CHAPITRE 68: CONFIER SES ENFANTS

Write by L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 68 : CONFIER SES ENFANTS.


**LUCIA MANGA**


Bhernie : C’en est au point où les gars t’appellent Miss bikini ou encore l’éveil des sens. Tu as vu leur réaction dans le groupe ? Tu sais jusqu’où ils ont pu aller dans leur imagination ? Est-ce que je suis fâché contre toi ? Oui je le suis, je me suis fâché dès l’instant où Mel a affiché ça sur ses statuts et encore plus dès que ça a atterri dans le groupe. Entendre les gars t’appeler par ces surnoms ridicules m’énerve et donc je préfère ne pas parler pour éviter de dire des choses que je pourrai regretter. 


Dès qu’il a fini de dire ça, il s’est levé et est sorti de la classe sans ses effets. Je suis restée assise complètement dépassée par la situation. Que suis-je censée comprendre ? 5 minutes sont passées sans que je ne puisse réagir avant que je ne me décide à finir mon rangement, j’ai mis mes affaires dans mon sac et j’ai sorti le sachet qui était à l’intérieur. J’ai attendu 5 autres minutes et comme j’ai vu qu’il ne revenait pas, j’ai regroupé ses affaires et je les ai posées sur son sac car je n’avais pas envie de le fouiller. Je ne pouvais pas l’appeler au téléphone étant donné qu’il l’avait laissé sur la table. J’ai pris nos deux téléphones et mon porte-monnaie avant de sortir de la salle pour voir s’il était dehors mais il n’y était pas. J’ai donc longé le balcon et je m’apprêtais à prendre les marches d’escaliers quand je l’ai vu apparaître en bas, il était en train de monter, je me suis donc immobilisée jusqu’à ce qu’il vienne à moi et me dépasse pour retourner dans la salle en silence. Quand je suis allée le trouver, il mettait ses affaires dans son sac. 


Bhernie : (Sans me regarder) Tu as mon téléphone ?

Moi : Oui, c’est là. 

Bhernie : Ok. Viens prendre tes choses et on s’en va. 


Il a soulevé son sac et l’a accroché sur son épaule avant de se retourner et revenir vers moi. Il s’apprêtait à me dépasser une seconde fois mais j’ai attrapé son bras, il s’est arrêté sans me regarder. Il regardait dehors alors que moi je regardais l’intérieur.


Moi : (Hésitante) Je, je suis désolée. Si j’avais porté ce maillot, c’était parce que les filles avaient dit que c’était jolie et que j’étais bien à l’intérieur. Je ne savais pas que ce n’était pas le cas et que j’avais l’air vulgaire ou pour reprendre tes mots que j’allais être prise pour un morceau de viande et encore moins que j’allais te contrarier en le faisant, ce n’était pas mon intention alors je te demande pardon. 

Bhernie : (Après un moment, voix plus ou moins normale) Tu n’as pas besoin de t’excuser auprès de moi, ce n’est pas comme si tu m’avais fait quelque chose ou que tu me devais des comptes. (Soupirant) C’est à moi de m’excuser par rapport à mon attitude, je ne sais même pas pourquoi cela me dérange autant, sauf que j’ai vu cette photo et je n’ai pas apprécié. Je n’ai pas apprécié que ton corps soit autant exposé. Tu es belle dans ce maillot Lucia mais plus dans le genre sexuel qu’autre chose. C’est-à-dire que lorsqu’on te voit à l’intérieur la première pensée qui nous traverse l’esprit c’est te déshabiller et j’ai du mal avec ça. Je ne sais pas si tu arrives à me comprendre ?

Moi : Je te comprends.

Bhernie : (Me regardant) Je préfère que les gens te regardent pour ce que tu es. C’est-à-dire une belle jeune femme intelligente, classe et décente. Celle qui marque les esprits par sa présence charismatique et non pas parce qu’elle aurait montré un bout de ses parties intimes.

Moi : (Le regardant) D’accord. Je veillerai à faire attention la prochaine fois.

Bhernie : Ok.

Moi : On peut alors faire la paix ?

Bhernie : On n’était pas en guerre.

