Chapitre 55

Write by Jennie390

⚜️Chapitre 55⚜️


Fin du flashback


 Vincent Mebiame 


Mon début de soirée était merdique. J'ai dû faire revenir Diane à la maison à cause de Toby. Depuis les deux derniers mois, il se contentait des justificatifs bidons que je lui donnais par rapport à l'absence de sa mère. Mais cette dernière a eu la brillante idée de se présenter au dojo. Et là je n'ai pu calmer ses pleurs. J'ai dû avaler l'acide que j'avais en travers de la gorge pour accepter qu'elle reste à la maison quelques temps. Mon fils a une santé fragile donc je veux le ménager. Dès que Toby voyage , elle va dégager. Je ne veux plus d'elle dans ma vie.


Après que je sois sorti de la douche vers minuit, je trouve un texto de Landry qui me demande comment s'est passé mon entrevue de ce matin avec Marleyne Ovono. Je lui réponds également par messagerie. Après ma visite de ce matin à la prison , j'étais rentré au bureau pour bosser un peu. Deux heures plus tard, j'étais au téléphone avec Richard. Je lui ai fait un compte rendu de ma discussion avec le docteur. Je lui ai dit combien je suis confiant qu'on va réussir à faire tomber Émile grâce à elle.


Je descends dîner rapidement puis je jette un coup d'œil dans la chambre de Toby avant d'aller me coucher. Je m'endors assez rapidement. Aux alentours de trois heures du matin, je suis réveillé par un appel téléphonique sur ma deuxième carte Sim.Je reconnais le numéro comme étant celui de la prison. Pourquoi m'appeler à une heure si tardive ? Je suis subitement pris d'un mauvais pressentiment. Je décroche.


—Allo...


—Maitre Gérard Nziengui ?


—Oui, c'est moi, dis je, après un temps de pause. 


—J'appelle de la Prison Centrale de Libreville. Ça concerne votre cliente le docteur Ovono Marleyne.


—Euh...oui, que se passe-t-il ?


—Elle a été retrouvée pendue, il y a une heure dans les toilettes des femmes.


Seigneur !


Je quitte mon lit, choqué. 


—Vous m'avez entendu maître ?


—Oui oui, j'ai compris. Merci pour l'information.


L'appel prend fin et je m'assois sur mon lit. Des frissons traversent mon corps tout entier. J'ai discuté avec elle et des heures plus tard, elle est retrouvée morte? Pendue? Ça ne peut en aucune manière être vrai parce que Marleyne était tellement motivée pour sortir de prison. En l'espace de quelques heures, je doute qu'elle ait décidé de lâcher les armes et de mettre fin à ses jours. Émile est passé par là...


Il se fait très tard, je ne sais pas trop si Landry va décrocher. Je lui envoie un texto. Dix minutes plus tard, c'est Richard qui m'appelle. Il est tout aussi choqué que moi et atterrit sur la même conclusion que j'ai faite. On décide de se retrouver pour une réunion très tôt dans la matinée. Le reste de la nuit, je n'arrive plus à m'endormir. Je reste couché sur mon lit, le cerveau en ébullition.


À 7 heures pile, je termine de me préparer et je quitte ma chambre. Je trouve Diane qui prend le petit déj avec Toby. J'embrasse mon fils et je quitte la maison. J'embarque dans mon véhicule et je quitte la concession, le gardien ferme le portail derrière moi. Pendant que je conduis, je reçois un appel d'un numéro inconnu.


—Allo..


—Bonjour Vincent, c'est Landry.


—Bonjour Landry, comment vas-tu ?


—Bof ! Le moral dans les chaussettes. Comme nous tous d'ailleurs. 


—Vraiment! C'est un nouveau numéro avec lequel tu m'appelles ?


—Euh oui, ce matin on a tous acheté une nouvelle carte sim et un nouveau téléphone. Vu la roublardise de l'ennemi, il se peut que certains d'entre nous soient sur écoute.


—Avec la mort du docteur, on est plus sûr de rien, dis-je.Je vais moi-même en acheter une puce et un téléphone.


—Assure-toi de ne pas l'enregistrer à ton nom, réplique Landry. En fait, trouve le moyen d'acheter une puce sans identité, c'est ce que Richard, Hortense et moi, on a fait. 


