Chapitre 7 :

Write by EdnaYamba

 

Chapitre 7 :

Mélanie BOMO

-         Maintenant tu pourras avoir ce garçon pour toi ! me dit BOUTSOUROU

Qu’est-ce qu’il fait dans mon rêve ? Comment est-ce possible.

-         C’est toi qui a tué la vieille ?

Cette question trotte dans mon esprit depuis que j’ai appris le décès de la grand-mère d’Isabelle. J’espère que la réponse sera non !

-         Tu m’as dit de faire ce qui était en mon pouvoir pour que tu aies ce garçon, ricane-t-il

Mais pas tuer, Mon Dieu.

Du sang sur les mains.

Je n’avais pas demandé qu’il la tue. Je voulais juste qu’il éloigne Isabelle de BOUMI c’est tout.

Le Vieil homme devant mon air paniqué ricane.

-         L’heure n’est plus aux regrets ma petite. Tu voulais ce garçon maintenant tu l’auras mais son cœur ne sera jamais totalement à toi !

Il ricane à nouveau.

-         Dans peu de temps je viendrais chercher mon dû ! n’oublie pas je t’avais dit que ce que tu avais donné était insuffisant.

-         Je vous apporterai moi-même l’argent, dis-je dégoutée

-         Qui t’a parlé d’argent, ricane-t-il en disparaissant

Je me suis levée, submergée par les regrets, mais qui ont très vite été balayés quand on m’a annoncée que BOUMI était passé me voir.

C’est avec un large sourire que je l’ai rejoint.

-         Tu veux bien qu’on passe la journée ensemble ? j’aimerais apprendre à mieux te connaitre !

Si je ne m’étais pas retenue, j’aurais crié de joie. Bien sûr que je veux passer la journée avec lui et même toutes les journées qui suivront. je serais capable de lui chanter du jean jacques Goldman et du Céline Dion, « J’irais où tu iras, mon pays sera toi »

C’est toute heureuse que je m’allonge. La journée avec BOUMI  a été plus que satisfaisante, j’ai même eu droit à un baiser. Et c’était plus que ce que j’avais toujours rêvé. Je m’endors en repensant à ce doux moment.

Je me réveille en sursaut. J’ai fait un cauchemar qui avait l’air trop réel. Pourtant quand je me recouche, je le revois BOUTSOUROU sur moi me faisant l’amour, je veux me débattre mais je n’y arrive pas, je veux crier mais aucun son ne sort. Je veux bouger Gnomba qui dort à côté de moi mais rien, elle ne se réveille pas.

Quand il a fini sa sale besogne, il ricane avant de disparaitre.

Quelle horreur, mon Dieu, quelle horreur ! Dans quoi je me suis fourrée. Dès demain, je fais un message à papa qu’il envoie la voiture pour me ramener sur Libreville, et je dirais à BOUMI de venir avec moi !

 

Isabelle MOUKAMA

Mes frères sont arrivés de la ville après avoir reçu le message que je leur ai envoyé par les cars. Ils sont venus  à temps heureusement car malgré les méthodes qu’ils ont fait pour conserver son corps il fallait l’enterrer le plus tôt. J’ai pleuré dans les bras de mes frères, Mireille n’était pas là, elle est en plein examen mais dans la lettre qu’elle a envoyé j’ai bien senti sa peine et sa douleur.

C’est dans le calme qu’on l’a enterré. Quelques personnes du village sont venues assister mais aucun n’est venu nous souhaiter des condoléances. Nous n’en avions pas besoin d’ailleurs.

Je ne me sens toujours pas bien, j’ai des malaises faut dire que j’ai très peu mangé ces jours-ci, l’estomac me joue des tours, je vomis tout le temps,  je me sens faible, je crois bien que je me remettrais pas tout de suite de la mort de mamie.

Je vais attendre BOUMI. Je pensais qu’il chercherait à me voir mais depuis le décès de mamie, je le trouve distant, j’ai l’impression qu’il me fuit même. Je voulais lui dire merci de m’avoir aidée publiquement. J’ai dû l’intercepter dans un coin pour lui dire que je voulais lui parler. Il a essayé de trouver des raisons quand j’ai insisté il a finalement cédé. Qu’est-ce qui se passe aurait-il peur de tous les malheurs qui s’abattent sur moi ?

Quand j’arrive, il n’est pas là. Je patiente une bonne demi-heure rien.

Je retourne les larmes aux yeux à la maison.

   

Antoine BOUMI

-         Ton sac est déjà fait ? me demande maman.

-         Oui, tout est prêt !

Demain, je vais sur Libreville. Je prends la voiture du père de Mélanie qui vient la chercher. Il est temps pour moi de partir de ce village. J’avais rendez-vous avec Isabelle, mais je n’ai pas envie de la voir, elle me dégoute. Je commence à me demander ce qui m’avait vraiment pousser à me mettre avec elle. Le lendemain de la mort de sa grand-mère c’est comme si on m’ouvrait les yeux, je la regardais et je me disais mais BOUMI qu’est-ce qui n’a pas marché avec toi ? Comment as-tu pu sortir avec une fille pareille, sale. Finalement peut-être qu’elle m’avait envouté et que la mort de la vieille était ma délivrance. Le fait est que quand je regarde mon avenir, ce n’est certainement pas une femme comme ça qu’il me faut. Certainement pas !

