Chapitre 50
Write by Jennie390
⚜️ Chapitre 50⚜️
Vincent Mebiame
Depuis quelque temps, j'ai du mal à me concentrer au boulot. L'histoire de Diane et d'Émile me retourne le cerveau. Depuis des années, j'ai très vite remarqué la façon dont ma femme regardait mon ami. Je lui ai fait la remarque une ou deux fois et elle m'avait toujours répondu que c'est moi qui me faisais des films. Je n'ai plus abordé le sujet avec elle après ça. J'observais uniquement son manège à distance. Surtout qu'Emile n'avait jamais montré un quelconque intérêt pour ma femme. Mais ne dit-on pas que les apparences sont trompeuses ?
La sonnerie de mon téléphone me tire de mes pensées perturbées. Le nom de Diane s'affiche sur l'écran, je renvoie l'appel. Elle insiste à plusieurs reprises, je finis par décrocher.
—Que veux-tu?
—Cheri écoute-moi s'il te plaît. Je...
—Diane, je ne suis pas d'humeur pour t'écouter débiter des inepties. Arrête d'appeler mon numéro.
—Pourquoi tu ne veux pas écouter mes explications ? Je t'assure qu'il ne s'est rien passé entre Émile et moi. J'étais juste...
—Quand je t'ai trouvé à moitié nue dans son bureau, vous vous apprêtiez à jouer aux cartes ? Où au Ludo? Tu dois vraiment me prendre pour un con!
—Non ce n'est pas...
—La personne pour qui tu as perdu ton foyer ne te respecte même pas, il te fallait être là pour voir comment il parlait de toi. Bon , j'ai des choses à faire !
—Vincent je veux voir Toby, il me manque et je dois lui manquer aussi.
—Mon fils n'a pas besoin de te voir, il se porte très bien sans toi. La semaine prochaine, je l'envoie en colonie de vacances en Afrique du Sud.
—Vincent, n'oublie pas que ce gosse, je l'ai porté neuf mois et je l'ai poussé dans la douleur. Tu ne pourras pas m'éloigner de mon fils. Je ne...
—Tu auras des nouvelles de mon avocat Diane, je la coupe sèchement.
Je raccroche, je me replonge dans le boulot. Une heure plus tard, ma secrétaire me fait savoir que Richard Izangault est là pour me voir. Il entre dans le bureau et prend place après qu'on se soit salué chaleureusement.
—Je ne te demande pas comment tu vas, dis-je avec le sourire. Ça se voit que tu vas bien. Tu as bonne mine.
—Bah, je vais bien, réplique-t-il joyeusement. Au boulot, ça se passe très bien et ma femme prend bien soin de moi.
—Ah ça ! En parlant de ta femme, comment va cette très chère Hortense ? Ça fait longtemps.
—Elle va bien, merci. Elle me disait justement que ça fait longtemps qu'on n'a pas fait une rencontre tous ensemble. Et vu qu'il y a déjà eu un dîner chez Émile, ensuite chez toi. Cette fois-ci, ce serait à nous d'organiser.
Mon sourire s'efface.
—Un repas tous ensemble, en tout cas, ce sera sans moi, je rétorque sèchement. Je peux passer déjeuner avec ta famille. Mais si les Biyoghe sont présents ou encore Diane, je ne viendrai pas.
Il me regarde de travers.
—Tu ne viendras pas au dîner, si les Biyoghe et Diane ton épouse sont présents ? Euh... que se passe-t-il?
Je soupire lourdement et je lui raconte les derniers événements avec Diane et Émile.
—Ah ouais, c'est compliqué, s'exclame-t-il. Mais dis-moi, tu penses réellement qu'Emile a couché avec ta femme ? Je demande ça parce que durant les rares fois où on s'est retrouvé tous ensemble, j'ai toujours remarqué la façon avec laquelle Diane se comportait vis-à-vis de lui. Mais Émile n'a jamais eu l'air de la calculer plus que ça.
J'ai vraiment dû avoir l'air d'un idiot aux yeux de tout le monde vu que ma femme faisait les yeux doux à mon ami en public, et ce, devant moi.