—D'accord.Je suis en route pour la réunion. Elle tient toujours, n'est ce pas ?


—Oui elle tient toujours, mais finalement, on ne le fera plus ici chez nous, enfin chez Richard.


—Pourquoi ça ?


—Tu sais qu'on est dans le même quartier qu'Emile. Donc on va éviter de se réunir ici. Surtout qu'on est presque sûrs que la mort de Marleyne est un meurtre. Ça veut dire que ta réunion avec elle à la prison a pu fuité de quelque part. Peut-être même qu'à l'heure actuelle, nous sommes suivis. On ne sait jamais.


—Avec Émile, on doit désormais s'attendre à tout, je réponds. La mort du docteur nous servira de leçon.


—Exactement. Donc pour l'heure, cette réunion se fera par appel de groupe WhatsApp. Le temps pour nous de faire vérifier s'il n'y a aucun micro dans nos maisons, sur nos lieux de travail et même dans nos voitures, on fera cet appel en plein air.


—Ah ça !


—Oui oui ! Où te trouves tu exactement ?


—Je suis au niveau du quartier Glass.


—Bah achète une carte sim et un nouveau téléphone dans ce quartier, dit Landry. Puis tu roules jusqu'au lycée Léon MBA. Tu gares et tu traverses la route. Tu vas rester sur la plage pour la réunion. Tu es celui qui a parlé avec Ovono, donc tu es probablement sous le radar de Biyoghe. Soit extrêmement prudent.


—Sécurité et prudence !


—Oui la prudence et la sécurité sont de mise, répond Landry. On a introduit beaucoup de gens dans cette histoire et on ne veut pas que quelqu'un meurt en chemin. Moi, je vais garer au jardin de Jade, je vais rester là debout pour l'appel de groupe. Les autres iront aussi à des endroits différents. Paul est à New York, il fait nuit là bas, il ne pourra pas nous rejoindre. Loïc est à Port Gentil, vu qu'il est sur le territoire national, il va prendre part à l'appel de son côté.


—Le but c'est que l'on ne soit pas vu ensemble.


—Yep! Bon dès que tu as acheté ta nouvelle puce, envoie moi un texto à ce numéro pour que je t'intègre dans l'app el.


—Ça marche.


          ***

Ça fait environ 45 minutes que notre appel de groupe sur WhatsApp a commencé. Je suis debout et je marche sur la plage.


—Donc, que t'avait-elle dit exactement concernant les fameux enregistrements? demande Richard. Se méfiait-elle d'Emile?


—Elle m'avait dit que c'est une habitude qu'elle a toujours eu, je replique. Elle enregistrait tous ses communications de toutes sortes.


— En discutant avec elle, j'ai voulu savoir si les enregistrements en question étaient en sécurité. Elle m'a fait savoir qu'ils sont dans son ordinateur portable qui se trouve chez elle. 


—Elle vivait où ? Demande Loïc.


—À la cité Damas, dis je. Elle vivait avec sa petite sœur qui est étudiante en médecine. Mais actuellement cette dernière est en voyage au village. Donc la maison est fermée.


—S'il nous faut cet ordinateur, moi je me porte volontaire pour aller le chercher, dit Loïc. Vu que son quartier n'est pas loin du mien et je maîtrise la zone.


—C'est dangereux, répond Landry. On peut pas trouver une autre solution ?


—C'est la meilleure solution qu'on ait actuellement, réplique Loïc. Surtout qu'en y pensant bien la seule personne qui est vraiment exposée c'est Maître Vincent. Étant donné que c'est lui qui a parlé avec le Docteur. Mais, même si dans le pire des cas Biyoghe est au courant de votre implication à tous les trois, Paul et moi , on n'est pas vraiment concerné vu qu'on n'est pas à Libreville depuis un mois. On ne s'est pas écrit pour parler de cette histoire. Biyoghe vous connait tous les quatre, de nom et de visage. Paul et moi ce n'est pas le cas. Je rentre à Libreville ce soir, je peux très bien faire un tour dans ce quartier.


