POUR L'AMOUR DE BÉNÉDICTE (Roman) 

****Chapitre 6 : Sacrée découverte...****

<<Que l'amour est bizzare! Quand on s'intéresse à l'autre, il nous fuit et quand vint le moment qu'il s'intéresse à nous, nous sommes déjà lassés de lui.>>

Verdo Lompiol...

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Un silence régna entre nous à la salle d'attente de l'hôpital. Personne n'eut envie de parler après que Théo et awa aient fait connaissance. Nous attendîmes tous impatiemment la suite de l'opération. Quelques heures plus tard, le médecin arriva à l'accueil et  demanda d'après nous chez la réceptionniste. Elle nous montra du doigt et ce dernier vint vers nous. Nous nous levâmes tous et allâmes le rencontrer. Un léger sourire apparut sur son visage. Il nous dit : 

  - Votre grand mère est maintenant tirée d'affaire. Son état est stable. Mais elle doit rester ici à l'hôpital jusqu'à son rétablissement complet. 

  - Merci docteur répondit Awa toute soulagée. Merci pour tout. 

  - Merci docteur. Dis-je également. Quand est ce qu'on pourrait la voir?  

  - Plus tard. Elle a besoin de se reposer maintenant. Revenez demain. Un instant, je crois que vous devez porter plainte contre celui qui l'a mise dans cet état. C'est un acte criminel et la police doit en être alertée. Si vous ne le faites pas, nous serions obligés de nous en charger.

  - Hum docteur, je je.. Bégueilla Awa. 

  - Au fait docteur, c'est un peu compliqué intervins-je. C'est le mari  de ma sœur qui est responsable de tout cela et même de tous ces hématomes que nous portons tous les deux. 

  - Quoi? Comment cela est-il possible? 

  - C'est une très longue histoire docteur. Mais je ne crois pas que j'aurai la force de mettre mon mari derrière les barros. Il est dans une impasse actuellement. 

  - Mais cela ne lui donne pas le droit de vous tailler de la sorte. Imaginez si votre grand mère avait succombé. Écoutez, je comprends la situation mais nous avons des obligations ici à l'hôpital envers la police et nous ne pouvons pas nous en passer. 

Théo rentra dans la discussion. 

  - Écoutez les filles. Je ne voulais pas m'incruster dans cette affaire mais je crois que le docteur a raison. Cet acte doit être signalé à la police. C'est irresponsable qu'un homme doué de raison puisse battre sa femme et sa famille à ce point peu importe le problème. Si vous n'avez pas le courage de le faire, laissez les médecins le faire pour vous afin que cela ne se reproduise plus. 

  - Hum, d'accord. Fit Awa toute convaincue.

  - Okay. Docteur, la balle est maintenant dans votre camp. Dit-il en se tournant vers le médécin. Merci pour tous les efforts que vous avez fournis pour sauver cette pauvre vielle dame. 

  - Je vous en prie monsieur. Nous n'avons fait que notre travail. Quant à la plainte, je vais immédiatement contacter la police. À présent, je vais vous quitter. Au revoir.

  - Au revoir docteur. 

À son départ, Théophile nous proposa de nous déposer à la maison pour que nous puissions nous doucher et nous reposer. En chemin, Awa n'arrêtait pas de le remercier pour son geste. Il m'avait aussi impressionné. Sincèrement, je n'aurais jamais pensé qu'il allait passer tout ce temps avec nous à l'hôpital. Il avait aussi refusé à prendre les cent cinquante mille francs que nous avions réussi à réunir. Il avait dit que cela nous serait nécessaire pour que le commerce de mami continue de fonctionner en son absence. 

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Théophile nous quitta après nous avoir déposé au seuil du bungalow. Nous avions pris quelques minutes pour papoter et je lui avais promis de passer le voir le lendemain dès que j'aurais fini les tâches ménagères.

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Mami était réveillée. Mais elle était très faible pour cela les médecins ne nous avaient pas laissées passer beaucoup de temps avec elle. Notre présence lui avait quand même fait beaucoup du bien. Elle nous demanda de bien s'occuper de son petit commerce. Vu son état de santé, nous n'avions pas pu lui annoncer que nous avions dû emprunter de l'argent pour son opération...

Sur le chemin retour.

  - Il semble gentil Théophile. Me confia Awa. 

  - Pas il semble grande sœur. C'est un homme bon et gentil. 

