CHAPITRE 5: Manou pleure...
Write by Bobby21
Le jour s’était
levé et les rayons de soleil qui traversaient ma fenêtre m’ont réveillé. Je me
suis endormi dans la nuit sans éteindre ma lumière. Un coup d’œil à mon
portable qui me servait du coup d’horloge et je me rendis compte que je
risquais d’être en retard pour mon TP, une chose impensable surtout à cause du
début du TP marqué par une colle. Je me pressai donc et fis le nécessaire avant
de quitter l’appartement. Vu le peu de temps qu’il me restait, je ne pouvais
pas me permettre d’y aller à pieds. Je décidai donc d’emprunter un taxi.
C’était plus rapide et cela n’allait pas vraiment me coûter. Une fois sorti,
trouver un taxi libre était presque chercher une aiguille dans une boite de
foin. J’ai perdu assez de temps à en trouver. Quand je commençais à perdre tout
espoir d’être à l’heure ; un taxi s’arrêta à mon niveau et l’unique
passager qui était à bord ; descendit. Manne pour moi, je sautai immédiatement
dans le taxi. Après une brève salutation ; il démarra et on s’en alla. Je
ne comprenais pas pourquoi c’est toujours lorsque l’on est pressé qu’on a du
mal à trouver un bus, un taxi ou même un zem, bref un moyen de déplacement.
Une fois descendu
du taxi devant la fac, j’aperçu au loin Manuella qui, nonchalamment entrait
traversait l’entrée principale. J’étais pressé, mais je ne voulais pas du tout
la croiser, encore moins la dépasser, tellement elle m’énervait. Je ne pouvais
pas non plus retarder mes pas derrière elle au risque d’arriver tard pour ma
colle de TP. Seule solution : emprunter l’entrée secondaire située à cent
mètres à onze heures de ma position. C’était fastidieux pour quelqu’un qui est
impérieux mais il le fallait.
Drôle de
matinée ! Le TP avait été annulé et reporté. J’étais à la fois content et
énervé : content parce que j’allais pouvoir encore dormir et être à la
maison toute la journée d’autant plus que le soir était libre pour moi… Enervé
à cause de tout ce tralala que j’ai dû faire ce matin. J’avais certes emprunté
le taxi parce que j’étais en retard mais je regrettais mes sous. De toute
façon, il faut perpétuellement voir la vie et les choses du bon côté. Je
rentrais donc quand tout à coup je me retrouvai nez à nez avec Manou et Sifaa
devant le service de la scolarité.
-
Bonjour
Steeve, salua Manou !
-
Salut !
Comment allez-vous ?
-
Bien
et toi ? Me répondirent-elles.
-
Je
t’ai vu arriver ce matin ; m’informa Manou. Tu m’avais l’air pressé.
Ajouta-t-elle avec un sourire taquin.
Je
ne comprenais pas cette fille. A quoi jouait-elle ? Était-elle hypocrite ?
Pourquoi donnait-elle un tel visage en
public et un autre en privé ? Bref, ce n’était pas le moment de se poser
des questions. J’entrai donc dans son jeu, histoire de vite les quitter surtout
que j’étais gêné de regarder Sifaa après l’épisode de la précédente nuit.
-
Oui
oui j’avais un TP, mais il a été reporté.
-
Tu
vas donc à la maison ? Me demanda Sifaa.
-
Oui
bien sûr. Et vous ; que faites-vous ici ?
-
Nous
sommes venues récupérer des documents administratifs et vu le nombre
d’étudiants qui affluent ici par jour, c’était mieux pour nous d’arriver tôt
pour pouvoir passer en premier.
-
Ah
je vois, c’est rusé ! Bon bah, moi je vous laisse ! A plus
tard !
-
D’accord
à plus ! Me répondirent-elles.
A peine avais-je
commencé à m’en aller que j’entendis Manou m’interpeler, alors je me retournai.
-
Un
instant Steeve !
-
Euh
oui ?!
-
Pourrions-nous
discuter toi et moi ?
-
Discuter ?
-
Oui,
j’aimerais si cela ne te dérange pas avoir une conversation avec toi.