—Je te sais très téméraire, répond Landry. Mais une fois dans le quartier, comment tu comptes trouver la maison et ensuite t'y introduire ?


—Euh Landry, ça c'est un petit problème pour moi et tu le sais. Je me suis peut-être un peu calmé et je suis devenu sage. Mais tu sais qu'adolescent j'avais des fréquentations très peu recommandables. Donc sauter une barrière pour m'introduire dans une maison pour aller voler et ressortir est un jeu d'enfant pour moi. Surtout que la sœur d'Ovono n'est pas là bas. Ce sera plus simple. Je trouverai cette maison sans aucun tracas.


—Qu'en pensez-vous ? demande Landry. Je sais qu'il en est capable mais je ne veux pas que quoi que ce soit arrive à mon ami. Je ne me le pardonnerai jamais.


Loïc éclate de rire.


—Landry arrête de jouer la fillette s'il te plaît. Il ne va rien m'arriver. J'ai fait des trucs plus risqués que ça. Et on est en face d'un cas qui se complique, il faut prendre le taureau par les cornes pour en finir. Biyoghe apparemment ne rigole pas, il agit. Nous aussi on doit être pragmatique.


Un silence s'abat dans la conversation.


—J'aurais pu entrer dans l'ordi à distance et chercher les enregistrements. Mais vu que la maison est fermée, l'ordi doit être éteint. J'aurais même pu entrer dans l'ordi éteint mais pour ça, il me faut être à proximité de la maison et me connecter à son WiFi. C'est très technique, je ne pourrai vous l'expliquer simplement. Donc le plus simple c'est d'aller chercher l'ordinateur. Loïc, si tu sens que tu en es capable, fais le.


—Au point où en est vraiment, on ne peut plus reculer, renchérit Richard. Il nous faut cet ordinateur.


—Ok!


On se met d'accord sur le fait que Loïc ira chercher l'ordinateur chez Ovono. Hortense nous dit ensuite que faire par rapport aux éventuelles mises sur écoute.


—En ce qui concerne la mise sur écoute, moi mon téléphone et mon ordinateur ne sont pas sur écoute, j'ai des pare-feux imparables. Celui qui va vouloir me pirater ou me mettre mon phone ou mon pc sur écoute doit se lever tôt. Par précaution j'ai vérifié ce matin, c'est intact. Tout à l'heure je ferai de même sur les appareils de Landry et Richard, vu qu'on vit ensemble.


—C'est une bonne idée, dis je.


—Vincent tu m'enverras avec un livreur ton phone de tous les jours et ton pc portable, ajoute Hortense. Je vais vérifier si tout est bon et j'installerai ce qu'il faut. Loïc, dès que tu arrives à Libreville, tu m'enverras aussi tes affaires. Vous passerez le mot à Paul aussi. La prudence est de mise.


—D'accord, répond Loïc.


—En ce qui concerne les maisons, les lieux de travail et les voitures, il faudra aussi vérifier qu'il n'y a pas de micros, dit Hortense. Il faudra bien regarder les pièces et repérer les éventuels objets ou bruits inhabituels. Pensez ensuite à vérifier les fils reliés aux appareils électroniques. Certains fils peuvent paraître étranges étant donné qu’ils ne sont reliés à rien ou à un objet qui n’a pas besoin de courant.

Il est aussi important de détecter les signaux électriques inhabituels. Pour cela il faut utiliser ce que l’on appelle un détecteur de fréquence. Très simple d’utilisation, ce détecteur va vous permettre de scanner la pièce et de détecter des signaux. Si jamais le dispositif détecte une présence inhabituelle, un petit son sortira. C’est un matériel de contre-espionnage efficace. Vous pouvez le commander en ligne. Faites le plus tôt possible. Toutefois, tous les appareils électroniques émettent des ondes. Pour privilégier un résultat correct, veillez à débrancher tout autre appareil.

 Il y a aussi le micro espion wifi qui est plus facilement détectable. En effet, en général, il vous suffit d’aller sur l’interface de connexion wifi sur votre smartphone pour repérer par la suite les connexions wifi étranges. Vous verrez peut être le nom d’un micro espion parmi les connexion : cela doit attirer votre attention !

