CHAPITRE 52: L'ANNIVERSAIRE DE RAPHAËL
Write by L'UNIVERS DE JOLA
***CHAPITRE 52: L'ANNIVERSAIRE DE RAPHAËL.***
**LINDA NDOMBI**
MOI : (Embrassant Benjamin sur la bouche) Fais un bon voyage bébé.
Benjamin : Merci ma reine et prends soin des enfants pour moi.
Moi: Sans faute. Reviens-nous vite.
Les enfants : Au revoir papa.
Benjamin : Au revoir mes chéris et restez sages.
Eux : D'accord
Il m'a encore embrassé sur la bouche avant de s'en aller pour aller s'embarquer dans l'avion. Il s'en va pour six jours au Cameroun, il a une affaire à régler là-bas. Les enfants et moi l'avons accompagné jusqu'à l'aéroport. Hier Béni et moi avions eu une discussion, il m'a dit qu'il était assez stressé à cause du boulot et tous les changements effectués à la maison le stressaient aussi d'où ses réactions mais c'est passé. La journée du vendredi il était occupé avec certaines marchandises qu'il avait importées voilà pourquoi il n'a pas pu revenir à temps. Dans tous les cas, tout est revenu dans l'ordre et il s'est envolé aujourd'hui pour revenir le 8.
Sur le chemin du retour, nous sommes passés faire des courses en mbolo. Pendant que nous étions coincés dans les embouteillages du bord de mer au niveau du lycée Léon MBA, les enfants ont regardé par les vitres et ils ont vu des gens en train de fêter un anniversaire, c'était celui d'un petit garçon d'à peu près le même âge que Raphaël . Nous les avons regardés et avons continué notre route jusqu'au magasin où nous avons pris quelques articles pour la chambre et le grand salon que je compte arranger ce soir pour le salon et demain pour la chambre. Nous sommes ensuite rentrés à la maison. Après avoir déposé les choses dans un coin du salon, je suis venue m'asseoir avec les enfants sur le canapé. Raphaël n'avait pas l'air dans son assiette depuis le magasin, lui qui d'habitude saute dans tous les sens pour que je lui achète tel ou tel truc n'a rien demandé cette fois-ci, même mes suggestions sont restées infructueuses. Du coup, je me demande ce qui se passe.
Moi: (L'attirant à moi) Mon bébé ?
Raphaël : (Triste) Hun?
Moi: C'est comment ? Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi tu es triste mon cœur ?
Raphaël : Pour rien.
Moi: Tu ne peux pas être triste pour rien mon trésor. Dis moi ce qui se passe.
Daphnée : (Venant s'asseoir à côté de nous) Il est triste parce qu'il a vu la fête de l'autre à la plage.
Moi: (Fronçant les sourcils) Quelle fête ?
Daphnée : L'anniversaire.
Darnell : Bientôt l'anniversaire de Raph.
Moi: (Surprise) Ah bon?
Les D: Oui.
Moi: Et c'est quand ?
Les D: Le 8 janvier.
Moi: (Surprise) Mais c'est samedi.
Les D: Oui.
Moi: Mais c'est une bonne chose si c'est bientôt ta fête non, pourquoi donc tu es triste?
Raphaël : (Coulant une larme) Parce que personne ne fête mon anniversaire. Papa dit que ce n'est pas un jour de joie et donc il ne fête pas ça.
Moi: (Ne comprenant pas) Mais pourquoi ?
Les D: Parce que c'est le jour de la mort de maman Joliane.
