Chapitre 56
Write by La Vie d'Ielle
Chapitre 56 : Dépression
( Vos j'aime m'encouragent )
- 4 mois plus tard -
** Ogbonna **
Je n’avais jamais été aussi malheureux de ma vie. Je vivais dans la pauvreté la plus extrême que je n'ai jamais connu.
J'ai déjà vécu sans argent , dans mes début avec Chinedu mais ce n'était pas aussi difficile que ça.
Nous ne sommes plus dans notre maison, on l'a perdu ainsi que les autres d'ailleurs. C'est comme si m'être approché à nouveau de Favor et le fait que ma fille m'ait surpris avait fair en sorte qur je chute de plus en plus parce que là c'est la plus sombre des disettes que je vis.
On a dû chercher une maison plus petite pour ne pas se retrouver dans la rue et comme je n'ai plus un seul sous sur moi, c'est Chisom qui a sorti des sous pour payer l'endroit où nous vivons. On a trouvé une maison, si je peux appeler cet endroit ainsi parce que ça ressemble plutôt à todi, un pur trou à rats. On a pas le choix, on se serre dans une chambre à trois et c'est dans un quartier très pauvres. Ikoyi est une ville pour riches mais il y'a aussi des coins pauvres mais vraiment très pauvres et c'est ici où je vis pourtant je ne l'imaginais vraiment pas.
On vit avec les odeurs d’urine et de déchets, je côtoie la misère chaque jour.
Qui aurait imaginé une telle chose ?
Chef Okafor qui vit dans de telles conditions. Depuis le jour fatidique, celui avec Olaedo, je suis rentré à la maison avec l'envie de mourir.
Oui, je voulais mourir et ne pas avoir à affronter le regard de ma fille mais j'ai préféré ne pas le faire afin de ne pas obliger ma fille a pleurer ma mort en plus de ce qu'elle a vu.
En parlant d'elle, rien n'est plus comme avant. En fait, il n'y a même plus rien.
Je ne la vois plus parce qu'elle a quitté la maison deux jours après le jour où elle m'a vu et depuis, c'est comme si elle n'était plus mon enfant. D'ailleurs elle me l'a dit, elle m'a dit que je ne dois plus la considérer comme ma fille.
Je me rappelle de cette conversation comme si s'était hier.
- Flashback -
Je ne dors plus bien depuis avant-hier et je n'ai pas de nouvelles de Olaedo, elle n'est pas rentré de chez sa mère.
J'ai la migraine chaque jour désormais et j'ai du mal à trouver le sommeil.
Je suis assis sur ce canapé, télévision allumée mais je ne suis même pas concentré parce que j'ai les idées ailleurs. Je pense à comment faire en sorte que ma fille me pardonne et qu'elle ne fasse pas de moi un inconnu dans sa vie.
J'étais très loin dans mes pensées quand j'ai entendu la porte claquer.
Ça doit être encore Agudo, elle va encore parler comme d'habitude et je n'ai vraiment pas envie d'écouter le bruit de quelqu'un en ce moment.
Je m'apprêtais à fermer les yeux pour reposer un peu ma tête quand j'ai vu passer Olaedo.
Moi ( me levant ) : Ola ?
Silence …
Je continue d'appeler mais elle ne répond pas, je rêve ou quoi ?
Je voulais m'asseoir pensant que je rêvais mais non, je me dirige vers les escaliers et monte jusqu'à sa chambre.
La porte est ouverte.
Moi ( entrant ) : Olaedo ?
Je la trouve en train de vider son placard en mettant le linge dans une de ses valises que je vois posée sur son lit.
Moi : Olaedo, mais qu'est-ce que tu fais ?
Silence …
Moi : Mon trésor mais …
Olaedo ( me regardant ) : N'ose pas, n'ose pas m'appeler ainsi.
Elle reprend ce qu'elle fait.
Moi : Ola, s'il te plaît. Qu'est-ce que tu fais ? Pourquoi tu range tes affaires ?
Olaedo …
Moi ( tirant la valise ) : Mais qu'est-ce que tu fais ?
Olaedo : Remets ma valise où elle était.
Moi : Non, pas avant que tu me sise ce que tu compte faire avec.
Olaedo : Repose ma valise tranquillement.
Moi : Ola, parle moi s'il te plaît.
Olaedo ( hurlant ) : Vas au diable papa, vas au diable tu comprends ( éclatant en sanglots ).