 Et aussi, les caméras et les microphones se retrouvent souvent cachés dans les voitures pour vous enregistrer ou vous suivre. Vérifiez l’intérieur des luminaires ou autour de la batterie de votre véhicule à la recherche d’objets ou de câbles inconnus. Utilisez une lampe torche pour jeter un œil sous la voiture et examinez de près tout ce qui vous semble ne pas appartenir à votre véhicule. 


Pendant près de trente minutes, tout le monde est silencieux pendant qu'elle nous explique comment on doit faire pour vérifier si on n'est pas sur écoute. Ça se sent qu'elle maîtrise son sujet, tellement ses explications sont fluides et claires. Elle nous rappelle d'éviter d'avoir des conversations en rapport avec le sujet Émile dans les lieux dont on n'a pas vérifié la sûreté.Après environs deux heures, on met fin à l'appel de groupe sur WhatsApp. Je monte dans mon véhicule et je passe immédiatement une commande pour l'appareil dont Hortense a parlé. Il faut qu'on en finisse immédiatement avec cette histoire, j'ai l'impression qu'on marche maintenant sur des œufs. Émile est beaucoup trop dangereux.


***


Émile Biyoghe


—Tu prends deux gélules bleues et un comprimé de chacune des trois plaquettes, dis-je en déposant sur la tablette, les médicaments que le médecin a prescrits pour Yolande.


Je dépose une petite bouteille de lait et un sandwich au jambon. Je récupère le burger que je lui ai apporté hier soir pour le dîner. Je remarque qu'elle a mangé la laitue et la tomate puis elle a jeté les tranches de pain au coin de la chambre, je retrouve le steak posé sur la table.


—Tu dois vraiment me prendre pour ta ménagère, dis-je complètement irrité. Tu fous le désordre et ça commence sérieusement à me taper sur le système. Si je ne retrouve pas que tu as renversé tout le riz sur le lit, c'est la viande que je vais retrouver au bord de la fenêtre. Tchuip.


Depuis que je suis entré, elle est allongée sur le lit et fixe le plafond, les yeux grands ouverts, sans ciller ni bouger une quelconque partie de son corps. J'ai vraiment l'impression de parler à un mur. Peut-être que j'aurais dû laisser que le médecin l'examine lui-même avant de lui faire prendre des médicaments. Depuis deux mois qu'elle a commencé le traitement, son cas a empiré, elle ressemble de plus en plus à une folle. Elle a le regard vide. Parfois, elle me regarde, mais j'ai l'impression qu'elle ne me voit pas, ses yeux n'ont aucune expression. Elle a l'air dans sa bulle.


Hier soir, en rentrant à la maison, je l'entendais parler et rire à gorge déployée. Cette fois-ci, elle ne parlait pas à Melissa, mais à sa tante Bertille. Je vais téléphoner au médecin pour avoir son avis sur son cas. Je veux savoir si elle est toujours dans une dépression ou si elle a déjà traversé la porte de la folie. Si c'est le cas, la donne peut changer. Je fais glisser mon regard le long de son corps, elle est toujours aussi jolie, même si elle a l'air fatiguée et qu'elle a perdu du poids. Je souris légèrement et je sors de la chambre.


J'arrive à la cuisine et je prends une tasse de café en pensant aux événements d'hier. Ma journée avait commencé normalement avec tout le boulot que j'avais à faire à mon cabinet jusqu'à ce que Diane débarque avec son histoire de complot de Vincent. J'ai dû lui donner de l'argent et la laisser m'embrasser, ça l'a tellement motivée qu'aux alentours de minuit, elle m'a demandé par messagerie si je connaissais une certaine Marleyne Ovo. Mon cœur a sauté dans la poitrine à ce moment-là. Je lui ai évidemment dit que je ne la connaissais pas. Elle m'a fait savoir qu'elle aurait aperçu une moitié de texto sur le téléphone de Vincent où un numéro inconnu demandait comment ça s'était passé avec "Marleyne Ovo".


