CHAPITRE 69: PARTIR LOIN

Write by L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 69: PARTIR LOIN.

**LUCRÈCE MEFOUMANE**

Lucia : Tu vas durer là-bas ?

Moi : (Sortant de la salle de bain) Non. Je vais juste déposer ses affaires, récupérer mes choses importantes et revenir. 

Lucia : Maintenant s’il est là-bas ?

Moi : Je ne pense pas que ce soit le cas. Marwane m’a dit qu’il allait mieux et qu’il avait repris le boulot la veille. En principe, il doit être au travail.

Lucia : Dans tous les cas s’il y a un changement de programme, fais moi signe afin que je prenne mes dispositions.

Moi : il n’y aura aucun changement, on part demain.

Lucia : D’accord.

Je me suis vêtue avant de prendre les deux valises et les tirer jusqu’au portail. Je ne prends pas ma voiture car cette dernière est avec Jérôme, il la fera louer avec ses voitures. Quant à la maison, ce sera la même chose, un appartement meublé. Cette maison est la mienne, tous les papiers sont à mon nom. Quand maman a été hospitalisée et que j’ai été chassée de la clinique, je suis retournée là-bas le lendemain matin avec Lucia, nous avons trouvé tantine Reine qui veillait sur elle pendant qu’elle était endormie. Papa avait fait un tour au boulot de maman pour signaler son état. Lorsque j’étais arrivée, tantine Reine m’avait regardée avec insistance avant de me parler.

Tantine Reine : Tu es encore revenue ?

 Lucia : Elle est venue avec moi ya Reine.

Tantine Reine : Pour faire quoi ?

Moi : (Triturant mes mains, coulant des larmes) Je veux juste savoir comment elle va.

Tantine Reine : Parce que son état t’inquiètes ? Je pensais que vous n’aviez aucun lien toutes les deux ?

Moi : (Pleurant en silence) 

Lucia : Elle ne pensait pas ce qu’elle disait ya Reine, elle voulait juste faire libérer Loyd du commissariat.

Tantine Reine : On a tous compris que son seul lien avec Leslie c’est Loyd alors qu’elle aille le retrouver. Leslie a déjà suffisamment eu mal comme ça pour qu’elle vienne ajouter à sa peine en se pointant ici.

Moi : (Pleurant) Je ne voulais pas lui faire du mal tantine Reine je te le jure.

Tantine Reine : Je suis ta tante de quel côté ?

Moi : (Silence)

Tantine Reine : Je ne veux pas pécher inutilement en disant des choses qu’il ne faut pas. Pars d’ici tranquillement.

Lucia : (À moi)Vas-y, je viendrai te donner des nouvelles. 

J’étais ressortie et j’étais allée attendre dans la voiture. De là où j’étais, j’avais vu papa rentrer dans la structure mais je n’avais pas eu le courage d’aller vers lui et lui parler. Lucia m’avait rejoint 2 heures après en me disant qu’on lui avait demandé si elle était au courant de cette relation et en acquiesçant, tantine Reine l’avait reprise en lui demandant comment elle avait fait pour cautionner une telle chose et ne pas parler aux gens ? Elle avait dit avoir vu que nos sentiments étaient réels et on l’avait traitée de folle. Elle m’avait dit que papa ne lui avait pas adressé la parole et semblait être fâché contre elle. Il n’avait même pas répondu à sa salutation. Mais le plus important était que maman n’était pas paralysée. Elle était faible et avait du mal à s’exprimer mais rien d’irréversible. J’avais béni Dieu pour ça et je m’étais excusée auprès d’elle de subir quelque part les conséquences de ma relation avec Loyd. Elle m’avait dit avoir été préparée aux représailles et que ce n’était pas grave. En partant de là, nous étions allées au commissariat pour que je récupère ma voiture que j’avais laissée la veille. J’étais rentrée à la maison et avais appelé Marwane pour avoir des nouvelles de Loyd, il m’avait dit qu’il avait été hospitalisé mais avait dit ne pas vouloir me voir et que je ne devais pas y aller. J’avais tenu 2 jours et j’étais allée le voir à l’hôpital, on ne m’avait pas laissé avoir accès à lui et j’avais dû retourner à la maison. J’étais restée dans mon coin en prenant les nouvelles uniquement avec tata Luce qui me donnait des nouvelles de maman et après une semaine, elle était rentrée à la maison. Je m’y étais rendue le week-end de sa sortie mais tonton Salif m’avait appris que j’avais interdiction de m’approcher de la maison et des enfants car on lui avait dit que je ne faisais plus partie de cette famille. J’avais longtemps pleuré dans ma voiture et je m’étais rendue compte qu’ils m’avaient tous les deux bloqués en plus d’avoir été retirée des groupes de la famille. Je m’étais demandée s’il fallait leur rendre tout ce qu’ils m’avaient donné telle que la voiture, la maison et l’argent qui était dans le compte qu’ils avaient ouvert et qu’ils approvisionnaient. J’en avais parlé avec Lucia et elle m’avait dit de ne pas le faire car cet acte serait encore plus blessant que ce qu’ils étaient présentement en train de sentir, que ces choses ils me les avaient donné avec le cœur et s’ils venaient revendiquer quelque chose alors ce serait différent mais dans le cas contraire, je ne devais pas le faire. J’avais suivi son conseil et j’ai gardé les biens. Personne n’est jamais venu me réclamer quoique ce soit et j’ai encore reçu le virement de papa comme à chaque mois. Je peux donc disposer de cette maison comme bon me semblera parce que c’est la mienne. 