Je pose la valise et me rapproche d'elle dans le but de la prendre dans mes bras, elle se laisse faire et je sens qu'elle est bouleversée.
Moi : Je suis désolé mon trésor.
Olaedo ( me repoussant ) : Ne me touche pas et ne m'appelle plus jamais ainsi ( reculant ).
Moi : Je ne voulais pas te faire du mal, je ne voulais pas que tu me trouve ainsi.
Olaedo ( la voix tremblante ) : Tu l'as fait pourtant. Tu ne voulais ? Il ne fallait pas que tu t'engage de ça.
Moi : Je sais et je regrette tellement.
Olaedo : Tu regrette ? Tu regrette ? Te rends tu compte que tu as gâché sa vie depuis je ne sais combien de temps ? Tu ne t'es pas gêné de monter sur la fille de ton propre frère qui est mort. Dans ces cas là normalement on s'occupe convenablement des enfants de nos frères/sœurs décédés mais toi tu as fait le contraire, tu as détruit une bonne partie de sa vie. Tandis qu'elle essayait de se reconstruire, tu venais à nouveau la briser. Tu t'en rends compte papa ? Tu as une femme, pourquoi ne pas lui faire subir toutes tes idées sexuelles ? C'est sur Favor que tu as trouvé ton terrain d'amusement ? Mon Dieu ( s'asseyant, prenant son visage entre ses mains ), elle me l'a dit mais je n'y ai pas cru. Maman m'a dit qui tu étais vraiment mais je n'y ai pas. J'ai douté de ma mère par ta faute.
Elle se lève et envoie au sol tout ce qu'elle trouve.
Olaedo : J'ai douté de maman, je lui ai dit des choses horribles parce que je ne croyais pas en ce qu'elle disait et elle a fait une crise par ma faute. Avec Favor, c'était la même chose parce que je lui ai toujours dit qu'elle mentait. Je t'ai défendu papa, je t'ai défendu ( se laissant choir sur le sol ). Je t'ai défendu en prenant le risque de perdre ma mère et Favor mais regarde la récompense que j'ai, elles avaient raison. Je t'ai vu de mes propres yeux, je n'imagine même pas tout le mal que tu lui faisais et que tu lui aurais fait si je n'avais pas décidé de te suivre. Tu n'imagine pas la douleur que j'ai ressenti quand je t'ai vu. Je t'ai aimé tellement fort que je t'aurais donné le paradis sans mener d'enquête de modalités, je t'ai aimé tellement fort que tu étais presqu'un dieu sur terre pour moi. Je t'aime toujours et c'est ce qui me fait le plus mal à tel point que je cherche le moyen de te détester. L'amour que j'ai toujours ressenti pour toi se manifeste désormais en douleur, une douleur qui est pire que toutes celles que j'ai déjà ressenti. Tu viens de gâcher ma vie, qui sait même ce que tu m'aurait fait ?
Moi : Je n'aurais jamais touché à un seul de tes cheveux Olaedo, tu es ce que j'ai de plus cher dans ce monde.
Olaedo ( se relevant ) : Et tu veux que je te saute dans les bras pour ça ? Tu veux que je jubile parce que tu viens de me dire ça ? ( Prenant son sac à main ) Oublie moi, je n'ai plus de père parce que je ne vivrai pas auprès d'une personne aux moeurs aussi assassines que les tiennes.
Moi : Non, Ola pardonne moi s'il te plaît.
Olaedo : Oublie que tu as eu une fille qui s'appelle Olaedo. Je prie que Dieu se souvienne que tu existe s'il l'a oublié et te donne la plus terrible des sanctions ( s'en allant ).
Elle n'a plus pris sa valise et je n'ai même pas eu le courage de la suivre.
Que lui aurai-je dit après ça ?
Je viens de perdre ma fille, la personne qui donnait un réel sens à ma vie.
Ma prunelle, je l'ai perdu et je ne sais pas si elle me pardonnera un jour.
- Fin du flashback -
C'était ça la dernière conversation que j'ai eu avec Olaedo et depuis je suis un homme sans repères, j'ai juste envie de mourir. La situation que je vis est la pire des choses qui pouvait m'arriver.
Moi ( regardant Chisom ) : Où vas-tu avec ce sac ?
Chisom : Loin de toi et ta pauvreté.
Moi : Ne cherche pas à m'énerver aujourd'hui.
Chisom : Ne viens Pas mettre ta sale humeur sur moi.
Moi : Reviens poser ton sac ici.