Moi : Est-ce que tu veux bien reprendre à me parler normalement ?

Bhernie : D’accord.


Nous sommes restés en train de nous fixer dans les yeux pendant un moment mais après je ne sais pas ce qui s’est passé, il y a eu comme une tension bizarre entre nous. Son regard oscillait entre mes yeux et ma bouche et j’en faisais autant. Mon cœur s’est mis à battre fortement dans ma poitrine pendant que ma température grimpait. J’avais tout d’un coup chaud et mon sexe a commencé à me titiller. Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait. Au bout d’un moment, il a soulevé sa main gauche et l’a posée sur mon visage, sa main droite est venue se poser sur mes hanches avant de lentement me rapprocher de lui. Nos corps se touchaient maintenant et nos visages étaient à quelques nanomètres. Nos lèvres allaient se toucher lorsqu’à la dernière seconde, juste au moment où j’ai fermé les yeux, il a dévié ma bouche et a plutôt posé la sienne sur la commissure de mes lèvres avant de me prendre dans ses bras pour long câlin.


Bhernie : (À mon oreille) Restons concentrer sur le bac stp et atteignons d’abord nos objectifs pour cette fin d’année. Je ne veux pas nous embarquer dans quelque chose qui va nous dépasser. D’accord ?

Moi : (Toujours dans ses bras) D’accord.


Nous avons gardé la position quelques minutes de plus avant de nous détacher pour mettre une petite distance entre nous. Il m’a regardé dans les yeux et m’a souris en me caressant la joue. J’ai répondu à son sourire en posant ma main sur la sienne.


Bhernie : On y va ?

Moi : Oui. 

Bhernie : Ok. Prends tes affaires. 


J’ai pris mon sac et le sachet. Je lui ai tendu ce dernier en même temps que son téléphone. 


Bhernie : (Regardant le sachet) Qu’est-ce que c’est ?

Moi : C’est la nourriture. Je t’ai emballé une petite part pour quand tu seras chez toi ce soir. 

Bhernie : (Prenant les deux en souriant) C’est gentil, merci. 

Moi : (Souriant) De rien, ça me fait plaisir. 

Bhernie : D’accord. Allons-y. 


Nous sommes sortis et il a fermé la salle. Nous avons marché l’un à côté de l’autre en silence mais ce n’était plus un silence pesant. 


Moi : (Une fois devant le portail) On prend le taxi ou on marche ?

Bhernie : Je veux bien marcher mais j’ai peur que cela te mette en retard vu que nous avons perdu du temps après le taf.

Moi : J’aurais juste quelques minutes de retard et l’avantage c’est que Sbg est plus proche qu’au 11 donc mon trajet est raccourci.

Bhernie : Vu sous cet angle, marchons alors.

Moi : Ok. 


Nous avons commencé à marcher.


Bhernie : Mise à part les photos dans lesquelles tu avais ton bikini, j’ai apprécié les autres, tu étais belle à l’intérieur. Ma préférée est celle où tu es allongée sur le transat et tu ris en ayant la main sur ton chapeau, tu es magnifique.

Moi : (Souriante) Merci, c’est gentil. 

Bhernie : C’est sincère. J’aime ta façon de t’habiller .

Moi : Ah bon ?

Bhernie : Oui. Je ne saurais comment le décrire. Ce n’est pas tape à l’œil mais ce n’est pas simple non plus. À mi chemin entre les deux et il y a toujours un petit détail qui fait la différence et te rend particulière. 

Moi : (Silence) 

Bhernie : Comme je le disais, c’est difficile à expliquer mais ce qui est sûr c’est que j’aime le rendu. 

Moi : D’accord .

Bhernie : Tu as 18 ans ?

Moi : Si on prend en compte l’année , oui mais ma date n’est pas encore arrivée.

Bhernie : Et c’est quand ?

Moi : Le 16 juin.

Bhernie : (S’arrêtant ) Tu blagues ?

Moi : Non, je suis née le 16 juin.

Bhernie : (Incrédule) C’est pas possible.

Moi : Mais c’est quoi qui te choque dedans. 


