Chapitre 62: Sean/ Simon
Write by kaynaliah
Dans la tête de Roxanne
Une semaine…. J’avais une semaine pour réfléchir. C’est le délai que
Rêve m’a laissé afin que je lui donne une réponse claire et précise
quant au futur de mon enfant. J’étais rentrée chez moi deux jours plus
tard car Laurent rentrait de mission ce jour-là. Je n’avais pas osé lui
dire ce qui se passait. J’étais trop terrifiée. Je sais que je devais
au moins lui dire ce qui se passait dans nos vies actuellement mais
j’avais tellement peur qu’il me rejette. Il méritait de savoir que la
vie de notre fils était en danger à cause de mes actes. Il méritait de
savoir que je le mettais volontairement en danger aussi à cause de mes
actions inconscientes. Mais à chaque fois que j’ouvrais la bouche, aucun
des mots que je voulais dire ne parvenait à sortir. Je n’arrêtais pas
de faire défiler le film de cette soirée « effrayante » dans ma tête. Si
je n’avais pas eu ce mauvais pressentiment, mon fils ne serait plus de
ce monde. Il aurait été avalé par cet animal infâme. Il aurait été pris
par Rêve. Mais qu’avais-je donc fait ? Je devais sauver Karl et Laurent
de cette épée de Damoclès qui pesait au-dessus de leurs têtes. Je devais
les sauver coûte que coûte et il était hors de question qu’ils paient
pour mes erreurs en plus.
J’avais beau réfléchir mais je ne
trouvais pas de solution à ce problème. J’avais beau remuer ciel et
terre, mais il n’y avait rien à faire. Je me rendais compte combien
j’avais pu être naive en pensant que cette femme voulait tout simplement
m’aider. Elle avait su tisser méticuleusement les liens de son piège et
je suis tombée dedans la tête la première comme la fille la plus
stupide de l’univers. Stupide, je l’ai été. Naive, encore plus. Je
voulais croire en la bonté des cœurs et des âmes de certaines personnes
et j’en paie le prix fort aujourd’hui. Qu’allais-je bien pouvoir faire
pour sortir de là ? Plus la date-limite approchait, plus je me disais
qu’il vaudrait mieux que j’avoue tout à Laurent. J’avais été voir le
prêtre qui m’avait reçue en pleine nuit avec mon fils et il m’a donné
des prières que je devais faire mais il m’a surtout demandé de me
confesser avant quoi que ce soit. Me confesser ? Alors que j’ignorais
exactement dans quoi Rêve m’avait trempée ? C’était donc difficile pour
moi la confession. Je pensais trop à tout avouer à mon époux quand Rêve
est venue me voir dans mon rêve et m’a ainsi empêchée de le faire. Elle
était venue avec un drapeau blanc me proposer un marché. Au début, je
voulais refuser mais quand j’ai su que la vie de mon fils serait
épargnée ainsi que celle de toute personne de mon entourage, j’ai
commencé à réfléchir sérieusement à sa proposition. Elle m’a dit qu’elle
était enceinte et qu’elle attendait des jumelles. Jamais je n’ai fait
le lien avec sa sœur jumelle qui était venue au magasin et qui était
enceinte. Elle m’a proposé une alliance. Sur le coup, je ne pouvais pas
refuser car cela m’était ma famille à l’abri, c’est ce que je pensais en
tout cas à cette période. Elle m’avait expliqué qu’une de ses filles
devra épouser mon fils pour augmenter la puissance de son organisation
mais surtout son pouvoir à elle afin qu’elle puisse se venger de sa
famille « qui l’a exclue » d’après ses dires. Je n’ai pas assez réfléchi
sur le coup mais j’ai saisi cette opportunité sur le coup sans penser
aux conséquences.
Je pensais que Rêve m’avait proposé un deal
de rêve mais en fait elle m’avait eu sur toute la ligne. Karl était âgé
de 4 ans quand Rêve est revenue à la charge avec ses menaces. Elle
devenait de plus en plus virulente et surtout violente. Je me disais
qu’il n’était pas trop tard pour dire la vérité à Laurent. Le soir où je
m’apprêtais à le faire, j’ai surpris une conversation qui m’a freinée.