J'aurais bien voulu savoir ce que disait le message tout entier et surtout connaître l'identité de l'interlocuteur. Mais cette idiote de Diane n'a non seulement pas le code du téléphone de Vincent, mais en plus elle n'a pas eu la présence d'esprit de relever le numéro inconnu. Mais l'info qu'elle m'a donnée n'en était pas moins précieuse : Vincent est en contact avec Marleyne pour me faire tomber. J'aurais peut-être fait un petit geste pour Marleyne, soit m'assurer qu'elle ait de meilleures conditions de vie en prison, ou alors j'aurais même tout fait pour qu'elle ne prenne pas une longue condamnation. Mais madame a décidé de me trahir. Je ne sais pas exactement les preuves qu'elle a pour me faire tomber, mais j'ai joué la carte de la sécurité, la faire tu*er. Dès que j'ai eu l'info de Diane, j'ai téléphoné à mon contact, le chef de la police que je connais très bien. Il a fait exécuter le job en moins de deux heures et l'a fait maquiller en suicide. Il va également se renseigner sur les visites que Marleyne a reçues.


Maintenant, il va me falloir me pencher sur le cas de Vincent. Il discute de moi avec des gens, ça veut dire qu'il s'agit peut-être d'une bande organisée. Ce matin, j'ai rendez-vous avec un détective qui va se charger de suivre Vincent. Je dois savoir avec qui il complote contre moi. Mais lui-même ne perd rien pour attendre, il va apprécier ce que je lui réserve.


Mon téléphone sonne, c'est le directeur de la police.


—Allô...


—Biyoghe, comment vas-tu ?


—Je vais bien et toi ?


—Trop de boulot. Mais à part ça, je vais bien.


—Ah d'accord. Sinon, as-tu quelque chose pour moi ?


—Oui, ce matin, j'ai visionné les caméras de surveillance du jour où le docteur a reçu la visite d'un avocat. Un certain maître Gérard Nziengui. 


—Jamais entendu parler !


—Je vais te transférer la vidéo sur WhatsApp, avec un peu de chance, tu le connais.


—Oui, ce serait super, je réplique.


—De plus, j'ai posé des questions et figure-toi que le gardien qui a sorti le docteur de sa cellule pour l'emmener dans le parloir a pu capter certaines choses.


—Ah ouais comme quoi ?


—Le docteur et cet avocat parlaient apparemment d'un certain enregistrement d'appels compromettants qui serait conservé dans son ordi portable. Un truc dans le genre. Il n'a pas pu entendre grand-chose. Mais par contre, cet avocat avait prévu de revenir dans la semaine. Peut-être pour avancer dans leur projet.


Enregistrement ? Marleyne m'enregistrait ?


—Euh, c'est intéressant ce que tu viens de me dire, merci infiniment.


—Je t'en prie. Je vais t'envoyer la vidéo par WhatsApp.


—D'accord. Je te fais un transfert. Signe de ma gratitude. Tu as assuré.


— Émile Biyoghe, le seul et l'unique ! rigole-t-il. Bon, on se parle plus tard.


Clic !


Je fais les cent pas dans ma chambre, le cerveau en ébullition. Je comprends pourquoi Marleyne m'avait lancé une me*nace voilée lors de notre dernier échange téléphonique. Elle avait des preuves qu'elle conservait, la salope ! Peut-être que Vincent lui a promis de l'aider si elle me dénonçait. Mais il est avocat, il ne se serait pas contenté uniquement de sa parole. Il lui a forcément demandé des preuves tangibles. Voilà pourquoi, lors de son appel téléphonique intercepté par Diane, il disait qu'il était confiant que je tomberais à coup sûr.


Je me passe une main sur le visage, excédé. Je reçois la vidéo de l'enregistrement de la prison. C'est vraiment Marleyne et ce petit traître de Vincent Mebiame, le fameux Gérard Nziengui. Il a été malin de ne pas donner son vrai nom, mais bon bref, il va me le payer très cher. Mais pour l'heure, il faut que je détruise toute preuve que Marleyne aurait pu accumuler. Je sais qu'elle habitait à la Cité Damas, je vais tout faire pour que rien d'incriminant me concernant ne sorte à la lumière du jour. Et puis qui sait ? Peut-être que Vincent et les gens avec qui il bosse sont sur la piste de ce fameux enregistrement. Il me faut donc y parvenir avant eux.

Dans le secret