J'ai écarquillé les yeux. Seigneur ! J'ai regardé Raphaël et je me suis rendue compte qu'il avait 4 ans, presque 5 ans. J'ai appris des conversations que nous avions eu avec les membres de sa famille que Benjamin est veuf depuis près de 5 ans. Si l'anniversaire de Raphaël est également l'anniversaire de la mort de Joliane cela signifie qu'elle est morte en accouchant Raphaël. Je tourne mes yeux vers la photo de Joliane qui est posée près du canapé et dans laquelle elle me fixe en faisant de grands sourires. Je reporte mon attention sur Raphaël qui est assis sur mes jambes et pleure en étant adossé contre ma poitrine, mon cœur se serre. C'est vrai que la mort de Joliane est un jour qu'on doit honorer mais je trouve que ce n'est pas juste pour mon fils. Depuis qu'il est né, personne n'a jamais fêté son anniversaire comme s'il avait commis un crime d'être venu au monde? N'ayant presque jamais eu de fête d'anniversaire durant toute mon enfance, je sais ce que c'est. Je me rappelle que quand ces jours arrivaient, je m'enfermais dans ma chambre et restais allongée sur le lit recroquevillée sur moi-même. J'avais toujours cette impression de ne pas être importante, que je ne comptais pas et donc il n'y avait pas de raison que l'on se souvienne de ce jour. Ce qui a fait que j'avais fini par détester cette date de l'année. À chaque fois que cette date approchait, j'étais en colère. Merci à Jennifer qui à mes 9 ans m'avait souhaité pour la première fois joyeux anniversaire et 10 ans plus tard m'avait organisé une magnifique fête qui avait fini de me réconcilier avec ce jour et qui par la même occasion m'avait fait comprendre que c'était un jour important dans leur vie parce que j'étais importante à ses yeux.
Je trouve que ce n'est pas bien pour Raphaël d'abord parce qu'il est un enfant, ensuite il n'a pas demandé à naître le jour de la mort de sa mère. On ne peut pas le punir d'être né ce jour comme si c'était de sa faute. Il y a eu deux événements le même jour, la mort et la vie et quoi qu'on fasse il faudra bien célébrer quelque chose ce jour et moi je choisis de célébrer la vie. Je suis désolée pour Joliane et elle-même sait que je n'ai rien contre elle, elle m'a fait trois beaux enfants que j'aime comme si je les avais portés moi-même dans mon ventre et pour cela j'aurais toujours beaucoup de respect pour elle mais je suis sûre que de là où elle est, elle n'aurait pas été d'accord avec l'injustice que subit l'enfant pour célébrer sa mémoire. Je suis sûre que si elle pouvait parler, elle m'aurait dit d'organiser une énorme fête pour l'anniversaire de notre fils à toutes les deux, elle a souffert jusqu'à mourir pour que cet enfant voit le jour et puis on va faire comme si sa naissance n'était rien ? Je suis désolée mais non, je ne suis pas d'accord avec cette injustice. Quand Béni va m'appeler, je lui dirai que j'ai l'intention d'organiser l'anniversaire de Raphaël cette année à la maison.
Moi: (Essuyant ses larmes) Ne pleure pas mon bébé, on va fêter ton anniversaire tu as compris ?
Raphaël : (Me regardant) Papa a dit que ce n'est pas un jour de joie.
Moi: Je vais parler à papa et on va t'organiser ta fête d'anniversaire.
Raphaël : C'est vrai maman ? Tu vas m'organiser ma fête pour mon anniversaire ?
Moi: Oui.
Raphaël : (Me serrant dans ses bras) Merci beaucoup maman, tu es la meilleure mère du monde et je t'aime.
Il a grimpé pour me faire un bisou sur la joue avant de me serrer autour du cou les yeux brillants. J'ai resserré mes mains sur lui.
Raphaël : (Se détachant pour faire des câlins à son frère et sa sœur un énorme sourire sur les lèvres) Vous avez écouté ? Maman a dit qu'elle va faire la fête pour mon anniversaire, moi aussi j'aurais ma fête comme vous.
Les D: (Souriant) On a compris Raph. Nous sommes contents et on va bien aider maman pour ta fête.
Ils sont tous les deux venus me faire des câlins.
Darnell : Merci maman. Avec D, on voulait déjà vite grandir pour organiser nous-mêmes la fête de Raph parce qu'il était toujours triste de ne pas avoir de fête comme nous.
Daphnée : C'est pour ça que nous aussi, on a refusé de fêter notre anniversaire parce que Raph n'avait pas de fête. Ce n'était pas juste qu'on fête pour nous et pour lui on ne fête pas.
Les enfants de Benjamin sont vraiment formidables et ont un bon cœur. J'aime énormément la façon dont ils sont soudés et forment un bloc. Les jumeaux prennent soin de leur petit frère comme si c'était eux ses parents. Lorsqu'il est triste, ils laissent tous les deux ce qu'ils font pour venir le consoler et s'assurent toujours qu'il a tout bien avant qu'ils ne cherchent à avoir. Je les ai tous pris dans mes bras avant de leur faire des bisous.
Moi: Je vous aime mes chéris.
Eux: On t'aime aussi maman.