D’un autre côté, papa Benoît avait appris cette histoire et m’avait appelée pour me parler. Il l’avait déjà fait avec Brandon pour lui demander si c’était bien le sectaire là qui envoyait les choses à la maison et ce dernier avait dit oui et qu’il ne savait pas que c’était un gars louche. J’étais arrivée et je les avais tous trouvés à la maison.

Moi : Bonsoir.

Eux : (Silence)

 Papa : Lucrèce assieds-toi car ce n’est pas ton bonjour dont on a besoin aujourd’hui.

Je m’étais exécutée et il m’avait directement posé la question.

Papa : Lucrèce tu sors avec un rosicrucien ?

Moi : Non papa.

Alicia : (Se tapant dans les mains) Hum.

Je l’ai regardée sans réagir.

Papa : Ta sœur m’a montré tes photos sur les réseaux sociaux là et on disait là-bas que tu avais une relation avec le petit frère de Leslie qui est rosicrucien, ton frère m’a dit que c’est bien lui ton copain.

Moi : C’est la vérité papa. Je sortais avec Loyd mais seulement il n’est pas rosicrucien. Tout ce qu’on dit là-bas sur lui est faux. Loyd gagne honnêtement sa vie en travaillant.

Alicia : Tu sais ça comment ?

Moi : Ce n’est pas aujourd’hui que j’ai commencé cette relation avec lui. Loyd a toujours tout fait devant moi. Son travail, il l’a eu grâce à papa Arsène, c’est lui qui l’avait fait introduire dans leur dans leur société et non un fétiche. Il a travaillé durement pour gravir les échelons et tous ses collègues peuvent en témoigner. L’affaire du serpent dont on l’accuse est un mensonge aussi parce que j’étais moi-même au Ghana quand l’histoire là s’est passée. On avait été attaqués chez lui par un de ses collègues qui cherchait par tous les moyens à le tuer pour prendre son poste. Cette affaire, on avait prié ensemble et même le pasteur Lilian peut témoigner parce qu’il avait prié avec nous. Il ont dit qu’il m’a violée et beaucoup d’autres choses mais c’est faux. Jamais il ne l’a fait et n’a eu un comportement déplacé envers moi. On avait une relation parce qu’on s’aimait. On avait décidé de ne rien dire à personne parce que avec maman et papa, on avait convenu que je ne devais pas leur parler de garçons avant de finir avec l’école et puis comme c’était le petit frère de maman aussi, on cherchait le moyen de leur dire pour qu’ils comprennent parce que vous savez que je suis vue là-bas comme sa fille et lui il est vu comme mon oncle donc c’était un peu compliqué.

Papa : (Me regardant) C’est donc à cause de lui que tu ne voulais pas faire l’adoption ?

Moi : Oui papa (essuyant mes larmes) J’avais le projet de me marier avec lui. Il voulait venir ici pour te demander ma main quand ils ont parlé de faire l’adoption. Je ne pouvais pas accepter sinon Loyd n’aurait plus pu m’épouser car la loi l’aurait empêché. Il n’était plus venu parce qu’on voulait d’abord laisser passer le temps pour que les parents oublient cette histoire mais je ne sais pas qui qui nous a filmés et a mis ça sur internet en mentant sur lui pour détruire sa vie et le mettre en problème avec sa famille.