Elle doit surement être en train de m’attendre, je n’ai pas l’intention de la voir. Qui sait avec quelle malice, elle pourrait me refaire tomber dans ses bras. Beurk ! L’idée me dégoute. Heureusement que toute cette histoire ne s’est pas su ! Vraiment où avais-je la tête ?

 

 Isabelle MOUKAMA

-         Isa, tu es beaucoup trop pale ! me dit Hélène la femme de Richard.

-         Je n’ai pas mangé, avoué-je, je n’ai pas d’appétit !

Elle s’approche de moi et me regarde.

-         Je suis déjà passée par là, ne serais-tu pas enceinte par hasard ?

Enceinte ? Moi ? nooon !

Je ne peux pas être enceinte ! Et c’est que je lui dis.

-         Non, ça va passer ! je n’ai pas vraiment mangé aussi depuis le décès de mamie.

Et depuis que BOUMI a décidé de m’ignorer. J’ai perdu l’appétit, si tous les gens que j’aime me quittent, je me demande à quoi me sert-il de vivre ?

-         Fais quand même un tour à l’hôpital, va voir le jeune médecin qui était au décès là !

Il est hors de question que je revois Jonathan. Si je l’ai laissé m’approcher c’était à cause du deuil. Il s’est confondu en excuses comme il a pu, mais la confiance ? Je ne pourrais plus jamais la lui accorder. Je ne pourrais plus me retrouver dans une pièce avec lui, plus jamais. Il m’a tellement déçue !

-         Non ça va passer, la rassuré-je

Je retourne m’allonger !

Mais alors que je dors, c’est le visage de mamie que je vois.

-         Isabelle, Isabelle, Isabelle !

-         Oui mamie, répondis-je dans le sommeil

-         Combien de fois t’ai-je appelé ?

-         3 fois mamie !

Elle a l’air triste.

-         Mon pauvre petit !

Elle touche mon ventre, elle se penche et parle à mon ventre.

-         Isabelle aime cette petite, elle n’est pas responsable de tout ce qui va arriver…

Puis l’image devient brouille, je crie mamie,  mamie mais je n’ai aucune réponse. Quand je me réveille, je touche mon ventre. Je commence à calculer mon cycle dans ma tête quand je me rends compte que j’ai un retard de 2 semaines. Enceinte.

Je vois déjà les problèmes arriver…

 

Antoine BOUMI

 Il est 22h quand nous arrivons sur Libreville.

Le père de Mélanie me propose de dormir chez eux pour la nuit car à cette heure de la nuit, le quartier Belle-vue II dans lequel vit le cousin de mon père qui doit m’accueillir est beaucoup trop dangereux. J’accepte sans brocher.

Chic et soft voici ce qui pourrait définir la demeure des BOMO, qui se situe dans un quartier résidentiel de la capitale. On voit bien que Madame BOMO a du goût pour la décoration. Tout est en parfaite harmonie du choix des meubles à la couleur de la peinture de la maison. Le salon moderne est fait de canapé en cuir dans les mêmes ton que les autres meubles de la maison. C’est également une parfaite hôtesse. Dès que nous sommes arrivés, elle nous a installés sur la table et nous a servi un plat très délicieux. Même si à ce moment, la cuisine de ma mère m’a quand même manquée.

On m’a orienté vers une chambre dans laquelle dormir. C’est la première fois que je vais dormir sur un lit aussi soyeux. Je m’en dors mais quelques minutes plus tard, Mélanie vient se glisser dans mon lit.

-         Je suis à toi BOUMI, me dit-elle

 

 

Isabelle MOUKAMA

-         Ma fille, il est impossible que BOUMI soit le père de ton enfant, me dit le père d’Antoine dans un calme olympien et sûr de lui.

Je savais bien que c’était une mauvaise idée de venir ici sans avoir vu BOUMI au préalable mais je ne l’ai vu nulle part ces derniers jours et  Richard n’a rien voulu entendre. Cet enfant avait un père qui devait s’en occuper m’a-t-il rétorqué quand j’ai dû leur avouer que j’étais enceinte.

-         C’est sûr que c’est difficile à croire quand on sait que tous les garçons du village ont interdiction d’approcher nos sœurs, dit mon frère, mais votre fils est bel et bien l’auteur de cette grossesse . vous n’avez qu’à l’appeler pour qu’il confirme.

-         Ce sera impossible. Il est parti sur Libreville. Et au fond je connnais mon fils, il n’aurait pas osé.

BOUMI est parti à Libreville sans me dire au revoir !

Qu’est-ce que j’ai fait à BOUMI pour qu’il me traite ainsi ? alors que j’étais restée jusque-là silencieuse, pleine de larmes et de rages je crie :

-         C’est bien lui le père de cet enfant, vous ne connaissez pas votre fils, il me donnait des rendez-vous dans un coin de la forêt , il disait qu’il m’aimait et qu’il ferait tout pour que vous m’acceptiez , mais il m’ a menti, pleuré-je

Au même moment, la mère de BOUMI qui jusque-là était aux champs entre dans la pièce, elle jette un regard étonné, va déposer son panier et revient demander à son mari ce qui se passe, pour ‘’cette famille’’ se trouve dans sa maison et là son mari lui dit que ‘’j’accuse son fils de m’avoir enceinté’’. Tout à coup, elle me regarde les yeux injectés de sang.

 

-         Tu dis que tu es enceinte de qui ? me crie la mère de BOUMI en venant m’assener une gifle.

Je pose ma main sur ma joue douloureuse.

-         C’est BOUMI le père !

                                       
L'orpheline