » pensai-je furtivement. Il la léchouilla de plus belle m’obligeant à embrasser sa lèvre supérieure. C’était un baiser à la fois doux, passionné et sensuel.

 

Soudain il s’arrêta. Je n’avais même pas remarqué que la musique s’était arrêtée également depuis fort longtemps.

« Réveille-toi ma fille, il vient de s’arrêter là » me cria ma J.A.

-              Rhaa, Dona, tu me rends fou me souffla-t-il. Je te trouve tellement belle. Tu me rends fou.

Ma J.A. fit une danse de la victoire et se ressaisit aussitôt.

-              Toi aussi, t’es plutôt pas mal lui dis-je tout doucement et flattée.

-              Oh non, moi je n’ai rien d’extraordinaire. Mais toi, je te trouve adorable. J’adore tes lèvres et ton sourire. Je te trouve trop, trop belle. Tu es juste magnifique.

Que répondre à ça ? Je me posais bien la question.

J’esquissai un sourire radieux. Il me dit :

-              Viens, viens dans mes bras  s’il te plaît.

Il me rapprocha encore plus de lui et m’enlaça très fort. Je respirai une fois encore son odeur et je sentis la chaleur de son corps contre le mien. Nous restâmes ainsi l’un contre l’autre pendant un bon moment, savourant cet instant exquis et plein d’émotion.

Il se détacha doucement de moi, toujours en me tenant par les hanches et me fit un bisou sur le front.

« Je fonds, je fonds, je fonds » me chuchota ma J.A. dans le creux de ma tête, avec son large sourire.

Je le lui rendis, en déposant un petit bisou sur son nez et un autre dans le coin de ses lèvres. Il me fit encore son sourire Clean-up, vous savez bien, celui qui me faisait fondre comme du beurre sous le soleil de Parakou.

-              A : Je vais y aller Dona. Il faut que tu rentres aussi avant que tes parents ne s’inquiètent, me dit-il en me caressant mon avant-bras.

« Cet homme va me tuer, il va me tuer », pensai-je en frissonnant à son toucher.

« En plus, il s’inquiète pour moi »

-              D : Ok, mais tu ne récupères plus ton téléphone portable ? lui demandai-je.

-              A : Oh mais je l’ai là, regarde, me répondit-il en tapotant sa poche et en le faisant sortir, avec un sourire malicieux.

-              D : Mais je le savais, je savais bien que tu manigançais quelque chose avec Loïc tout à l’heure. J’ai vu le regard que vous vous êtes échangés.

-              A : Oui c’est vrai, il fallait bien que je trouve une occasion d’être seul avec toi. J’en avais envie depuis cet après-midi. Pas toi ? me demanda-t-il avec un soupçon de crainte dans la voix ?

Ses yeux interrogateurs venaient une fois encore me perturber. Derrière ses lunettes, je sentais qu’il espérait une réponse positive. Pourquoi lui mentir ?

-              D : Oui, moi aussi, je n’ai pas arrêté de penser à tout ça, à notre rencontre, quand tu m’as pris par la main. C’est tout nouveau pour moi. Je n’ai pas l’habitude de me laisser aller avec le premier venu.

-              A : J’ai juste cette certitude que je te veux très fort. Et rassure toi, je n’ai pas non plus l’habitude d’embrasser la première venue, me dit–il, avec un sourire en demi-lune.

Je pouffai de rire et lui aussi éclata de rire. C’était juste bien, juste magique, comme si on s’était toujours connu. Son rire était communicateur. A chaque fois qu’il riait, ça me donnait encore plus envie de rire. Nous réussîmes enfin à nous arrêter et je le raccompagnai jusqu’au portail.

-              Pourrais-tu me donner ton numéro de téléphone portable s’il te plait ? me demanda-t-il gentiment, mais anxieux.

« Comment ce mec peut-il encore craindre que tu ne lui laisses pas ton numéro de téléphone, après tout ce qu’il vient de te faire subir, ou plutôt vivre ? Non mais, il sort d’où ton Don Juan là ? » Questionna ma J.A., abasourdie.

-              Devrais-je  vraiment? Après tout, je ne te connais pas vraiment Alex. Lui dis-je, prenant mon air le plus préoccupé.

