Chapitre 6

Write by Rebo4

J'ai écouté sa conversation téléphonique jusqu'à la fin quoique je n'ai rien compris de tout ce que son interlocuteur et lui se sont dit. Bien évidemment, je ne suis pas sotte et je sais au moins qu'il parlait avec une femme et il semble entretenir une relation intime avec cette dernière.


Il ne faut pas être devin pour savoir qu'il parlait à l'une de ses nombreuses conquêtes. La dernière chose que j'attends de lui est qu'il me soit fidèle. Puff, mais qu'est ce que je raconte au juste ? Je n'attends rien, absolument rien de ce mariage sorti tout droit de l'enfer. 


Je ferme les yeux quand je sens son regard se poser sur moi à nouveau. J'ignore s'il s'est rendue compte que je ne dormais pas réellement. Je l'ai senti s'approcher du lit puis il m'a caressé la joue. Pendant ce temps, je maintiens fermement mes yeux fermés. 


Quelques instants après, j'entends des bruits d'eau qui proviennent de la salle de bain. Il prend sa douche. Une douche rapide d'ailleurs parce qu'il était déjà de retour dans la chambre. Je suppose qu'il a enfilé son pyjama puis m'a rejoins sur le lit. 


Je me crispe et tremble presque lorsque sa main s'est posée sur ma hanche. Je déglutis nerveusement. Ça y est! Ce monstre va encore abuser de moi et de la pire des manières. Je voyais déjà mon calvaire mais contre toute attente il m'a juste fait une bise sur le front puis s'est couchée. 


Je pousse un silencieux soupire de soulagement. Qu'est ce qui s'est passé? Je reste immobile dans le lit pendant un moment le temps de m'assurer qu'il s'est endormi. Très discrètement je me retourne vers l'autre côté du lit. Je peux voir qu'il me fait dos et qu'il dort déjà profondément.


Ce soir j'ai été épargné. Je le fixe avec haine. Je n'ai qu'une seule envie. L'asphyxier à mort pendant son sommeil mais hélas. Je finis par m'endormir aussi.


*****Le lendemain matin


Aujourd'hui, j'ai décidé de ne pas rester dans cette maison. Je veux sortir pour me changer les idées. J'ai besoin de respirer un autre air. Et quoi de mieux que d'aller travailler? Mon travail en tant que pédiatre commence aujourd'hui. Et je ne compte pas laisser passer une telle occasion. C'est vrai que ma vie ressemble à un vrai enfer sur terre en ce moment mais cela ne m'empêchera pas de travailler. De plus, le travail m'aidera sûrement à oublier un tant soit peu les soucis. 


C'est en peignoir et m'essuyant les cheveux que je ressors de la salle de bain. Je n'ai pas encore vu Ayub ce matin. Il doit être déjà parti au boulot. C'est tant mieux. Les tapages contre la porte m'amène à cesser d'avec ce que je fais et à regarder en sa direction. 


Moi : Oui?


Voix : C'est moi madame. C'est l'une des domestiques.


Moi : Ah d'accord. Entre.


Elle fait sa timide entrée. 


Elle : Bonjour madame. 


Moi : Bonjour.


Elle : Je suis venue nettoyer la chambre et faire le lit. Et aussi, votre petit déjeuner est déjà prêt.


Moi : D'accord. Je vais descendre le prendre. 


Elle : Bien. Excusez-moi. 


Elle se dirige vers le lit et commence à arranger la couverture. Je descends prendre mon petit déjeuner. C'est pour la première fois que je mange dans cette maison depuis que j'y suis. Et c'est parce que j'ai vraiment faim. 


Tout était délicieux, j'avoue. Les mets étaient succulents les uns que les autres. Je me suis régalée et j'étais entourée de domestiques qui étaient à mes petits soins jusqu'à la fin. Je me suis senti comme une reine ou une princesse. Les trucs du genre...


*****Yassin KHALID


Les battements de mon cœur se sont intensifiés et ma respiration s'est accélérée lorsque j'ai vu la belle Antsa ressortir de la maison de mon frère. Si j'ai décidé de venir dans la maison de Ayub ce matin, c'est uniquement dans le but de revoir Antsa. Et je suis agréablement surpris lorsque je l'ai vu au portail. Elle est joliment habillée. Elle est tout simplement magnifique. 


Je descends de ma voiture et marche vers elle. Elle ne semble pas m'avoir remarqué. Elle a la tête baissée, les yeux rivés sur son téléphone. Elle a l'air préoccupée. Elle me remarque enfin. L'expression de son visage montre qu'elle n'est pas ravie de me voir. 


Elle me zappe et continue de manipuler son téléphone. 


Moi : Bonjour Antsa. Tu vas quelque part ? Je te dépose ?


Elle me fixe puis me lorgne avant de commencer à marcher.