—Tu sais, si je te dis que je ne l'avais jamais remarqué, ce serait un mensonge. Mais l'air désintéressé d'Emile ainsi que le fait que Diane m'ai assuré qu'il n'y a absolument rien, qu'elle l'apprécie comme tout le monde, je n'ai pas douté plus que ça. D'ailleurs, pratiquement tout le monde apprécie ce co*nnard.
Richard éclate de rire.
—Ce co*nnard?! Ah ouais là, c'est chaud !
—Mais une connaissance m'a dit une fois avoir aperçu Diane et Émile devant un supermarché et qu'elle était beaucoup trop intime avec lui. Les caresses qu'elle lui donnait en public , la lenteur calculée des bisous sur la joue. Et ce jour-là quand je suis rentré à la maison, je lui ai demandé banalement si elle avait vu Émile. Elle m'a répondu que ça fait un mois qu'elle ne l'a pas aperçu. J'ai compris qu'elle mentait. Et souvent, en allant au boulot, à deux ou trois reprises, j'ai vu son véhicule garé devant le cabinet d'Émile pendant qu'elle est censée être au boulot.
J'avais déjà la tête remplie de doutes. Entre Émile qui n'avait plus le temps de me voir. Diane qui mentait qu'elle ne le croisait plus. Jusqu'à ce que je décide de rentrer ce jour-là dans ce bureau. J'ai vu rouge en trouvant Diane en sous-vêtements, assise sur ses jambes.
—C'est vrai que les gens sont très souvent dans les faux semblant. Peut-être qu'il couchait vraiment avec ta femme et qu'il a bien su le dissimuler en public. Tout comme ça, peut-être elle qui forçait et qu'il n'y ait jamais rien eu entre eux. Vu qu'elle te répète qu'ils n'ont rien fait.
—Elle ne peut que nier vu que son très cher Émile l'a « déchargé », comme on dit. Il fallait être là pour voir la façon ordurière avec laquelle il a parlé d'elle. Et comment il m'a insulté et traité d'impuissant devant tout son personnel. Il m'a même implicitement menacé en me regardant droit dans les yeux. Il avait le regard froid, impersonnel, la langue venimeuse. J'avais l'impression d'être en face d'un étranger.
—C'est étonnant ! Ça ne cadre pas avec l'image de cet Emile gentleman, gentil, poli que je connais.
—Bah, aujourd'hui, j'ai bien l'impression que toute cette façade lisse là n'était qu'un rôle. Son regard ce jour-là était si profond que je suis convaincu aujourd'hui que c'est sa vraie nature.
—Ah ça !
—En tout cas à partir d'aujourd'hui, entre lui et moi, c'est mort. Je le déteste maintenant.
—Et Diane?
—Pfff! Celle-là, je l'ai mise à la porte le jour même. Elle s'est installée dans un hôtel. Elle appelle tous les jours pour s'expliquer, pour parler au petit. Mais je vais bientôt la bloquer. Je ne veux pas l'entendre. Je vais lancer la procédure de divorce et elle pourra aller retrouver son petit Émile. On aura la garde partagée du petit parce que je ne peux pas complètement l'éloigner de sa mère.
—Je vois. Et Yolande dans tout ça ?
—Je ne sais Richard. Actuellement, je suppose qu'elle est anéantie avec la disparition de sa sœur. Mais même sans ça, que fera-t-elle si son mari est infidèle ? Elle a l'air tellement ...docile.
—Oui, c'est le mot qui me vient en tête en pensant à elle. Elle m'a toujours fait penser à une femme bénie oui oui.
—Ou alors, si ça se trouve, c'est le mariage là même qui est bizarre. Depuis que sa sœur a disparu , j'ai déjà dit à Émile que je voulais voir sa femme ou l'appeler. Mais pendant plus de quatre mois, il m'a fait tourner en rond et j'ai compris qu'il ne voulait pas que je vois sa femme ou que je lui parle.
—Ah ouais quatre mois ? C'est comme s'il avait quelque chose à cacher.
—Merci! J'ai exactement eu la même pensée. Mais c'était mon ami, quelqu'un que je connaissais depuis bientôt dix ans. Donc, j'ai repoussé toutes les pensées négatives à son sujet. Mais maintenant, j'ai l'esprit clair et je pense qu'il y a beaucoup de choses louches dans son couple.