Chisom : Pourquoi faire ? Tu pense que je vais rester à vivre ici avec toi ?
Moi : Tu m'as épousé pour la richesse seulement alors ?
Chisom : Je ne suis pas là pour vivre avec toi après tu vas me contaminer ta pauvreté, je ne peux pas rester ici.
Moi ( tonnant ) : Chisom, viens poser ton sac tout de suite.
Chisom : Sinon ?
Moi : Ne me tente pas, tu sais très bien comment je suis en ce moment.
Chisom ( hurlant ) : Je ne suis pas ta prisonnière tu comprends ? Tu ne vas pas me garder enfermer dans ce sale trou avec toi.
Moi : Je ne vais pas me répéter, ne sors pas d'ici.
Elle s'est mise à crier mais moi je ne l'écoutais même pas jusqu'à ce que les voisins ont commencé à se plaindre du bruit qu'elle faisait.
Elle était avec moi quand je vivais dans l'aisance alors je ne vois pas pourquoi elle me laissera maintenant que je suis dans cette situation.
** Favor **
Wale : Favor, il faut te lever.
Moi ( boudant ) : Non, laisse moi dormir.
Wale : Debout.
Moi : Donne moi encore quelques minutes et après je vais me lever.
Wale : Non, si je te laisse là tu ne vas même pas essayer de te lever.
Moi : Je te promets que si.
Wale : Tu n'as même pas honte de te mentir de si bon matin ? OK, ne te lève pas. J'irai dire à Olaedo que tu as refusé.
Moi : C'est bon, je me lève ( soupirant ).
Je n'avais même pas envie de quitter mon lit mais j'y suis obligée parce que c'est le mariage d'Olaedo Aujourd'hui.
Je suis fatiguée parce que je me sens très enceinte déjà même si je n'ai pas encore le ventre très gros et Wale parfois j'ai l'impression qu'il fait exprès de m'énerver.
Wale ( debout ) : Favor, dépêche toi un peu là.
Moi : Mais attends moi, c'est quoi ?
Wale : Je vais te laisser et tu vas soulever ton seau seule pour aller te laver, continue. Tu oublie que tu dois aller retrouver les autres femmes ?
Moi : Je suis enceinte donc elles vont comprendre.
Wale : C'est la maladie ?
Moi ( le toisant ) : C'est toi qui vis ça ?
Wale : OK, reste là. Olaedo sera contente, j'en suis sûr.
Olaedo et moi avons retrouvé notre complicité, j'ai pardonné parce que ce n'était pas de sa faute. Elle défendait son père et c'est tout normal je pense, je l'aime donc je ne vois pas pourquoi je ne l'aurais pas fait. D'ailleurs en ce moment je n'ai pas le temps d'être en colère contre quelqu'un.
Wale : Elle rêve en plus.
Si, contre Wale.
C'est lui le père de cet enfant mais il me torture comme si je n'étais pas enceinte.
Moi ( touchant mon ventre ) : Aïe !
Wale ( se précipitant vers moi ) : Aïe ? Qu'est-ce que tu as ?
Moi : Tu me brusque et mon enfant ne veut pas ça donc laisse moi faire les choses à mon rythme.
Wale ( posant sa main sur mon ventre ) : Excuse moi chérie mais il faut qu'on y aille sinon on sera en retard au mariage de Olaedo. Si tu n'y es pas elle va se fâcher , tu le sais. On peut y aller ?
Moi : Oui !
Je l'ai suivi dehors et nous sommes allés prendre notre douche ensemble puisque c'est lui qui soulève les récipients.
Nous sommes à Agbado vu que c'est ici que se déroule le mariage d'Ola, on marit la femme chez son père. Même si elle a coupé les ponts avec son père à cause de ce qu'elle avait vu, elle a quand même tenu à ce que nos oncles fassent la cérémonie après leur avoir expliqué la situation bien sûr.
Fallait les voir quand ils m'ont vu et surtout quand ils ont su que le père de mon enfant est un prince, ils sont très attentionnés pour des personnes qui m'ont toujours fait du mal après la mort de mes parents.
Entre Wale et moi ça va très bien même, il est heureux d'être papa.
Après que je me sois totalement rétabli et que ma vie ait complètement retrouvée son sens, nous sommes restés à Ikoyi parce que après que Ola se soit excusée nous préparions notre descente ici à Agbado.