-
Hahahahaha.
De quoi veux-tu qu’on parle déjà qu’on a du mal à s’écrire ? C’est une
blague ou un foutage de gueule ?
-
Je
comprends ta réaction et c’est précisément ce pourquoi j’aimerais te parler.
-
Ah
bon ? Tu crois la comprendre ? Vas-y donc je t’écoute. Ma couverture
m’attend.
Elle resta muette
comme une tombe. Je crois que j’en avais fait de trop mais une partie de moi
disait le contraire et qu’elle le méritait. Elle avait un visage de petite
fille toute innocente.
-
J’aimerais
te parler en privé. Repris-t-elle d’une voix basse.
Ça devenait
sérieux et je commençai à descendre de mes tours. Je la sentais perdu. J’aurais
pu m’en vouloir de la mettre dans un tel état mais quand je repensai à ce
qu’elle m’a fait la veille, je me résiliai ou du moins, je n’affichai pas mon
malaise.
-
D’accord
où aimerais-tu qu’on parle ? lui interrogeai-je.
-
Pas
ici ; au parc tout près de la fac.
-
Maintenant ?
-
Oui
si cela te convient.
-
Moi
j’ai pas spécialement de problème, pourvu que cela ne dure pas. Mais et pour
tes documents que tu devais récupérer ? Et Sifaa ?
-
Ah
oui, tu as raison. Un instant, je vais la prévenir. Me dit-elle toute troublée en
se dirigeant vers Sifaa.
Je ne reconnaissais
plus la dure Manuella d’hier. J’avais en face une personne qui avait l’air d’être
à bout. Mais ceci ne répondait bien sûr pas à ma question ‘’de quoi voulait-elle
me parler’’ ? Sûrement pour s’excuser encore une fois me dis-je.
-
Je
suis de retour, on peut y aller.
Il était huit
heures et quart. Le soleil ce matin était clément. Il brillait beaucoup. Le
parc où nous allions n’était ni trop loin ni trop proche de la fac. Après quelques
minutes de marche silencieuse, nous y arrivâmes. En effet, tout le long du trajet,
aucun de nous deux n’avait ouvert sa bouche. On aurait dit un couple fâché. Le
parc était tout vert et très entretenu. Des familles venaient y passer du temps
généralement les fins de semaine et les couples presque tous les jours. Il offrait
un cadre idéal pour le repos de l’esprit et quand l’on voulait faire du vide
dans sa tête. Par sa diversité botanique répertoriée, il donnait l’occasion à l’apprentissage
des noms scientifiques de différentes plantes.
Une fois à l’intérieur
du parc, on s’assit sur un banc sous un grand Olea europaea.
-
Alors
je t’écoute, interpelai-je Manou.
-
Déjà
merci d’avoir accepté de m’écouter.
-
Venons-en
aux faits je te prie. Il fait froid et j’aimerais bien retrouver mon matelas et
ma couverture.
-
Je
voulais tout d’abord te présenter mes excuses pour les indispositions que j’ai
sûrement engendrées vis-à-vis de ta personne. J’aimerais te rassurer, cela ne
fait pas partie de mes habitudes.
-
Ah
bon ?
-
En
fait, je ne sais pas pourquoi je te dis tout ça mais je viens de sortir d’une relation
difficile qui m’a mise à terre. Je suis tellement déçue que j’ai l’impression de
détester ta gente. Je ne suis pas ainsi de nature. Je suis vraiment à bout et j’ai
besoin de me confier, de me libérer.
Au fur et à mesure
que ces mots sortaient de sa bouche, je découvrais une fille fragile et meurtrie.
Sa voix larmoyait. Cela me mettait très mal à l’aise.
-
Je
suis vraiment désolé pour toi. Vois les choses du bon côté. Essayai-je de la rassurer.
-
Comment
veux-tu que j’y arrive après tout ce qu’il m’a fait ? hurla-t-elle les
larmes aux yeux.
Je me demande jusqu’aujourd’hui pourquoi
les filles ont des larmes si faciles.
-
Mon
Dieu, tu pleures ! eussé-je de la peine pour elle. Que s’est-il passé ?