Gilles : Donc il n’est pas rosicrucien ?

Moi : Non. 

Alicia : (Riant) Vous croyez vraiment qu’il lui a dit la vérité ? Vous avez déjà vu un rosicrucien accepter que oui je suis un rosicrucien ? Voilà un homme qui ment sans scrupules à sa famille depuis des années alors qu’il entretien une soi disant relation avec une petite qui est considérée comme la fille de sa sœur. Il paraît même que l’homme là devait se marier à une autre femme mais à la fin il a refusé pour fuir au Ghana avec Lucrèce.

Moi : (Arquant un sourcil) Qui t’a parlé de cette histoire ?

Alicia : J’ai lu ça sur les réseaux sociaux comme tout monde.

Moi : Tu es une menteuse car cette histoire n’est nulle part sur les réseaux. Personne à part la famille ne la connait et même là personne ne sait que j’étais partie au Ghana avec lui, alors qui t’a raconté cette histoire ?

Alicia : (Levant les épaules) Je ne sais même plus mais en tout cas cette histoire c’est la vérité ou je me trompe ?

Moi : (La regardant en silence)

Gilles : C’est vrai ou c’est pas vrai ?

Moi : C’est vrai.

Gilles : Le type là est louche Lucrèce.

Alicia :Hun hein.

Moi : Il n’est pas louche.

Gilles : Mais tu expliques les wes là comment ?

Moi : Quand j’ai rencontré Loyd, j’avais 15 ans et lui 26. Il pensait comme beaucoup les membres de sa famille que j’étais la vraie fille d’Arsène et que donc j’étais vraiment sa nièce. Sauf qu’en se voyant tous les jours, on a commencé à développer des sentiments tous les deux mais à cause de mon âge et le fait qu’il croyait que j’étais la fille d’Arsène il a décidé de ne rien faire et s’est mis en couple avec une autre femme qui était aussi amoureuse de lui et ils ont fait les fiançailles. Il a su que je n’étais pas la fille d’Arsène quand papa avait eu l’accident et on l’avait emmené à la clinique. C’est cette année que l’affaire de mes vrais parents est sortie et les gens ont su mais il était déjà fiancé avec l’autre femme là et ne voulait pas lui faire du mal. C’est quand j’ai eu mon bac à mes 19 ans que je suis partie chez lui pour lui parler parce que je savais que c’était moi qu’il aimait et je lui avais dit que je voulais être avec lui et qu’on pouvait être ensemble s’il ne se mariait pas avec elle. Je lui avais dit de réfléchir et j’étais partie en Belgique pour mes études. Il a réfléchi et finalement il a arrêté la relation avec elle pour se mettre avec moi. J’étais moi-même revenue au Gabon en cachette pour parler avec lui et comme la famille lui mettait la pression pour qu’il se marie, il avait donc décidé de partir au Ghana pour qu’ils arrêtent de le harceler. J’étais avec lui et on avait fait le voyage ensemble et de là-bas, j’étais retournée en Belgique pour continuer avec l’école. Voilà ce qui s’est passé avec l’histoire de son mariage. Et oui Loyd a menti à sa famille, il n’était pas le seul, nous l’avions fait tous les deux mais c’est comme je l’ai dit au début, je n’avais pas le droit d’avoir un copain avant la fin de mes études alors on a gardé la relation secrète et avons dû mentir pour que les gens ne sachent rien.

Eux : (Silence)

Moi : (Regardant Alicia) Je ne sais pas qui t’a raconté cette histoire mais voici la vraie version des faits et contrairement à toi qui va faire tes choses avec les hommes sans savoir qui ils sont vraiment et quelles sont leurs véritables intentions, je prends la peine de vérifier les personnes de mon entourage. Au lieu de t’intéresser à la vie de Loyd, tu devrais commencer par chercher qui sont vraiment les pères de tes enfants et le criminel que tu avais envoyé chez moi.

Alicia : Qu’est-ce que tu veux dire par là ? Tu crois que tu es mieux que moi ?

Moi : Toi-même tu connais la réponse. 