Il a fouillé sa poche pour sortir son portefeuille puis ses cartes d’identité nationale et scolaire, il me les a tendues en silence. J’ai pris et j’ai regardé les informations. Ello Obiang Bhernie Céleste né le 16 juin 19.. à Libreville. J’ai levé mes yeux pour le regarder, il prend ses 19 ans le même jour que moi. Nous avons la même date d’anniversaire.


Bhernie : Tu as vu ?

Moi : (Surprise) Oui. On est né le même jour.

Bhernie : (Souriant en reprenant ses cartes) C’est incroyable que nous ayons la même date d’anniversaire. À une année près, nous sommes né le même jour. Comment doit-on nous appeler alors ?

Moi : Je ne suis pas sûre mais je crois que ça fait de nous des jumeaux astraux. 

Bhernie : (Souriant) Ma Juju (j’ai souri à mon tour) j’espère au moins que ce n’était pas à (parlant en même temps) 20h44.


Nous avons écarquillé les yeux, c’est incroyable autant de coïncidence. On se regardait en silence avant qu’il ne reprenne la parole.


Bhernie : (Souriant) Je suis au moins sûr d’une chose c’est qu’il y a au moins une personne sur cette terre qui n’oubliera jamais mon anniversaire.

Moi : (Souriant à mon tour) Ça c’est sûr.

Bhernie : (Souriant) Continuons à marcher ma juju.

Moi : (Riant) Ok. 

Bhernie : Et donc ton nom c’est Manga ?

Moi : Oui. Manga Mfoula Lucia.

Bhernie : Je vois. Lucia c’est la lumière en latin si je ne me trompe pas.

Moi : Oui. 

Bhernie : En tout cas tu fais bien honneur à ton prénom. 

Moi : Ah bon ?

Bhernie : Lumineuse, tu es.

Moi : Merci. 


Après ça le silence est revenu. J’ai fini par le briser.


Moi : Tu as des frères et des sœurs ?

Bhernie : Oui. J’ai 4 petits après moi, 2 de chaque. 

Moi : Tu es donc l’aîné ?

Bhernie : Oui. 

Moi : Je vois. Je suis enfant unique. 

Bhernie : (Fronçant les sourcils) Comment ça ? Arsène et Reine

Moi : Sont mes cousins et leurs parents mon oncle et ma tante. Je suis la fille de la petite sœur de leur père.

Bhernie : Ça alors. Si tu ne me l’avais pas dit, je ne l’aurais jamais deviné et ce d’autant plus que vous vous ressemblez tous.

Moi : (Souriante) Je sais. 

Bhernie : Et où sont tes parents ?

Moi : Morts tous les deux. Je n’ai pas connu mon père, il est mort avant ma naissance et ma mère, il y a cinq ans maintenant.

Bhernie : Je suis désolé. Je n’imagine pas ce que c’est de perdre ses parents.

Moi : (Souriant faiblement) C’est difficile mais on finit par vivre avec. Et tu sais, j’ai eu la chance d’être bien entourée et de recevoir plein d’amour de la part de mes parents actuels du coup ça va.

Bhernie : Je suis content de le savoir.

Moi : (Brisant à nouveau le silence) Après le bac, tu iras où ?

Bhernie : À Franceville.

Moi : Tu n’as pas les projets de sortir du pays ?

Bhernie : (Souriant) Avec quelle force ? Mes parents n’ont pas les moyens pour m’envoyer à l’étranger. Ma mère est dame de ménage chez des particuliers et mon père agent de sécurité. Ils arrivent à peine à gérer les charges domestiques et je fais des petites activités ça et là pour leur venir en aide. J’avais pensé à faire un dossier pour obtenir une bourse de l’État mais on m’a fait comprendre qu’il me faudrait des garanties pour pouvoir vivre là-bas en plus de la bourse et toi-même tu sais comment l’État est aussi mauvais payeur. J’ai très vite supprimé ça pour regarder la vérité en face. 

Moi : Je vois.

Bhernie : Et toi ?

Moi : J’irai en Belgique.

Bhernie : D’accord. (Souriant) Il faudra penser à nous autres qui allons rester ici et nous envoyer de temps en temps des photos. Enfin si tu ne nous oublies pas.