—Tu penses à ce que Yolande a dit lors du dîner chez toi? Je n'étais pas présent, mais Hortense m'avait raconté.
—C'était trop bizarre. Une scène irréelle.
Il regarde sa montre.
—Ça te dit que je t'invite à déjeuner. On pourra continuer à discuter là-bas .
—Volontiers !
Émile Biyoghe
—Monsieur Biyoghe, le diagnostic que je donne sur votre femme est basé sur la façon dont vous décrivez son état, me dit le médecin. Pour que je puisse donner un avis clair et fiable, il faudrait que je la vois. C'est vraiment impératif que je la prenne en consultation.
—Je comprends très bien ce que vous dites , docteur. Mais actuellement, ça ne va pas être possible parce que j'ai énormément de boulot. On peut voir ça d'ici le mois prochain.
—Le mois prochain, c'est loin. Entre temps, son état peut s'aggraver. Il ne faut pas négliger les cas de dépression, monsieur Biyoghe. Ça commence par des symptômes simples avant d'aller plus loin. Un trouble de l’appétit, des troubles du sommeil, une fatigue sévère, des idées suicidaires, un manque de concentration, une baisse de l'attention, un ralentissement du cours de la pensée, des difficultés de mémorisation et des pertes de mémoires, etc. Il est très important de détecter précocement un premier épisode dépressif, car le traitement permet alors d'atténuer rapidement les symptômes. Une dépression traitée tardivement peut entraîner des complications.
J'écoute le médecin en me massant la tempe gauche d'une main. L'état de Yolande commence sérieusement à m'agacer. Je me suis engagé dans cette histoire pour avoir une petite cinglée que j'allais appuyer et utiliser comme un joujou. Mais quelqu'un en a décidé autrement en me volant Mélissa. Je n'ai donc pas le temps pour jouer l'infirmier de Yolande.
Madame se tape le luxe de faire une dépression parce que sa sœur a disparu. Le jour où on va retrouver le cadavre de Mélissa, je suis sûr qu'elle va chercher à se noyer dans sa baignoire, par exemple. Tchuip! Elle est devenue comme une vraie épave. Je ne sais même pas pourquoi je ne me débarrasse pas d'elle. Peut-être parce qu'au fond de moi, j'ai encore l'espoir de retrouver Mélissa.
—Ecoutez docteur, je vous l'emmènerai en consultation quand je serai un peu plus libre, dis-je. Mais pour l'instant, prescrivez une ordonnance pour calmer un tant soit peu son état.
—D'accord, comme vous voulez, me répond-il. Je vais vous envoyer par mail une ordonnance avec un antidépresseur et des vitamines.
—Parfait ! Merci encore !
Je raccroche et je me remets au boulot. Dans la soirée, sur mon trajet vers la maison, je reçois un appel inconnu. Généralement, je ne prends pas les appels masqués, mais cette fois-ci, je le fais.
—Allo.
—Bonsoir Émile, c'est Marleyne.
—Pourquoi tu m'appelles avec un numéro masqué ?
—Je t'appelle depuis la prison centrale de Libreville, répond-elle la voix rocailleuse, comme si elle avait beaucoup pleuré. J'ai été arrêtée ce matin.
—Tu as été arrêtée ? Et pour quelles raisons ?
—Landry Ratanga m'a tendu un piège.
—Pas plus tard que ce matin, quand je t'ai eu au téléphone, tu me disais que la réunion pendant laquelle son sort allait être décidé devait avoir lieu dans quelques heures. Donc, au lieu que ce soit lui qui se trouve derrière les barreaux, c'est plutôt toi ?
—Apparemment, il avait placé un micro dans mon bureau et de ce fait, cette conversation qu'on a eue tôt ce matin, s'est retrouvée diffusée pendant la réunion en présence de tous.
Pardon ?
—J'espère que mon nom n'a pas été cité, Marleyne, dis-je , tout à coup nerveux.
—À aucun moment, je ne cite ton nom durant notre appel téléphonique, donc tu n'as rien à craindre. Et pendant mon interrogatoire, on m'a demandé avec qui je parlais dans l'enregistrement, je n'ai pas donné ton nom.