Elle avait pris le verre d’eau que était posé sur la table et me l’avait versé sur le visage. Je ne m’étais pas laissée faire et j’avais attrapé ma bouteille d’eau qui était dans mon sac et j’en avais fait autant. Une bagarre avait éclaté entre nous et ce sont les garçons qui avaient séparé. Elle m’avait traitée de misérable et avait dit être contente de savoir que j’avais été chassée de la famille à cause de laquelle je me croyais importante et qu’elle verrait encore sur quoi j’allais compter pour faire le malin que je faisais. Je lui avais dit que contrairement à elle, je savais c’était quoi gagner son argent dignement et les gens sur qui je comptais avaient grandement veillé à ce que je ne sois pas une tête vide. La dispute était tellement violente que Brandon m’avait fait partir de là de force et elle avait promis me faire regretter mes paroles en détruisant ma vie. Je lui avais dit qu’elle pouvait toujours essayer et que j’attendais de voir ce qu’elle allait faire. J’y étais allée un autre jour où elle n’y était pas et j’avais appris qu’elle avait interdit à ses enfants de me parler et qu’ils ne devaient plus rien prendre venant de moi. Je m’étais dit que si ce n’était pas parce que ses enfants étaient de mon sang et que je me souciais de leurs avenirs, j’aurais moi-même coupé les ponts mais j’avais décidé de ne pas prendre ça au premier degré et que la folie de leur mère n’allait pas les condamner. J’avais parlé avec mon père en privé et il m’avait redemandé si j’étais avec Loyd, je lui avais dit non, qu’il avait eu des problèmes avec sa famille et que maman a failli mourir à cause de cette relation alors nous avons décidé d’arrêter. Je lui avais dit que j’aimais Loyd mais que ce n’était plus possible que je sois avec lui. Je lui avais par ailleurs dit que je devais voyager hors du Gabon pour un bon moment car j’avais besoin de m’éloigner pour apaiser les tensions, que la famille ne voulait plus me voir et que mes sentiments pour Loyd étaient encore tels que si je restais ici, on continuerait à faire du mal aux gens et je ne le voulais plus. Je lui avais dit que je devais continuer à m’occuper de lui et que j’appellerai pour prendre constamment de ses nouvelles mais j’allais partir. Il avait dit d’accord et cette histoire était restée ainsi. 

J’arrive chez Loyd et je paie le chauffeur avant de descendre avec mes bagages. Je sors mon trousseau de clés et j’ouvre le portillon pour rentrer, sa voiture est absente, signe qu’il n’y est pas. Je vais donc dans la maison et je laisse les valises devant la porte. Je remarque tout de suite que la maison n’est pas en ordre. Avec tout ce qui s’est passé dernièrement et son état de santé, je comprends qu’il n’avait pas la force de faire le ménage. Je vais à la chambre me changer et je décide de le faire une dernière fois. Je fais le ménage, la lessive et même à manger pour quelque jours. Pendant que les marmites sont au feu, je range mes affaires importantes dans un sac et je viens le déposer au salon. Je récupère son linge à la corde et je repasse avant de cintrer ses chemises, plier le reste et ranger le tout correctement dans son placard où je finis par mettre également de l’ordre. Ce ménage me prend finalement toute la journée et Lucia m’appelle pour me demander s’il y avait un souci. Je lui dis non et je lui explique les raisons de mon retard. Autour de 18h, je dresse la table et je prends mes affaires pour m’en aller, seulement je tombe sur lui en ouvrant la porte. On se fixe un moment en silence et il finit par prendre la parole ?

Loyd : Que fais-tu là ?

Moi : Je suis venue te déposer les affaires que tu avais laissé chez moi et j’ai profité à prendre les miennes. 

Loyd : Je vois. Je peux passer ?

Moi : (Me décalant pour le laisser passer) Bien-sûr. 

Loyd : C’est toi qui a rangé la maison ?

Moi : Oui. Et je m’excuse de l’avoir fait sans ta permission.

Loyd : Ce n’est pas grave et merci de l’avoir fait. 

J’ai légèrement souri sans lui répondre. 

Moi : Tu n’as plus de voiture ?

Loyd : Elle est chez le mécanicien. Quelqu’un me l’a rayée et a cassé ma vitre avant.

Je le regarde avec les grands yeux et il change de sujet.

Loyd : Ce sont ces valises que tu as apportées ?

Moi : Oui.

Loyd : On croirait vraiment que j’habitais chez toi à y voir la grosseur des valises.

Moi : (Esquissant un faible sourire) Il faut dire que je n’arrêtais pas de t’acheter des trucs qui venaient chaque fois gonfler la quantité. 

Loyd : (Répondant à mon sourire) Ce n’est pas faux. On aurait dit que m’habiller était une obsession pour toi.

