Pour faire simple, je lui pris de la chocolatine et de la bouillie de riz au lait.

    Je me mis donc à table avec mon pote. On débriefait sur les élections de la veille quand la Miss et Fira survinrent. Comme d’habitude, elles étaient charmantes. Un signe de main suffit pour attirer leur attention et les inviter à rejoindre la table et occuper leurs places réservées. Une fois à notre niveau et les bises faites, elles s’installèrent.

-         T’es toujours aussi ravissante Francesca ! lui dis-je.

-         Et toi aussi sublime Fira, ajouta Sami !

-         Vous avez buggé tous les deux ou quoi ? S’étonna Fira.

-         Pas du tout, c’était votre bonjour, lui répondit Sami en éclatant de rire.

-         Vous êtes fous, s’enthousiasma Francesca. Bref, moi j’ai faim.

-         Fira, je t’ai pris de la bouillie de riz au lait et de la chocolatine. J’espère que ça te va, lui déclarai-je.

-         Oooh c’est gnongnon ! J’aurais préféré du chocolat au lait aujourd’hui mais j’aime bien aussi la bouillie de riz et surtout la chocolatine. Merci Bob.

-         Je t’en prie voyons ! Et pour le chocolat au lait, je me le suis dit et voilà pourquoi j’ai fait ce choix. Je t’explique : le chocolat au lait comme son nom l’indique est un mélange de chocolat et de lait. La chocolatine contient du chocolat et quant à la bouillie de riz, du lait. Du fait que le tout est sensé se retrouver dans l’estomac, tu auras comme tu l’aurais souhaité, du chocolat au lait au ventre. Et à cela s’ajoute le riz avec ses apports en calories fournies par ses protéines et glucides.  Il renferme également des vitamines. Les glucides fournissent l’énergie dont le corps a besoin au quotidien et moi je veux que tu ne manques pas d’énergie toute la journée. Aujourd’hui, la consommation de glucides est insuffisante car elle ne représente qu’environ 39% de l’apport énergétique contre les 55% recommandés par les nutritionnistes. Consommer du riz permet de pallier au manque de glucides dans notre alimentation. Tu comprends pourquoi j'ai fait ce choix maintenant?

-         Mon Dieu ! S’exclama Fira. Tu sais au moins qu’on est en vacances ? C’est quoi tout cet exposé ? Poursuivit-elle en explosant de rire. Chapeau en tout cas Monsieur !

-         Bon et moi alors ? Je mange quoi ? Interrogea la Miss.

              A peine avait-elle fini de parler que Sami se mit debout et tel un maestro lui demanda avec toute sa sérénité :  

-         Que désirez-vous Miss pour votre petit déjeuner ?

-         Qu’avez-vous au menu ? Lui demanda-t-elle d’un air sérieux.

-         Tout pour vous faire plaisir Miss.

-         Olala ! C’est bien flatteur de votre part ! Je prendrai bien la même chose que ma chérie mais par contre, à la place de la chocolatine, je préférerai du croissant !

-         Toute suite Miss…

Fira et moi, tels synchronisés, ne pûmes retenir nos rires. Nous avions tellement éclaté de rire que tous les autres au réfectoire se retournèrent pour voir ce qui se passait. Francesca, la Miss, elle aussi avait fini par nous rejoindre dans notre délire. Dans cette euphorie matinale ; tous les visages qui s’étaient retournés ne partageaient pas notre humeur ; surtout un garçon en pull tricoté, de couleur violette et portant trois bandes blanches horizontales. Un cache-col indigo décorait son cou auquel il l’avait noué. Il était assis à deux tables de nous et n’arrêtait pas de fixer Fira d’un regard limite désenchanté.  C’était Julius : un garçon timide et cool. Il était assez serein et posé. Il s’y connaissait à la guitare et de ce fait attirait beaucoup l’attention des jeunes filles.  Bien avant que je ne déclare ma flamme à ma dulcinée, je le voyais roder autour d’elle. Elle rigolait presque tout le temps avec lui. A un certain moment, j’avais cru qu’ils étaient ensemble. Même si je savais que Fira, à ses dires, avait un faible pour moi ; je décidai de mieux me renseigner sur ce garçon auprès d’elle. Mais je n’allais quand même pas le faire devant tout le monde en revanche je lui fis remarquer qu’il le fixait. Elle lui fit un geste de la main pour le saluer. Sami, le maestro serveur tout galant était revenu avec le plateau de la commande de Francesca. Et surprise, il avait une rose dont la partie inférieure de la tige était entre ses éclatantes dents.  

-          Et voilà votre petit déjeuner Miss, dit-il à Francesca en lui déposant le plateau sur la table. S’abaissant vers elle, il retira la rose de sa bouche et la lui donna en disant : avec les compliments du chef, cadeau de la maison pour illuminer votre journée !

-         Ça mérite un bisou ça ! Rappela Fira à son amie.

Elle était étonnée, surprise et à la fois émue, à telle point que d’un bon, elle se leva et serra Sami très fort dans ses bras et bien évidemment lui fit un bisou sur la joue avant de se rasseoir.

-         C’est trop gnongnon ça ! s’émerveilla ma chérie.

-         Ça veut dire quoi « gnongnon » ? lui demandai-je

-         Tous les trois éclatèrent de rire pour une bonne poignée de secondes. Ayant remarqué que j’étais désemparé, Francesca se résilia :

-         T’es sérieux ? C’est la mode actuellement avec les filles Bob ! C’est une forme de l’argo pour dire mignon.

-         Ah, je m’en doutais mais fallait bien que je me rassure, dis-je d’un air sûr et amusé.

-         Bon, ça va refroidir, faut qu’on mange, nous fit remarquer la galant de la matinée.

-         Bon appétit à tous ; souhaita Fira.

-         Merci, à toi aussi ! Lui répondîmes.

         J’étais plus concentré à penser au regard qu’à eu Julius ce matin à l'égard de ma chérie qu'à manger. Avais-je à me faire du souci par rapport à lui à propos de Fira ?