Chapitre 64 : Ordre vs désordre.

Write by Benedictaaurellia

Une semaine plus tard.

Mélanie.

Judith : Et cette robe Gucci, tu ne veux pas la prendre ?

Mél : Maman s’il te plait ça suffit comme ça.

Je ne vais pas à un défilé de mode.

Judith : Mais regarde ce que tu as pris comme vêtements. Tu n’as aucun vêtement de créateur, aucune chose de marque.

Mel : Maman !!

Orlane : Tata je crois qu’elle a raison. Il vaut mieux qu’elle se fasse le plus discret possible. Les habits et accessoires de luxe ne feront qu’attirer l’attention sur elle.

Mel : Exact maman. Et tu as compris combien je déteste cela.

Judith : Ok ! Je rends les armes.

Orlane et moi soupirons enfin d’aise, ravies que maman ait finalement acceptée de lâcher l’affaire.

Nous sommes toutes les trois en train de boucler ma valise. Dans quelques heures, nous partons Orlane et moi au Canada. Orlane m’accompagne pour me soutenir. Je dois y aller passer des tests et finaliser mon admission à Laval. Si je suis retenue, je commencerai les cours en Janvier.

Vous l’aurez compris, ma mère essayait de me faire partir avec des habits de marque.

Je pense que c’est une des rares choses qui n’ont pas changé en  elle. Sa passion pour les marques de créateurs.

Judith : Je crois que tout y est.

Moi : Oui c’est bon.

Judith : Orlane, toi tu n’as pas besoin d’aide pour tes valises ?

Orlane : Non tata. Elles sont déjà bouclées.

Moi : Je passe toujours pour une cruche à côté de toi tellement tu es organisée.

Orlane : Quand tu grandis avec quelqu’un  comme Ainara crois-moi, tu  n’as pas d’autre choix que d’être organisée.

Judith : Pour être organisée, elle l’est. Je suis toute aussi organisée mais ta sœur Mel ne veut rien entendre.

Mel : Maman, ce n’est pas ça.

Judith : C’est quoi alors ?

Mel : Ce  n’est juste pas mon truc.

Orlane : Il faut pourtant que tu apprennes à être organisée.

Sans organisation, rien ne peut aboutir. Tout part de là.

Notre Dieu est un Dieu d’ordre, d’organisation.

Regarde l’œuvre de la création, si tout n’était pas organisé, tu imagines le chaos que ce serait ?

Et regarde dans la Bible, le Seigneur a tout organisé. Quand ils sont entrés en terre promise après la sortie d’Egypte, les israélites étaient très bien  organisés. Ils étaient divisés en tribus et chaque tribu a reçu une portion de terre (Nombres 2 : 1 – 34). Ensuite, la loi que le Seigneur a donnée par l’intermédiaire de Moise touchait tous les aspects de leur vie  (Par exemple les règles sanitaires Deutéronome 23 : 12 – 13).

Dans le nouveau testament aussi, les premières congrégations religieuses étaient bien organisées et profitaient de la direction des apôtres (Par exemple Paul a affecté Tite en Crète pour qu’il finisse  de tout organiser Tite 1 : 5). Aujourd’hui encore, nous fonctionnons  ainsi dans nos différentes églises.

Prends-en donc de la graine Mel.

Nous sommes faits à la ressemblance de Dieu. En toute chose, nous devons chercher à imiter le Seigneur.

Mel : Merci pour cette exhortation. J’essayerai de m’améliorer.

Orlane : il faut que je rentre maintenant.

On se voit tout à l’heure pour prendre le départ pour l’aéroport.

Mel : Je t’accompagne.

 

Orlane.

Une semaine que nous sommes de retour à Lomé après notre Benin’s trip.

Les jours sont passés tellement vite.

Dans quelques heures, nous allons à Toronto Mel et moi.

Ensuite nous rejoindrons Edmund et papa à Paris.

J’étais réticente, même très réticente à l’idée d’y aller mais, après avoir mis en prière, j’ai compris que ma place est là-bas. Du moins pour quelques semaines.

Papa est parti avec Edmund à notre retour de Cotonou et le peu d’informations qu’il m’a transmis m’a convaincu d’y aller. Il a assez de travail qui l’attend et je crois que mon aide ne sera pas de trop.

Mel, elle, s’est découvert une passion pour les finances.

Après avoir découvert le métier de mon père, elle a décidé de faire comme lui et devenir contrôleur de gestion. C’est cela qui explique le stage qu’elle faisait dans son entreprise. Par contre, elle préfère faire en premier cycle la gestion et les finances contrairement à mon père qui a commencé son cursus par le droit.

Elle aussi mettra la main à la pâte à Paris. Ce sera plus une occasion pour elle d’en apprendre plus sur le métier.

Bref, les prochaines semaines ne seront pas de tout repos pour nous.

 

Ainara.

Je m’installe derrière mon volant et m’apprête à démarrer ma voiture quand mon téléphone se met à sonner. Je le sors rapidement de son sac et scrute l’écran. J’y lis un numéro que je ne connais pas mais décroche quand même.

Moi : Oui allo ?

Un M. : Allo ! Etes-vous Ainara WILSON ?

Moi : C’est bien moi. A qui ais-je l’honneur ?

Lui : Commissariat d’Agoè. Un jeune homme du nom d’Emmanuel ADIAKPO a donné votre numéro comme personne de contact. Il était en garde à vue chez nous mais il s’est fait agresser.  Il est en train d’être transféré au CHU de Tokoin. Vous devriez vous y rendre le plus tôt possible.

Je n’ai pas le temps de prononcer un mot qu’il raccroche.

Je reste interdite pendant un moment avant de démarrer en direction du CHU avec mille questions en tête.

De qui parlait-il ?

Emmanuel ?

J’en connais plusieurs mais ce nom de famille, ADIAKPO, ne me dit rien.

Je jette un rapide coup d’œil à la montre que j’ai au poignet et j’avise de l’heure.

Impossible pour moi d’aller  au CHU et d’arriver à temps à l’aéroport pour voir les filles partir.

Anyway  ce n’est pas grave.

C’est une vie qui est en jeu.

Je démarre et prends la direction du CHU.

En route, je dirige mes prières vers ce jeune homme.

Seigneur pitié. Sauve-le !

Jumelles de cœur