« Non, tu ne vas pas lui faire ça » s’exclama ma J.A., étonnée, et les mains sur les hanches.

« Oh que si, sinon ce serait trop facile évidemment »  lui répondis-je, amusée.

Surpris, il émit un soupir, me fit face, se rapprocha encore plus de moi, et pris ma tête entre ses deux mains (une fois encore J ), tout en me fixant de son regard « kalachnikov».

-              Regarde-moi Dona, regarde-moi droit dans les yeux stp, tu m’es déjà si précieuse.

J’ai vraiment envie de mieux te connaître. Chuchota-il de sa voix chaude et suave.

Une fois de plus, mon cœur fondit comme de la glace. J’étais soudain prise d’un doute. Etait-ce vraiment prudent de lui donner mon numéro ? Et si tout ceci n’était qu’un numéro de charme ? Et s’il voulait juste passer du bon temps pendant ses vacances ? Que pouvait-t-il bien me trouver ? Il venait de la capitale. Les filles sont généralement beaucoup plus belles, plus sexy, plus stylées et surtout plus faciles là-bas. Que voulait-il ? Une partie de moi le voulait fortement, mais j’avais comme une voix qui me disait de ne pas me fier à tout ça et d’être prudente. De plus, Loïc avait sûrement dû lui présenter toutes ses copines et pour les avoir vu, elles étaient très belles, très branchées et avaient la liberté d’aller et venir comme elles le voulaient. Mais pu*a*n, que me voulait-il ?

 

Je l’observai attentivement. Il paraissait réellement préoccupé. Dans son regard  je lisais de l’appréhension, comme s’il craignait le pire. Etonnamment, je ressentis moi aussi de la peine en le voyant ainsi. Il ressemblait vraiment à un petit garçon qui demandait une sucette à sa maman et qui espérait une réponse positive. Il me prit une fois encore les mains et continua :

-              A : Écoute-moi, je sais que tout ça peut paraître brusque et insensé. Je t’avoue que j’en suis le premier étonné. Mais tu me plais énormément, crois-moi. Je veux en savoir plus sur toi…

Subitement, ma sœur Sheila surgit au loin en m’interpellant.

-              Donaaaaaa, maman t’appelle. Ça fait un moment qu’elle te cherche, me cria-t-elle de loin.

Gênés, nous détachâmes nos mains enlacées brusquement.

-              Ecoute je dois y aller, Alex.

-              Ok, je passerai te voir demain. , dit-il en soupirant, déçu.

-              Salut, Bonne nuit.

-              Bonne nuit Dona.

Une fois installée dans mon lit, je repassais la journée qui venait de s’écouler en boucle dans ma tête. Cette rencontre, notre balade, sa manière d’être, de me regarder,  de me prendre la main comme si c’était juste naturel, cette danse, et tous ces baisers qu’il m’avait donné. Il était si doux, si sensuel, si gentil. Il était “so perfect”. J’avais presque l’impression de vivre un rêve. Mais de quelle planète venait-il? Je ne croyais plus au prince charmant. Et oui, du haut de mes 15 ans, j’avais entendu des amies, des cousines se plaindre à maintes reprises de leurs petits amis. C’était toujours des déceptions à n’en plus finir, et au final, elles avaient toujours le cœur brisé. C’est d’ailleurs pour ça que bien qu’ayant beaucoup d’amis garçons, je me méfiais terriblement d’eux lorsqu’il s’agissait d’histoire de cœur.

Alex était plutôt bel homme. Ce n’était pas le sosie de Shemar Moore, (et oui, je le trouve terriblement craquant Shemar, pas vous les filles ;) ?), mais il avait ce truc qui me faisait totalement fondre. Ce je-ne-sais-quoi qui me mettait totalement sous son joug. Il ne devait pas se gêner pour faire craquer toutes les filles qu’il voulait. Je ne comprenais vraiment pas cette attirance pour moi. Et justement, et si tout se limitait à ça? Et s’il ne s’agissait QUE d’attirance?

« Cela te briserait le cœur, ma cocotte » m’avoua ma J.A., toute triste.