Entre temps, les parents de Wale sont montés parce que son père voulait s'excuser auprès de son fils et il était très heureux quand il a appris qu'il sera grand père. Il était ému et m'a pris dans ses bras ce jour là, j'étais très heureuse parce que je voyais les problèmes s'éloigner de moi.
Sa mère et son frère ne m'aiment pas et c'est le dernier de mes soucis en ce moment, le père m'a accepté et c'est le plus important pour moi.
Après la douche, nous avons filé au lieu où se fera la cérémonie.
Je suis exemptée de tâches ( sourire ), pour mon plus grand repos donc je suis tranquille. Je ne ferai même pas partie de celles qui sortiront avec la future mariée comme Naj et Saphir, je serai bien assise à admirer.
J'ai retrouvé les autres dans la chambre, Ola se fait coiffer.
Olaedo : Je devais te tuer si tu ne venais pas.
Moi ( amusée ) : Qui devais mettre au monde ton enfant que tu as mis dans mon ventre ?
Olaedo : Heureusement pour toi qu'il y est même sinon tu aurais organisé ce mariage toute seule.
Saphir : Je ne sais même pas qui a dit que c'était une maladie.
Moi : J'attends de voir quand vous serez comme moi.
Saphir : Najite oui mais moi à quel niveau ? Qui vas me faire ça ?
Nous : Prince !
Saphir : Oh pardon, ne me fatiguée pas avec lui.
Najite : Quand tu bave devant lui tu ne dis pas ça.
Olaedo : Je suis même sûre qu'ils se sont déjà embrassé et tripoté.
Saphir : Tu es folle ou quoi ?
Olaedo : Façon vous vous évitez en ce moment, c'est suspect.
Saphir : Regarde, on est ici pour ton mariage. Ne me tente pas.
On a toutes rigolé.
Moi : On attend seulement.
Olaedo ( me regardant ) : Ton mari est où ?
Moi : Je suis mariée ?
Olaedo : Ton prince est où ? Le père de mon fils.
Moi : Avec les hommes.
Najite : Pas très fatiguée quand même ?
Moi : J'ai juste envie de dormir.
Olaedo : Paresseuse !
Moi : Est-ce que je parle même ? On verra !
C'est dans la bonne humeur que nous avons été maquillées avant de sortir pour aller attendre dehors, je parle pour moi vu que les autres filles sortent avec elles.
** Olaedo **
Je commence à stresser plus qu'au départ. Je suis heureuse, je vais enfin épouser l'homme que j'ai après tout ce qui vient de se passer dans ma vie.
Favor m'a pardonné et je suis tellement heureuse d'avoir retrouver ma petite sœur. Malgré le fait que j'ai décidé se couper les ponts avec mon père, je suis revenu dans nitre village pour célébrer mon mariage avec la bénédiction de mes oncles et des chefs du village sans oublier l'Igwe d'Agbado. J'ai tout expliqué donc ils n'ont pas refusé et ont au contraire dit que mon père n'a plis jamais le droit de remettre les pieds dans ce village.
Je n'ai plus de ses nouvelles ainsi que celles d'Agudo et ça m'importe peu !
Je suis bien comme ça uniquement avec les personnes que j'aime et avec l'homme que j'aime surtout ( sourire ).
Maman est à mes côtés et m'a déjà donné tous les conseils qu'il fallait.
Favor est sorti vu qu'elle ne va pas danser avec moi à cause de son état, je ne veux pas qu'elle fasse trop d'efforts. Saphir, Ruky et Najite sont déjà là pour ça et même Destiny est là après une longue supplication auprès de son frère. J'écoute tout depuis où je suis en attendant de sortir.
Nos mariages sont toujours beaux avec une belle ambiance. La famille d'Ikemefuna se présente à ma famille en ayant déjà, en respectivement, désigné un porte-parole chacun appelé l'Olopa Iduro (Celui qui préside debout pour la famille du futur marié ) et l'Olopa Ijoko (Celui qui préside assis pour la future mariée ).
C'est ma famille qui reçoit et chacun est sous sa tente avec un très grand espace au milieu. Sa famille demande officiellement ma main. Il n'y a pas de rejet car le mariage a été convenu en amont avant la cérémonie. Vu que c'est accepté, on procède ensuite à un échange de nourriture symbolique. Une noix de kola est mangée par l'olopa de chaque famille et passée à chaque membre de famille présent puis une prière est dite et les mots suivants sont prononcés …
- Won ma gbo ( Ils muriront ) …
- Won ma to ( ils mangeront et n'auront pas faim ) …
- Won ma d'agba ( ils vieilliront ensemble ) …
Ata ire, un paquet plein de graines de kola est ouvert pour symboliser la fécondité et la superstition veut que le nombre de graines qui tombe représentent le nombre d'enfants du couple. Oyin ( miel ), sucre, ireke ( canne à sucre ) sont aussi donnés.