Laurent expliquait à son interlocuteur que s’il apprend que sa femme
trempait dans des choses bizarres telles que les fétiches, les sectes et
j’en passe, il la virerait tout simplement et comme une malpropre.
J’aimais mon mari et je ne voulais en aucun cas subir sa foudre
lorsqu’il saurait la vérité. Je me suis retrouvée dans un état de
terreur quant au fait de tout avouer à mon époux. Je n’ai pas su me
maitriser ni dominer mes émotions et sentiments. Rêve a joué sur cela
pour m’effrayer. Elle menaçait fortement mon enfant qui était si
innocent dans cette histoire. Une seule solution m’a paru évidente. Il
fallait que je disparaisse de la vie de Laurent et de Karl afin que Rêve
les laisse tranquilles. Ma décision était prise mais je ne voulais
vraiment pas le faire. Je n’avais pas vraiment le choix si je voulais
les protéger. Une semaine plus tard, je quittais mon époux et mon fils
définitivement. Quand Karl a fêté son cinquième anniversaire, cela
faisait à peine 2 mois que je les avais abandonnés. Son père lui
organisa un petit goûter avec ses amis mais mon petit bébé était si
triste. Je sais qu’il était très affecté par mon départ mais je n’avais
pas le choix. Comment je le savais ? J’ai assisté de loin à son
anniversaire. Je regrettais tant de voir mon fils si malheureux et
Laurent si blessé. Je partis ainsi sans me retourner et plus jamais
revenir pour ne pas continuer à souffrir. Rêve m’avait brisée et ma
famille en a payé le prix fort à mon plus grand regret.
……………………………………………………………………
17 années plus tard
J’avais préféré couper tous liens avec ma famille pour ne pas avoir à
supporter cette situation plus que blessante. J’avais mal mais j’avais
pris des galons auprès de Rêve. En effet, aujourd’hui, nous étions au
même pied d’égalité dans son organisation. Aujourd’hui, nous nous
battons presque : elle pour garder son trône et moi pour le lui
arracher. Nous n’étions peut être pas des copines ni encore des amies
mais in s’entendait sur quelque chose : faire du mal. Je crois que toute
la colère que je ressentais, je l’ai déversée en faisant du mal aux
autres. Je me sens bien en faisant cela. Certes cela m’apportait pas
réellement quelque chose mais j’y trouvais mon compte malgré tout. Je
décidai de me rendre en Angleterre afin d’essayer de changer un peu
d’air et de recruter des jeunes. Je parle là de jeunes étudiants qui
peuvent s’intéresser à notre organisation et que je peux faire intégrer
en profitant de leur naiveté. Je me suis rendue à Cambridge. Je ne
connaissais pas encore cette ville de ce pays et ai donc décidé de la
visiter. Mais j’ignorais en me rendant là-bas que je ferai une énorme
découverte qui changera beaucoup de choses.
J’étais ce jour –là
sorti pour prendre un peu d’air et profiter surtout du beau temps. L’un
des réceptionnistes de l’hôtel où j’étais descendue et qui était très
sympathique pour un jeune m’a recommandé le « Jardin botanique de
l’université de Cambridge ». J’adore les plantes, les fleurs. Je me suis
dit que j’allais passer un excellent moment après tout et en plus il
faisait très beau à l’extérieur donc autant mieux en profiter. Je suis
sortie de l’hôtel et ai décidé de marcher en m’aidant de la carte car je
savais que le lieu était à environ 10 minutes de mon hôtel. Je finis
par me retrouver avec un peu de difficulté toute seule mais je dois
avouer que les passants auprès de qui j’ai sollicité de l’aide ont été
assez gentils pour m’aider à retrouver mon chemin. J’étais devant le
jardin d’eau à observer les nénuphars et tout ce qui s’y trouvait quand
je ressentis mon cœur battre très fort. Je dus poser même ma main sur
mon cœur pour essayer de me calmer. Je finis par relever ma tête et mes
yeux ont croisé une autre paire d’yeux que je ne pensais plus jamais
pouvoir croiser. Ce regard m’a ramené des années en arrière : quand il
était 4H58 du matin et qu’on m’annonça que je venais de donner naissance
à un petit garçon bien portant. Il a toujours été le portrait craché de
son père, Nicolas.