Moi : (derrière elle) S'il te plaît Antsa parle-moi! J'aimerais qu'on parle s'il te plaît. Les années sont passées et j'ai beaucoup changé tu sais ? Je tiens à m'excuser pour tout le mal que je t'ai fait par le passé. Je tiens à me racheter.


Antsa : (furieuse) Tu ne peux pas te racheter. 


Moi : Antsa ! Antsa! S'il te plaît... s'il te plaît..


Je cours et vais lui barrer le chemin. 


Moi : Écoute-moi. J'ai changé. 


Antsa : (souriant nerveusement)..


Moi : Tu sais, je t'aime et je ne te l'ai jamais caché. Je t'aime toujours. J'ai été très con d'avoir suivi mon frère dans ses délires et de t'avoir fait des sales coups quand on était à la fac. 


Antsa : (froidement) Je maudis le jour où vous êtes entrés dans ma vie ton frère et toi. Depuis ce jour, ma vie n'a été qu'un calvaire et ça continue de l'être jusqu'à présent. Oups, qu'est ce que je dis? C'est pire qu'un calvaire. Je suis maintenant la femme de ton frère et c'est la pire des choses qui pouvait m'arriver.


Elle me fixe, les yeux larmoyants. Elle me cogne ensuite puis s'en va.


Moi : Antsa !


Je la vois s'engouffrer dans un taxi. Je cours vers ma voiture et suit le taxi. J'ai besoin de lui parler. Il faut qu'on parle.


(...)


Le taxi s'arrête devant un hôpital. L'un des meilleurs de Dakar d'ailleurs. Au volant de ma voiture, je peux voir Antsa descendre et faire son entrée. Est-elle souffrante pour se rendre dans un hôpital ? Bref...


Je descends de la voiture et décide de l'attendre dans un restaurant qui se trouve à quelques pâtées de la maison. J'en profite pour me commander à manger. Je n'ai pas encore déjeuné. 


(...) 


Deux heures déjà que je patiente dans ce restaurant et je ne vois toujours pas Antsa ressortir de l'hôpital. Je commence à m'inquiéter là. Et s'il lui était arrivé quelque chose de grave? C'est avec la boule au ventre que je me précipite à l'intérieur de l'hôpital. J'interroge la première infirmière que je vois. 


Moi : Bonjour. Je cherche quelqu'un s'il vous plaît.


Infirmière : Qui cherchez vous monsieur ? Je suis un peu pressée s'il vous plaît.


Moi : Oui excusez-moi. Je cherche une jeune femme. Un peu votre taille. Elle est brune et est vêtue d'un boubou rose avec un voile vert sur la tête.


Infirmière : Comment s'appelle t-elle ?


Moi : Antsa. Antsa DIOP.


Infirmière : (réfléchissant) Antsa DIOP ? Oh oui bien sûr, la nouvelle pédiatre c'est bien ça ? Elle est dans son bureau. 


Moi : (surpris) La nouvelle pédiatre ?


Infirmière : Oui Antsa DIOP. C'est bien elle que vous recherchez n'est-ce pas ?


Moi : Oui oui c'est elle.


Infirmière : Venez, je vous conduis à son bureau.


Moi : Non ne vous gênez pas. Ce n'est pas urgent. Merci.


Infirmière : Mais...


Je quitte l'hôpital sur le champ. Je regagne ma voiture, tout confus. Antsa est pédiatre maintenant ? Alors ça c'est une nouvelle !


Et je doute que Ayub soit au courant de cela. À en juger par son désir de vengeance à l'égard de Antsa, il est clair qu'il ne la laissera jamais faire quelque chose qui va contribuer à son épanouissement. Il ne pourra jamais la laisser travailler. 


Je soupire en démarrant la voiture. Je vais m'en aller. Je repasserai dans la soirée pour voir Antsa.


*****Ayub KHALID


Ma mère vient à l'instant de m'appeler pour me prévenir qu'elle passera chez moi ce soir pour dîner et faire de plus amples connaissances avec Antsa. Ce que bien sûr, j'ai trouvé bizarre. Primo, je sais qu'elle n'aime pas Antsa et deuxio, je ne crois pas du tout à cette histoire de dîner. Elle a sûrement d'autres choses en tête. Quoi qu'il en soit, je lui ai dit qu'elle pouvait venir. 


Exceptionnellement, j'ai terminé tôt aujourd'hui parce qu'elle m'a bien notifié de rentrer avant 19h. Et sincèrement, je n'ai pas du tout envie de me prendre la tête avec ses reproches. Alors j'ai mieux fait de lui obéir. 


Moi : Bonsoir maman. 


Je l'apercois dans la salle à manger. Je vais l'embrasser en lui faisant un bisou sur la joue. 


Moi : Je vais monter me changer puis on pourra passer à table d'accord ?


Je m'apprête à partir quand elle me retient par le poignet. 


Moi : (trouvant son attitude bizarre) Quoi maman ?