—Ah tant mieux !
—Oui, mais maintenant, il faudrait que tu m'aides, Émile. Si j'arrive au procès, je peux prendre la prison à vie, vu que j'ai tu*é deux personnes de façon préméditée.
Pourquoi je dois t'aider, ma chère ?
—Je vais en voyage ce soir. À mon retour, je m'occupe personnellement de ton cas.
—Quoi? Je vais devoir attendre ton retour? s'égosille-t-elle. Je ne peux pas attendre autant de temps. Tu dois trouver une solution rapide.
—Je ne vais pas annuler un voyage d'affaires que je planifie depuis des mois, Marleyne. À mon retour, je vais me pencher sur ton cas.
—Ok, mais tu n'as pas intérêt à m'oublier ici. Je te rappelle que le meu*rtre de Bertille Makaya, je l'ai fait pour toi. Donc, tu te dois de me soutenir.
—Tu sais très bien que tu peux compter sur moi, je réplique. Rappelle-toi que je t'ai aidé il y a quelques années quand tu as assa*ssiné ton petit ami, Serge. Donc, tu n'as pas à t'inquiéter.
—Oui je sais, mais il ne faut pas non plus oublier que la mort de Serge était un accident. Ça n'a jamais été intentionnel.
Si la mort de Serge était un accident, donc appelez-moi désormais le Michael Jackson ! Oh, accident ! Tchuip !
—Oui, je sais que c'était un accident, Marleyne. Bon, je suis sur le point d'embarquer. Je te rappelle d'ici là.
Je ne lui laisse pas l'occasion de rajouter quoi que ce soit et je raccroche.
"Je te rappelle que le meu*rtre de Bertille Makaya, je l'ai fait pour toi." Comme si tu étais un bébé qu'on peut manipuler. Quand tu tu*ais, tu ne savais pas que tu pouvais finir derrière les barreaux ? Tu vas assumer, ma chère. Si tu décides aussi de me men*acer, je te ferai taire à jamais.
Mais ce Landry Ratanga est vraiment dangereux. C'est un spécimen à surveiller de près. Avec ses micros, il s'est cru dans un film d'espionnage ? C'est lui James Bond ? C'est un spécimen à surveiller de près.
Hortense Ratanga
—Tu aurais dû voir la tête de déterrée qu'elle avait, dit Landry, hilare. Elle s'est décomposée en un rien de temps.
—C'est bien fait pour elle, je réponds. Comment être médecin et meur*trière en même temps ? C'est contradictoire !
—En tout cas, elle est déjà derrière les barreaux. J'espère qu'elle prendra une condamnation à perpétuité lors de son procès.
—Elle a été cru*elle, elle a tu*é des personnes innocentes sans la moindre hésitation, dis-je. Elle doit avoir une peine très lourde pour avoir déshonoré votre profession et rendu des enfants orphelins.
—Yes! Mais si son arrestation a pu être possible, c'est grâce à toi, Horty. Elle a été exposée et humiliée en beauté. Le pauvre informaticien n'y a vu que du feu.
—Il n'avait aucune chance de contrer mon invasion, rétorqué-je, hilare. J'ai quand même fait 5 ans d'études en ingénierie informatique. Puis, les 3 ans en piraterie éthique financés par mon chéri. Quand tu ajoutes à tout ça, mes dix ans d'expérience professionnelle, je suis forcément calée dans mon domaine, mon cher.
Quand il s'agit de mon boulot, je ne suis pas humble du tout ! Yes, j'assume !
—En tout cas, tu n'as pas volé tes diplômes, hein, fait Landry, amusé. Tu assures !
— Merci, dis-je en battant des cils de manière exagérée.
Nous arrivons à la caisse et Landry sort sa carte bancaire pour régler la facture. Je le regarde, amusée et fière.
—Ekiee! Le gars a sorti sa carte de crédit ! On parle bien d'un médecin dans son jus glacé. Mon propre frère, personnel ! Tout un cardiologue en puissance!
—Tu es très bête, Hortense, répond-il en me rejoignant dans mon rire.