Mon cœur se serra à cette idée. Ah les filles, pourquoi sommes-nous aussi compliquées? Nous voulons toutes un prince charmant qui soit romantique, doux, attentionné, qui nous traite comme sa princesse, mais une fois que nous le rencontrons, nous nous mettons à douter, à réfléchir, à nous dire que ça a quelque chose de louche. Et s’il suffisait juste de me laisser aller, sans cogiter, d’autant plus que c’était vraiment ce que mon cœur désirait? Je m’endormis, et ma dernière pensée s’envola vers un visage aux petits yeux en amande, qui me regardait intensément, si intensément qu’il me fit chavirer.

 

Le lendemain, je me réveillai d’humeur plutôt joyeuse. Je retrouvai mes 2 sœurs ainsi que Simone devant la télé. Elles étaient dans le salon, “des parents”, assises sur le tapis blanc  et complètement absorbées par l’écran. Elles ne semblaient pas avoir remarqué ma présence. Mes parents devaient sûrement être déjà partis travailler. Nous aimions bien regarder la télé dans leur salon quand ils n’étaient pas là, parce que l’écran était beaucoup plus grand que dans “notre” salon. Mais nous veillions toujours à ne pas le salir, de peur de nous faire réprimander par maman.

Le salon était dans des tons crème. Il devait faire une bonne trentaine de mètres carrés. La décoration était vraiment épurée. Le grand écran plat se trouvait suspendu au mur. De part et d’autre, il y avait des petites commodes sur lesquelles étaient posés des bouquets de fleurs de couleur blanche, jaune et rouge. Ne me demandez pas leur nom, je ne les connais pas. Je sais juste que ma mère tenait à ce que tous les 3 jours, le jardinier les renouvelle. Une photo représentant mes parents habillés en « Lace » (lire Léssi) blanc, la tenue traditionnelle beninoise, se trouvait sur le mur latéral. Ma mère avait son « atchokè » jaune, (foulard traditionnel) noué avec classe sur sa tête. Mon père quant à lui portait son gobi (un chapeau traditionnel) jaune aussi. Les deux étaient assis et souriaient, tout en se regardant amoureusement. Ils respiraient encore l’amour, après près d’une vingtaine d’années ensemble. J’adorais cette photo et je m’étais toujours promis de me trouver un mari comme mon père. Le grand canapé en cuir noir et en U venait donner du volume à la pièce. Je m’installai discrètement sur une chaise dans la salle à manger. La salle à manger était ouverte sur le salon. Il y avait juste 2 marches qui les séparaient. La grande table à manger rectangulaire en bois massif, occupait quasiment tout l’espace. Elle pouvait contenir jusqu’à une vingtaine de personnes. Mon père, de par sa position, donnait souvent de grandes réceptions.

Je m’assis donc sur une des chaises de la salle à manger, tout en savourant copieusement mon petit déjeuner composé d’un bol de lait frais et de quelques tartines de pain à la confiture. Je savourais ce moment, en attendant que la tornade Sheila remarque ma présence et me bombarde de questions. Il faut dire qu’hier j’avais tout fait pour l’éviter. J’étais allée directement dans ma chambre et j’avais fermé la porte à double tour afin qu’elle me foute la paix.

J’étais en train de mordre goulûment dans ma tartine quand Sheila se retourna subitement et se rapprocha de moi

« Oh non !! » pensai-je, déçue.

Au lieu de me soutenir, ma J.A. sautilla, tout en applaudissant :

« Ça y est, l’interrogatoire va commencer, enfin.. » me répondit-elle avec un sourire malicieux.

 

-              Alors dis-moi tout ! S’exclama-t-elle avec son regard futé mais amusé.

-              Bonjour Sheila, oui j’ai bien dormi merci ! Lui rétorquai-je.

-              Oups. Bonjour Dona. Dis-moi tout maintenant s’il te plait.

-              Chuut, on peut en parler plus tard ? Je dois sortir là et puis il y a Angie et Simone. Je n’ai pas envie d’en parler devant elles s’il te plaît.

Je  me levai et la pris par le bras et nous nous dirigeâmes dans le couloir.

-              Ah non, tu ne t’en sortiras pas comme ça Dona. Tu penses que je n’ai rien vu hier quand j’étais venue te chercher ? Ton «  nouveau copain »…..