Ma mère : Où est ton épouse ? Et pourquoi elle n'est pas encore descendue depuis ma venue ? Ce sont les domestiques qui préparent pour toi alors qu'elle est là ? Mais bon sang, elle se croit où cette paresseuse ? Tu viens de rentrer tout fatigué. Elle ne daigne même pas descendre pour te souhaiter la bienvenue et reprendre ta malette. Quelle genre d'éducation a t-elle ? Est-ce cela que tu appelles un mariage ?


Tous ces propos de ma mère m'énervent au plus haut degré. Elle a raison. J'ai épousé cette souillone de Antsa pour qu'elle m'obeisse et me serve. Pas pour qu'elle se prélassent à longueur de journée dans ma maison. Je travaille dur et s'occuper de ma maison est la moindre des choses qu'elle est censée faire. 


Ce mariage est supposé être un enfer pour elle alors ça le sera. Je laisse ma mère sans mot dire et monte les escaliers pour ma chambre. J'ouvre la porte avec rage et fais mon entrée. Grand est mon étonnement de constater que Antsa n'est pas là. Je vais vérifier la salle de bain et elle n'est pas là non plus. Je redescends sans me changer et demande de ses nouvelles auprès des employés. 


Je bouillonne de rage après qu'ils m'ont dit qu'elle était sortie depuis le matin et qu'elle n'est toujours pas revenue. Je ris nerveusement. C'est une blague c'est ça ? Allez dîtes-moi que c'en est une et je ne vous en voudrai pas promis. Où est la caméra cachée ? Elle est où ? Inh?


Les grincements après l'ouverture de la porte d'entrée se font entendre. Je serre la mâchoire et les poings quand je la vois. Je la reluque avec colère. Madame referme la porte comme si de rien était. Elle s'avance vers nous et nous salue, ma mère et moi. 


Elle était sur le point de me dépasser pour monter quand je lui ai saisi le poignet en la tirant pour la mettre face à moi. Je peux lire la peur sur son visage. Elle est sidérée ça se voit. Elle commence à se débattre en marmonnant. 


Antsa : (gémissant de douleur) Lâche-moi tu me fais mal. Lâche-moi. 


Elle me supplie de la lâcher. Elle regarde en direction de ma mère comme pour lui demander de plaider pour elle mais ma mère ne témoigne aucune pitié à son égard. Et même si c'était le cas, ça n'allait rien changer. 


Très brutalement, je la gifle d'un revers de la main. Elle s'écroule sur le sol. 


Antsa : (pleurs et gémissements) Ah! Oh mon Dieu...


Elle se touche la joue au fur et à mesure qu'elle se redresse. Je peux voir son sang sur les carreaux. Elle digère à peine cette gifle que je la relève en tirant ses cheveux et en lui administrant une deuxième plus sonnante que la première. Elle éclate en sanglots. 


Je me déchaîne sur elle et la roue de coups. 


Antsa : (en pleurs) Non Ayub s'il te plaîîîttttttttt....noooonnnn! À l'aiiiiiiide.... noooonnnn !


Moi : (comme un animal) Non seulement tu sors sans me demander la permission mais aussi c'est à cette heure que tu rentres. Et encore tu n'as pas préparé ce que je vais manger. Je vais te donner une bonne correction Antsa. C'est comme si tu ne sais pas encore comment ça marche ici mais t'inquiète je vais te montrer.


Je la bats plus fort. Honnêtement je suis dans un état second. Et rien ne semble m'arrêter. Je ne sais pas si c'est le fait qu'elle soit sortie sans m'en informer ou si c'est la haine que j'éprouve contre elle, mais je lui en veux à mort.


Ma mère : Ayub ça suffit. Tu vas la tuer...Ayub! Oh mon Dieu. À l'aide.


Moi : Je veux la tuer maman. Oui je veux tuer cette chose. 


Antsa : À...à..l'aiii...


Silence plat! Elle ne bouge plus. Je m'arrête à cet instant. C'est comme si j'étais revenu d'un voyage lointain. Je fixe son visage ensanglanté. J'ai peut-être un peu exagéré. Trop exagéré même. 


Moi : (essayant de la réveiller) Antsa ? Réveille-toi. Antsa ! Antsa!


Toujours le silence. Je vérifie sa respiration. Heureusement qu'elle respire toujours. 


Les grincements de la porte se font entendre à nouveau. C'est mon frère. 


Yassin :(voyant Antsa étalée sur le sol) Antsa !


Il se précipite sur elle et essaie de la réveiller aussi. 


Yassin : Antsa! 


Il me lance un regard plein de rage. Avant de me rendre compte de quelque chose il me cognait déjà la mâchoire avec ses coups de poing. 


Yassin : (fou de rage) QU'EST CE QUE TU LUI A FAIT ANIMAL? REPOND!



L'histoire que vous lisez

Statistiques du chapitre

Ces histoires vous intéresseront

MARIÉE À MON PIRE EN...