Moi: (Les libérant) On arrange le salon?
Darnell : Tu nous fais d'abord les crêpes et les gâteaux de motivation n'est-ce pas ?
Raphaël : (Souriant de toute ses dents) Plus le jus.
Moi: (Souriant) D'accord. Tous en cuisine.
Eux: Youpi!
Nous nous sommes levés et sommes allés à la cuisine. Nous nous sommes lavé les mains et j'ai commencé à faire sortir les choses pour le repas parallèlement à celles de la pâtisserie. Je compte finir avec la cuisine avant le ménage comme ça quand je serai fatiguée, je n'aurais plus à le faire. Nous nous sommes affairés tous les quatre en cuisine pendant près de deux heures de temps avant de commencer le ménage . Nous avons nettoyé les murs, le sol et le plafond, essuyé les luminaires, les miroirs et autres meubles, déplacé les tableaux et changé l'emplacement des fauteuils. Nous avons enlevé certains objets décoratifs qui ne passaient pas dans cette pièce et en avons ajouté d'autres plus harmonieux, nous avons changé de tapis en dessous des coussins car non seulement ils ne cadraient pas avec la décoration mais ils étaient aussi un peu usés à certains endroits. Nous avons rajouté certains miroirs sur les murs pour mieux réfléchir la lumière et donné une impression de grandeur à la pièce et nous avons changé les rideaux. À cause de la nouvelle configuration du salon, les photos de Joliane ne pouvaient plus être disposées de la même façon, je les ai donc toutes accrochées sur un mur. Elle n'était plus dispersée dans tous les endroits mais avait un mur bien à elle qui non seulement donnait plus de cachet aux photos mais matchait également avec la décoration du reste de la maison. D'un commun accord, les enfants et moi avions jugé qu'elle était bien représentée à cet endroit plutôt que comme elle était. Nous avons passé toute la journée dessus. Je savais que ça nous prendrait énormément de temps, raison pour laquelle j'avais pris toute une journée pour ça dans le chronogramme. Daphnée a tout filmé .
Daphnée : (Pointant sa caméra sur ses deux frères qui étaient étalés au sol, jambes et mains écartées) Voici nos deux paresseux ici qui sont allongés là comme s'ils avaient relevé des défis d'Hercule alors qu'ils n'ont rien fait.
Nous avons éclaté de rire avant de nous lever et de partir nous laver. Quand nous étions propres, nous sommes revenus dans la salle à manger pour dresser la table. J'ai réchauffé les marmites avant de nous servir et manger dans la bonne humeur.
Daphnée : Maman ?
Moi: Oui ma puce.
Daphnée : J'ai une bonne idée.
Moi: (La regardant) Dis moi.
Daphnée : Et si tu disais à papa de terminer la piscine comme ça on va fêter l'anniversaire de Raphaël là-bas.
Raphaël : (Excité) Oh oui maman, ce serait trop bien.
Darnell : Et tu pourrais aussi lui dire de terminer la cabane, ça fera jolie dans le décor et ce sera une attraction supplémentaire en sus de la piscine et des autres jeux.
Moi: Je vais y réfléchir et voir ce qu'on pourra faire d'accord ?
Eux: D'accord.
Nous avons fini de manger et je suis allée me poser avec eux sur les fauteuils pour digérer après avoir nettoyé les choses salles. Une heure plus tard, Béni m'a appelé sur WhatsApp, c'était un appel vidéo.
<<Moi: Coucou>>
<<Benjamin : Coucou. Comment allez vous ?>>
<<Moi: Nous allons bien et toi ? C'est maintenant que tu arrives ?>>
<<Benjamin : Non, je suis arrivée depuis. Mais à peine j'ai été récupéré à l'aéroport de Douala que j'ai été rapidement conduit à Bonapriso où je suis logé. J'ai déposé mes bagages et je suis partie pour la réunion. Là je te prends entre deux réunions. On a beaucoup tourné aujourd'hui et ce n'est pas encore fini. On a fait une pause pour manger avant d'enchaîner une autre dans quelques minutes. >>
<<Moi: Je vois. Là tu es rentré où tu es logé ?>>
<<Benjamin : Non. Nous sommes à, ils ont même appelé le quartier là comment ? Bonjos ou Bonjas. Bref, je ne sais plus. C'est un Bona quelque chose. Le quartier de la mairie dans Douala 1>>
<<Moi: (Riant) Bonanjo?>>
<<Benjamin : C'est ça.>>
<<Moi: (Éclatant de rire) C'est ça que tu ne peux pas prononcer. Si les Camerounais t'entendent, ils vont te chasser de leur pays. >>
<<Benjamin : (Riant) Eux-mêmes quand tous leurs quartiers ont les mêmes noms "Bona" partout, ce n'est pas pour tromper les gens ?>>
Nous avons éclaté de rire tous les deux avant de nous reprendre.