Moi : (Du tac au tac) Même si je le voulais, tu ne pourrais jamais t’oublier.


Il a marqué un arrêt avant de me regarder me faisant réaliser que je venais de prononcer cette phrase à haute voix.


Moi : (Essayant de me justifier) Je veux dire qu’on est ami et avons la même date d’anniversaire , je serai en quelque sorte obligée de me souvenir de toi.

Bhernie : (Après un long moment à me fixer en silence) Je vois. On traverse ?

Moi : (Regardant les voies) Oui. 


Il a vérifié qu’il n’y avait pas de voiture avant de me saisir la main pour nous faire traverser les deux voies. Une fois de l’autre côté, il ne m’a pas lâché. Un bus qui allait dans notre destination est venu garer devant nous et nous sommes montés pour nous asseoir l’un à côté de l’autre. Il avait toujours ma main dans la sienne et l’a tenue jusqu’à ce qu’on arrive à l’endroit où il devait descendre.


Bhernie : (Lâchant ma main) Fais moi signe quand tu arrives à la maison.

Moi : D’accord. 


Il est descendu et a payé nos deux places avant de me faire un signe de la main. J’ai souris en continuant mon trajet tout en collant ma tête contre la vitre. Finalement, ce n’était pas mal que les autres ne soient pas venus. Nous avons appris beaucoup de choses sur nous. La pensée selon laquelle il me trouvait belle et lumineuse a mis la joie dans mon cœur sans que je ne puisse l’expliquer. Je suis descendue sous l’échangeur de la démocratie avant de monter au rond point pour prendre un taxi et rentrer à la maison. Je traversais le portail quand il m’a appelé. Il a apparemment mis du crédit dans son téléphone.


«Moi : (Décrochant un sourire sur les lèvres) Allô ? »

 «Bhernie : Tu es bien rentrée ? »

 «Moi : Oui. Je viens de traverser le portail. Je suis déjà devant la grille de la terrasse. »

 « Bhernie : Ok. Présente toi d’abord aux tiens et n’oublie pas de signaler ton arrivée dans le groupe. »

« Moi : D’accord . Toi tu es déjà chez toi ? »

«Bhernie : Oui. Je suis dans ma chambre, assis sur mon lit. »

 « Moi : (Sans réfléchir) Tu vas m’y emmener ? »

«Bhernie : (Silence) »

 « Moi : (Essayant de rattraper ma bêtise) Je, je ne parlais pas de ta chambre, je voulais dire chez toi, pour que je sache où tu habites. »

« Bhernie : (Après un moment) Peut-être bien, un de ces jours je t’y emmènerai. »

« Moi : D’accord. »

« Bhernie : Bon, je te laisse. »

« Moi : D’accord. »

Clic. 


J’ai profité à faire un message dans le groupe et je suis rentrée dans la maison où j’ai trouvé tout le monde. Ya Reine n’était plus là mais ya Arsène si. J’ai salué et échangé un peu avec eux avant d’aller dans notre chambre suivie de près par Lucre. 


Lucrèce : (Une fois dans la chambre) Alors ?

Moi : (Rangeant mes affaires en souriant) Donc je ne peux même pas un peu respirer ?

Lucrèce :  Parle au lieu de faire l’intéressante là.

Moi : (Souriante) On a discuté tout les deux. Il faut dire que les autres ne sont pas venus.

Lucrèce : Pourquoi ?

Moi : Ils ont eu des imprévus. Du coup on était que tous les deux. On a travaillé et c’était tellement bizarre que j’ai  fini par lui demander si on avait un problème. Au début il a dit non et qu’il n’avait juste rien à me dire. Mais à la fin de la séance il a fini par me dire qu’il était fâché à cause du maillot de bain que j’avais à la piscine.


Elle me regardait avec les grands yeux et j’ai fini par lui expliquer toute la scène.


Lucrèce : Je crois qu’il t’aime bien et toi aussi.

Moi : Oui, c’est un ami , je l’aime bien.

Lucrèce : Tu sais très bien de quoi je suis en train de parler. Nous savons toutes les deux que ce n’est pas de l’amitié dont nous sommes en train de parler. 