La suite de la cérémonie se poursuit avec ma sortie vu que l'union a déjà été acceptée.
C'est un grand jour pour moi. Les femmes de ma vie m'aident à ajuster sa tenue traditionnelle yoruba et me parent d'un collier, puis j'admire ube dernière fois ma coiffe, incontournable accessoire des mariées. La cérémonie traditionnelle peut commencer, mes amis me conduisent dans l'allée, et je danse avec elles tout le long du chemin qui me conduit vers la tente de ma famille.
Mon oncle me remet une coupe de vin et me demande d'en boire un peu puis d'aller trouver mon mari afin qu'il en prenne le reste, ce que je fais avec tout l'amour du monde. Je remets cette coupe à Ikeme en le regardant droit dans les yeux avec mes yeux plein d'amour. Dès qu'il a bu, il a mis quelques billets avec un peu de kola à l'intérieur. Le symbole de la coupe signifie que nous sommes désormais mari et femme.
La musique peut reprendre, on danse et l'argent vole et traine un peu partout. Des paroles de bénédiction sont échangées entre nos familles et les portes paroles de chaque famille après que nous nous soyons mis à genoux devant nos parents pour la bénédiction. Une ou plusieurs grandes valises nous ont été donnés par la famille d'Ikeme contenant des habits traditionnels , des bijoux et toute sortes de cadeaux.
** Agudo **
Je n'arrive pas à croire que je sois obligée de vivre dans la précarité la plus totale du monde.
Comment une telle chose a pu nous arriver ?
On se retrouve à vivre dans une maison d'une seule pièce avec des odeurs terribles et pire encore, dans un quartier pauvre. Je n'arrive pas à y croire et je ne veux même pas y croire.
Papa n'a plus d'argent et moi non plus donc c'est très difficile d'espérer.
En quatre mois, tout est retourné à zéro et nous vivons comme des moins que rien. Je ne sors même plus de peur qu'on me voit, je ne supporte pas d'être pauvre.
Je suis retournée voir Ifeanyi il y'a deux moi mais je ne l'ai plus trouvé parce qu'elle a déménagé. Je suis donc allé chez la famille Ebubo pour demander au général d'aider papa mais je me suis trompée, il est mort parce qu'il n'a apparemment pas su supporter que sa femme le quitte.
Nous voici donc dans la misère.
Moi, Agudo, je vis dans la misère ?
Non, je ne peux pas rester ainsi.
Ça fait quelques jours déjà que je pense à comment y mettre un terme.
Je ne peux plus supporter.
Papa : Tu ne viens pas manger ?
Moi : Non !
Papa : Tu as un problème ?
Moi : Non ( m'en allant ).
Aujourd'hui, je me sens particulièrement bizarre.
Je les laisse se disputer et je vais m'enfermer dans la douche, à l'extérieur.
Je me suis levée avec l'envie de mourir tellement j'ai du mal à supporter. J'agis simplement de façon machinale, comme un robot. J'ai fait le petit déjeuner, et j'ai été faire un tour qur internet puis je suis tombée sur une histoire qui m'a chamboulé.
Je déprime et mes parents, malgré qu'ils essaient, ne peuvent faire.
La dépression c’est comme si quelqu’un d’autre prenait le contrôle de vos pensées et de vos émotions. Vous dites des choses que vous ne pensez pas. Vous faites des choses que vous ne voulez pas, le rationnel n’existe plus. Vous pouvez être insensible devant quelque chose de tragique et déchaîné devant quelque chose d’insignifiant. Pour moi cette dépression s’est surtout traduite par un tourbillon de sentiment, une phobie de l’extérieur, de très très grand moment de solitude. J'ai envie de tout arrêté, je suis en phase « zombie ».
Je ne parle presque plus et ne mange plus, Je suis reste enfermée. Comme maintenant. La différence c'est que aujourd'hui je ne suis pas allée m'enfermer les mains vides, j'ai apporté avec moi des comprimés que j'avais dissimulé.
Je n'en peux plus de cette vie, j'en ai perdu le goût.