<<Benjamin : Où sont les enfants ?>>
<<Moi: (Tournant l'appareil vers eux) Ils sont là, allongés sur moi>>
<<Eux: Bonsoir papa.>>
<<Benjamin : Vous allez bien ?>>
<<Eux : Oui, on dort sur maman.>>
<<Benjamin : Hum. Profitez bien car à mon retour, vous ne le ferez plus.>>
<<Raphaël : Donc ne revient plus ici, on ne veut plus de toi. On reste avec maman.>>
<<Benjamin : (Faussement offusqué) Ah bon? C'est ce que vous me dites?>>
<<Eux : (En chœur) Oui>>
<<Benjamin : Ah. >>
Nous avons éclaté de rire. Il a continué à parler avec eux avant que je ne me déplace pour aborder avec lui l'affaire de l'anniversaire de Raphaël et les travaux du dehors. La connexion n'était plus très bonne.
<<Moi: Au fait Béni je voulais te parler par rapport à ce samedi.>>
<<Benjamin : Parle un peu plus fort, je ne t'entends pas bien.>>
<<Moi: Je te disais que Samedi c'est l'anniversaire de Raphaël et j'aimerais lui organiser une fête à la maison pour ses 5 ans.>>
J'entendais des bruits de fond mais j'ai poursuivi.
<<Moi: Et je voudrais aussi poursuivre les chantiers dans la cour arrière si tu es d'accord.>>
Clic!
L'appel s'est coupé et tout de suite après j'ai reçu un message de lui.
-Benjamin : J'ai coupé parce que nous repartons pour la réunion. Je n'ai pas bien compris tout ce que tu as dit mais je suis d'accord. Nous en parlerons plus tard à mon retour. Prends soin de toi et des enfants. Je vous rappelle dès que je peux. La bise !.
J'ai regardé le message et j'ai souri. J'ai son feu vert. Je ne pensais pas que ça allait être aussi facile mais bon. J'ai composé le numéro de Roland et j'ai lancé l'appel sur son numéro, il fait dans la construction et tous les travaux autour de ça. Je lui parle de ce que je veux faire et on se donne rendez-vous pour le lendemain. Je passe le reste de la soirée avec les enfants, c'est quand je les mets au salon que je reçois l'appel vocal de Benjamin qui parle avec eux un moment avant qu'ils ne s'endorment. Je les mets chacun sur leurs lit avant de reprendre le téléphone pour parler avec lui. Nous ne faisons pas long feu au téléphone car nous sommes tous les deux épuisés par cette journée…
Roland : (Regardant les chantiers) Tu dis que tu veux ça pour samedi ?
Moi: Oui.
Roland : Donc on a que 4 jours si j'enlève la journée d'aujourd'hui ?
Moi: Oui.
Roland : Ça c'est un travail colossal Max, Benjamin devra chiffrer pour ça car les délais étant courts il faudra une forte main-d'œuvre. Je suppose que ce sont des matériaux de grande marque que tu veux n'est-ce pas ?
Moi: Bien-sûr. Tu sais que l'argent n'est pas un problème. Envoie moi un devis et je te fais un chèque. Mais je veux ça pour samedi car ce sera l'anniversaire de Raphaël et nous allons l'organiser ici.
Roland : D'accord. Je te faxe ça avant midi. Mais la vérité est que ce sera difficile de respecter les délais surtout qu'on n'a même pas les plans de ce qu'il faut faire. Sauf si nous travaillons de jour comme de nuit.
Moi: Tu as mon feu vert.
Roland : Ton gars est d'accord avec ça ?
Moi: Oui. Il m'a donné carte blanche pour agir comme il revient aussi samedi, il ne pourra pas superviser les travaux donc je le fais et il aura un compte rendu.
Roland : D'accord.
Moi: Pour ce qui est du plan, laisse moi regarder dans son bureau pour voir si je trouve ça.