Moi : (Silence)

Lucrèce : J’aime bien Bhernie, même quand on était au quartier ensemble, tout le monde savait que c’était un gars sérieux et il ne regardait pas les filles du quartier. Dès fois même quand il passait et me voyait trainer avec les petits garçons il m’interpellait souvent et me demandais de rentrer chez moi. Il me disait de faire l’école et d’oublier les garçons. Même quand il a commencé à me faire les cours, il m’a encore rappelé ça, l’école d’abord et le reste après. Donc je sais que c’est quelqu’un de sérieux, en plus il est trop beau (nous avons souris toutes les deux) mais comme maman dit toujours, les garçons ne vont pas fuir donc on doit les laisser de côté. Il nous reste trois mois avant les examens, je préfère que tu te concentres d’abord sur ça et après on va revoir son cas.

Moi : Tu as raison.

Lucrèce : (Souriante) Même si je vais te trahir à tantine Reine que tu fais les faux plans sur son chéri.


Je lui ai poussé la tête et nous avons toutes les deux éclaté de rire avant de changer de sujet. À l’heure du coucher, j’ai consulté mes messages WhatsApp et il m’avait écrit.


-Bhernie : Je me sens beaucoup plus léger ce soir contrairement aux quatre derniers jours. Je suis content que nous ayons pu en parler et exprimer nos ressentis. Je ne comprenais pas pourquoi je réagissais de la sorte quand j’avais vu ces photos mais ce soir j’ai pu comprendre et mettre un mot dessus lorsque je t’ai tenu dans bras. Comme je le disais en salle, je préfère que nous restons tous les deux concentrer sur l’examen à venir pour éviter de verbaliser ce qui se passe à l’intérieur et nous compliquer la vie. J’ai adoré discuter avec toi pour en savoir un peu plus te concernant et j’ai également adoré la nourriture. Merci pour cette soirée. Passe une excellente nuit ma belle lumière. (Emoji qui fait un bisou )

-Moi :  J’ai compris. Passe également une bonne nuit ciel.

-Bhernie : Ciel ??

-Moi : Céleste comme celui qui est ou qui vient du ciel. Pour faire court, je vais t’appeler '’Ciel’’.

-Bhernie : Je vois. Mais pardon, ne m’appelle pas comme ça en public, je ne veux pas que les autres se posent des questions.

-Moi : Je ne le ferai pas.

-Bhernie : Bye. 

-Moi : Bye. 


J’ai désactivé le wifi avant de poser mon téléphone et m’endormir un large sourire sur les lèvres…


DEUX JOURS PLUS TARD


** LESLIE OYAME**

Je sors de la banque et me dirige automatiquement vers ma voiture. Je suis fatiguée et j’ai faim. Les retraités étaient là aujourd’hui et le travail c’était la mort. Je n’ai même pas pu nourrir les enfants de Mfoula à midi et maintenant ils ne me laissent pas. Je grimpe dans la voiture et je démarre, je m’arrête devant une femme qui vend les articles en bordure de route et je prends les fruits pour essayer de les distraire avant d’arriver à la maison. Mfoula m’appelle pour me dire qu’il est aussi en route pour chez moi, après le boulot, il a fait un tour à mon terrain au 9 pour voir l’avancée des travaux. Ils ont placé les portes et les fenêtres aujourd’hui . J’attends les images avec lui. Quelques minutes plus tard, j’arrive à la maison et le vieux papa là me saluent avant d’ouvrir le portail. J’entre, je gare et descends avec mes affaires. Lorsque je regarde à ma terrasse je marque un arrêt brusque quand mon regard tombe sur les visages des enfants de Lauria qui sont assis sur les fauteuils avec leurs sacs au dos et un grand sac de voyage à leurs pieds. La petite qui me reconnaît lâche son ours en peluche et descend de la chaise pour venir vers moi en criant.


Princesse : Maman.


Au même moment les jumeaux et Lucrèce sortent de la maison pour la terrasse. Le portail s’ouvre derrière moi sur la voiture d’Arsène qui fait son entrée.


Moi : (Dans ma tête) Je vais tuer cette fille aujourd’hui de mes propres mains….


SECONDE CHANCE