Je ne sais pas ce qui s’est passé mais il
m’a regard un moment avant de détourner son regard et de continuer sa
route. Je savais que c’était mon fils ainé Sean que je venais de voir.
J’en étais sûre. J’ai délaissé ce que je faisais et me suis mis à le
suivre discrètement. Il était au téléphone et s’est dirigé vers un
parking où il est monté dans une voiture. J’ai couru vers le bord de la
route et ai arrêté un taxi rapidement. Je lui ai demandé d’attendre un
moment le temps que la voiture de Sean sorte du parking. Sa voiture nous
dépassa quelques instants plus tard et j’ai ordonné au chauffeur de
suivre sa voiture. Il s’est arrêté devant une imposante demeure située
au Thompson’s Lane. Il a ouvert le portail télécommandé et est rentré à
l’intérieur avec sa voiture. Il fut accueilli par une femme métisse d’un
certain âge que je pense être sa mère adoptive. Comme il faisait beau,
ils se sont retrouvés à l’arrière de la maison où j’entendais des éclats
de rires. Ca semblait être la bonne humeur là-bas. J’ai contourné le
mur et me suis retrouvée dans une autre rue où je pouvais bien voir ce
qui se passait. Ca ressemblait à une célébration et j’entendais tout le
monde appelé Sean par « Simon » sans comprendre pourquoi. Mais je n’ai
même pas eu le temps de continuer à réfléchir quand je vis cet homme que
j’avais tant aimé et que j’avais tant déçu en retour. Nicolas était là
devant moi et il me fixait. Il m’avait vu et ne me lâchait pas du
regard. Pas qu’il était heureux de me voir mais plutôt contrarié et
colérique. Comment savait-il pour notre fils ? Comment l’avait-il
retrouvé ? A-t-il toujours su son existence ? Lui a-t-il parlé de moi ?
Je suis sorti de mes pensées quand j’ai entendu le portail se refermer
et que je me retrouvai face à un Nicolas furieux. Encore plus furieux
que le jour où je lui ai menti avoir avorté.
-« Que fais-tu ici ? »
-« Nicolas…. »
-« Je t’interdis de prononcer mon nom dans ta bouche de sorcière »
-« Comment as-tu su ? »
-« Il a fallu qu’une de mes tantes t’aperçoive alors que tu étais à un
stade avancé dans ta grossesse pour que je fasse le lien. Tu m’as menti
depuis toujours. Pourquoi ? »
-« ….. »
-« Tu es pathétique
Roxanne tu sais. Et dire que j’ai été fou amoureux de toi. Quel con j’ai
été. La seule chose de positif qui est sorti de cette relation est mon
enfant. Et je compte bien le protéger de tes bassesses. Je te demande
juste une chose »
-« Laquelle ? »
-« Tu restes loin de mon fils. Il a vécu sans toi depuis toujours et n’a pas souffert de ton absence. Donc reste loin de lui. »
-« Tu ne peux pas me demander ça. Sean est aussi mon fils »
-« Oh que si et tu vas le faire. Il s’appelle Simon et n’a aucun lien
avec toi. Je sais qui tu es et je sais ce que tu fais avec ton acolyte
sorcière comme toi mais sache que si tu fais quoi que ce soit, je te
tuerai de mes propres mains »
-« …. »
-« Je vois que le message est passé sur ce à jamais et que je ne te revois plus jamais tourné autour de ma famille »
Il a refermé son portail et est reparti à la fête tandis que moi je me
posais de multiples questions. Notre Sean est tellement beau, il
ressemble tant à son père. Je le vois embrasser et serrer dans ses bras
celle qui a pris ma place et mon coeur se serre. Pourquoi a-t-il changé
le prénom de notre enfant ? Pourquoi ne veut-il pas me donner une chance
de le connaître ? Il n’a pas le droit. Sean Simon est aussi mon fils et
j’ai aussi le droit de le connaître. Mais j’ignorais à ce moment là que
tout cela se terminerait de façon tragique.