-              Alex Sheila, il s’appelle Alex lui indiquai-je en lui coupant la parole, un peu agacée.

Pourquoi fallait-il qu’elle vienne fouiner ? Ah lalala.

-              Oui, ton Alex t’avait pris la main. Tu dois m’expliquer. Il te plaît à ce point-là ?

« hahahahaha, vazy, réponds Dona, réponds! Avoue publiquement qu’il te plait » me cria ma J.A., tout en rigolant.

« Rho, tais toi ! » lui répondis-je encore plus agacée.

-              Mais Sheila, il faut que t’arrêtes là. Je suis ta grande sœur, j’ai quand même le droit de faire des choses, sans que tu ne viennes t’en mêler. Et j’ai surtout droit à une vie privée, pri-vée, tu comprends.

-              Justement, je suis ta petite sœur, et je te connais. Lui par contre, je ne le connais pas. Et surtout, toi tu ne le connais que depuis à peine 24h et déjà tu te comportes bizarrement. Je ne te comprends pas Dona.

Je ne pouvais pas m’empêcher de penser, que du haut de ses 13 ans, elle venait de tenir exactement le même discours logique que moi hier.

-              Ne t’inquiète pas ma petite Sheila. Il ne m’arrivera rien. Et puis oui, comme tu insistes autant, j’avoue qu’il me plaît énormément. Mais..

-              Ah je le savais, je le savais, me coupa-t-elle

-              Oui, oui tu me connais très bien, petite futée. Mais je pense comme toi. Je ne le connais pas vraiment. Il semble intéressé, très intéressé. Il m’a demandé mon numéro de téléphone.

-              Et ? questionna-elle, curieuse.

-              Et j’hésitais à le lui donner. Il m’avait  presque convaincu quand une certaine fille nommée Sheila a surgi de nulle part et est venue me chercher.

-              Oh, s’exclama-t-elle, gênée. Je suis désolée Nana (le surnom qu’elle me donne quand elle a fait une bêtise et veut m’attendrir. Vous connaissez bien ça hein, ceux qui ont des petites frères ou sœurs ;)). Bon au moins, ça te laissera le temps de voir si réellement toi tu lui plaisais.

-              Oui, oui, on verra bien. Bon il faut que j’y aille. Je dois aller chez Lili.

-              Ok, à plus tard dadounette(grande sœur). Fais attention à toi.

 

Je partis dans la chambre, pris mon sac à main et sortit de la maison en repensant à cette conversation avec Sheila. Lisa, aka Lili pour les intimes, était la seule vraie amie que j’avais à Parakou. Je peux même dire maintenant qu’elle a été et est toujours ma meilleure amie. Ses parents étaient amis aux miens et se connaissaient depuis leur plus tendre enfance. Etonnamment, nous n’étions pas dans la même école. Elle était dans un collège non catholique. Toutes les deux, on pensait de plus en plus à nous inscrire dans le même lycée, une fois notre brevet en poche.

Elle était vraiment compréhensive. De plus c’était une fille gentille, mais beaucoup moins émotive, et encore plus ferme que moi. C’est elle qui m’avait appris à repousser les garçons. J’avoue qu’elle le faisait d’une manière plutôt efficace. Du coup, j’avais hâte de lui raconter tout ça et d’avoir son avis, même si je devinais déjà ce qu’elle me dirait.

Sortant de mes pensées, je me rendis compte que je passais devant le portail entrouvert de Loïc, quand je vis un homme de dos avec un bermuda bleu. Cela devait être Alex. Il serrait dans ses bras une fille qui avait passé ses bras autour de son cou, exactement comme moi hier pendant qu’on dansait. Ils étaient en train de rigoler à gorge déployée. Il ne me voyait pas, mais moi j’avais bien vu la fille.

Cela ne dura que quelques secondes mais c’était suffisant pour que mon cœur se brise en mille morceaux. Comment pouvait-il me faire ça ?  Pourquoi moi ? Pourquoi? Je vous l’avais  bien dit ! Ne jamais faire confiance au premier venu !

Très en colère, je continuai ma route, désormais décidée à le rayer définitivement de ma vie ;( .

Amour ou raison