La facture payée, nous sortons du supermarché et mettons les courses dans le coffre du véhicule de mon frère. On s'apprête à embarquer lorsqu'on aperçoit Diane qui gare sa voiture sur le parking. Quelques minutes plus tard, elle descend et nous fait la bise à tour de rôle.
—Alors, comment vas-tu ? Ça fait longtemps ! je demande.
— Je vais bien, à part le boulot qui est lassant. Mais sinon, on gère. Richard et les gosses, ça va ?
— Ils se portent comme un charme, je réplique avec un large sourire. J'espère que ton chéri et ton fiston se portent bien également.
—Ah, ils vont bien. répond-elle en évitant mon regard. Landry, et au boulot tout se passe bien?
—Tout se passe bien, merci.
— Ah super ! rétorque-t-elle simple. Bon, il faut que j'y aille.
—Ok! Mais il faut qu'on se fasse une rencontre tous ensemble comme d'habitude avec le couple Biyoghe. On peut se faire un déjeuner ou même un brunch.
—Sans souci ! dit Diane. On va organiser tout ça. Bon à plus ! Bisous à vous !!
Nous répondons avant de monter dans le véhicule et de nous engager dans la circulation.
—Ta réponse était très brève et placide, dis-je, dans un petit rire. Tu ne l'apprécies pas, n'est-ce pas ?
—Je ne suis pas son fan, en tout cas. C'est une pipelette et elle aime trop en faire. Elle devient facilement agaçante. Même si c'est vrai qu'aujourd'hui, je l'ai trouvé plus calme. Et dès que tu as demandé des nouvelles de son mari ou lorsque tu as parlé d'une rencontre tous ensemble, elle donnait des réponses très brèves. Peut-être que ça ne va pas avec Vincent.
Oui, moi aussi j'ai remarqué, répliqué-je. En temps normal, elle aurait beaucoup argumenté. Mais aujourd'hui, elle était différente.
—Ouais ! Mais c'était très malin de proposer ce déjeuner avec les Biyoghe, dit Landry. Si on pouvait revoir Yolande, peut-être qu'on pourrait trouver un moyen de lui faire savoir qu'on a sa sœur.
—Oui, ce serait super ! Et en parlant de Yolande, le détective qui enquête a commencé à m'envoyer certaines de ses découvertes. J'ai imprimé le dossier, il est dans ma chambre. Je vais te montrer ça tout à l'heure.
—Dac.
À cause des embouteillages, nous arrivons à la maison une heure plus tard. Je remarque que la voiture de Richard est dans le parking. Il est rentré plus tôt aujourd'hui. On décharge la voiture et je laisse Landry ranger les affaires. Je veux rapidement prendre une douche avant de commencer le dîner. J'ouvre la porte de la chambre et je trouve mon homme debout devant la fenêtre, le dos face à moi, les mains en poches. Je referme la porte et je m'approche de lui.
—Salut bébé, dis-je en enroulant mes bras autour de sa taille. Tu es rentré tôt, dis donc!
Je lui fais des petits bisous sur la nuque, mais il ne réagit pas. Je tique.
—Tu as rejoint le club des bor*delles avec Diane ?
Hein ? Diane ?
—Bor...quoi? Bébé, il y a un souci ? Que se passe-t-il ?
—Il se passe que je veux que tu m'expliques quel est ton délire avec Émile Biyoghe.
Sa voix est dangereusement très calme. Je maîtrise mon homme, quand il parle comme ça, cela signifie qu'il est très en colère et que la tempête approche. Mais, pourquoi il me parle de l'autre psy*chopathe là ? Et Diane ?
—Mon délire avec Émile Biyoghe ? je demande, perdue. Je ne comprends pas de quoi tu parles.
—Ah tu ne sais pas ?
—Non.
Il se retourne et plonge ses yeux dans les miens. Ah, il est très fâché. Il s'éloigne de moi et va ouvrir le tiroir de ma commode. Mon cœur se met à battre très vite. Il fouille quoi là-bas, Seigneur ?!
—Je peux savoir pourquoi tu as un dossier plein de photos et d'informations sur Émile Biyoghe ? gronde-t-il en balançant le dossier vio*lemment sur le lit ? J'attends ton explication et elle a intérêt à être très bonne !
Maméé! Je commence comment, eeh?!