Nous rions tous les deux avant que le silence ne revienne et que nous continuons à nous regarder dans les yeux.

Moi : (Frottant ma main droite sur mon bras gauche) Je vais y aller.

Loyd : Il serait peut-être mieux que tu laisses les clés de cette maison et que je te rende les tiennes.

Moi : Tu as raison. 

J’ai récupéré mon trousseau de clés sur la porte et j’ai retiré les trois clés de sa maison. À savoir, le portail, la porte centrale et celle de sa chambre, il en a fait de même. Nous les avons échangées et remises chacun sur son trousseau.

Loyd : Pour les choses en province.

Moi : Je te laisse gérer comme d’habitude et tu me donneras ce que tu pourras.

Loyd : Ça ne marche pas comme ça. Il faudra que nous nous asseyons pour voir tout ça ensemble.

Moi : Détermine le jour et fais moi signe.

Loyd : Ok. 

Moi : Je vais y aller.

Loyd : (Silence)

J’ai pris mon sac et je me suis retournée pour sortir.

Loyd : Reb ?

Moi : (Le regardant) Hun ?

Loyd : (Hésitant) Tu, tu veux bien partager ce repas avec moi une dernière fois.

Moi : (Après un moment) D’accord.

Loyd : Laisse moi me changer quelques minutes.

Moi : Vas-y. 

J’ai fermé la porte et il est parti dans sa chambre. J’ai posé ma sacoche sur mon sac et je suis allée à la cuisine réchauffer la nourriture, j’ai également ajouté mes couverts. Il est revenu plus décontracté et nous sommes passés à table. Il a prié et nous nous sommes souhaités un bon appétit. Pendant le repas je lui ai demandé si tout se passait bien au boulot et s’il allait beaucoup mieux côté santé, il m’a dit que c’était le cas et qu’au boulot les choses étaient comme d’habitude. Je ne l’ai pas crû mais je n’ai pas non plus insisté. Il m’a également demandé comment ça allait de mon côté et je lui ai dit que tout allait bien. J’ai préféré taire le fait que j’avais démissionné de mon boulot et que je devais quitter le Gabon le lendemain. Nous avons mangé et à la fin on a débarrassé, mis les assiettes en machine et nous sommes revenus au salon. Il m’a accompagné à la porte et l’a ouverte pour moi. 

Loyd : Merci pour tout et rentre bien. 

Moi : D’accord.

J’ai pris ma sacoche et je l’ai mise autour de mon cou. J’ai attrapé mon sac et je l’ai regardé.

Moi : J’y vais mais avant tu peux me serrer dans tes bras une dernière fois ?

Loyd : Je ne pense pas que ce soit une bonne idée.

Moi : Je comprends. Désolée. 

J’ai soulevé mon sac et je suis passée devant lui pour sortir mais il m’a retenue par le bras, j’ai tourné la tête et je l’ai regardé.

Loyd : Une dernière fois, je veux bien le faire une toute dernière fois.

J’ai déposé mon sac et il m’a tirée pour me prendre dans ses bras en me serrant contre sa poitrine. J’ai croisé mes mains dans son dos et nous nous sommes mis à pleurer. 

Moi : (Pleurant en le griffant légèrement dans le dos) Loyi.

Loyd : Mon Dieu donne moi la force de résister car c’est trop dur (collant son front contre le mien) C’est dur de te laisser partir Reb, c’est dur.

J’ai relevé mon visage et nous nous sommes embrassés en nous agrippant l’un contre l’autre comme si nos vies en dépendaient. Il a fini par me soulever par les fesses et est rentré avec moi dans la maison en refermant la porte derrière lui. Il nous a conduits dans la chambre et m’a déposée sur le lit. Il a retiré ma sacoche, mon haut et mon soutien, je l’ai également fait avec son t-shirt et son débardeur. Nous avons repris à nous embrasser en nous caressant mutuellement. Il a laissé ma bouche pour me faire des bisous sur mon visage, mon cou, mes épaules, ma poitrine, mes seins, mon ventre avant de me retirer la ceinture et déboutonner le pantalon. Il me l’a ôté en même temps que mon string et a repris à m’embrasser jusqu’aux orteils. Il le faisait en pleurant et j’avais ses larmes sur plusieurs endroits de mon corps où il m’avait m’embrassée. Il a fait le chemin retour et s’est arrêté sur mon sexe qu’il a sucé quelques minutes puis est revenu m’embrassée sur la bouche. Il s’est légèrement redressé et a retiré sa culotte et son caleçon. Il a placé son sexe à l’entrée du mien et m’a lentement pénétrée jusqu’à ce qu’il touche le fond. Je l’ai fortement serré dans mes bras en croisant mes jambes dans son dos et il a posé son visage au creux de mon cou. Il n’a fait aucun mouvement pendant plusieurs secondes.