Roland : Ok. (À Raphaël) Tu sais jouer au basket toi?
Raphaël : (Tenant son ballon en main) Oui tonton Roland.
Roland : Tu me montres ce que tu sais faire ?
Raphaël : D'accord, mais il ne faut pas pleurer hein?
Nous avons ri avant que je ne laisse les enfants avec lui derrière et aille dans le bureau de Béni pour essayer de voir si je pouvais trouver ces plans. Je me suis assise sur son bureau et j'ai été tout de suite attirée par les cadres photo qui étaient posés dessus. Il y avait deux de Joliane, un des deux où il était derrière elle et la tenait dans ses bras et un autre des trois enfants. Je n'avais pas encore eu l'occasion de les voir car je ne m'étais jamais retrouvée de ce côté de la pièce. Je me suis détournée de ça et je me suis mise à regarder ce que j'étais venue chercher. Par chance j'ai trouvé ça dans un des tiroirs, en les prenant, une photo est tombée du dossier. Je l'ai ramassée et il s'agissait d'une photo de Joliane encore. Il y avait des mots écrits à l'arrière que j'ai lu.
"Joliane mon amour, ma joie de vivre et ma source de motivation, tu es partie et m'a laissé tout seul ici. Comment vivre sans toi? Plus rien n'a de sens. Mon cœur, je le sens, est aussi mort avec toi ce jour. Si je ne t'ai pas encore suivi jusqu'à présent c'est à cause des enfants que tu as laissé, sinon il y a longtemps que j'aurais mis fin à mes jours. Mon amour, si tu savais comme chaque jour passé loin de toi est un supplice, un véritable enfer et je ne pense pas pouvoir parvenir complètement à vivre sans toi. Toi, l'autre face de ma personne, mon seul et véritable amour, tu t'en es allée avec la clé de mon cœur qui est à présent et ce jusqu'à ce que je te rejoigne, fermé à tout jamais. Je compte les jours qui nous séparent afin de pouvoir à nouveau te serrer dans mes bras, la reine de mon cœur. Tu es et resteras la seule femme de ma vie. Je t'aime. Ton Béni N."
Je ne sais pas pourquoi en lisant ça, j'ai eu des larmes dans les yeux et je me suis demandée à quel moment il avait écrit ça ? Était-ce juste après la mort de Joliane ou était-ce quelque chose de plus récent ? Est-ce qu'il pensait encore ce qu'il avait écrit sur cette photo ou cela avait changé. Et moi, est-ce qu'il m'aimait même ? Qu'est-ce que je représentais au juste pour lui? C'étaient des questions qui m'ont assailli l'esprit. J'ai tenté de me faire violence. J'ai essuyé mes larmes qui avaient déjà commencé à couler le long de ma joue.
Moi: Arrête moi tout de suite ces bêtises Linda, qu'est-ce qui t'arrive au juste?
Je me suis levée et je suis sortie du bureau avec les plans après avoir rendu la photo dans le tiroir. J'ai rincé mon visage dans un toilette avant de sortir retrouver les enfants avec Roland. Ce dernier se faisait laminer par Raphaël au basket sous la caméra de Daphnée et des encouragements de Darnell à l'endroit de leur frère.
Roland : (Respirant Difficilement) C'est bon, j'abandonne Michael Jordan, tu as gagné.
Moi: (Riant) Tu prenais mon fils pour qui?
Roland : J'ai pris ma correction c'est bon.
Nous avons ri. Je leur ai donné des rafraîchissements, je lui ai donné les plans et il a regardé avant de me dire que c'était faisable mais seulement s'il le faisait jour et nuit. Il m'a dit qu'il me ferait signe et s'arrangerait à relancer le chantier la nuit même. On s'est mis d'accord et nous nous sommes séparés. J'ai laissé les enfants en bas et je suis montée à la chambre pour la ranger. C'est ce à quoi j'ai occupé ma matinée et mon début d'après midi. J'ai tout rangé sauf la partie du dressing de Joliane que je n'ai pas touché. Entre temps j'ai reçu le devis de Roland et je lui ai fait un virement. J'ai fini par me poser en début de soirée, toute la maison avait un nouveau décor et je me sentais plus à l'aise. J'avais l'impression bien que fatiguée, de recevoir une nouvelle énergie et une lucidité dans mon esprit au point de créer une application de contrôle de son circuit pour la société de Benjamin. Il me parlait qu'il avait du mal à tout suivre surtout lorsqu'il avait plusieurs grosses commandes un peu éparpillées. Il penait à respecter les délais de livraison parce que le suivi ne se faisait pas en temps et en heure. C'est un truc qui vaut des millions mais j'ai décidé de lui en faire cadeau. Il m'a appelé un peu plus tard et nous en avons parlé. Je lui ai expliqué les mécanismes de fonctionnement et il a approuvé le concept.