  - Hum sœurette, avec les hommes il faut s'attendre à tout. Regarde mon cas. Qui aurait cru que je me retrouverais un jour dans ce foutu guêpier ?

  - Oui je sais. Mais ne ramenons pas tout à Titi. Lui il a vraiment déconné. Certes il a perdu son emploi mais il n'est pas le premier au monde à se retrouver dans une  situation pareille. La drogue et l'alcool n'ont rien arrangé pour lui.

  - Bon arrêtons de parler de celui là. Mais dis-moi, est ce que tu ressens quelque chose pour Théophile? Il paraît plus vieux que toi.

  - Je ne sais pas ce que je ressens exactement pour lui. Je me sens bien quand je suis avec lui et je passe tout le temps à lui quand il n'est pas là. Il a quarante ans. Il n'est pas si âgé que ça. 

  - Mais toi tu en as juste vingt cinq sœurette. Une différence de quinze ans.

Moment de silence...

Je crois que tu es amoureuse de lui continua-t-elle et il a aussi du béguin pour toi vu comment il s'est comporté avec nous ces dernières heures. 

  - Amoureuse ? Je ne crois pas. Je ne peux pas tomber amoureuse de lui. Il est marié et est père de deux enfants. Il me l'a dit lui même. Ils habitent aux États Unis.

  - Je m'en doutais. Alors Qu'est-ce que tu vas faire maintenant qu'il vient de nous aider à sauver mami?  Nous lui sommes redevables. 

  - Redevables non. Reconnaissantes oui. Mais t'inquiète, on va trouver un moyen pour le rembourser. Je vais discuter avec lui à propos. 

  - Et pour ton cœur? Je ne veux pas que tu souffres un jour comme moi ma sœur chérie. Mais il faudra que tu réfléchisses vraiment et que tu te décides. Parle en avec lui et essayez de tirer tout au clair. Je serai avec toi peu importe ce que tu décideras. 

  - Merci. Je peux te demander un service? 

  - Oui. 

  - S'il te plaît, je n'aimerais pas que mami sache qu'il est marié et père de famille avant que nous trouvions une solution. Tu la connais toi même. 

  - D'accord. Compte sur moi. Je vais m'en assurer. Eh bien, nous sommes arrivées. 

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Il sonnait dix neuf heures. Après avoir fini de cuisiner et de faire les tâches ménagères qui m'incombaient, je me douchai puis mis une robe noire qui me sciait bien. Awa m'aida à arranger mes cheveux et à me maquiller pour l'occasion. Elle m'accompagna jusqu'au bord de la route où j'empruntai un taxi; direction chez Théophile. J'avais deux choses en tête. La première, le remercier pour nous avoir aidées et la deuxième, discuter avec lui par rapport à nous deux.

Le taxi me déposa à sa devanture puis fondit dans la foulée. Je ne trouvai nulle part au portail les traces du vigile. Alors je sonnai pendant un bon moment sans que quelqu'un vienne m'ouvrir. J'entrai et allai à la porte du salon. Une fois au seuil, je frappai également comme au grand portail sans succès alors je poussai doucement la porte qui s'ouvrit sans résister. J'aperçus Théophile en train d'embrasser passionnément une femme belle, svelte un peu plus âgée que moi. Mon cœur battit la chamade au point où il avait failli sortir de ma poitrine. Des larmes s'écoulèrent avidement de mes yeux. C'était comme si l'on venait de me poignarder dans la poitrine. Tout doucement, je refermai la porte sans qu'ils s'en aperçoivent et sortis. Au portail, je retrouvai le vigile. Il me fit savoir qu'il était parti faire une course pour Théophile. Il s'était rendu compte que je pleurais et m'avait demandé ce qui se passait mais je n'eus pas le courage de lui raconter quoi que ce soit. Je le quittai pendant qu'il essayait de me retenir. Je retrouvai un autre taxi à des centaines de mètres devant qui me ramena au bungalow...

Je me rendis compte que ma sœur avait raison. J'étais tombée amoureuse de Théophile sans le savoir...

Dites moi, est ce que c'est bien qu'Awa porte plainte contre Titi son mari? Si c'était vous, que feriez-vous ? 

Et Théophile ? Selon vous, Joue-t-il avec Bénédicte?

À SUIVRE...

Écrit par Koffi Olivier HONSOU alias Verdo Lompiol. (Noveliste togolais).

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