Loyd : (Reniflant) Je te prie de prier pour moi parce que je ne sais pas comment je ferai pour vivre sans toi Reb, je ne sais vraiment pas.

Moi : (Pleurant) Tu y arriveras, je le sais.

Il n’a pas répondu et a quitté mon cou pour ma bouche. Il s’est en même temps mis à bouger lentement en moi et ses mains ont commencé à se balader sur mon corps. Il prenait tout son temps et appliquait chaque geste comme s’il voulait les graver dans nos mémoires. Nous savions tous les deux que c’était un adieu alors nous nous sommes aimés comme il le fallait pour la dernière fois. Je l’ai griffé, je l’ai mordu et embrassé sa peau jusqu’à ce que jouissance s’en suive puis nous nous sommes endormis l’un dans les bras de l’autre. Lorsque je me suis réveillée, la montre à son chevet indiquait 23h30. Je me suis extirpée de ses bras et j’ai enfilé mes vêtements. J’ai ramassé ma sacoche et je suis discrètement sortie de la chambre. Je suis venue m’asseoir au salon et je lui ai écrit un mot que j’ai laissé sur la table avant de prendre son trousseau de clés pour aller ouvrir le portail. Une fois dehors, je l’ai refermé et j’ai lancé la clé à l’intérieur. J’ai marché quelques minutes avec mon gros sac malgré l’heure tardive et j’ai fini par avoir un taxi qui m’a laissée à la maison. J’ai trouvé Lucia assise au salon.

Lucia : Tu étais où tout ce temps ? Je n’ai pas arrêté de t’appeler et je t’ai laissé une tonne de messages.

Moi : J’étais avec Loyd.

Lucia : (Après un moment)Tu as changé d’avis ?

Moi : Non.  Je lui ai juste fait mes adieux. 

Lucia : Je vois (me tirant dans ses bras) Viens là.

Je suis allée dans ses bras et je me suis immédiatement mise à pleurer.

Moi : (Pleurant) C’est tellement difficile tata Luce, j’ai l’impression que mon cœur va s’arrêter de battre tant j’ai mal.

Lucia : Je sais, ça va aller. 

J’ai pleuré un moment et je me suis calmée. Je suis allée prendre ma douche et nous nous sommes couchées. Le lendemain c’est Jérôme qui est passé nous prendre pour nous déposer à l’aéroport avant de partir à son boulot. Il nous a souhaité un bon voyage et je lui ai remis les clés de la maison. Nous avons accompli les formalités et au moment venu, nous sommes montées dans l’avion qui a décollé 30 minutes plus tard(…)

Moi : On a tous nos bagages ?

Lucia : Je crois qu’il nous manque (cognant un homme par l’arrière) Excusez moi. Je suis vraiment désolée, je reculais et je ne savais pas qu’il y avait quelqu’un derrière moi. 

Lui : (Qui s’était retourné entre temps) Ce n’est pas grave et (fronçant les sourcils) On ne se connait pas ?

 Lucia : Euh non, je ne pense pas.

Lui : Pourtant votre visage me dit quelque chose. J’oublie rarement les visages remarquables et (pointant du doigt comme s’il avait eu un déclic) Bien-sûr. On s’était déjà croisé ici même dans cet aéroport. Vous étiez également avec votre sœur et vous sembliez être malade. 

Lucia : (Silence)

Lui : C’est vrai que ça fait déjà quelques années mais comme je vous l’ai dit, j’oublie rarement des visages remarques et si mes souvenirs sont bons vous m’aviez dit vous appeler Lucia et elle, Lucrèce.

Moi : (Me souvenant) Vous êtes le gars qui nous avait aidées avec les bagages et mises dans un taxi.

Lui : (Souriant) C’est exact. 

Moi : C’était déjà quoi votre prénom encore ?

Lui : Viclaire.

Moi : En effet, Viclaire. C’est une étrange coïncidence que l’on se recroise ici après autant d’années.

Lui : (Regardant Lucia en souriant) Je ne crois pas au hasard…


L'AMOUR SUFFIT-IL? T...