Benjamin : Combien va me coûter cette invention ?
Moi: (Souriant) Tu as de la chance, c'est gratuit.
Benjamin : Tu me fais marcher n'est ce pas ?
Moi: Du tout. C'est un cadeau pour toi avec tout mon amour pour te faciliter la tâche dans tes activités.
Benjamin : Ah Seigneur, ça a du bon d'avoir une femme génie informatique. Je devrais me plaindre tout le temps des disfonctionnement de ma société et le logarithme dans ton cerveau me trouvera rapidement une solution.
Moi: (Riant) C'est ça.
Benjamin : Blague à part. Merci ma reine. J'apprécie énormément. Tu installeras ça dans mon téléphone à mon retour.
Moi: D'accord.
Nous avons continué à parler de tout et de rien avant de raccrocher. Roland est venu avec son équipe la nuit même et ont commencé les travaux. Le lendemain j'ai appelé Kelly et Carine à la maison. Elles m'ont complimenté pour le décor de la maison qu'elles ont trouvé magnifique.
Moi: Merci. Si je vous ai appelé toutes les deux c'est pour vous parler de l'anniversaire de Raphaël. (Elles se sont regardées toutes les deux) C'est Samedi et j'aimerai si possible, que vous m'aidiez à l'organiser.
Kelly : (Un peu embarrassée) Euh Linda en fait, on ne fête pas l'anniversaire de Raphaël parce que c'est
Moi: (La coupant) C'est également l'anniversaire de la mort de Joliane.
Kelly : (Surprise) Tu es au courant ?
Moi: Oui, je suis au courant. Mais il n'en sera pas de même cette année et il aura une fête d'anniversaire.
Carine : Benjamin est au courant ?
Moi: Oui. Nous en avons parlé ce dimanche quand il est parti et il m'a demandé de le faire ici à la maison.
Elles : D'accord.
Kelly : (Souriante) Si Benji est au courant, ça me va. La vérité est que j'ai toujours voulu fêter l'anniversaire de Raphaël et ça me rendait triste qu'il n'ait pas de fête comme les autres. Pour nous rattraper, on lui achetait souvent des choses après sa date d'anniversaire mais comme tu sais, ce n'est pas pareil.
Moi: Je sais.
Kelly : Merci beaucoup. Ton arrivée dans la vie Benji a changé énormément de choses positivement et pour ça seulement, je te serai reconnaissante.
Carine : C'est vrai.
J'ai souri sans répondre. Nous nous sommes ensuite lancées dans la planification de la fête et de qui va faire quoi. Jennifer et Sasha sont rentrées deux jours avant la fête et je les ai impliquées dans le programme. La veille au soir, Roland a livré les deux chantiers avec en prime un jolie jardin près de la cabane et une petite cascade reliée à la piscine. L'endroit était magnifique. Nous avons finalisé la décoration de l'endroit la matinée avec des toboggans, des châteaux gonflables, des trampolines et différents jeux pour enfants, le tout au bord de la piscine. J'ai fait un tour rapide à l'aéroport pour récupérer un de mes cadeaux pour lui que j'ai laissé sous la direction de Jennifer. J'ai filé m'occuper des enfants et de moi-même pour pouvoir accueillir les invités à temps, la fête étant prévue pour 15h. Depuis leur réveil, les enfants et particulièrement Raphaël étaient aux anges. Ils avaient les étoiles plein les yeux. Les gens sont arrivés avec leurs enfants et même mes parents étaient présents vu que je les avais invités. Une heure plus tard, la fête battait son plein et Raphaël était à l'honneur. C'est à ce moment que Benjamin a débarqué avec sa tête de mauvais jour. Il a balayé l'endroit d'un regard avant d'arrêter ses yeux sur moi.
Benjamin : Qu'est-ce qui se passe ici???....